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Poésie classique
GiL : Le songe de Léda
 Publié le 05/08/21  -  13 commentaires  -  712 caractères  -  390 lectures    Autres textes du même auteur

« C’est dans ton flot riant, à l’ombre de la vigne,
Que Léda frémira sous le baiser du cygne, »
Théodore de Banville


Le songe de Léda



Elle rêve au flot pur, l’innocente Léda,
Au flot de l’Eurotas où s’avançait le Cygne,
À l’œil noir qui lança, dans sa blancheur insigne,
Ce regard fier auquel, conquise, elle céda.

Elle rêve à l’instant où Zeus la posséda…
Quand l’Aurore l’éveille en posant comme un signe
Un doigt d’or à son front, sa candeur se résigne
Au destin qui l’enchaîne au dieu du Mont Ida.

Car elle a vu germer sur les rives obscures
La moisson d’Anankè : la mort des Dioscures,
Hélène et Clytemnestre et leur duplicité,

Les murailles de Troie et l’inique victoire
Qui précipitera, pour la postérité,
L’Olympe déserté dans le flot de l’Histoire.


 
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   Miguel   
23/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vérification faite, le mot "limbes" est du masculin ; c'est dommage puisque l'accord de l'adjectif empêche la rime "obscures-Dioscures". Il faudrait trouver un autre terme.
On est en pleine esthétique parnassienne, tout imprégnée de classicisme et d'atmosphère antique, avec ses références savantes et bienvenues. Les vers sont fluides et mélodieux, et la chute du sonnet percutante, tout à fait réussie.

   Anonyme   
25/7/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Ah, c'est dommage : les Limbes sont en principe obscurs et non obscures, selon le cnrtl (nom commun), et Wikipédia en ce qui concerne les lieux évoqués dans la doctrine religieuse.
Cela mis à part, je ne peux pas dire que le sujet m'ait tellement passionnée, toutefois j'ai apprécié la rigueur de l'écriture, ce ton quelque peu hiératique qui pour moi va bien avec le propos, surtout l'échappée des tercets où Léda apparaît en prophétesse. Superbes deux derniers vers à mon avis, et j'applaudis la rime Léda/céda. Duplicité/postérité et victoire/Histoire, en revanche, m'ont paru un peu faciles.

   papipoete   
5/8/2021
...bonjour GIL
je fais comme si j'étais " savant ", ne connaissant rien à la mythologie...
Et ce rêve d'une " oie blanche ", qu'un vrai cygne ( en fait Zeus en oiseau transformé ) vient d'honorer, me fait songer à toutes ces vierges, qu'un gourou ou autre divinité pouvait accomplir, comme une faveur accordée à une ingénue...
NB et l'on n'y voyait aucun mal, puisque c'était insigne honneur d'être " prise " par Dieu personnifié...
Combien de Léda vivent encore sous ce droit de cuissage divin...
je n'irai pas plus loin dans mon analyse, pour ne pas offusquer l'auteur et de ce récit, les admirateurs !
je salue pourtant GIL, comme d'autres lettrés, de montrer leur aisance dans ce domaine mythique, où je me noie... vilain petit canard !
le second quatrain selon moi, est le plus réussi dans ce sonnet au classique parfait !
ma note n'aurait aucune valeur, aussi...

   Myo   
5/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Gil,

Vous avez eu l'autorisation de corriger une erreur mentionnée dans deux commentaires ... vous êtes un chanceux.

Un sujet pointu et qui parlera davantage aux amateurs de mythologie dont je ne suis pas mais j'admire le travail de prosodie, les rimes riches et complexes.
Il me manque cette petite vibration pour apprécier vraiment votre écrit à sa juste valeur.

   Robot   
5/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne suis pas trés amateur des récits repris de la mythologie grecque (ou autres). Mais je dois reconnaître que la structure du poème et l'écriture sont de qualités. pour le reste, c'est affaire de goût. Ce que j'apprécierais par contre, c'est une réinvention, la création de nouvelles légendes.

   Lariviere   
5/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

"Quand l’Aurore l’éveille en posant comme un signe
Un doigt d’or à son front, sa candeur se résigne
Au destin qui l’enchaîne au dieu du Mont Ida."

J'ai bien aimé ce poème riche de la mythologie grecque. Je trouve la réalisation à la hauteur du thème, sur la forme... Sur le fond je ne comprends pas vraiment si la Léda qui nous est décrite est mélancolique ou autre chose devant la moisson d'Ananké, avec la mort des dioscures castor et polux, l'un demi dieux l'autre mortel et le destin houleux d'Hélène et de sa soeur Clytemnestre, l'une principale cause de la guerre de Troie l'autre assassine de Cassandre et peut être d'Agamemnon, guerre de Troie qui plonge l'Olympe et ses habitants dans un vaste foutoir de basse vengeance divine et de guerre d'égo...

Malgré cette incompréhension du sens profond, encore une fois, je trouve ce poème vraiment bien mené, ce qui n'est pas simple vu le nombre de référence.

Merci pour cette lecture et bonne continuation.

   jfmoods   
6/8/2021
I) Le dieu de l'adultère 🔱

1) Un irrésistible tombeur ​🦢

Zeus se transforme en une créature envoûtante ("Cygne, / À l’œil noir", "dans sa blancheur insigne", "lança [...] / Ce regard fier") pour séduire l'inexpérimentée Léda (qualificatif : "l’innocente") et obtenir sa totale reddition (participe passé : "conquise", rime signifiante : "céda", "posséda").

2) Un one-night stand qui ne reste pas sans conséquences 🥚

L'allégorie - qui met en scène un grandiose lever du jour - distingue Léda parmi toutes les autres créatures mortelles ("l’Aurore l’éveille en posant comme un signe / Un doigt d’or à son front"), marquant par là son statut électif de future mère. Deux demi-dieux vont en effet bientôt sortir de ses entrailles.

II) Un engrenage tragique ⚙️

1) Le fléau de la descendance 🌀

Léda comprend qu'avec cette naissance la fatalité va forcément s'abattre. Il est inutile de lutter pour y échapper (métonymie : "sa candeur se résigne / Au destin qui l’enchaîne"). Il va falloir payer au prix fort le tribut de la maternité (métaphore : "La moisson d’Anankè", deuil : "la mort des Dioscures").

2) La genèse de l'Iliade ⚔️

La venue au monde d'Hélène et de Clytemnestre aura pour conséquence un immense bouleversement. Les hommes vont se trouver pris dans un inextricable et dévastateur conflit ("Les murailles de Troie et l’inique victoire") et les dieux se voir dépouillés de tout leur crédit ("L’Olympe déserté dans le flot de l’Histoire").

Merci pour ce partage ! 😉

   GiL   
9/8/2021

   Donaldo75   
11/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour GIL,

Je me suis réveillé un peu tard pour commenter ce poème que j’avais beaucoup aimé en Espace Lecture. J’aime particulièrement son classicisme, non seulement en termes de forme mais aussi de thématique, de champ lexical, tout ce qui lui donne une tonalité antique et sort de ce fait le lecteur de sa réalité quotidienne. C’est la beauté de la mythologie que d’amener le lecteur sur les rives du rêve et je trouve qu’ici le poème permet cette transition entre ce que nous connaissons de par nos lectures ou d’autres biais et ce que nous imaginons grâce à ces vers et à l’inconscient collectif. Et je n’ai pas eu l’impression de me retrouver en cours de latin ou de grec au lycée.

Bravo !

   ferrandeix   
11/8/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Poème sublime révélant une connaissance intime de la mythologie, mais surtout témoignant d'une forte affinité avec le monde divin. L'évocation est traités sur un mode fatalisme, typiquement grec, qui évoque bien la soumission des dieux au Destin. Et la finale - magnifique - rappelle la chute des Olympiens, prédite selon la mythologie grecque comme le Ragnarök (le Crépuscule des Dieux) chez les Germaniques. Du grand art aussi dans le traitement syntaxique et la métrique. Les césures et fin de vers qui se produisent au niveau de coupes bizarres, ce qui ne me gêne pas, bien au contraire. C'était d'ailleurs normal dans l'hexamètre dactylique de la poésie grecque. C'est le rythme qui prime et "force" la syntaxe.

Quelques cacophonies à éviter:

Eurotas où s'avançait (sou sa)
Aruore syllabe re

   Anonyme   
14/8/2021
Bonjour

C'est un très beau sonnet qui fleure bon le Parnasse mais :

Dommage que le son "a" soit bien trop présent dans le premier quatrain.
Normalement, la rime ne doit pas être gênée dans sa phonétique,
Ici, elle rime même à l'hémistiche des vers 2 et 3.

Il me reste un bon moment de lecture.

H

   Davide   
14/8/2021
Bonjour GiL,

Si je suis souvent très sensible à l’art pour l’art en musique, la musique dite pure, celle de Brahms par exemple, l’art pour l’art en poésie me laisse parfois, voire souvent, en dehors. Non que la beauté des vers ne m’agrée pas, au contraire, elle m’enchante, car la forme classique, dans sa plus haute perfection, se fait chanson délicate, berceuse ou barcarolle. Sa douce orchestration, ici, m’enveloppe dans le flot harmonieux de ses mots, de ses rimes, de son phrasé si naturel, quoi que l’on puisse trouver de-ci de-là des petites choses à redire, pour pinailler, telle la dureté des rimes en [da] dans les quatrains, par exemple.

Pour être honnête, c’est la froideur du thème mythologique qui ne m’emporte pas, car rien, dans l’épopée de cette Léda ne me parle, directement ou indirectement, rien ne passe, ne filtre et ne parvient jusqu’à moi, ne parvient à éveiller en moi une quelconque émotion, et qui me rendrait complice de son destin ou attentif à ses douleurs. Rien ne transpire, c'est trop propre, trop clean, trop parfait ; alors que, moi, lecteur, j'ai d'abord envie d'être touché, de ressentir, et plus que la musique des mots, aussi belle et mélodieuse soit-elle...

Au plaisir de vous relire, dans un registre peut-être plus... "perméable" pour moi.

   Anonyme   
7/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Je trouve ce texte au demeurant un peu hermétique mais je lui reconnais cette capacité à projeter le lecteur dans la mythologie grecque qui, comme la latine et la chrétienne (de même que tant d'autres), est une source d'où sont jaillies d'innombrables œuvres culturelles.

Merci et bravo pour ce bel effort de composition


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