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Poésie néo-classique
Jack03 : Le jardin de la Muse
 Publié le 28/09/11  -  9 commentaires  -  1524 caractères  -  132 lectures    Autres textes du même auteur

Dédicace, toi.


Le jardin de la Muse



J'ai dans mon corps malade un jardin des fureurs
Où la nuit s'abandonne en poses séductrices.
J'ai dans mon corps malade un jardin des douleurs
Où fleurissent des fleurs qui portent des supplices.

Sur un trône cruel de ronces hypnotiques,
Son corps fêlant mon œil comme un vivant éclair,
Et la lune ceignant sa crinière électrique,
Ma Muse siège, Reine aux confins de mes chairs.

Des cobras sur ses bras font du charme aux cadavres
Qui, tous entrelacés, jonchent le sol veiné
Et vert, tel un mouvant cimetière d'épaves
Dont s'échappent parfois des râles étranglés.

Nonchalamment sculptée - indistincte statue -
Dans la lueur avide où la lune s'étend,
Entre les doigts félins de ses pattes pointues,
Elle exhibe une coupe aux reflets rougeoyants.

Sa bouche a pour mon corps des regards qui m'enflamment,
Et ses deux soleils noirs ont des rayons de voix.
Tout chez elle est parlant et tout chez elle est femme :
Mon cœur a pour son âme un volcan plein de foi.

Mais ni l'amour, ni l'or au recoin de mon œil
Ni le craquement sourd des crânes que j'écrase
Et ni moi, et ni moi n'effeuillent ou n'endeuillent
Cette femme qui vit, et meurt entre mes phrases.

Et si par un beau jour, je trouve ce poignard
Où le plaisir et la douleur forment les faces,
Alors mon sang sera glacial comme un blizzard
Quand, blafards, nos deux corps, enfin se feront face.


 
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   Anonyme   
4/9/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Est-ce que la Muse vous a soufflé ce poème ?
On ne saurait l’en blâmer. On trouve dans ce texte d’excellentes images, dont la très fine « Cette femme qui vit, et meurt entre mes phrases », le très bon « volcan plein de foi », et d’excellents vers, dont le très beau « Tout chez elle est parlant et tout chez elle est femme ». Malheureusement, y côtoie « Où fleurissent des fleurs… » et l’étrange « Et ni moi, et ni moi n'effeuillent ou n'endeuillent » peu esthétiques.
En détail, j’ai buté sur « aux confins de mes chairs » que j’ai confusément situés dans la cervelle, j’ai vu un redoublement de « bras » au vers 9, j’ai déduit qu’avec deux fois « la lune » vers 7, 14, la Muse n’agissait chez vous qu’en nocturne, et je crois que la relative du vers 26 devrait être « dont », point de vue personnel.
Dans l’ensemble, j’ai trouvé le texte un peu trop lyrique, mais c’est le propre de la muse, car tout le monde sait que son empire s’étend facilement dans ce registre.

   Anonyme   
5/9/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une vision ample, sinistre comme j'aime, gâchée à mon avis par plusieurs maladresses :
- le choix que je trouve trop appuyé de construire les premier et troisième vers de manière similaire
- le quatrième vers vraiment laid à mon avis, d'une part à cause de sa relative qui me donne une impression de lourdeur, d'autre part à cause des "fleurs qui fleurissent" ;
- la "crinière électrique", ça se discute... je ne trouve pas ça très convaincant ;
- dans "tous entrelacés", le "tous" me fait l'effet d'une cheville ;
- les "pattes pointues" me paraissent un peu naïves ;
- "par un beau jour" : cheville, pour moi ; l'expression est plutôt lourde, prend une place démesurée dans le vers vu son peu d'importance ;
- faire rimer le même avec le même ("faces"/"face").

Une mention en revanche pour des vers qui, à mon avis, ressortent :
"Sur un trône cruel de ronces hypnotiques",
"Des cobras sur ses bras font du charme aux cadavres"
"Elle exhibe une coupe aux reflets rougeoyants"
"Alors mon sang sera glacial comme un blizzard"
"Ni le craquement sourd des crânes que j'écrase"

Au final, je crois qu'il vaudrait vraiment la peine de reprendre ce poème qui, avec davantage de travail, pourrait arracher !

   Charivari   
21/9/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Tout un programme !
Mazette, quel phantasme...

C'est envoûtant, avec une atmosphère onirique très réussi, à mon avis. Inspiré des symbolistes, on y retrouve un peu de Baudelaire, un peu de Verlaine (le rêve familier)....

Une belle prosodie, en général, et des images qui sortent du lot :
-lune ceignant sa crinière électrique
-Et ses deux soleils noirs ont des rayons de voix.
Tout chez elle est parlant et tout chez elle est femme
-Cette femme qui vit, et meurt entre mes phrases

Par contre, j'ai trouvé n peu maladroits les éléments suivants :
-La répétition de la forme "j'ai dans mon corps malade" sur la 1ère strophe -> dans ce cas, on devrait, question de symétrie, retrouver quelque part, par exemple dans la dernière strophe cette structure répétée.

- Et ni moi, et ni moi -> pas compris la tournure.
-Les pattes pointues bof bof, en plus la femme panthère, c'est un peu stérétoypé, je trouve.
-glacial comme un blizzard -> pas trop aimé ce jeu de sonorités
-Répétition de la rime "face" dans la dernière strophe.

Mais dans l'ensemble, c'est un bon texte.


-

   brabant   
28/9/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Jack03,


J'aime le balancement impeccable et régulier de ces vers. Ils donnent l'impression d'une caravane qui avance et balance et dodeline, que rien ne saurait entraver. Chargée de trésors.
Car chaque quatrain est riche d'images colorées.
J'ai un peu l'impression d'un tableau pompier (ça n'est pas péjoratif : Puvis de Chavannes et les autres) ou d'un Delacroix, c'est mieux.

J'étais donc parti pour un TB +

Hélas, vous rompez le charme avec cette construction : "Mais.../Et si.../Quand..." et cet épouvantable doublon : "Et ni moi, et ni moi...".
J'en suis tombé du dromadaire. Il ne fallait pas briser ainsi ma contemplation.

Aussi vous punis-je : TB -

   Anonyme   
29/9/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quelle attirante, captivante muse! Sous l'effroi, d'une présence presque obsédante, règne l'Amour. Avec: une description de sentiments, une autre de la-dite muse, de la passion vécue, et de celle à venir. Parfait le dernier quatrain, il relance tout en Amour.
Excellent!

   aldenor   
29/9/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y’a de la continuité, un style, dans les poèmes de Jack03 parus sur oniris. Des visions. Des formulations fortes. Un coté Baudelairien.
Une strophe me plait particulièrement :
« Mais ni l'amour, ni l'or au recoin de mon œil
Ni le craquement sourd des crânes que j'écrase
Et ni moi, et ni moi n'effeuillent ou n'endeuillent
Cette femme qui vit, et meurt entre mes phrases. »

La répétition de « et ni moi » surprend, j’aime ce procédé, déjà utilisé dans « Garçonnière ».
Ici je comprend la répétition comme une forme de désolation signifiant le summum du refus : ni même moi…
Et finalement cette femme inaccessible, « … ne vit et meurt » pour le poète qu’« entre ses phrases ». Très beau.

Je retiens aussi «…ses deux soleils noirs ». Par contre un vers très banal m’a déplu :
« Tout chez elle est parlant et tout chez elle est femme »

   David   
7/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Jack03,

Il y a un ton épique assez bien rendu, même si entre la nuit, la lune et la "Reine aux confins de mes chairs" je m'y perd un peu, c'est aussi un genre d'ivresse propre au genre. À la fin, ça devient étrange, mais presque drôle si c'est bien volontaire avec :

"Et ni moi, et ni moi n'effeuillent ou n'endeuillent"

Le doublement restera mystérieux pour moi, peut-être l'amour et la haine du narrateur pour cette muse.

Dans la strophe "missionnaire" finale, il y a un vers véritablement malheureux à mon goût :

"Où le plaisir et la douleur forment les faces,"

La césure entre l'article et le nom, ça pourrait servir d'écho supplémentaire mais isolé comme cela, je n'en voit pas l'intérêt et il reste un "couac", un effet comme une fausse note.

   hevoeh   
8/10/2011
Saluons l'énergie, l'inspiration de ce poème portées par une très belle écriture;

Je soulignerai seulement deux vers qui me paraissent pas à la hauteur de l'ensemble:

"Sa bouche a pour mon corps des regards qui m'enflamment,"

Une bouche qui aurait des regards, c'est une image par trop fantasque. Cette expression comme la suivante jure dans un style plutôt classique comme le vôtre.

Une redondance inutile et esthétiquement blâmable:

Et ni moi, et ni moi n'effeuillent ou n'endeuillent

peut-être que la proximité phonétique de endeuiller et effeuiller vous a suggéré celle du ni moi ni moi: le rapprochement de endeuiller et effeuiller est très beau, l'autre est très laid.

L'ensemble est poétiquement très riche.

Cordialement
H

   Anonyme   
31/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a dans vos propos un discours particulier qui laisse un peu perplexe, c'est surprenant, l'imaginaire "gamberge", tant les images sont à géométrie variable.

C'est donc un écrit qui ne laisse pas indifférent, là, encore ce petit bémol, des répétitions :

- "Tout chez elle est parlant et tout chez elle est femme"
- "Et ni moi, et ni moi n'effeuillent ou n'endeuillent" d'ailleurs un peu trop de "ni" dans cette partie

Et quels mots (mon corps, son corps, mon œil) .

Là, "Le jardin de la Muse", je crois que je vais quand même ne l'éviter, il ne me correspond pas vraiment.


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