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Poésie néo-classique
jensairien : Vous vous rappelez
 Publié le 03/10/07  -  6 commentaires  -  1832 caractères  -  102 lectures    Autres textes du même auteur

Un poème qui revient de loin
quand écrire revient à dessiner des ponts.


Vous vous rappelez



Vous vous rappelez des cages d’escaliers
Les portes maculées, les murs de papier
Vous vous rappelez
Le réchaud dans la cuisine
La gamelle du chat posée à côté
Du frigo qui ronronne
Vous vous rappelez
Les rideaux de la cuisine
Les chaises faméliques
Recouvertes de plastique

Vous vous rappelez
L’atmosphère qui y régnait ?

La télé dans la salle à manger
Les meubles vernis
Le canevas au mur
Le lampadaire obscène
Vous vous rappelez
Votre visage sans visage
Passé, comme le reste, au cirage
Vos mains
Vous vous rappelez de vos mains ?
Je n’y ai jamais rien lu

Après la salle à manger
Vient le couloir
La salle de bain
Le plafond qui moisit
La baignoire sabot
La poubelle à pédale
Le tapis de bain
Le savon
Vos mains
Vous vous rappelez
Votre corps sous la douche ?
Moi je ne l’ai jamais vu

Et puis la chambre à coucher
Le lit
Impeccablement bien fait
Comme un tombeau
Le miroir de l’armoire
La lampe de chevet
Le réveil replié sur lui-même
Les rideaux épais
La moquette rêche
Vos pieds nus
Je ne les ai jamais vus

Vous vous rappelez
Les nuits difficiles
Les cachets pour dormir
Les insomnies
Le chat qui ronronne
L’immense silence
La poussière qui danse

Vos yeux humides et dans la nuit
Brillants, désespérément brillants
Tournés vers la fenêtre
Le ciel sans étoiles
Le ciel noir
Et vos mains
Vos bras
Vos épaules
Comme des fleurs fanées

Vous vous en rappelez
Vous vous en rappelez ?
Moi je ne les ai jamais vus
Mais pourtant, toujours
Je m’en rappellerai


 
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   clementine   
4/10/2007
J'aime ,la longue énumération ,le rythme ,le bric à brac,la singularité de ce texte,c'est très agréable à lire .

   beran   
14/10/2007
Sympa! Une description qui m'a fait penser (et je peux me tromper!) aux années 70, des parents d'un certain âge, tous les tabous parents-fils de ces années là... ça m'a rappelée les tendances décoratives de l'époque. J'ai aimé!

   Bidis   
18/10/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je viens me consoler, en lisant la poésie de Jensairien, de sa nouvelle complètement tordue que je n'ai pas pu lire jusqu'au bout.

   jensairien   
18/10/2007
evidemment Bidis Le pont de l'Alma c'est la Seine, c'est pas la Meuse, et ici tout va de travers

   Couette   
9/11/2007
En lisant ce texte j'avais l'impression que nous étions allés au même endroit!! ce n'est qu'en deuxième partie que j'ai su que NON, car où je me rendais moi, il n'y avait pas de chat et le lit n'était jamais fait!! je me suis "régalé" de te lire!

   Anonyme   
24/6/2008
oui, moi je m' en rapelle, de tout, et je ne sais pas non plus si j' ai vu mes mains, ni mon visage, ni mon corps.


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