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Poésie contemporaine
Francis : Elisa
 Publié le 30/11/15  -  20 commentaires  -  843 caractères  -  363 lectures    Autres textes du même auteur

Elle est née quelque part près d’un périphérique et appartient à la génération que Mylène Farmer dit "désenchantée".


Elisa



Elle habite un bloc en béton
Appartement sept, porte deux.
Des fenêtres sans horizon
Percent l’univers anguleux.

Dans l’ombre anthracite des tours
Sous la cagoule, sous le voile,
On s’imagine des amours
Les yeux levés vers une étoile.

Du virtuel au désarroi,
Écran télé, écran portable,
Pour se sentir moins à l’étroit
Zapper l’endroit, c’est préférable.

Les graffitis ont lézardé
Les murailles de sa prison.
Le vent chante la liberté
Sur un poème d’Aragon.

Elisa rêve d’évasion :
Fuir ces cages, ces escaliers.
Cœur aux abois, sur son balcon,
Elle aperçoit les beaux quartiers.

Là-bas scintillent les néons
Reflets des villes chimériques.
Ils éclaboussent d’illusions
Les devantures des boutiques.


 
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   Anonyme   
13/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
A mon humble avis, vous auriez pu vous dispenser de citer Mylène Farmer dans votre incipit. M'attendant à quelque sujet sans fond, j'ai failli ne pas lire votre poème. Soit dit en passant, je ne connais pas les paroles du répertoire de cette chanteuse. Ce n'est qu'un a-priori de ma part...
Ce qui m'intéresse dans votre incipit, donc, c'est le mot"désenchantée".

Et c'est bien ce que reflète votre poème. Un univers gris, une jeunesse qui essaie d'échapper à la laideur en se réfugiant dans le virtuel, et cet espoir presque douloureux d'un monde meilleur :
Les yeux levés vers une étoile
Le vent chante la liberté
Elle rêve d'évasion
Là-bas, les néons, la lumière, les beaux quartiers, les villes chimériques... les illusions.

Un petit détail : n'aurait-il pas mieux valu écrire :
Du désarroi au virtuel ?

En résumé, j'ai aimé votre poème. Mais j'aurais préféré être attirée dans l'incipit par le nom d'Aragon, plutôt que par celui de la rousse chanteuse.

   Vincendix   
13/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est limpide, chaque vers est expressif, le déroulement est bien traité, le décor, le rêve d'Elisa.
Les yeux levés vers...une étoile, c'est déjà bien une étoile, ça peut suffire à rendre heureux.
Le dernier quatrain est également criant de vérité, vu de loin les beaux quartiers sont...beaux, mais rien n'est parfait, reflets chimériques et illusions...

   papipoete   
14/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Désenchantée, Elisa dans son bloc en béton, rêve d'évasions; elle regarde au loin, scintiller les néons qui " éclaboussent d'illusions les devantures des boutiques ".
Sous ma cagoule, je la regarde à son balcon " les yeux levés vers une étoile "...
Une version contemporaine du mal de vivre, ici ou ailleurs, mais " dans l'ombre anthracite de ces tours ", le spleen est bien là, où nous guide l'héroïne; à travers ces quatrains évocateurs, que noir est le coeur d'Elisa.
Bonne ponctuation.

   leni   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
c'est le rêve d'Elisa Ses yeux voient deux mondes le texte les décrit
fort bien

Elisa rêve d’évasion :
Fuir ces cages, ces escaliers.
Cœur aux abois, sur son balcon,
Elle aperçoit les beaux quartiers.

Là-bas scintillent les néons.....

j'aime la sobriété du propos sans excès Combien d'autres sont dans cette même situation

Et comme toujours dans tes textes l'humanisme guide ta plume
Pour moi c'est du sans surprise

Merci pour cet écrit Et pour ce bon moment de lecture

Salut amical Leni

   Anonyme   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Francis.

L'essentiel est dit en peu de quatrains. Ce mal de vivre qui colle
à la peau de notre jeunesse, rongée par le chômage : mal principal
de la fin du 20 ème siècle qui se prolonge et contre lequel
nul ne veut lutter, sinon par des mesures qui remplissent un peu
plus les A.N.P.E.
De beaux quatrains d'inégale valeur comme souvent
mais qui parlent d'une voix forte :
Terrible constat d'une dure réalité seulement troublée
par les illusions lointaines de la ville.

J'aime bien ce message même s'il n'est pas nouveau
il demeure, hélas, d'actualité.
Il montre aussi pourquoi la désespérance est une des bases
des événements récents.

   Lulu   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Francis,

j'ai bien aimé ce poème dont on pourrait faire une chanson, tant le rythme y est bon.

L'écriture est simple et va bien avec le sujet qui traite l'ensemble sans détour. On se représente bien le cadre de vie et l'on est touché par ce qui peut se tramer dans cette âme en quête de nouveauté, de richesse ("les beaux quartiers") ou simplement d'ailleurs ("Zapper l'endroit, c'est préférable").

J'ai aussi bien aimé la tonalité de votre poème. Vous donnez à voir qui peut être Elisa au milieu de ces tours, et cela, sans parti pris, si ce n'est celui, fort heureusement, de la poésie. Vous nous laissez maîtres en tant que lecteurs pour fonder notre propre opinion. Et cela m'importe.

Je trouve l'ensemble bien réussi.

   cervantes   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai plus pensé à Vanessa Paradis dans Elisa qu'à Mylène Farmer, mais j'ai bien aimé cette évocation du quotidien grisâtre de nos habitations clapiers et des rêves (illusions!) bling bling qu'il génère.

Les phrases sont courtes , percutantes, signifiantes.

Malgré le pessimisme humaniste baignant ce texte, merci pour ce partage.

   Arielle   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Sur les murs de mon ennui
Sur la solitude nue ..."

Elisa imagine sa liberté dans le rêve clinquant de néons qui "éclaboussent d'illusions les devantures des boutiques" Comment lui en vouloir ? Tous ses écrans font miroiter ces bonheurs de pacotille à longueurs de journées.

Un poème sans concessions sur le quotidien du plus grand nombre, celui qu'on a trop souvent tendance à zapper.

   Anonyme   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les images de ce texte rendent bien ce climat étouffant dans les grandes cités.
La télé, aidant et matraquant, submerge d'illusions ces jeunes en mal de vivre autre chose.
" Du virtuel au désarroi,
Écran télé, écran portable,
Pour se sentir moins à l’étroit
Zapper l’endroit, c’est préférable. "

" Là-bas scintillent les néons
Reflets des villes chimériques.
Ils éclaboussent d’illusions
Les devantures des boutiques." Quatrain final très réussi.

   Automnale   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
En règle générale, les poésies de l’auteur réussissent, dans leur simplicité, à toucher le lecteur. Et celle-ci ne fait pas exception.

Ici, nous faisons la connaissance d’Elisa, habitante d’un bloc de béton. Son adresse : appartement 7, porte 2. Sur les murs, des graffitis. Les fenêtres manquent d’horizon... Je pense alors à « Dimanche à Orly », la jolie chanson, des années 1960, de Gilbert Bécaud. En ce temps-là, tout le monde n’avait pas la télévision et personne n’avait d’écran portable. Il me semble pourtant que le bonheur était à portée de la main… Mais revenons vers Elisa, végétant aujourd’hui à l’ombre anthracite de tours. Elle rêve d’évasion… Or, seul le vent connaît les poèmes d’Aragon. Elisa, de son balcon, aperçoit les beaux quartiers, les devantures des boutiques, les néons qui éclaboussent d’illusions. A chacun ses chimères…

Le portrait est bien tracé. Dès lors qu’il est question de cagoule et de voile, j’aurais cependant choisi un autre prénom que celui d’Elisa… En outre, je trouve que ce texte se termine brutalement. Puisque, à mon sens, il ferait une chanson épatante, je propose de répéter, in fine, le premier quatrain. La boucle ainsi bouclée, la chute se ferait plus douce. Bon, il ne s’agit que d’une petite suggestion !

Et si, pour la route, je ne devais retenir qu’une seule image ce serait celle des yeux levés vers une étoile.

Merci, Francis, de nous faire réfléchir sur ce monde passant du virtuel au désarroi…

   Anonyme   
30/11/2015
Bonjour Francis,

Désolé Francis, mais cette poésie ne m'emporte pas.
Même si ce qui est dit l'est avec humanité, je trouve l'ensemble trop terre à terre, et maintes fois entendu. Il manque à mon avis un angle de vue bien plus personnel. Si j'éprouve de la compassion pour Elisa en vous lisant, poétiquement, je n'y trouve pas mon compte.

   Anonyme   
5/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Francis. Une petite suite de quatrains en octosyllabes avec un bon rythme pour décrire une vie de jeune banlieusarde captive du béton... Je pense que le nom d'Elisa est un choix réfléchi pour ne pas forcer le trait. Comme un commentateur précédent je trouve que la chute n'est pas à la hauteur de ce qui précède. Le remplacement du quatrain final, qui n'apporte pas grand chose à l'ensemble, par une répétition du premier donnerait une autre gueule à ce texte...
Avis qui n'engage que moi !

Au plaisir...

   Curwwod   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
même si je pense, à titre tout à fait personnel que la poésie réside dans la sortie du réel, la fantaisie, la porte qui s'ouvre sur l'imaginaire, j'ai bien aimé cette poésie 'urbaine" et réaliste qui évoque l'archétype de la génération désabusée.D'abord parce que l'écr,iture reste simple et ne s'embarrasse pas de procédés spectaculaires, de pathos, de procédés de style outrageusement originaux, ensuite parce qu'on ressent à la lecture une profonde tendresse pour le personnage d'Elisa. C'est qu'ils sont attachants n'est-ce pas ces jeunes gens et jeunes filles qui rêvent d'une vie meilleure. Je pense d'ailleurs que celle-ci ne se jouera pas dans les beaux quartiers pleins de vitrines rutilantes, leurs aspirations ne s'arrêtent heureusement pas là.

   Anonyme   
30/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir

Tout d'abord cette Elisa me donne envie de fredonner du Gainsbourg , bon mais là n'est pas le propos :)

Vous nous la rendez bien attachante cette jeune fille n'ayant comme horizon qu'une vie tellement morose et étriquée , qu'elle s'en invente une à travers ses rêves !

J'ai l'impression de vivre hors de cette réalité ...me demandant si de nos jours , malgré les cités , malgré le voile ...elles ne vivent que par procuration, ou encore sans se brûler aux néons elles ne vont pas rêver devant les vitrines!

Est-elle prisonnière d'un environnement
"Les graffitis ont lézardé
Les murailles de sa prison." et encore
"Fuir ces cages, ces escaliers."
Ou bien d'une culture .....je fais allusion à cette fameuse "cagoule "!

Un poème qui interroge et se fait poser bien des questions !

Merci

   Louis   
1/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le poème nous dépeint de façon réaliste le cadre de vie d’Elisa, jeune femme d’aujourd’hui, représentative de toute une part de la jeunesse.

Elle réside dans un « bloc en béton », dans cet habitat des grandes cités modernes où s’élèvent les bâtiments uniformes, gris « anthracite », produits de la construction industrialisée, producteurs de solitude, mornes et tristes, sans dimension humaine.

Les fenêtres des « tours » se révèlent « sans horizon ». Les immeubles ouvrent sur d’autres immeubles, les murs sur d’autres murs, et rien ne se voit au loin. L’espace ne s’ouvre pas sur un ailleurs, et ne s’ouvre pas non plus sur un avenir meilleur, sur des horizons de sens qui donneraient une orientation à la vie, quand celle-ci se traîne emprisonnée dans les limites des murs de ce que l’on nomme « grands ensembles », et qui s’avèrent de grandes solitudes.

Elisa vit dans un « univers anguleux », un monde d’angles droits, univers rigide, tranchant, acéré, univers violent. Il y manque la beauté et la douceur des lignes courbes, il y manque la tendresse des rondeurs.

Plus d’horizon à l’horizontale, il ne subsiste pour tout horizon que le ciel à la verticale, le ciel et ses étoiles.
L’amour n’est pas absent, mais se cache, « sous la cagoule, sous le voile ».

Elisa « rêve d’évasion » hors de ce lieu comme une prison.

Elle n’agit pas pour changer le monde dans lequel elle vit. Sa révolte ne s’exprime que dans les rêves d’un ailleurs. Mais au loin, elle ne voit que les « boutiques », et les lumières de la ville ne sont que l’illusion d’un bonheur dans la consommation.
Le « chant de la liberté » qu’elle entend sur « un poème d’Aragon » semble vain.

Mais la poésie et sa musique portent encore le pouvoir de la protestation contre un univers déshumanisé ; elles portent l’aspiration à un monde plus libre et plus beau, avec ces « graffiti » qui « lézardent les murs ».
L’art et la poésie : ultimes formes de la résistance face à un monde invivable.

Merci Francis

   senglar   
1/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Francis,

Ou ce poème est d'un amoureux de Mylène ou je ne m'y connais pas.

La dame est une cajoleuse d'ombre. Dommage qu'en fin de compte elle botte en touche... et Aragon n'arrange rien.

Elise, nous reprocherais-tu notre âge aux noces de serge ?


Brabant

   Anonyme   
4/12/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un poème qui sent la douleur... J'ai bien aimé le décors, l'atmosphère, le propos. J'ai envie de crier à Elisa : "Enlève ton voile, va et vit !"

Wall-E

   Coline-Dé   
9/12/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Le propos est intéressant, on ne peut que souhaiter qu'Elisa s'échappe de cet univers borné.
Dommage que la musique reste au rez de chaussée...

   Anonyme   
6/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Portrait criant de réalité, bien retranscrit tout au long de cet écrit et bien souligné dans la dernière strophe, combien d'"Elisa", rêve d'évasion, de fuir ce quotidien, votre texte a un style très "humain", il est d'une élégante simplicité, sa lecture très agréable, il vient à nous rappeler que la vie crée des inégalités, infranchissables.

   plumette   
28/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
je picore sur le catalogue d'oniris et me régale parfois de tomber sur des textes comme le vôtre,

un décor, une époque, un mélange de désenchantement et d'envies d'ailleurs:

"On s’imagine des amours
Les yeux levés vers une étoile."

ou encore

"Le vent chante la liberté
Sur un poème d’Aragon."

bravo pour en si peu de mots faire partager au lecteur le désarroi d'Elisa, sa vie bornée et ses rêves d'évasion.

mais le poète ne nous laisse guère espérer avec la dernière strophe qui m'évoque le miroir aux alouettes!

Plumette


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