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Poésie contemporaine
Hecko : L'égaré
 Publié le 17/01/12  -  8 commentaires  -  1776 caractères  -  128 lectures    Autres textes du même auteur

Lorsqu'on se perd en soi-même…


L'égaré



Je marche.
Où ça ?
Je ne sais pas.
On me le cache.

Fragrance aseptisée
Ostinato chimique
Unique
Jusqu'à la nausée.

Ma salive
Comme unique festin.
Oubliés l'eau si fraîche, le bon pain.
Oubliées même la soif et la faim.

Blanc lumineux !
Un jour mes yeux
Se sont fermés
À tout jamais.

Mutilé.
On m'a poussé !
Enfin je crois…
Je ne sais pas.

L'astre aveuglant
Persécuteur.
Geste fuyant, du sang !
Vive douleur.

Dans le néant
Je marche seul
Avec ma conscience pour linceul.
Entre la mort et le vivant.

Mon cri
Nul ne l'entend.
Même mes tympans
Sont endormis.

Rien que des doigts
Pour faire un monde
Rien que des mains
Changées en sondes.

Cruauté ! Je te hais !
Toi qui m'accables en riant.
Dans ton étau insolent
Même mes membres sont entravés.

Êtes-vous à ce point inhumains ?
Geôliers des prisons de l'esprit.
Est-ce la souffrance qui vous nourrit ?
Derrière le rien, y a-t-il quelqu'un ?

Parfum dans l'air.
J'ai peur. On m'enserre.
Mon corps se tortille et abdique.
Aïe ! Ça pique…

Ma tête est une rivière
Charriant des songes désordonnés
Les bruits, la lumière…
Mes souvenirs sont emportés.

Quel est ce noir silencieux ?
Depuis quand suis-je ligoté ?
Je n'en sais rien et c'est tant mieux.
Je flotte, Apaisé…

Gong sonnant !
Fuite du repos aisé…
Les mollets sont rugissants
Criant la verticalité.

Ça y est, je marche.
Où ça ?
Je ne sais pas.
Je crois qu'on me le cache.


 
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   funambule   
17/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai imaginé... ou est-ce écrit... -parfois je doute à errer en ces terres de poésies- un coma puis son sortir... par la mauvaise porte (enfin ne jugeons point). Peut-être même l'euthanasie même si ce n'est sans doute pas important, sauf pour le détail. Le texte est lancinant et cotonneux tout à la fois. J'aime beaucoup l'utilisation qui est faite de la lumière, son rendu particulier, baignant les sens (ce qu'il en reste) trop vivement. Je n'aime pas citer, préférant me référer à ce que dégage la totalité... et tout est du même tenant; certains passages cependant sont très forts. J'aime aussi beaucoup le rendu de cette émotion passive qui semble jouée "juste" au regard de ce que l'on peut imaginer. Je ne me risquerais pas sur la forme, n'étant pas familiarisé encore avec ces multiples jaillissement qu'Oniris offre aux yeux; je dirais simplement que les mots coulent et respirent. Je n'ai pas de critique à formuler, juste à faire part de mon plaisir.

   Charivari   
17/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah oui, j'aime beaucoup.
Beaucoup de rythme, un style vraiment plus complexe qu'il n'en paraitrait de prime abord, avec un mélange de termes très simple, oraux, et d'autre recherchés...
Le fond ? Ici, j'aime qu'on ne sache pas forcément de quoi il s'agit, à l'instar de cet homme qui marche sans savoir où. Il y a un petit côté Becket dans ce poème sur l'absurdité du monde en marche vers nulle part...

   placebo   
19/1/2012
Pas mal. J'avoue avoir été rebuté à ma première lecture, d'abord par la longueur, ensuite par le ton. Mais, à la deuxième (plus tard), j'ai pu l'apprécier un peu.

Il y a déjà de bons sons. "Fragrance aseptisée / Ostinato chimique
Unique / Jusqu'à la nausée." Je ne connaissais pas l'ostinato, j'aime bien. Unique fait un bon décalage. Plus bas, "Aïe ! Ça pique…" me plait également.

Ensuite, malgré la longueur, il y a une certaine progression. Un thème chasse l'autre, les transitions sont discrètes mais présentes. Je pense au coup de la lumière, à celui de l'entrave.

Et puis une boucle, ou une répétition à interpréter différemment (flash-back par exemple) c'est toujours sympa.

Sur le fond, j'ai hésité sur plusieurs possibilités mais celle de funambule me semble la plus probable.

J'ai du mal à donner un quelconque point d'amélioration :p le texte ne m'emporte pas mais c'est sans doute un problème de rencontre, pas de construction.

Bonne continuation,
placebo

   Anonyme   
19/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte intriguant mais pour moi, cette strophe m'apporte un certain point d'ancrage pour me le faire aimer et m'interroger.

Êtes-vous à ce point inhumains ?
Geôliers des prisons de l'esprit.
Est-ce la souffrance qui vous nourrit ?
Derrière le rien, y a-t-il quelqu'un ?

En fait je crois que nous sommes tous des égarés de la naissance à la mort dans ce monde robotisé... Personne n'écoute, personne ne veut entendre et nul ne sait pouquoi et jusqu'où il doit marcher.

Un texte d'une grande profondeur...et qui mérite réflexion.

Merci du partage

   Anonyme   
19/1/2012
Commentaire modéré

   Anonyme   
19/1/2012
Commentaire modéré

   Raoul   
20/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Cette silhouette qui marche, dans sa condition d'absurde, pose et se pose quelques jolies questions.
J'aime bien ce langage où se côtoie une certaine trivialité et une recherche plus profonde faisant se rapprocher le ciel et la boue.
"Ma tête est une rivière
Charriant des songes désordonnés
Les bruits, la lumière…" est très réussi, d'autres parties un peu moins (strophe 7 par exemple) peut être aurait-il fallu élaguer un peu quelques lourdeurs… En tous cas, c'est une belle lecture intéressantes et questionneuse.
Bien aimé.

   David   
23/1/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Hecko,

J'ai trouvé ma lecture longuette, et je n'ai pas apprécié plusieurs passages excessifs ou creux à mon goût :

"Où ça ?
Je ne sais pas."

Les questions/réponses d'un même narrateur, je n'aime pas du tout.

"Cruauté ! Je te hais !"

Les slogan non plus, celui-là semble un peu aller de soi.

"Même mes membres sont entravés."

Je ne crois pas qu'on puisse entraver autre chose que des membres, je ne jetterai pas la première pierre, mais c'est du "verbiage" je trouve.

"Derrière le rien, y a-t-il quelqu'un ?"

Ça aussi, je le trouve "creux", ce n'est pas vraiment une image, c'est plutôt un genre de jeu de mots.

"Quel est ce noir silencieux ?
Depuis quand suis-je ligoté ?
Je n'en sais rien et c'est tant mieux."

"Où ça ?
Je ne sais pas."

Question/réponse encore.

Pour les bons côté, j'ai découvert "Ostinato" et j'ai apprécié le passage humoristique :

"Mon corps se tortille et abdique.
Aïe ! Ça pique…"

Je regrette que cet œil là ne se soit pas manifesté plus souvent, j'ai trouvé le poème lourd de "cogitations", même si c'est un peu le thème et justement, un peu de perspective, de recul, aurait allégé l'ensemble je crois.

   Anonyme   
20/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai l'impression que ce texte peut donner lieu à plusieurs interprétations, dans "L'égaré", nous voilà à notre tour "Égare", déstabilisé, c'est pour cela que je n'irai vers aucune explication particulière.

Dans l'ensemble ce texte est bien mené, je croyais avoir pu cerner un début de sens tenant la route, mais aussitôt cela m'échappa à nouveau, je suis allé de rebondissement en rebondissement.

L'atmosphère est lourde, pesante, étrange, singulière, perturbante au possible. C'est tout cela qui m'a plu.

Encore une dernière lecture, mais je ne sais pas vraiment où j'en suis réellement, cela a un côté fascinant.

N'est-on pas tous et toutes un peu "prisonnier" ne serait-ce déjà que la vie en soi ...

   Lotier   
10/1/2023
Cela fait terriblement penser aux bébés pour qui jusque dans les années 70, en France, la prise en charge de la douleur au cours des opérations n'était pas faite, sous prétexte qu'il n'en garderaient pas la mémoire à l'âge adulte et que les antalgiques opiacés étaient trop dangereux.
Dans ce poème, j'ai l'impression de lire le rêve d'une personne atteinte d'un stress post-traumatique de cette nature. Même le « blanc lumineux » du scialytique est présent.
« Vive douleur. » pas d'anesthésie.
« Mon cri
Nul ne l'entend.
Même mes tympans
Sont endormis.» blocage de la contraction des muscles par les curares.

Le réveil post-opératoire intervient à partir de « Parfum dans l'air ».
La fin identique au début fait penser à un rêve récurrent…
Ce sentiment de vécu me semble très fort dans ce poème et fonde sa dimension poétique (ouverture d'une porte de l'inconscient vers le conscient).


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