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Chansons et Slams
Kemo : Que voyez-vous ?
 Publié le 17/02/23  -  3 commentaires  -  3186 caractères  -  73 lectures    Autres textes du même auteur


Que voyez-vous ?



Que voyez-vous dans vos miroirs
Sinon vos gueules de travers
Quand la lumièr’ ressemble au soir
Et quand vos yeux sont presqu’ouverts ?
Qu’entendez-vous à vos matins
Sinon l’alarme de la fin
Quand tous vos rêves vous échappent
Quand le vacarme vous rattrape ?
Que sentez-vous à vos réveils
Sinon les larmes du soleil
Qui serait bien resté couché
L’hiver est trop loin de l’été !

Que voyez-vous sur vos écrans
Sinon l’absence de vos ciels
Quand vous pointez pour êtr’ présents
Quand vous ouvrez vos logiciels ?
Qu’entendez-vous de tous ces gens
Sinon des mots qu’on aime taire
Pour dir’ bonjour en se serrant
Nos mains qui rêv’nt un doigt en l’air ?
Que sentez-vous dans vos cantines
Sinon l’odeur des habitudes
Quand il coule de vos babines
Le goût amer des solitudes ?

Que voyez-vous le temps des grèves
Sinon les drapeaux des colères
Les revendications d’un rêve
D’un oasis en plein désert ?
Qu’entendez-vous dans vos télés
Sinon les vitrines cassées
Il faut nous montrer la violence
Pour mieux cacher nos espérances !
Que sentez-vous dans vos villages
Sinon l’odeur des cheminées
On nous avait prôné le gaz
On coup’ du bois pour se chauffer !

Que voyez-vous dans vos frigos
Sinon les produits les moins chers
Quand ils devienn’nt toujours plus gros
Le vide remplit l’étagère !
Qu’entendez-vous dans vos radios
Sinon les avis des experts
Les grandes gueules et bons mots
D’un avocat réactionnaire !
Que sentez-vous dans vos autos
Sinon l’odeur du découvert
Dans les bouchons jusqu’au boulot
Des particul’s dans l’atmosphère !

Que voyez-vous dans vos cerveaux
Sinon quelques imaginaires
Quand vous soulevez vos chapeaux
Ce sont des images d’hier !
Qu’entendez-vous au fond des vers
Sinon les mots de vos amours
Quand vous avez le cœur en l’air
Et l’encre bleue comme le jour ?
Que sentez-vous au fond des verres
Sinon l’odeur de vos jeunesses
Quand vous peigniez les nuits entières
De vos espoirs, de vos ivresses ?

Que voyez-vous dans vos poèmes
Sinon des idées trop confuses
Quand on mélange des je t’aime
Avec des pensées qui nous usent ?
Qu’entendez-vous dans ces mots-là
Sinon des mots qui sont les vôtres
Car je ne parl’ jamais de moi
Je suis quelqu’un parmi les autres !
Que sentez-vous chaque matin
Sinon la terre sous vos pieds
Il n’y a jamais de chemin
Que l’on a déjà emprunté !

Que voyez-vous au fond de vous
Sinon le cœur de vos envies
N’ayez pas peur et soyez fous
Battez au rythme de la vie !
Qu’entendez-vous au fond du ventre
Sinon les berceuses du corps
Quand on a l’âge qui nous tente
On peut chanter jusqu’à la mort !
Que sentez-vous les yeux fermés
Sinon l’odeur de vos ailleurs
Quand on n'était pas encor’ né
Est-c’ qu’on comptait déjà les heures ?


 
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   Pouet   
19/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

j'aime bien le rythme et le propos lucide de la chose, certes du côté plus vitreux que diaphane. Mais bon difficile de faire autrement. Et puis c'est un parti pris.

De "la bonne poésie " contemporaine à mon goût, avec un vocabulaire adapté. Bien dans le ton texte de chansons ou "slam". J'aime bien ce style en général.

J'ai juste été moins "conquis" par les deux dernières strophes.

J'ai trouvé un brin "moralisatrice " l'avant-dernière notamment son " car je ne parl' jamais de moi/Je ne suis qu'un parmi les autres". Je pense que cela n'est pas. Ou alors très partiellement. Ou bien alors peut-on peut-être le suggérer plutôt que de le dire... Car c'est à la fois évident et impossible. Enfin je ne sais pas si ce que je bafouille a un quelconque intérêt et n'est finalement à prendre que comme une divagation ou un syndrome de pranoegocentrisme.

En revanche j'aime beaucoup les quatre derniers vers aux effluves de conscience prénatale.

   papipoete   
17/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
bonjour Kemo
Pardon pour ma remarque, mais votre texte est bien trop long ; en musique ces strophes purent paraitre plus légères, alors que son contenu est fort désespérant !
Que ce soit votre image dans le miroir ; votre esprit ne contient que de la peine ; le frigo est à son image, rempli de vide ; les médias écrits, radio ou télévisés ne proclament que rancoeur... et dans votre coeur cela ne va guère mieux !
NB sinon, une écriture alerte et très imagée, qu'une guitare de fado put accompagner ? Une kyrielle de désillusions, à faire déprimer le plus gai des humoristes !
Pas moraliste pour un sou, mais songeant à ces gens d'ailleurs, sur lesquels le Ciel s'écroule, ou tombent les bombes, j'ai du mal à chantonner ces lignes avec Vous.
En tout cas, beaucoup de travail que le votre, à travers cette morne complainte !

   jeanphi   
18/2/2023
Il y a un côté très sentencieux, et un défaitisme extrême, surtout pour la première strophe qui relève exclusivement du défaitisme. Pas la dépression, le défaitisme pur et simple. Ensuite le défaitisme est associé à des faits de la vie courante et l'on ne peut soudainement plus qu'y accorder un crédit sans réserve. Mais, de nouveau, la raillerie prend le dessus sur l'enjeu des difficultés quotidiennes, une approche globale du monde très partagée.

La nourriture enflée de vide m'évoque 'le complexe du pop corn' bien que votre image revête autre chose.

Viennent les vers de la dernière strophe qui sont un appel final à l'obtimisme. Sans cela, j'aurais gentiment évoqué le hors piste et ses indiscutables bienfaits. À mon sens, la seconde partie devrait être aussi développée que la première afin d'équilibrer ce dilemme existencialiste.

Une écriture très humaine et sensible.


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