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Poésie contemporaine
Gerwal : Ce que dit celui qui est à sa fenêtre
 Publié le 25/11/11  -  11 commentaires  -  1932 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur

Il a plu, cette nuit...


Ce que dit celui qui est à sa fenêtre



Il a plu cette nuit,
Le ciel est encore gris, mais je n'allume pas la lampe.


Ils parlent, à la radio, d'un accident sur l'autoroute.
Les Favre ont changé de voiture... quand on sait c' que ça coûte...

Le facteur vient de passer et je n'ai pas eu de lettre,
Ce sera pour demain, sinon, après-demain... peut-être.

Il a plu cette nuit...

Cette année, la saison des moissons a pris du retard.
Il y a les nouveaux horaires à l'arrêt d'autocars.

On ne peut plus passer sur l'ancien chemin du canal.
Le fils des Le Tarnec n'est pas sorti de l'hôpital.

Il a plu cette nuit...

Une fête foraine installe ses jeux sur la grand’ place.
Le curé qui se fait trop vieux va quitter la paroisse.

Près du mur du cimetière, des roses blanches se fanent.
Mardi prochain ce sera l'enterrement de Marie-Jeanne.

Il a plu cette nuit...

Des enfants jouent sous les tilleuls, dans la cour des écoles.
L'institutrice et le fils du maire vivraient à la colle.

Suzanne a cueilli quelques pommes, elle va faire une tarte.
Tantôt, Marcel devrait venir et nous jouerions aux cartes.

Il a plu cette nuit...

Devant la poste, cinq ou six femmes parlent à voix basse.
Un chien grogne après la voiture des Parisiens qui passe.

Au bar du Balto plusieurs clients se pressent au comptoir.
Le patron leur raconte une fois de plus la même histoire.

Il a plu cette nuit,
Les gendarmes sont toujours dans les bois près de Malemort.
Les journaux n'ont rien dit...
Pas encore...


 
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   Anonyme   
5/11/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ce texte me renvoie un peu à une chanson de Philippe Katerine dans cette manière d'aligner des petites séquences qui n'ont à première vue aucun lien entre elles.
Bref, en revenant au texte il y a un petit quelque chose qui m'échappe par rapport aux vues proposées par cette fenêtre.
Cette fenêtre semble à la fois donner sur plusieurs lieux à la fois. C'est assez déconcertant dans la mesure où il ne semblerait n'y avoir qu'une fenêtre et qu'un seul sujet observateur : "je", qui n'apparait que discrètement, une seule fois dans le deuxième vers.
On peut imaginer bien sûr un regard de derrière la fenêtre (actuelle) qui donne sur d'autres plus anciennes via un esprit nostalgique, vagabondant d'un souvenir (plus ou moins lointain) à l'autre.
Enfin c'est de cette manière que j’interpréterai cette sorte de duplicité. En ce sens, ça me gênerait déjà moins.

Je me demande toutefois si ce texte est poétique.
Il me semble que oui, en creusant bien (et en ne tenant pas compte des rimes).
Car si rien n'est vraiment dit au travers de ces séquences( parfois proches du ragot),ce texte laisse entrevoir certaines choses (jamais mentionnées) comme une solitude, une attente, un regret, un secret.
Ce texte ce termine presque sur une intrigue policière. On pourrait penser que le lorgneur aurait été témoin de quelque chose de grave.

Il y a ce : "Il a plu cette nuit qui" qui jalonne le texte et qui démontre de par son insistance, qu'un événement à eut lieu cette fameuse nuit. Quoi ? Cela attise la curiosité mais on ne le saura jamais.

Un texte que je ne saurais vraiment définir finalement mais qui m'a intrigué.

   Lunar-K   
15/11/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Un voyeur omniscient... Ce n'est pas du tout pour me déplaire (malgré l'idée assez peu originale). A vrai dire, j'aime assez cette description rigoureuse, presque exhaustive, de ce petit village observé à partir de la fenêtre du narrateur. Une succession de fragments, d'instantanés repêchés dans la vie quotidienne qui continue, insouciante, malgré tout...

Mais malgré quoi ? On ne le saura pas, et cette incertitude a son charme, elle aussi. Ouverte mais néanmoins balisée... c'est frustrant, certes, mais ça nous permet, je crois, non seulement une grande liberté (le narrateur est-il simple témoin ou coupable, et de quoi... ?), mais également de reconsidérer sous un angle tout à fait différent les descriptions qui précèdent en reconsidérant totalement l'état d'esprit du narrateur. Non plus comme un simple voyeur, à la limite malsain, mais comme un "exilé" qui s'est exclut à contrecœur de la société qu'il observe désormais de haut (d'où son omniscience quasi-divine) et presque avec envie.

Concernant la forme, si le ton général de ce texte me plaît bien, notamment par sa grande simplicité, son détachement et son sens de l'anecdote, l'usage des rimes, lui, ne me convainc décidément pas. La plupart me semblent vraiment trop artificielles et tranchent lourdement avec cette naturelle simplicité qui me plaît tant dans ce texte. C'est vraiment dommage car, indépendamment de cela, je crois que vous êtes parvenu à trouver un "juste milieu" entre l'écriture poétique et l'écriture narrative. Je pense que vous auriez dû maintenir cette liberté expressive jusqu'au bout sans vous encombrer de rimes qui dénotent beaucoup trop à mon goût avec l'intention plus générale qui se dégage de ce texte.

Bref, un texte assez original (malgré, donc, une idée ou point de vue de départ qui ne l'est pas tellement) et surprenant. A la croisée entre poésie et narration. C'est plutôt audacieux et j'apprécie beaucoup cela. Malheureusement, malgré une forme globalement bien adaptée à ce contexte particulier, les rimes viennent rompre ce charme et ce naturel, comme si vous aviez eu peur de trop vous éloigner du registre poétique (c'est en tout cas l'impression que j'ai eu)...

   David   
21/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

La fin m'a bien surpris, je me demande s'il y a un lien avec l'accident sur l'autoroute qui lance le poème, il y a une mort qui plane néanmoins, et à rebours ça pousse à rechercher la trame d'un meurtre dans les diverses anecdotes des vers qui précèdent...

Je ne trouve pas de clés précises, c'est pas une partie de Cluedo non plus, il reste une atmosphère certaine, la routine dans les propos comme dans le rythme des vers avec un "non-dit insidieux" puisque tout ce qui est dit par le narrateur pourrait passer comme de "parler pour ne rien dire" bien que ça puisse être touchant dans certains contextes, une lettre à un proche par exemple, mais comme soliloque ici, ça semble tourner autour de quelque chose d'absent.

   Anonyme   
25/11/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Je n'ai pas été vraiment séduit par ce texte où le sentiment poétique m'a semblé étrangement absent. Historiette qui n'arrive pas à dépasser le faits divers. Et cela est plutôt regrettable.

   Charivari   
25/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salut Gerwal.

Je trouve l'idée de ton texte très intéressant. J'ai aussitôt pensé à Simenon, cette atmosphère lourde, les petites gens, les ragots. On entre très facilement dans l'ambiance, ce village, on le voit, on le sent.

Par contre, pour moi, ce n'est pas une "poésie", plutôt une micro-nouvelle (en mettant de côté la mise en rimes qui ne me parait pas forcément intéressantes sur ce texte). Mais comme je ne suis pas un maniaque de l'étiquette, ça ne me dérange pas. Le texte est assez réussi, par contre j'ai eu du mal avec la position du narrateur : c'est toujours le même, on ils sont différents ? Qui est-ce ? A la fin, on n'est plus derrière la fenêtre mais au bar... C'est ce point là, mal résolu à mon avis, qui m'a empêché de plonger totalement dans le texte

   Anonyme   
25/11/2011
L'idée est sympathique mais les rimes sur des vers irréguliers nuisent à la qualité du texte.
Il eût été préférable, soit d'y renoncer et de passer au vers libre, en l’occurrence plus naturel, soit au contraire de passer à l'alexandrin, créant ainsi un contraste entre la banalité du texte et la recherche dans l'écriture.

Rien de plus facile :
"Le facteur est passé, je n'ai pas eu de lettre,
Ce sera pour demain, après-demain... peut-être."

"La moisson cette année a pas mal de retard,
Tiens? Un nouvel horaire à l'arrêt d'autocar"

   Anonyme   
25/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les pensées d'une personne sont constamment en déroulement et lorsqu'il y a ennui, désoeuvrement ou solitude, le fait de se positionner devant une fenêtre apporte de l'animation que l'esprit se permet de développer à sa manière.
J'aime cette idée qui en plus d'être originale s'avère d'une réalité tristement poignante.
-Il a plu cette nuit...
Cette répétition dans le texte m'apparaît comme une vie quotidienne qui dégoutte sans cesse par sa morosité et sa banalité.
Pour moi, ce texte est réussi car il exprime bien ce qu'il veut dire avec des vers irréguliers et longs pour souligner la longueur du temps. Je trouve même que la rime se fait efficace en ajoutant une couleur locale à ce que la personne voit par la fenêtre.
Un petit bémol cependant que je ne m'explique pas: deux strophes ne sont pas rimés, pourquoi? De plus, elles sont souvent mal construites ( parfois 2 féminines, parfois 2 masculines , ne respectant pas le masculin-féminin .)

Étrange, ce texte m'a rappelé ma mère vers la fin de sa vieillesse qui construisant des intrigues ,qu'elle me racontait, avec ce qu'elle voyait en regardant par la fenêtre...

   macaron   
25/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Un kaleidoscope de pensées le matin au réveil, très bien. Des mots de tous les jours, une petite musique pour les accompagner, très bien. Pouquoi ce soupçon d'intrigue? Il gâche la belle simplicité de notre ordinaire, comme si cela ne suffisait pas. Quelques rimes pas trop réussies mais je ne ferai certainement pas mieux que vous. Par contre, je trouve le titre de votre poésie accrocheur.

   melancolique   
25/11/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Gerwal,

L'idée est assez intéressante, mais je l'aurai préféré en vers libres, ici les rimes n'apportent pas grand chose au texte. Je n'ai pas bien saisi l'intrigue sur laquelle le poème ce termine, et pourquoi ce vers qui se répète :
"Il a plu cette nuit..."
Bonne continuation

   vicon   
25/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien ce petit texte, qui se parle plus qu'il ne se récite. Poème anesthésié, langue pateuse, las, impression d'être dans un village maudit : les "...", la reprise de "Il a plu cette nuit...", le récit fragmenté, les images banales ou vaguement inquiétante, amène à une impression de flottement.

La fin me laisse perplexe : il semblerait que notre narrateur soit allé faire un tour dans la foret cette nuit ? Ca expliquerait bien le poème, mais le doute qui est laissé est trop fort à mon avis, et la chute peut tomber à plat. Et puis, vu les divagations que fait le N, on peut imaginer que s'il avait eut les cheveux mouillés, il l'aurait fait remarqué, or...

Mais malgré tout, j'aime bien ce petit texte en apparence limpide.

   Anonyme   
17/12/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Il y a un petit quelque chose, qui inconsciemment m'attire dans votre écrit, et la fin confirme mon attirance. Il y a du mystère dans l'air. Sous ce quotidien anodin, se cache sans doute l'impensable, ou peut-être pas.

Au travers de ces moments de vie, il y a la palpitation du temps qui passe, qui s'impose avec ces faits vécus là et ailleurs. Tout mérite de l'attention même superficielle quand personne n'en a plus pour celui esseulé.

J'ai aimé cette forme rimée avec simplicité, "ordinaire", elle est fluide, poétiquement mélodique, un petit air se fait entendre, comme un léger bavardage. La répétition de "Il a plu cette nuit", contribue à confirmer cette sensation.

Bravo pour la fin, qui me fait dire, y aura-t-il une suite ...


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