Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie classique
GiL : Doppelgänger
 Publié le 23/01/22  -  18 commentaires  -  722 caractères  -  385 lectures    Autres textes du même auteur

Doppelgänger est un mot issu de l’allemand signifiant « sosie » ou « double d'une personne vivante ».
Il est présent dans la fiction, le folklore, ou encore dans les mythologies germanique et nordique.
(Wikipedia)


Doppelgänger



Parfois, la nuit, quand je m’accoude à la fenêtre,
Je te vois t’éloigner, toi, mon double étranger,
Vers cet ailleurs où tout peut encore changer,
Impatient de voir, de croire et de renaître.

Souviens-toi que ce monde où ton ombre pénètre
N’est qu’un autre mirage, un rêve mensonger
Dont j’ai depuis toujours voulu te protéger
Au risque de ne plus pouvoir te reconnaître…

Mais je sais que bientôt, par un matin léger,
Tu seras de retour, heureux de partager
Ma prison consentie et son amer bien-être ;

Je te verrai pousser la porte du verger,
Traverser le jardin et, las de voyager,
T’asseoir sur le vieux banc au pied de ma fenêtre.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Miguel   
23/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'ai pas bien compris qui était ce double, mais je suis sous le charme de ces vers musicaux, à la fois mélancoliques et ouverts sur un bonheur à venir. C'est, comme disait Verlaine ( et Henri Salvador), une chanson douce. J'aime tout, mais plus particulièrement le vers ternaire de l'incipit et la chute de ce sonnet très régulier, très classique.

   inconnu1   
14/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bravo pour ce poème. J'aime cette ambiance mystérieuse, métaphysique, la présence de notre double. Je vous félicite aussi pour la rigueur de la prosodie. Cette fois-ci, je ne me suis pas fait avoir par le trimètre romantique au 1er vers.

Personnellement, j'aurais préféré un changement de rimes dans les tercets plutôt que de persister avec les rimes en ger et en être. C'est bien aussi de donner un nouveau souffle avec de nouvelles sonorités.

mais globalement, de la technique, de l'originalité et du style. Tout y est

Bien à vous

   papipoete   
23/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour GIL
Toi, mon moi t'évades parfois, et je te regarde partir sur des routes de chimères, où tout est plus merveilleux qu'au creux de moi...
Mais ce n'est que passade, et je te revois déjà rentrer de ton errance, t'asseoir auprès de moi... nous retrouver !
NB qui n'a pas été témoin ou acteur de son plein gré, de ce jeu de rôle où l'esprit est persuadé qu'ailleurs c'est mieux ; qu'il suffirait de presque rien... mais au risque de tout perdre plutôt que " un tient vaut mieux que deux tu l'auras "
je ne vois pas la raison du titre en allemand, plutôt que " mon double ou mon autre ? "
la seconde strophe remet les choses au clair, comme " va, poursuis ton rêve, mais tu déchanteras bien vite ! " est mon passage préféré
Alexandrins sans faute

   pieralun   
23/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Gil

Un bon sonnet, au rythme fluide, au lectures simples et agréables.

Dans le premier quatrain, l’introduction du double est parfaite, j’aime le tableau du conteur accoudé à la fenêtre, peut-être un peu moins «où tout peut encore changer »

Un joli premier tercet et un poétique second tercet.
Il est curieux de constater que les tercets de chute sont très souvent les meilleurs dans les sonnets, chez presque tous les auteurs.

Un sonnet bien balancé avec un fond original.

   Marite   
23/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Secret et mystérieux poème qui exerce sur le lecteur un attrait indéfinissable. On lit ... on relit ... encore et encore. Est-ce l'interrogation qui surgit au sujet de ce double ? Est-ce la qualité de l'écriture poétique ? Un peu des deux je pense car à peine ai-je eu le sentiment d'effleurer ce double que l'explication s'échappe involontairement, me laissant sous le charme des images évoquées dans les deux tercets.

   Anonyme   
23/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Gil,

Je n'ai pas tout saisi concernant ce "double".
Je serais emmenée à penser qu'il sagit du natrateur lui-même qui s'imagine loin, vers un ailleurs plus à son goût .
Un "moi" au deux visages, l'un qui rêve et l'autre plus "terre à terre" qui le raisonne.

Bon je suis probablement à côté de la plaque, mais j'ai aimé le côté mystérieux de ce joli sonnet aux alexandrins sur 2 rimes uniquement sur la totalité du poème.

Une lecture agréable, de belles images, surtout pour les tercets qui ont ma préférence ( surtout le second).

   Lebarde   
23/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Gil

En EL, le titre un peu "teutonisant" m'avait quelque peu "tétanisé" et dissuadé d'aller plus loin dans la lecture.

Et pourtant j'ai eu bien tort de ne pas m'y intéresser car maintenant je découvre un magnifique sonnet tant dans le sujet délicatement et subtilement traité que dans son écriture, simple et élégante, à qui les alexandrins sur deux rimes donnent une fluidité et un rythme qui me plaisent bien.

Comme vous, je rêve parfois d'un autre moi qui serait "autre".. et irait renaitre dans un ailleurs où tout serait autrement ....et suis finalement bien heureux d'être et de rester dans "Ma prison consentie et son amer bien-être ".

Les tercets superbes ont ma préférence.

En fait, si vous enlevez le titre ....tout est parfait.

Lebarde

   Cristale   
23/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sonnet sur deux rimes, deux quatrains deux tercets pour ce "je" et ce "tu", ce "moi" et cet "autre", sosies, jumeaux, âmes soeurs, c'est vous et c'est lui et sans être le même et pourtant identique ; l'un qui s'évade, l'autre qui reste, étrange dualité.

La répétition (normalement déconseillée en sonnet) ajoute au style ce petit plus qui joue le doublon du mot "fenêtre" à la rime des premier et dernier vers en parfaite équation avec le thème du poème.

Je n'aime pas le titre.

Une écriture fluide, un bon équilibre des allitérations, des consonnances mélodieuses. Si le dernier vers du premier quatrain écorche un peu ma lecture, le premier vers du deuxième quatrain m'enchante :

"Souviens-toi que ce monde où ton ombre pénètre"

Les deux premiers vers du premier tercet me semblent un peu prosaïques mais le troisième vers me ravit :

"Ma prison consentie et son amer bien-être ;"

Le dernier tercet appuie la poésie de l'ensemble.

Merci GiL.

Cristale

   Anje   
24/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sonnet sur deux rimes, 6 en être, 8 en ger (plus le titre) a de quoi surprendre. C'est ce qui m'est arrivé en première lecture. Franchement, j'ai trouvé la multiplication de ces é quelque peu soporifique, peu chantante à l'oreille. Puis je me suis laissé emporter dans le voyage de cet autre, cette part de soi-même partie je ne sais où mais qui va revenir s'asseoir sur le vieux banc au pied e la fenêtre. Et j'ai aimé oublier les é, les voir disparaître en même temps que ce double et rester simplement accoudé à la fenêtre.

Bravo et merci d'avoir osé.

   StephTask   
25/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Étant un fan du sonnet, je me hasarde à écrire mon premier commentaire.

J’aime ce poème qui prend une autre dimension après cette période de confinements. Le deuxième quatrain a quelque chose de « matrixien ». On ne se retourne pas pour voir la lumière, mais on s’évade, en toute conscience, en suivant les ombres de la caverne. Concernant la forme, j’ai juste tiqué « sur matin léger », sans doute influencé par la pub ;-)
La fin est un joli retour au bercail, digne de l’Alchimiste.

A lire sur un banc, au pied d’une fenêtre…

   emilia   
25/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce double aux côtés obscurs qui fascine et effraie à la fois, souvent présent dans la littérature romantique, tel Musset qui s’adresse à sa Muse incarnant son inspiration dans ses « Nuits », ou « ce pauvre enfant vêtu de noir/qui me ressemblait comme un frère et qui sur ma route est venu s’asseoir… », ce double spectral et obsédant qui permet d’exprimer la souffrance ressentie par le narrateur dans un dialogue intérieur de confrontation « face au mirage et rêve mensonger/partager ma prison consentie et son amer bien-être… », dénonçant l’illusion pour mieux s’en libérer et aspirer à « renaître vers cet ailleurs» attirant … et qui, « las de voyager, viendra à son tour s’asseoir au pied de ma fenêtre… »

   GiL   
27/1/2022

   jfmoods   
29/1/2022
Face à la sédentarité du moi (vers 11 : "ma prison consentie"), Doppelgänger apparaît comme le terme le plus adéquat pour traduire le nomadisme du sosie auquel on s'adresse ici. L'Autre, inaccessible dans sa radicalité (oxymore du vers 2 : "mon double étranger"), dont la présence épouse le rythme du sommeil (délimitation temporelle des vers 1 et 9 : "la nuit"/"par un matin léger"), est en effet un insatiable arpenteur de l'utopie, comme le manifestent clairement la relative du vers 3 ("cet ailleurs où tout peut encore changer") et la gradation du vers 4 ("Impatient de voir, de croire et de renaître"). Porteur de fausses espérances (démonstratif et locution restrictive des vers 5-6 : "ce monde où ton ombre pénètre / N’est qu’un autre mirage"), il est comme ce jeune frère auquel on a, en vain jusque-là, tenté de dompter le caractère, de brider le tempérament trop exalté (vers 7-8 : "j’ai depuis toujours voulu te protéger / Au risque de ne plus pouvoir te reconnaître") et dont on attend, à présent, l'assagissement définitif (vers 9-10 : "je sais que bientôt [...] / Tu seras de retour", vers 12 : "Je te verrai pousser la porte", vers 13-14 : "las de voyager / T’asseoir"). Si le présent s'inscrit dans l'image du paradis végétal (vers 12 : "verger", vers 13 : "jardin"), d'un lieu pour ainsi dire fondateur de l'identité, la présence du double entretient encore, quand même, bon an mal an, au fil du temps, l'inquiétude d'un ailleurs (paradoxe du vers 11 : "son amer bien-être"). L'herbe serait-elle, quand même, plus verte là-bas ?

Merci pour ce partage !

   Donaldo75   
29/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour GiL,

J’ai beaucoup aimé ce poème ; déjà, le thème me semble très intéressant à traiter en poésie et je trouve le résultat en phase avec mes attentes. Les deux quatrains sont ce que je préfère dans ce sonnet, parce qu’ils ont la tonalité du mystère, celle que je perçois dans le thème et que le titre accentue. Cela ne signifie pas que je n’aime pas les tercets, loin s’en faut ; ils changent juste de ton, moins grave quelque part, plus serein. Et c’est là que le sonnet prend sa dimension, dans ce changement de tonalité.

Bravo !

Don

   Ioledane   
1/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je salue le travail de ce sonnet très bien conçu, qui se déroule sur deux rimes seulement, avec une belle fluidité.
A défaut d'images fortes, j'ai apprécié la simplicité des vers, que le dernier tercet vient clore avec élégance.
Le titre dénote quelque peu par rapport au poème, mais cela ne m'a pas gênée. C'est doute dans ce titre, d'ailleurs, que se situe l'originalité qui manque un peu dans ces quatorze vers.
Une belle réalisation !

   Queribus   
2/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
À part le titre qui peut décourager au début, j'ai tout aimé dans ce sonnet parfait à deux rimes qui témoigne d'une grande maitrise du "classique". Histoire de la "ramener" un peu quand même, j'ai trouvé des rimes à l'hémistiche:

Je te vois t'éloigner
toi, mon double étranger

je te verrai pousser
la porte du verger.

mais ça ne va pas changer la face du monde.

Bien à vous.

   Myo   
3/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Gil,

On est souvent plusieurs dans la même tête... ici c'est une confrontation avec ce double qui ose ce que l'autre rêve en silence.

Pas sûr que celui qui reste ait toujours raison, sans doute est-il l'incarnation de la sagesse, mais qu'avons nous raté faute de courage ?

Une introspection qui ouvre le champ de tous les possibles à qui ose regarder l'horizon en face.

Un sujet très intéressant et une forme sans faille.
Bravo

Myo

   Anonyme   
5/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La fenêtre, thème récurrent en poésie, et pour cause : elle s'ouvre sur un infini champ des possibles, en frontière entre le dedans et le dehors, le calme et l'agitation, l'immobilité et le mouvement, la sécurité et le risque, l'enfermement et la liberté,... et, pourquoi pas, pour extrapoler la pensée de Brel, le féminin et le masculin.
D'ailleurs, le système rimique du poème ne trouverait-il pas ici sa signification ? Un sonnet sur deux rimes est assez peu commun, mais ce schéma simplifié prendrait alors tout son sens : l'une féminine pour l'intérieur, l'autre masculine pour l'extérieur.
Donc, tandis que le narrateur obéissant sagement à sa part féminine reste à la maison, l'homme aventureux qu'il aurait voulu être part à la recherche d'un « ailleurs » meilleur. Mais "elle" sait cette quête vaine et que, la sagesse venant, "il" aspirera « bientôt » à la tranquillité d'un foyer à l'abri de la fureur du monde, où "il" reviendra s'installer définitivement, réalisant la fusion des genres dans la plénitude de l'esprit... et de se refermer la fenêtre.


Oniris Copyright © 2007-2023