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Poésie contemporaine
IsaD : Testament
 Publié le 10/04/22  -  12 commentaires  -  1039 caractères  -  142 lectures    Autres textes du même auteur

Pour « après »…


Testament



Non je ne voudrais pas que, morte, l’on m’enterre
dans une boîte sombre où l’on n’y voit plus rien
où l’on se pencherait pour me loger sous terre
sous les peines, les pleurs et les cœurs en chagrin

Menez-moi en forêt au bûcher de fortune
loin des marchands de morts, des prêcheurs d’au-delà
sur un lit de bois dur près de la source brune
qui s’allonge sereine et clapote tout bas

Vous vous réunirez l’âme calme à l’écoute
de la brise et de l’arbre et de chacun des bruits
enfantés des sous-bois. Sur la petite route
qui vous ramènera, tout le long des taillis

vous verrez la mousse et la fleur épanouie
le feuillage dansant sous des milliers d’éclats
les rayons du soleil où s’anime la vie
et vous saurez alors que je suis toujours là

Loin des vendeurs de morts, sans aucune épitaphe,
je ne veux entendre que le chant bienheureux
des mésanges, des geais, à titre d’épigraphe,
qui montera léger épouser le ciel bleu


 
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   inconnu1   
26/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Dommage, dommage. J'étais sous le charme jusqu'au 4ème quatrain par le style, le thème. Je buvais le poème et puis un goût d'eau salé dans mon jus de fruit à la césure du 13ème vers : "vous verrez la mousse et" "vous la verrez mousser?" Je ne comprends plus et du coup, je deviens beaucoup plus tatillon.
Je critique la rime terre-enterre, je critique les rimes au-delà bas ; éclats-là ; épanouie-vie qui sont à peine suffisantes en tout cas bien pauvres pour le classique revendiqué.
Je me demande s'il n'y a pas quelques chevilles (tout le long- et de l'arbre et de chacun des bruits)

Bref je reste sur le beaucoup car le thème est joyeux et l'écriture légère mais ... Ah s'il n'y avait pas eu cette maudite césure.

Bien à vous

   Myo   
28/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelques fautes de prosodie qui empêche le "classique" , principalement des erreurs de genre à la rime mais cela n'enlève rien à la qualité du propos.

Le 13e vers ne fait que 11 pieds.

Le thème s'il n'est pas nouveau est traité d'une bien belle manière et je pense qu'il ne reste à l'auteur que quelques petites leçons pour parfaire ses connaissances. Le rythme, la fluidité, l'émotion, tout est au rendez-vous pour une poésie touchante et de qualité.

De très belles images et une sépulture qui me conviendrait bien aussi.

Merci du partage

Myo

   Miguel   
10/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ah, cette idéalisation de la mort, cette image de la mort souriante ! Même les "prêcheurs d'au delà" ne la peignent pas ainsi. Ce rejet des usages a un petit côté ado en crise, "anti-système" et sans surprise. La mort bucolique, la mort festive, sans le cercueil et le tombeau, à la bonne heure ! Que n'y a-t-on pensé plus tôt ? Les oiseaux tu les entendrais aussi bien au cimetière, c'est plein d'arbres. Et même il y a des écureuils. Ça manque dans ton poème. Et puis, un beau cercueil de chêne verni avec ses poignées de cuivre, ça en jette, quand même ! Modèle "parisien"", modèle "lyonnais", tu as le choix. Les vendeurs ne vendent pas la mort, ça c'est gratuit, ils ne vendent que le kit qui va avec. Ce thème n'est pas nouveau, on le trouve déjà chez les Anciens et chez les romantiques; c'est, disons, un exercice de style. Attention de ne pas suivre l'exemple de Victor Hugo, qui a excellé à cette poésie de la mort sylvestre et qui s'est retrouvé au Panthéon !

Miguel, en EL

   GiL   
30/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce poème, présenté en classique, en enfreint trois règles essentielles :
- la rime (règle de l’s) : v6-8, v14-16, v18-20 ;
- l’hiatus : v5 (moi/en) et (forêt/au, car forêt ne se lie pas) ;
- la césure : v13 (césure après et) et v18 (césure lyrique).
J’ai été gêné à la lecture par l’absence de point en fin des phrases (sauf au v11 où la phrase se termine à l’intérieur du vers) et par le manque de virgules (p ex à la fin des v13 et 14). L’absence de majuscule au début des vers est, à mon avis, inappropriée pour un poème classique (ou néo).

Une fois oubliés ces quelques manquements au classique et corrigés les problèmes de ponctuation, on se trouve face à un honorable poème néoclassique dont les vers, dans l’ensemble bien rythmés, « coulent » harmonieusement. J’ai toutefois noté une rime limite (v2-4 rien/chagrin), une faute d’inattention au v5, une rime qui me semble parachutée au v7 et une allitération-assonance pas facile à prononcer au v9 (l’âme calme à l’). Enfin je ne vois pas l’intérêt de la reprise au v17 du premier hémistiche du v6.

J’ai bien aimé le traitement du thème : rien de pesant dans ces funérailles champêtres qui se dérouleront comme une agréable promenade en forêt. Mes deux strophes préférées sont la deuxième et la dernière.
Ce poème me donne l’impression d’un premier essai de classique par un poète plutôt coutumier du vers libre ; certes, l’essai n’est pas complètement transformé mais le résultat mérite considération !

GiL en EL

   Anonyme   
1/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une vision de funérailles sympathiques (illégales de nos jours, hein), imprégnée d'amour de la Nature. Je remarque que cet amour ne va pas jusqu'à célébrer la force irrépressible de recyclage à l'œuvre dans ladite Nature dont les humbles serviteurs nécrophages s'empresseraient de boulotter le cadavre de la narratrice : on reste sur de l'éthéré, de l'abstrait, et je me dis que du coup le poème demeure incomplet. Mais tel est votre choix d'auteur ou d'autrice souverain(e).

Les alexandrins, à part le dix-huitième vers (j'y reviendrai) m'apparaissent fluides, et je trouve plutôt bien vu de ne pas céder à la convention de la majuscule systématique en début de vers. Mais êtes-vous conscient ou consciente que ce choix typographique fait que votre poème, s'il est publié, ne pourra l'être en catégorie onirienne de "Poésie classique" où vous le présentez en Espace Lecture ? Plusieurs rimes, par ailleurs, me semblent non admissibles dans cette même catégorie : au-delà/bas, bruits/taillis, épanouie/vie, éclats/là, bienheureux/bleu.

Le dix-huitième vers.
je ne veux entendre que le chant bienheureux
Le problème pour moi, c'est que la césure intervient après une sixième syllabe faible (muette oralement) mais, du fait des règles de scansion en poésie classique française, non élidée, si bien que pour tenir le rythme je me retrouve à prononcer dans ma tête
je ne veux entenDREU que le chant bienheureux
et que c'est pas beau.

Au final, à mes yeux votre poème part d'une idée sympathique mais non vraiment creusée, et sa forme pâtit également de ne pas aller au bout de son postulat de base : par exemple, vous voulez écrire des vers classiques mais avez tendance à en négliger les rimes.

   Lebarde   
1/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je vois écrit "Classique", alors je me précipite, mais:
- pas de majuscule en tête de vers,
- absence de ponctuation
- des rimes inacceptables, delà/bas, éclats/là, heureux/bleu
- hiatus, moi/en forêt,

Je m'étonne et je suis déçu. Pourquoi diable avoir ignoré ces règles de base qu'il n'était pas trop difficile d'éviter .

En fait, Pfutt le classique!
C'est dommage, mais pas vraiment grave car j'ai beaucoup aimé ce "Testament" plaisant et humain qui réfute tout l'artificiel, le décorum et l'aspect mercantile de la mort et des funérailles et qui aspire à une sépulture simple, "sans aucune épitaphe", "loin des marchands de morts," garantissant:
- au défunt/narrateur un "au-delà" proche de la nature, au contact avec les bois, forêts et taillis,
- aux éventuels visiteurs, des lieux calmes et bucoliques pour se recueillir, au milieu de "mousse et fleur épanouie", à l'écoute du "chant bienheureux des mésanges, des geais, à titre d’épigraphe".

Une bien belle écriture, fluide, élégamment imagée, pleine de poésie et de charme qui me plait fort.

Bravo et merci pour ce joli poème contemporain.

En EL
Lebarde

   Mintaka   
1/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un trés joli poème témoin d'un ardent désir de l'auteur-trice d'un retour à la nature au plus près d'où nous veñons finalement.
Tout est là, le rythme, les rimes, les images poétiques et les sentiments qui survolent l'ensemble.
Merci pour ce délicat partage où la mort n'existe pas.
En E.L

   Anonyme   
2/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est une poésie classique à laquelle j'adhère totalement. L'autrice évoque sa disparition sans tristesse, refusant que l'on vienne sangloter sur une dalle de marbre et à contrario, parle du regain de la vie qui viendrait s'épanouir sur sa sépulture bucolique.

C'est très beau

Merci

Anna en EL

   papipoete   
3/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
classique
Quand je serai morte, qu'on me laisse tranquille loin des mains crochues des marchands de cercueils !
Que l'on me porte, tels apaches et sioux au milieu d'une nature calme et généreuse ; les bêtes me veilleront entourant ce qui fut moi, jusqu'à ce que mon corps se mue en poussière...
NB pas d'épitaphe ni psaumes pour ces obsèques dignes de qui aima la terre, au point de la rejoindre naturellement.
De jolis vers pour évoquer ce moment du grand départ, tels ceux de la dernière strophe.
J'ai un doute quant " au bûcher de fortune " ; je ne vois pas qu'on y met le feu comme à Bénarès, et songe plutôt à ces cimetières indiens, où on laissait faire le temps, posé en hauteur sur un catafalque où les charognards ne pouvaient dévorer ce défunt...
techniquement ;
un hiatus au 5e vers ( menez-moi/en )
je ne suis pas certain de certaines rimes ( rien/chagrin )
( bruits/taillis )
( épanouie/vie )
mais un très beau texte néanmoins !
papipoète

   Cyrill   
3/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le thème étant assez galvaudé, il faudrait des trésors de d’imagination et d’originalité, une implication personnelle plus grande pour retenir mon attention. La « Supplique pour ... » de Brassens, à cet égard, est exemplaire.

Ici, je trouve le développement joli mais sans plus. La nature est évoquée de façon assez banale, sans réel relief.

J’ai trouvé cependant une certaine douceur à ce testament, et les quelques césures mal placées sont d’autant plus dommageables.

   Corto   
10/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
De ce testament je ne veux retenir que le message. D'autres se soucieront des exigences sorgéliques.

Ce poème est une vraie relation avec les proches de la future défunte. Elle se définit comme un élément de la nature qu'elle ne veut pas quitter, dont elle se sent partie prenante demain comme aujourd'hui.

"Menez-moi en forêt au bûcher de fortune" ouvre l'horizon vers les multiples pratiques dans diverses civilisations, puis "près de la source brune qui s’allonge sereine et clapote tout bas" crée l'espoir de cette douceur recherchée, en osmose avec l'environnement riche "de la brise et de l’arbre et de chacun des bruits enfantés des sous-bois".

Il est clair et heureux pour les proches que "vous saurez alors que je suis toujours là". Beau cadeau à ceux qui seront présents dans ce moment.

La première strophe comme la dernière auraient pu être allégées pour faire disparaître ce qui à mes yeux rompt un peu le charme du message avec ces expressions "boîte sombre" et "vendeurs de morts". Pourquoi ainsi donner une place à ce que le message s'attache à faire disparaître ?

Un beau texte malgré tout grâce à son contenu.
Merci.

   Polza   
17/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J’ai de suite été intrigué par votre titre. Personnellement, quand je lis testament, je pense instantanément à trois personnes : François Villon, Jean Cocteau et Georges Brassens. Du coup, j’attends beaucoup de ce genre de document, de surcroît quand il est écrit de manière poétique.

À la fin de ma lecture, j’ai immédiatement pensé à la fin du film « Captain Fantastic » avec Viggo Mortensen notamment. Si vous l’avez vu, vous comprendrez, si non, je vous encourage à le regarder.

Si j’ai apprécié l’ensemble de votre poème, j’ai trouvé cependant qu’il manquait de profondeur, surtout dans le premier quatrain. Je veux dire, c’est un testament, vos dernières volontés, les dernières choses que vous souhaitez que l’on fasse pour vous ou que l’on entende de vous. Du coup j’ai trouvé un peu plat le début : « Non je ne voudrais pas que, morte, l’on m’enterre dans une boîte sombre où l’on n’y voit plus rien »

Mais comme je vous l’ai dit, l’ensemble me plaît assez. Un bémol pour « Sur un lit de bois » et «  enfantés des sous-bois » qui sont assez proches dans le poème.

Le dernier quatrain est très agréable à entendre et il conclut parfaitement ce testament je trouve.

Au plaisir de vous lire de nouveau

Edit :
[Désolé je n’ai pas trouvé la fonction éditer son commentaire du coup je rajoute ici.] Je n’ai pas apprécié non plus l’emploi successif dans un si cours poème de : « loin des marchands de morts » et « loin des vendeurs de morts ». J’ai d’ailleurs du mal à m’imaginer qu’on puisse vendre la mort genre : « Tu la veux à combien ? Allez pour toi cadeau je te la fais à 10€ pas plus ! ». Personnellement j’aurais mis mort au singulier mais ça n’engage que moi…. Donc je le répète, poème assez sympathique je trouve, mais il y manque un peu de puissance dramatique à mon goût.


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