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Poésie libre
Gabrielle : Captivité illusoire : Massacre/Couleur pourpre/Un édifice immuable
 Publié le 11/04/20  -  5 commentaires  -  1948 caractères  -  85 lectures    Autres textes du même auteur

Nos vies font partie de l'histoire du monde...


Captivité illusoire : Massacre/Couleur pourpre/Un édifice immuable



Massacre

Derrière les barbelés, des corps étendus sur le pavé...
Des pères de famille, des mères autrefois humiliées,
Des enfants à demi calcinés dans ce décor morbide
Où l'horreur est née.

Emporté au loin, le cœur des aliénés
Rejoint une terre d'asile tellement espérée
Où la souffrance n'est plus et leurs corps décharnés
Soulignent le contraste avec leurs âmes ainsi élevées.

Les monstres, d'anciens forcenés,
Se glorifient de leurs crimes, combien d'exécutés...
Le témoignage des victimes qui ont échappé
À un sort terrible nous permet
De prendre conscience du massacre ainsi perpétué.


Couleur pourpre

Couleur pourpre
Omniprésente
Tel un champ de bataille
Recouvert
De corps inanimés.

Couleur pourpre
Illuminant le monde.
Le sang
Versé des innocents
Couvre la terre
De toutes parts.

Vaillant soldat,
Courageux combattant.
Combien de vies perdues,
De corps inanimés,
Triste vestige
De la guerre passée ?

Légion
De valeureux guerriers
Armée aux mille visages...
La reconnaissance
Du massacre
Se fait jour...


Un édifice immuable

« De nos vies perdues, de nos mots défendus,
nous construisons une bâtisse, celle de nos
cathédrales intérieures, édifice immuable. »


Perpétuelle renaissance,
Nos joies et nos peines
Nous invitent à construire
Chaque jour
Un édifice immuable,
Fleuron de nos vies.

Les cris de désespoir
Se muent en cris de joie
Et renaît au fil des mots
L'exaltation intense
Faite de la substance
De nos existences.

Chapelle ardente
En nos cœurs,
Nos vies
Nous renvoient
Vers des ciels lumineux
Qui viennent fleurir
Nos paradis ancestraux.


 
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   Robot   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est à partir de couleur pourpre que je suis vraiment entré dans ce texte. Parce que c'est une partie qui joue sur l'impression, sur le ressenti.

Ce qui précède était peut-être nécessaire à la mise en place du sujet mais je trouve ces trois passages explicatifs moins convaincants que la suite.

Mais globalement, c'est un texte intéressant.

Je m'interroge sur ce vers: "De prendre conscience du massacre ainsi perpétué." L'auteur a-t-il bien voulu dire perpétué (ce qui est transmis) ou perpétré (ce qui est commis) ? Perpétré me paraît plus dans la logique du propos. Une réponse en forum serait bienvenue.

   Donaldo75   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J’ai beaucoup aimé ce poème que je trouve atypique, théâtral, scénarisé presque et surtout réellement littéraire. Le champ des possibles est exploré par une première partie à la facture finalement assez classique mais dont l’intérêt est révélé par la suite, quand le format change, que la couleur pourpre prend ses vers courts pour asséner au lecteur des images brutes de fonderie – pour ne pas dire brutales – puis laisse à son tour la place à l’édifice immuable, le calme après la tempête dans le rythme poétique. Il y a du musical dans cet ensemble, un côté « une nuit au mont chauve » de Mussorgsky.

Je trouve ce poème original, éloigné de ce que j’ai l’habitude de lire ici.

Bravo !

   Vincente   
12/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Ce triptyque poétique pour "reconstruire" l'improbable.
Tenter du noir de justifier la luminescence de nos vies.

Nul doute que ce poème s'attache à comprendre "le monde", malgré tout ce qui le rend sombre, ou même immonde parfois, souvent, et ce qui "malgré tout" vient faire jaillir "des ciels lumineux". À la faveur de l'espérance, de la résilience et de la complexité, le parcours que propose ce texte va reprendre les choses depuis un drame originel, emblématique, mais aussi archétypal, "Un massacre" ; l'humanité s'étant construite au gré de dévastations plus que par les révolutions. Paradoxalement ses "rebonds" évolutifs ont trouvé leur ressort principal dans l'opposition à l'inacceptable ; Nietzche n'aurait-il pas formulé ceci en "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" ?
Le texte progresse donc depuis ce temps "insupportable" du massacre, pour s'enchaîner à cette "couleur pourpre", comme un sang qui se constate dans sa prégnance attachante, si parlante, si présente, si "nourrissant" aussi les corps et les esprits… Et voici, le final qui, dans une "exaltation intense" dévoile une "perpétuelle renaissance…, un édifice immuable", où "viennent fleurir nos paradis ancestraux".

Cette expression, de forme allégorique, embrasse une considération philosophique à la fois cynique (chaque vie étant un élément modélisé en vue de démontrer) et profondément empathique. Au regard quasi technique, la sensibilité vient apporter son essentielle émotivité, mais pourtant, il sera difficile de se laisser gagner par une réelle émotion ; l'observation analytique prend le pas dans la généralisation du propos. Si bien que si j'ai été plutôt convaincu par la vision justifiée de ce drame qui nous grandit in fine, j'ai eu du mal à m'associer au fait d'une "exaltation intense" que produirait la résultante de nous, hommes, construits depuis et au travers de ces "massacres". Il faut "gommer" bien des convictions humanistes, ou alors se croire les élus de quelques dogmes… pour accepter cette vision des choses.
Je serais bien moins "croyant" que l'auteur en une révélation qui sauverait l'humanité de toutes ces morts parmi les siens qu'elle a provoqué.

Je finirai par le titre dont je vois le "illusoire" comme en contre-sens par rapport à ce qui est développé dans le poème. La "captivité" dans l'approche, comme dans les fait, ne me semble pas si "illusoire" que cela, car elle est bien le fait de notre dépendance/appartenance à "l'histoire du monde" évoqué dans l'exergue.

   emilia   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Trois étapes pour dérouler cette « histoire du monde » qui apporte la mort à travers ses conflits : « un décor morbide où l’horreur est née… », pour dire les atrocités, la monstruosité des « massacres » perpétrés…, la « couleur pourpre du sang répandu de toutes parts… », et « l’édifice immuable » de nos « cathédrales intérieures où les peines et les joies… » font renaître « l’exaltation d’une chapelle ardente » patiemment reconstruite, à l’image du drame de Notre-Dame qui appelle à l’union des cœurs pour la faire refleurir… ; une belle élévation spirituelle portée par l’espérance des « paradis ancestraux… »
La forme choisie permet de mettre en valeur la force de certains mots, même si parfois le retour à la ligne apporte un effet haché qui peut sembler étrange, tel le découpage du 11e vers que j’aurais peut-être mieux vu ainsi : « le témoignage des victimes/ qui ont échappé à un sort terrible/ nous permet de … » (ce n’est que mon ressenti ) ; merci encore à vous pour ce rappel interrogeant la responsabilité de chacun à prendre conscience de ce que l’humain devrait à tout prix rejeter : le fait de contribuer à notre propre destruction au lieu de respecter les valeurs à défendre et cette vie qui nous est donnée…

   tundrol   
27/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a beaucoup d'idées intéressantes dans la présentation de ce poème. Je dirais que la division en trois approche à l'idée de thèse, antithèse et synthèse, seulement la fin paraît retourner au commencement, pas le commencement du poème, mais le commencement de l'homme. Pourtant l'antithèse est vraiment la thèse apperçue d'ine manière différente, par les émotions plutôt que par la rationalité. La troisième partie semble essayer de bâtir sur les fondations de deux premières parties. Bonne chance!


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