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Poésie néo-classique
jensairien : Le frigo
 Publié le 04/10/07  -  15 commentaires  -  2687 caractères  -  279 lectures    Autres textes du même auteur

Un poème un peu long peut-être qui devrait se lire comme une histoire. L'histoire d'un type qui habite dans un frigo ce n'est pas si rare, même si beaucoup de frigos(gidaires) sont à notre époque pourvus de radiateurs.


Le frigo



J’ai la radio
Qui chante
J’ai un frigo
En rente
J’ai
J’ai aussi un boulot
Ou c’est lui qui m’a
On ne sait pas

J’ai dans la tête
Une araignée
Elle est belle
Et prospère

Elle prend dans sa toile
Toutes les pensées
Qui défilent
Elle est belle
Et prospère

J’habite dans le frigo
J’ai la lumière
J’ai la radio
Et un boulot

Au bureau
Je fais le beau
Personne ne sait être drôle
Comme moi
« Épatant ! » dit Lise
La fille du chef
Que je voudrais marier

Un jour, oui
À force de la faire rire
Elle me reviendra
Et nous nous en irons
Dans le frigo

J’inviterai le chef
Et sa femme aussi
Quelques collègues
Et la lumière

Et puis nous pourrons boire

Mais hélas
Mon araignée l’alcool
Elle ne supporte pas

Alors par ma bouche
Elle sortira
Et sur la table
Elle se précipitera
Au grand dam des convives
Et chacun son araignée
La vomira

Et les araignées
Elles se dévoreront
Nos araignées
Et nous, nous serons blêmes
Dans nos costumes proprets
Au fond du frigidaire

Et le chef il dira
« Vous aurez une promotion »
Sa fille et moi fondrons
« Ce gigot est coton »
Et la chute du dollar
La flambée du peso
Le nouvel ordinateur
Qui fait le radiateur
Feront autour de nous
Comme une ronde
Doucereuse ronde
Ma fille a un fin cordon bleu
Vous avez le câble ?
Vous allez au ciné ?
À quelle heure vous vous couchez ?
Est-ce que vous croyez en Dieu ?
Que pensez-vous de la mort ?
Vous avez le cancer ?
Le câble ?

Non, non, non, je dirai
Non
Moi
J’écoute la radio
Qui chante
J’ai un frigo
En pente
Et la lumière

Et nos mots, nos mots
Ce sont des pierres
Et quand on ne s’en sert pas
Pour se les jeter à la figure
On en fait des phrases
Comme des murs
Qui nous entourent
Et nous étouffent
« Voilà le gâteau »

Et tout, tout
Le monde
Va s’en aller
Avec son araignée
Qui grimpera entre ses yeux

Et ils vont nous laisser
À demain dit le patron
À demain
On se serre la main
J’entends encore les voitures qui trépignent
Lise a déjà rangé la table
Plus personne ne nous dérangera
La nuit est douce et calme
On se couche
Je referme la porte
Une pâle chaleur nous étreint
Et la lumière s’éteint


 
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   bernalot   
4/10/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Mon araignée aime tout dans ce poème à priori fantaisiste, mais un peu désabusé. Elle aime surtout le rythme et l'originalité du propos.

   Bidis   
4/10/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Génial, sinistre et drôle.

   Anonyme   
6/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Comme ça prendre au hasard un poème de jensairien...

Constater une fois de plus que sa mygale
fait des claquettes sur les ridules de son cervelet...

Fermer la page un petit sourire idiot sur les lèvres...

   calouet   
6/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
étonnant au départ, épatant au final.

   clementine   
24/6/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un que je n'avais pas commenté et que je trouve excellent.
C'est absurde et grincant à point, c'est Jensairienesque.

   nico84   
11/1/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Absurde mais vraiment bien trouvé, beau.

C'est si facile de faire la poèsie ? Non.
C'est justement sa beauté qui me le fais croire.

J'adore, j'adhère.

   fufaru   
26/2/2009
Super ! un poème très long mais qui se lit très vite. Preuve de sa capacité à capter le lecteur avec de simples mots.

bravo

Fufaru

   Flupke   
4/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Du déjanté de chez déjanté !!!!
J'adore.
Quel chouette moment de lecture. J'ai vraiment eu l'impression de m'évader en lisant ton poème.
Bravo !!!

   Raoul   
17/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Fascinant!
Quel plaisir de se laisser entraîner dans cette course folle, bargeotte, logique, saugrenue, en roue libre d'idées qui s'enchaînent et se déchaînent en dérive de frigo avec tant de naturel.
C'est le genre de dérive qui pourrait durer trente pages…
Je ne me lasse pas.
Fascinant!

   kullab   
18/4/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Celui-là, il vaut de l'or.
Les images, les idées, le rythme...
Rien à ajouter, rien à enlever... je me me tais.

   Anonyme   
18/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
ça part dans tous les sens, avec un naturel confondant...
C'est Thiéfaine qui couche avec Dali...

   aldenor   
19/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème absurde au rythme emballant qui sent le naturel, le premier jet.
Une pensée absurde ne l’est pas dans la logique de son enchaînement mais dans ses prémices : « J’habite dans le frigo ». Ce vers tombe superbement. Le poète laisse d’abord aller sa plume avec nonchalance. Laisse venir les mots. Et puis bing ! Entrée dans l’absurde. L’inspiration s’installe et la suite dans les idées, qui fait le charme de l’absurde.
Un passage remarquable :
« Et nos mots, nos mots
Ce sont des pierres
Et quand on ne s’en sert pas
Pour se les jeter à la figure
On en fait des phrases
Comme des murs
Qui nous entourent
Et nous étouffent »
Mais il y’a de nombreuses taches ; revers de médaille du premier jet : un passage atrocement privé de rythme :
« Au bureau
Je fais le beau
Personne ne sait être drôle
Comme moi
« Épatant ! » dit Lise
La fille du chef
Que je voudrais marier »
Une fâcheuse répétition : « Vous avez le câble ? » et de nouveau peu après « Le câble ? »
« Et tout, tout » qui ne fait aucunement correspondance avec « Et nos mots, nos mots »
A mon avis, ce poème mérite un deuxième jet.

   Yaya   
23/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je précise d'emblée que je n'y connais rien en poésie, mais là, j'ai adoré... C'est loufoque mais avec une cohérence interne, une mention particulière pour la strophe sur les mots.
Merci beaucoup.

   framato   
30/8/2010
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Je ne peux pas croire que ce "délire" partant dans tout les sens, certes drôle mais qui sent vraiment trop le premier jet fasse partie des "merveilles" d'Oniris. Le nombre de répétitions est incroyable, ça me donne l'impression d'un jeu sur un bout de nappe le soir, tard le soir, après une bonne séries de bières brunes, blondes, rouges mais fortes. Un impression de chaos, de non travail terrible. Vraiment non, la poésie ce n'est pas ça, pas cette facilité, ce non travail (aussi génial soit il dans l'idée). Un texte totalement non travaillé !

   MarionTouvel   
25/9/2010
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↓
Mon appréciation sera (trop) sévère.

Ce frigo est bien vide. On aurait pu s'attendre à des descriptions farfelues, à du contenu tout simplement. Mais rien à se mettre sous la dent, à part ces araignées et ce squatteur de frigo en guise de justificatifs pour tout un texte.

Pourquoi ces minuscules strophes et ces vers de quelques mots ? On dirait une prose très diluée qui singe la poésie en faisant mine d'être éthérée. Mettons tout bout à bout et on aura un début de paragraphe. A ce stade, c'est brouillon, ça se lit vite et ne laisse pas grande impression.

Dans l'ensemble, c'est dommage, j'aurai ou aimer l'histoire d'un type qui vit dans son frigo.

   machin   
9/11/2010
Commentaire modéré


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