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Poésie classique
Fattorius : Les âmes sans visages
 Publié le 27/05/12  -  14 commentaires  -  740 caractères  -  294 lectures    Autres textes du même auteur

Retour en un pays que l'on ne reconnaît plus…


Les âmes sans visages



Au pays revenant d’un besogneux exil,
Je recherche ardemment les têtes familières,
En leurs regards porteurs d’amicales lumières.
Reprendrai-je, en plein vol, des légendes, le fil ?

Hélas ! De tous ces gens jetés me semble-t-il
Des obscurs déversoirs de mille fourmilières,
Aucun ne me revient : les vagues moutonnières
Amènent en troupeaux des quidams sans profil.

Tout soudain je me sens en ma cité touriste,
Sous mes cieux anonyme, amer et l’esprit triste.
Yasseur ou confident, qu’es-tu donc devenu ?

Ton absence est un pleur au bout de mes voyages.
Et je bats le pavé de mon bourg inconnu,
Devenu purgatoire aux âmes sans visages.


 
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   Anonyme   
7/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un propos net, bien amené pour moi. J'apprécie le mouvement de ce poème. Un gros bémol sur
"Reprendrai-je, en plein vol, des légendes, le fil ?" dont l'inversion me paraît très artificielle, amenée uniquement par la rime, et que les nombreuses virgules (rendues nécessaires par l'inversion) hachent.
J'aime bien les quidams sans profil et les âmes sans visages (sauf que : pourquoi profil au singulier et visages au pluriel, sinon pour respecter les contraintes du classique ? Cela introduit à mon sens une discordance grammaticale, et c'est dommage en si peu de mots), mais regrette un peu le parallélisme de ces constructions, rendu trop visible selon moi par les emplacements à la fin de deux strophes.
Le "Tout soudain" fait un peu cheville pour moi, et je n'apprécie guère l'inversion "en ma cité touriste", que là encore j'interprète comme une distorsion forcée par la rime.

   Miguel   
8/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Beau poème, plein de l'émotion de celui qui se sent, comme écrit Aragon, "En étrange pays dans mon pays lui-même". La désillusion et le désarroi de l'enfant du pays qui à son retour ne reconnaît plus rien ni personne sont rendus avec beaucoup d'authenticité. Le mouvement effarant du monde moderne et ses changements effrénés m'y semblent dénoncés avec douleur.
Le vocabulaire du second quatrain, opposé à celui du premier, révèle l'immensité de la distance entre l'espoir longtemps nourri d'un retour heureux et la découverte d'une réalité nouvelle.
Le rythme du vers 4, un peu trop syncopé, et ce mystérieux "Yasseur" n'altèrent pas la bonne impression que ce poème me laisse.

   wancyrs   
11/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Désolé, pour moi, ce texte manque cruellement de poésie... un retour d'exil est un moment d'émotion, et les mots choisis pour le décrire doivent claquer, faire frissonner... en fait, le lecteur doit le vivre avec le narrateur. Ici on a un texte qui se parle, et se regarde parler. Certains mots sont comme de béquilles, juste pour le compte des syllabes ? "Je recherche ardemment..." ardemment fait un peu décalé ici, et je n'arrive pas lui coller une image.

"Sous mes cieux anonyme, amer et l’esprit triste. "

Ce vers n'est pas une réussite, selon moi. Pourquoi anonyme n'a pas un "s" ? J'aurais ajouté une virgule après "cieux" pour que le tout fasse sens :

Sous mes cieux, anonyme, amer et l’esprit triste. Ou bien changer le "mes" par "des" et ajouter un "s" à anonyme :

Sous des cieux anonymes, amer et l’esprit triste.

Salut.

   Anonyme   
27/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Fattorius... Si je me réfère au"yasseur", joueur de cartes en Suisse, ce bourg se situe donc dans ce joli petit pays mais ça pourrait être bien sûr n'importe où à travers le monde... Résultats des flux migratoires et de la mondialisation, cette situation s'adresse à nombre d'entre nous et j'en sais quelque chose.
Pour ce qui est de la forme, c'est vrai que le vers 4 est un peu tarabiscoté.
J'ai aussi un peu de mal à comprendre le "Tout soudain" du vers 9... Sans doute une autre formulation de soudainement ?
Je me serais fait piéger par quidams au pluriel, mot latin invariable dans sa langue d'origine mais prenant effectivement un s dans sa version francisée.
Pour moi c'est un bon sonnet qui peut sans doute être encore amélioré comme c'est le cas pour la majorité des textes que nous proposons ici. Merci pour cette lecture !

   Blacksad   
29/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Un beau texte sur un sujet qui me plaît et qui me parle.
Je ne suis pas familier de la poésie classique et je m'abstiendrai donc d'en commenter la forme et la technique.

Pour faire suite aux commentaires précédents, je précise juste que le "s" d'anonyme ne me fait pas tiquer puisqu'il ne s'applique pas à cieux mais à l'auteur.
Par contre, le dernier ver du premier quatrain sonne effectivement un peu "forcé".

Sur le fond, le sentiment de nostalgie et de déception est très bien rendu. On ressent véritablement celui qui revient au pays déboussolé. Trite et perdu.
Et c'est bien le principal dans un texte.

   brabant   
27/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Fattorius,


J'aime beaucoup votre sonnet - qui montre que nul n'est prophète en son pays (d'une certaine manière) - auquel j'acquiesce et n'acquiesce pas : le retour du fils prodigue est touours un événement.

Pour avoir vécu cet exil (Deux ans à 8000 km de mon bourg natal), au retour, ce fut comme si je n'étais jamais parti et aussi pour m'entendre dire : "C'était bien la peine de partir si loin pour revenir en étant resté le même !" ; et en même temps j'étais auréolé de la gloire de ceux qui savaient, de ceux qui avaient osé... osé affronter l'exotisme, classé respect mystique, le même et un autre à la fois.


J'ai cherché en vain le mot "Yasseur", il semblerait que ce soit un "particularisme" vaudois, mais de définition : point ! Je le lis ici, de par le contexte, comme le contraire de "confident" : "bavasseur" ou "esbroufeur", "faux-ami" ou ami superficiel, compagnon de virée, ami bordélique.

"Quidam sans profil" n'est-il pas légèrement redondant ?

Pauvre Du Bellay ! La nostalgie n'est plus ce qu'elle était ! Ce texte pose en fait le problème des racines pour peut-être mieux le démythifier.

Pour ma part j'ai toujours pensé que ma patrie (comme celle de tout homme partout dans le monde) se trouvait sous la semelle de mes souliers, semelles de vent pour rendre hommage à Rimbaud.


Très grand merci pour ce texte !


Edition : après lecture des autres coms : Merci Alex pour la traduction exacte du mot "Yasseur". :)

   Anonyme   
27/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je retrouve dans ce poème "classique" le même défaut fréquemment rencontré ici.

Certains militent pour une liberté du vocabulaire, de la grammaire et des thèmes, tout en maintenant une comptabilité besogneuse des syllabes ( e caduc, diérèse plutôt que synérèse, etc...). Je ne suis pas d'accord avec ce relâchement d'un côté,, et cette rigueur de l'autre. mais après tout pourquoi pas?
Par contre, ce que je n'aime pas, c'est le mélange des styles et l'anachronisme du vocabulaire ou des locutions employés. Et c'est de ce défaut dont je parle.

Pour moi, on ne peut pas trouver dans le même poème classique, un mot comme "touriste" (qui date du 20e siècle en France) à côté d'une forme inversée comme "Reprendrai-je, en plein vol, des légendes, le fil ?" qui était abandonnée depuis longtemps.
L'anachronisme est même au top dans le même vers : "Tout soudain je me sens en ma cité touriste", où on a droit à un curieux mais sympathique mélange de modernité, de classissisme et de régionalisme.

D'autres formules ou locutions sont tout aussi décalées :
- " me semble-t-il " - "battre le pavé" - "aucun ne me revient"
Pour moi ça ne passe pas la barre du "classique", à côté de la syntaxe, elle très classique, de certains vers.

D'un point de vue "classique" , le vers que je préfère est justement :
- " Reprendrai-je, en plein vol, des légendes, le fil ?" . Racine vous l'aurait pris pour Andromaque, c'est sûr.
Il faut savoir ce qu'on veut. Moi, le classique moderne, Bof...

Pour le reste, vous évoquez une nostalgie très lisse, très naturaliste. On dirait du Ramuz, ce grand écrivain de chez vous (La Suisse, si j'ai bien compris), qui fait pleurer ma femme.

Pardonnez-moi Fattorius, j'aime bien votre poème quand même, Mais je suis un peu fâché avec cette poésie quelquefois un poil prétentieuse (et je ne dis surtout pas ça pour ce poème) qui chevauche le classique comme ça l'arrange. C'est tombé sur vous, je suis désolé.
De toute façon, moi je suis interdit de classique, j'écris sans ponctuation.

Cordialement
Ludi

   Anonyme   
28/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
De très beaux vers, comme :
"Reprendrai-je, en plein vol, des légendes, le fil ?"
Un sens très fort à d'autres comme :
.................................." les vagues moutonnières
Amènent en troupeaux des quidams sans profil. "
Tandis que d'autres sont moins harmonieux à l'oreille ainsi :
"Au pays revenant d’un besogneux exil, ". je ne sais pas en poésie classique si on fait la liaison entre besogneux et exil, c'est là que le son est un peu désagréable.
"Tout soudain je me sens en ma cité touriste" tant par le fond que la forme. Un touriste ne me semble pas malheureux de l'être.

l'ensemble évoque bien le drame de ces retours impossibles.

   Anonyme   
28/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Fattorius

Après avoir été étranger ailleurs, revenir chez soi en étranger. C’est sans doute un premier sentiment ou celui ressenti dans une grande cité. Dans nos petites bourgades, le bouche à oreille retisse relativement vite les liens d’autrefois « tu ne souviens pas ? C’est le fils de la mère une telle qui était parti là-bas »
Les vers 7 et 8 sont trop péjoratifs à mon goût, « troupeaux et vagues moutonnières » bien que métaphores m’inspirent du dédain envers les autochtones.

   Nachtzug   
28/5/2012
 a aimé ce texte 
Pas
La langue est finalement assez vide, on ne ressent rien. Il faudrait peut-être trouver un ton, au lieu de vouloir simplement la mélodie classique; les formes dites classiques peuvent très bien sublimer autre chose qu'une seule et même prosodie.
Parce que là, elle endort tout, elle anesthésie les possibilités éventuelles du texte, du moins du sujet.

   Anonyme   
29/5/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour

Aïe ! Je crains fort que pour moi ça ne marche pas.
D'abord la forme. Si elle est respectée, elle ne colle qu'artificiellement au thème, selon moi. Du coup, le fond paraît moins profond, plus artificiel. Certains mots me semblent être là pour la rime ('me semble-t-il' ou 'le fil'... ou encore tombent de façon incongrue comme 'des légendes' ou 'purgatoire'...et se placent hors contexte.
Le thème du retour au pays... , assez courant, est traité à mon avis sans la profondeur que prétendent lui donner certaines expressions (âmes sans visage, des obscures déversoirs, etc...)

Je regrette donc cette impression défavorable à l'ensemble de ce texte.

Bonne journée

   Anonyme   
29/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir Fattorius,

Sous la forme hiératique que lui confère le classicisme, votre poème me semble empreint d'un ton détaché qui cache au fond une émotion, une déception une tristesse véritables. Le mot "exil", à la rime du premier vers, me semble significatif à la fois de la difficulté de la rupture et de l'intensité de l'attente au retour. La déception, si bien exprimée par le dernier tercet n'en apparait que plus forte.
Au plan de l'agrément de lecture, le "Yasseur" m'avait évidemment gêné comme l'inversion de l'attribut "touriste" qui me semble un peu forcée, mais met le mot en valeur.
Le vocabulaire du second quatrain me parait particulièrement porteur du sentiment de déception :"gens, jetés,obscurs déversoirs,fourmilières, troupeaux, quidams..."
Merci pour ce beau texte
Bien amicalement

   David   
31/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Fattorius,

Bravo d'avoir mené ce poème jusque là, ça n'a pas été facile, j'en ai lu les étapes avec d'autres lors de sa sélection. La première strophe est singulière, avec son inversion franche dès le premier vers, ça se lit qu'en poésie "besogneux exil", et vu le parcourt du texte, j'y trouve peut-être un double sens pertinent qui s'est construit en chemin, en quelque sorte. Le quatrième vers ne se laisse pas lire en diagonale, et ça peut-être une autre marque de poésie, mais la phrase/quatrain reste net, avec des rapprochements comme "revenant/légendes", "ardemment/lumières", "porteurs/besogneux" qui marque une inspiration à l’œuvre.

J'aime bien l'image du second quatrain, avec l'intonation du "hélas !" au tout début, loin des rimes, tout ne se passera pas qu'en bout de vers.

Le premier tercet aura aussi une inversion franche "cité touriste", je me dis que la ville est peut-être au sud aussi, je ne sais pas si c'est le "tout soudain" qui m'évoque une expression méridionale, le prénom qui suit, le cliché des postiers, gendarmes ou autres qui commencent leur carrières dans le nord ou à Paris, parce que c'est le moins demandé, une impression d'ensemble, ou une dérive de ma part. Les deux vers suivant ont presque une formulation de messe, avec les "cieux" définis par une trinité, le confident proche de confesseur, l'appel final. L'arrivée d'une rime bien masculine, finissant sur une voyelle nette, "devenu/inconnu" appuiera l'alternance des vers finaux.

La fin reste sobre, pas de retournement inattendu ou de maxime, mais c'est pas un défaut, au contraire, c'est une sensation simple un sentiment d'exil, je crois, à ressentir plus qu'à mettre en mot bien sûr, et c'est bien amené.

   Anonyme   
19/5/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Après lecture et relecture, je n'accroche pas vraiment, je trouve vos mots trop en retenue, ils manquent de chaleur humaine. Le vocabulaire employé retient le ressenti, l'émotion n'est pas là.

Sans conteste, c'est fort bien écrit du point de vue de la forme, mais hélas cela empiète bien trop sur le fond, cela en fait un écrit un peu "pompeux" et surtout distant.


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