Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Gilles : Madame
 Publié le 22/03/07  -  11 commentaires  -  1831 caractères  -  82 lectures    Autres textes du même auteur

Je vous veux...


Madame



Je vous veux endiablée de lapis-lazuli, Madame ;
Cernée de larmes d’or et de cris d’émeraudes,
Diamantée de souffrances cristallisées en œil.

Je vous veux percée de songes creux, Madame ;
Ombrée de suffisance aux reflets de poignard,
Empanachée de rires barbelés et obscènes.

Je vous veux enchristée de visions fauves et nues, Madame ;
Toute emmiellée d’hosties aux contours d’occiput,
Crucifiée d’ossements gais, futiles, irrésistibles.

Je vous veux mortifiée de cris rouges d’extase, Madame ;
Eclatée en diadème d’impatiences avides,
Entaillée et fouillée d’éclats de misère chaude et lumineuse.

Je vous veux barbelée de culture jolie et apolitique, Madame ;
Maquillée de médias pailletés de sourires,
Chattemite aux mines antipersonnel.

Je te veux estampillée de stupre et de sauvagerie, Madame ;
Sodomisée de râles, agonisant d’éclairs,
Jouissant d’extases sépulcrales.

Je te veux poignardée d’yeux vides et de ventres gonflés, Madame ;
Enneigée de bidonvilles et de crasse puante, Madame ;
Pétulantes de rots et de vermines chaudes, Madame ;
Parée des feux mourants des cuisines affamées, Madame…

Irrésistible de vie, Madame,
Et jouissant du spectacle de n’être pas cloaque !

Je te veux encadrée dans ton cœur social…

Puis je cracherai sur l’or de ton joli visage
(Et le hibou hideux ramera dans tes yeux et hantera ton ventre, Madame)
Et je vous percerai la tête, Madame,
De ma haine effilée ;
Et dans un va-et-vient de chien dans votre entre-flanc mouillé,
Je vous lacérerai l’en dedans, Madame,
De ma colère tendue ;
Et je vous crèverai, petite madame,
Comme crèvent mes frères habillés de déchirures.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   tigerlineh   
22/3/2007
J'ai bien aimé... Tu m'a fait perdre mes mots.
Ce que tu disais parfois cru, ne le laissait pas paraître, floué par la beauté du reste.

   Anonyme   
22/3/2007
Aie aie aie
Je vois trop bien ou l'on veut en venir, mais malheureusement je ne crois pas que cela tienne bien longtemps, ce n'est que mon avis...

   philippe   
25/3/2007
marsu a un avis très complet là dessus et très 5 eme degré

   mangecoeur   
29/3/2007
Magnifique poème...
Cruel et déchiré certes...
Mais d'une noire beauté indeniable.

Suscite l'interrogation : L'auteur joue t'il simplement de la plume ou ressent-il profondément les mots qu'il écrit ?
Que penser de cette Eve sulfureuse dont il nous parle.. Une femme en particulier ou une personnification de la femme telle qu'il la concoit... à méditer !

   Marsupilmi   
31/3/2007
Un certain talent dans la juxtaposition des mots, exprimant globalement une rage d'ado attardé devant les horreurs du monde.
Madame serait dans ce texte métaphore des ONG ou si vous préférez de leurs dirigeantes.
Les deux derniers vers sont le seul passage qui me gène, imposant une vision sexiste de tout l'ensemble ("vous êtes trop connes pour comprendre et compatir à l'horreur du monde")
Mais on peut dépasser ce stade de répulsion en admettant que "madame" est une personne morale et non physique.
Remplacez "madame" par "charité" ou bien "compassion", deux vocables féminins emblèmes de la morale chrétienne, laquelle pourrait alors être en fait la vraie cible de l'auteur.

   Anonyme   
31/3/2007
Analyse interessante en 5 eme degré, mais remplacer MADAME par des valeurs JUDEO-CHRETIENNE : je continue à trouver cela genant. Echanger le contexte par une cible genre dirigeante des ONG ? pas mieux, un ado attardé ? peut-etre ado...

Ce texte il a valeur de défouloire et de refouloire, je me lache au monde, je regle mes comptes : la seule chose de vraiment plausible.

C'est une des differences entre l'homme et l'animal : l'homme a toujours le choix de ses actes quels qu'ils soient. De ce fait nous générons notre bonheur ou notre souffrance, et par la nos paroles et nos ecrits.

   jensairien   
15/10/2007
un poème étrange et inquiétant, ces femmes déchirées, un retour aux sources peut-êre ... le cri d'un fétus ? j'en sais rien ...

   Absolue   
15/10/2007
C'est...spécial...

   Pattie   
10/9/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
J'adore cette montée (descente ?) en crescendo, ce poème qui a l'air d'encenser au début et qui piétine. Maîtrisé, dosé, drôle et affreux à la fois.

   tchouang   
6/4/2013
 a aimé ce texte 
Pas ↑
bonjour. thématique extrèmement convenue, banalité du lexique, pauvreté de l'expression. cela ressemble à du sous sous-baudelaire.

   Anonyme   
1/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce "Madame", qui claque, gifle, interpelle, égratigne ...

Mais quoi en faire, il y a de la violence tant tous ces mots-là, ils crachent ce flot imposant, c'est un verbiage qui se veut provocant pour énoncer et dénoncer.

Surprenant aussi ce texte qui jongle au travers d'abord ce "je vous veux" marquant comme un certain respect puis l'on passe à ce "je te veux", plus familier, plus mordant.

Un texte d'une grande intensité, poignant à sa manière qui m'a insisté sur plusieurs relectures, je ne suis pas sortie indemne de ce discours qui dit sans dire.


Oniris Copyright © 2007-2023