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Poésie libre
Geigei : La boîte à musique
 Publié le 08/06/24  -  7 commentaires  -  1390 caractères  -  183 lectures    Autres textes du même auteur


La boîte à musique



Les horloges s'arrachent les aiguilles.
Sur les murs se griffonnent des hurlements entre les velours déchirés du silence.
− Posez-vous sur les entrailles les plus proches, avant que ne fondent vos yeux de cire, nous chante un orgue quantique.
Ça respire en cadence métallique dans les armures des insectes.
Là-bas !
L'escalier. Chaque marche de plomb essaye de nous mordre.
Nos ongles raclent le granit suintant le soufre, jusqu'aux fauteuils, sous les affiches perfides.
− Ils mentent.
Ramper sur les miroirs cassés. Serpenter dans le mauve des ruines du Parlement.
Au centre d'une rotonde, un commandeur d'acier sort du sol échiquier.
L'esquiver.
Chiqué !
Des cris s'étouffent.
En lanières, des vapeurs de chaînes étranglent des respirations fugaces. Vertu disparaît en écho. Dignité en euros.
Dans les cendres, des visages, sans peau, sourient.
Un oblong lobby diabolo affuble de la blanche fable les câblés attablés, accablés.


Les fauteuils, enfin, qui nous soupirent en boucle un conseil inaudible, liquide, atomisé en brumes sur nos boîtes crâniennes. Nos idées s'abandonnent aux rivières sans lit.

Il fait doux.

Les pierres ne suintent plus la poussière du sang des ventres éclatés aux fenêtres de rouille.

Tout va bien.

Votons.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   fanny   
8/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La forme de ce poème m'a séduite autant que le fond et j'ai tout de suite été prise par le dynamisme et l'originalité du style, peut-être avant même de décortiquer ce texte richement désabusé.
Il y a pléthore de métaphores dont la qualité ferait baver moult parlementaires en berne de réparties et d'arguments sérieux.
La chute est délicieusement déprimante, comme un petit bonbon acidulé dans la bouche des ogres.
Que rajouter lorsque notre avenir de lobotomisés s'annonce baigner dans la si douce et paisible lumière du néant.

Très fort, je vote pour vous. Comment ? Ha vous avez été discrètement mais efficacement écarté de la liste des candidats. Ha bah c'est sûrement pour notre plus grand bien, j'oublie alors.

Fanny en El, revenue ce jour corriger une petite faute d'orthographe.

   Donaldo75   
31/5/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Désolé de le dire comme ça mais pour moi, ça ne fonctionne pas du tout. Je vois dans ce texte une prose qui mélange artifices, jeux de scène et bavardage. L’assemblage me semble manquer de souffle poétique et n’amène pas d’impact à la lecture. Les quelques images ou métaphores proposées ressemblent à de l’apparat.

   Provencao   
8/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Geigei,

Plusieurs lectures pour mieux m'imprégner de votre écrit.

La vocation première de la poésie est de révéler, trahir aussi la vérité de ce qui est. Votre écrit délivre des illusions, des utopies sortant du néant pour se tenir à l’écoute de cette boîte à musique.

Moi, j'ai aimé être dans cet invisible, masqué servi par des métaphores ô combien recherchées.. belle originalité.

Vous avez su effleurer l'indéfinissable qui nous entoure et parfois nous dépasse...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
8/6/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
bonjour Geigei
Déjà que les potentiels électeurs font la grimace, ne comprenant pas ce que
celui-ci promet
celui-là assure
se blasent face aux panneaux affichés, au près de nos mairies ; à qui se fier au moment de profiter de ce droit, que d'autres pays nous envient !
Ma réflexion sous votre texte, pour vous dire
- tout ça pour ça ?
désolé cher poète, mais je ne changerai pas mon projet de vote, après vous avoir lu, et relu !
Texte fruit d'une réflexion à exploser les neurones, mérite de ne pas être affublé d'un " PAS " mais...

   Polza   
10/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Geigei,

Pour la petite histoire, le hasard du calendrier de publication onirienne a fait que la veille de la sortie de votre boîte à musique, je regardais sur France 5 ce film que j’aime beaucoup « Music Box », fin de la parenthèse cinématographique.

J’ai trouvé l’ensemble de votre poème très imagé. Dans le style, cela m’a fait penser à L’écume des jours de Vian. « Les horloges s’arrachent les aiguilles » m’a fait penser à « L’aiguille du four électrique, réglé pour la dinde rôtie, oscillait entre « presque » et « à point »


L’orgue quantique m’a quant à lui par exemple fait penser au pianocktail de Colin…

J’adore Boris Vian et L’écume des jours, aussi, avec moi, vous avez un bon client !

Ce qui me fait apprécier votre poème n’est pas spécialement le thème que vous traitez, mais plutôt la façon dont vous le traitez. Beaucoup d’imagination, de subtiles métaphores, on sent que l’auteur a dû s’amuser à écrire ce texte. Cela dit, pour le thème, c’est on ne peut plus d’actualité !

Après, je ne sais pas si c’est plutôt de la poésie ou plutôt de la prose, mais au final, j’ai aimé, et c’est ce que je retiens de ma lecture.

   PierreP   
10/6/2024
C'est très noir, très tourmenté.
C'est un flou artistique, on n'y voit pas grand chose et c'est probablement l'idée. C'est ce que j'y vois moi.
J'ai connu une personne qui avait ce genre de plume.
Ça a l'odeur de la pluie mais l'aspect du bitume.
Poésie ou pas, j'hésite mais en tout cas, ça dégage quelque chose, une ambiance particulière.
Merci

   Catelena   
19/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un lyrisme indéniable habille ici l'ambiance de son souffle audacieux.

J'avais lu ce poème avant de pouvoir le commenter, j'y reviens aujourd'hui avec les moyens pour le faire, avec toujours cette même impression de surréalisme aigu qui prédomine (mais ce n'est pas grave, docteur !^^). Peut-être à cause de ces objets du quotidien qui tout à coup s'animent :

« Les horloges s'arrachent les aiguilles »
« Chaque marche de plomb essaye de nous mordre »

ou encore :

« « Les fauteuils, enfin, nous soupirent en boucle »

etc, etc,.

Je note la pierre qui suinte en plusieurs endroits, et ne peux m'empêcher de penser à un cœur devenu sensible...

Ah, que tu as dû t'amuser, Geigei, à faire cliqueter ce long vers :
« Un oblong lobby diabolo affuble de la blanche fable les câblés attablés, accablés. »
Il n'apporte rien de plus aux propos, je trouve, mais partage avec le lecteur le plaisir pris à jouer avec les mots et les images.

Merci, et à te relire.


Cat, et sa boîte à musique perso


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