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Poésie libre
Feuille : Guerre
 Publié le 02/10/22  -  11 commentaires  -  1270 caractères  -  215 lectures    Autres textes du même auteur

Le sujet est celui de l'horreur autant qu'elle peut être dite depuis l'abri.


Guerre



La ville sous la guerre
Son écroulement
Sa ruine
Qu’écartèlent
Les rues décapitées

Résonnent encore
Les murs écroulés
Amoncelés à leur pied
Destructions des ruines mêmes

Restés debout
Les os d’acier
Vacillants
Des maisons empalées
Sur leurs fondations
Les murs brutalisés
Tremblants terrassés
Comme des crânes
Que défoncent les pioches

Ciels et soleils
Broyés ensemble
Jus de fruits amers
Oranges de sang
Oranges de merdes
Écrasées puantes liquides
Brûlantes enflammées
Répandues par les avions
Sur les charniers renouvelés

Nuits et jours mêlés
Par l’absence de lumière
La profusion des fumées empoisonnées
Par la désertion des heures
Percées des cris armés
Des victimes
Qui osent encore se battre
De leur bouche écartelée
Se traînent misérables
De blessures accumulées
De faims de soifs
Tordues sous les douleurs
Et les aimés égarés
Coupés amputés
Noyés par l’horreur
Rendus fous



La ville entière
Sous une meule
De haines
Comme les grains multiples
Rendus en charpies
Au soleil permanent


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Corto   
2/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Feuille,
Voici un poème courageux. Le thème et les descriptions sont de ceux qu'on voudrait ne pas voir, ne pas évoquer car le réel est au-delà de l'indicible, comme si cette guerre pouvait nous atteindre d'une manière ou d'une autre.
Les images sont d'une réalité sans complaisance: pour certains elles proviennent d'images.
Pour d'autres elles évoquent du vécu, du réel qui a marqué sans espoir de s'effacer un jour: "Les murs écroulés / Amoncelés à leur pied / Destructions des ruines mêmes".

Vous n'y allez pas par quatre chemins pour parler des survivants (du moins dans l'instant). "Des victimes Qui osent encore se battre // Tordues sous les douleurs". Vous montrez aussi la souffrance intime avec "les aimés égarés / Coupés amputés / Noyés par l’horreur / Rendus fous".

Que reste-t-il au final: "Au soleil permanent".

Ce poème est sans concession, rude et fou comme celui qui provoque la guerre.

Merci d'oser le dire ainsi.

   Anonyme   
2/10/2022
Bonjour,

Je vois que c’est votre premier texte sur Oniris donc bienvenue :) Vous avez choisi de piocher dans le dur pour votre première publication. La guerre et la description d’une ville en décombres. On pense à Guernica. C’est cru et sans concession mais j’ai un peu de mal à discerner l’acte poétique dans cette énumération des ravages. C’est certainement très subjectif aussi m’abstiendrai-je de porter une quelconque évaluation.
Merci pour la lecture et bonne continuation !

Anna

   papipoete   
2/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
bonjour Feuille
Votre poème put être une F... de route, avec toutes ces horreurs citées, lourdes en larmes, moches de sang, terribles des cris perçants autant que le râle des agonisants, même les ruines visées ( au cas où en elles les victimes purent se terrer )
Mais votre construction ne me convainc pas : en effet, tantôt vous faites des phrases comme des vers en enjambement, tantôt vous posez une ligne comme on le ferait avec des soldats de plomb, posés sur une carte d'état-major !
Je pense que l'on ne doit mélanger deux styles ( du gothique avec du roman... )
Je verrais bien ce récit guerrier, soit en prose soit en libre, mais l'ensemble dans le même style !
C'est votre première parution, pouvez en être heureux ( se ), mais je bloque sur la façon.
Restent des images effrayantes, comme celles en particulier de la 3e strophe !

   Anonyme   
2/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un texte dur et d'une horrible et grande réalité, bref un texte
comme je les aime, qui ne mâche pas ses mots.
J'aime beaucoup (si l'on peut aimer cette triste réalité mais c'est une
façon de parler) la troisième strophe et ses murs brutalisés comme
des crânes que défoncent les pioches.
La guerre est terrible et laisse des blessures indélébiles mais elle a
toujours existé et existera toujours, tant que l'homme sera présent
sur cette planète.
Ce texte frappe fort mais il le faut : on ne dénonce pas dans la dentelle !

   Provencao   
2/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour et bienvenue Feuille

" Ciels et soleils
Broyés ensemble
Jus de fruits amers
Oranges de sang
Oranges de merdes
Écrasées puantes liquides
Brûlantes enflammées
Répandues par les avions
Sur les charniers renouvelés "

En votre écrit je me posais la question : La guerre serait-elle le chapitre troublé de la poésie , l'accablant à n'ecrire que de ce qui la distance ou l'assiste , ou au contraire l'axe brûlant où s'accumulent toutes ses questions, de morale, d’inconvenance, de paix, d'excès, de mort, de conscience,
Auprix d’une vie?

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Feuille   
3/10/2022
Modéré : Commentaire de l'auteur sous son texte (si besoin, ouvrir un sujet dans "Discussions sur les récits").

   Lotier   
2/10/2022
Ce descriptif a peut-être un rôle cathartique.
En ce qui me concerne, je courbe le dos sous les images, je rapproche tout autour de moi les blindages de mes pensées, je me terre dans l'arrière-cour.
L'empathie ne sourd d'aucun de mes pores. Rien ici ne m'ouvre à l'autre. L'homme ici est malmené dans l'écriture (crânes, charniers, bouches écartelées), il n'a plus rien d'humain.
Alors, pour sortir de ma coquille, silencieusement, je vais relire l'Apollinaire (« Je t'écris ô mon Lou »).
Je préfère considérer les images poétiques comme des graines que comme des balles…

   Miguel   
2/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On voit, on y est, on ressent l'angoisse du témoin d'un tel drame ; ces phrases nominales pleines d'images fortes rendent cette évocation, intemporelle en soi, actuelle et présente pour le lecteur ; on est à Guernica, à Oradour-sur-Glane, à Kiev, dans tant de lieux martyrisés. On erre craintivement parmi les pans de murs et les décombres ; on enjambe les morts.
Ce texte est très fort ; bravo.

   Donaldo75   
2/10/2022
Bonsoir Feuille,

Je suis mitigé sur ce poème ; je pense qu’il y a quelque chose de l’ordre de la photographie dans ces vers mais qu’ils se fixent sur la page sans véritablement déposer de souffle. Le vers courts sont particulièrement exposés à cette aridité et je comprends l’approche intellectuelle qui soutient cette composition mais ce n’est pas ma tasse de thé au niveau poésie car pour moi la poésie ça vit, ça donne envie d’avoir des émotions, ça n’est pas un exercice de style ou une construction purement cerveau gauche. Spatialement, tel qu’exposé sur la page, c’est un papyrus que je vois ; poétiquement, tel que les mots s’enchainent dans les vers, c’est une accumulation d’images que je vois. Malgré le thème – lourd de sens et encore plus d’actualité depuis le mois de février – je ne prends pas d’émotions dans les neurones, mes synapses ne voltigent pas à la recherche d’air, mes méninges ne se concentrent pas sous la tempête ou les bruit des obus.

J’ai probablement raté quelque chose.

   Yannblev   
4/10/2022
Bonjour Feuille,

Bah oui, c’est pas beau la guerre, c’est même très moche et ça casse tout.
Vous faites là une description par le menu de toutes ces atrocités dans une sorte de reportage où avec une foison de métaphores accentuées vous appuyez encore sur le décor. Par les temps qui courent je pense que ces désastres n’échappent à personne mais il n’est pas vain de les rappeler.
On aimerait peut-être ressentir plus émotionnellement ce qui se passe dans le cœur et l’esprit de celui, de ceux, qui vivent le drame. Peut-être alors qu’une dimension de poésie pure imprégnerait ce texte mais il est vrai que le thème n’exige pas forcément cette dimension-là.

Merci du moment.

   Anonyme   
10/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Feuille,

Je commence par l'avertissement d'usage concernant mon ton, qui n'est nullement dirigé vers l'auteur. Je suis orpheline, on a pas eu le temps de m'apprendre les bonnes manières... ce qui ne m'empêche pas d'être chef d'entreprise, comme quoi... ceci étant dit.

J'ai une vraie passion pour l'expression musicale, et je trouve qu'il y a une musicalité indéniable dans vos vers.
Les sonorités roulent et claquent, en accord avec le sujet. Les consonnes dures viennent souligner la violence des propos, du constat.

Il est toujours compliqué d'exprimer la guerre. Comme toute forme de violence, il y a dans la laideur quelque chose de difficilement dicible, d'encore plus difficilement lisible et appréciable. Le faire sans pathos aucun est presqu'un exploit.

Il faut alors pouvoir se baser sur des constantes "objectives" pour trouver une accroche poétique. Les sons, déjà abordés plus hauts.
Les images (encore parfois trop explicites pour moi, elles sont néanmoins cohérentes et visuelles), l'évocation poétique (indéniable), les effets stylistiques (j'aurais aimé moins de rimes/retours en é)...

Ici je trouve de tout.

Un beau plus pour le champ lexical choisi, tout en violence, en amputations et en explosions. Parce que la brume rose est d'une beauté grotesque...

Merci pour le partage, et pour vos lectures de mes petites poésies pendant mon ban. Je pense qu'on a des accroches rédactionnelles communes que je m'en vais fouiller, au plaisir de vous relire donc.

Ananas, fruit conquis


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