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Poésie en prose
krimat1abd : Le futur du passé
 Publié le 07/05/13  -  6 commentaires  -  2834 caractères  -  121 lectures    Autres textes du même auteur

Un questionnement sur la position à prendre entre le futur et le passé, entre la modernité et la tradition.


Le futur du passé



Dis ! Dis à ceux avides de nouvelles, insatiables d’explications. Dis que tu conjugues le singulier au multiple ; que l’apparente similitude débusque toujours un univers contrasté. Tel que je le suis, tel que le sont mes semblables.
Dis-leur que je pèse toujours sur ce siège, les kilomètres avalés alourdissent un cœur blessé, une plume qui ne parvient plus à se faire l’interprète d’un monde, d’un environnement devenu étranger aux mots mêmes.
Les images défilent et se confondent, entre le superficiel et le profond, certaines arrivent subitement ou doucement en même temps d’autres se dissipent brusquement ou lentement.
Les visages et les voix racontent au mieux cette réalité qui se refuse aux mots. Ils sont dans ce film un fragment de ce que je suis, ce que je vois et vis.
Un morceau de ma vie, façonnée dans plan, tissée en calligraphie, à la poésie la fin correspond.
Dis-leur que je vis un réel formé par deux fictions, Dans cette jonction se mêlent modernité et tradition douleur et jouissance construction et destruction.
Dis-leur au départ ou à l’ouverture j’emporte toujours mon vécu au talon de mes souliers et au retour je ramène des fragments d’un nouveau monde.
Je conçois le temps dans lequel ma personne est admise, et que ma vie est cette mobilité, Un rapprochement formé par un frottement, un effacement et une substitution, dans lequel le futur a pris la place de mon présent qui fait déjà passé, Mais qui ne peut jamais être complètement effacé.

Dis-leur que Le passé plein d’habitude et de mémoire, tantôt me fascine, me donne la vie, m’inspire et me donne la force, tantôt me charge et me freine, et ce futur plein d’imprévus et de nouveau, tantôt confort et ivresse, tantôt rapidité et stress.
Dis-leur que ma plume n’est pas encore légère et mon cœur est toujours lourd et les séquelles du passé prospèrent par la maladie qu’elles portent autour et beaucoup ne pensent guère à la fin de ce parcours, simplifient le déracinement et les traumas au simple rythme des tambours.
Je ne renie ni les habitudes de nos parents, ni le changement et la modernité, se débarrasser des nœuds accablant est mon seul souhait en vérité.

Dis-leur que je suis le fruit et l’esclave le passé. Je vais, volontiers ou résigné, au futur. Le présent est bel et bien fixé et l’avenir sera le choix des créatures.

Mille et une raisons, parfois inconscientes, justifient notre mésentente et désunion. Entre la négation de soi et la négation de l’autre, pointer son fusil ou baisser la tête, tendre la main est sans doute la meilleure manière de tracer son destin.
Un chemin qui ne soit pas le fruit amer de l’extrême mais de la douceur du juste milieu, un positionnement adéquat comme la distance à la braise entre la brûlure et le froid.


 
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   kamel   
20/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Une belle poésie en prose vient de fasciner mon esprit par ce contraste du futur et du passé,entre la modernité et la tradition qui offrent de tout temps des oppositions fondamentales en maintenant le passé pour vivre le présent et que le futur plein d'imprévu prenne place pour les effacer ,un questionnement où l'individu favorise de garder le juste milieu pour sauvegarder ses origines, un moyen d’expliquer son "existence", son appartenance afin de conserver son identité.

   Marite   
7/5/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle justesse et que de précisions dans cette analyse, car c'est ainsi que je considère ce texte qui, pour moi, s'apparente davantage à la réflexion qu'à la poésie.

" Dis-leur au départ ou à l’ouverture j’emporte toujours mon vécu au talon de mes souliers et au retour je ramène des fragments d’un nouveau monde."

J'ai aimé les introductions : " Dis ! ... Dis leur ... " Et à chaque fois des aspects terriblement réalistes et incontournables de chaque vie. Aucune difficulté de vocabulaire ou d'effet d'écriture expérimental ne perturbent la lecture, juste les mots justes qui se suivent et nous "parlent"....

   brabant   
7/5/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Krimat 1 Abd,


Vision de soi comme un syncrétisme où l'on a bien du mal à se situer.

Gordien.

Tranchez ou vous resterez un amibien !


Humaniste, épicurien (pas lucrécien) et religieux.

Mais vous avez choisi un positionnement tiède... que sauve la poésie à la jonction de l'héritage et de la prise de conscience du présent en l'absence de libre-arbitre quant à l'avenir.

Vous prenez acte en substitut à l'action jugée impossible.

Me reste quand même un sentiment d'impuissance où vous subissez la contemplation. On n'a pas de prise ici sur son destin.

La béatitude ravie, chrétienne ou autre, reste un esclavage. AMHA.


Lol :)

   krimat1abd   
8/5/2013
Commentaire modéré

   Anonyme   
8/5/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un chemin quoi, avec tous les possibles, tous les incontournables, les aleas.

Joli rythme poétique dont la fluidité, le souffle auraient pu être meilleurs encore. Un bel équilibre entre ce qui est dit, la demande, la quête, la requête, le constat, les choses qui s'envisagent, passé, présent et même après et ce qui appartient à la formule.

Voilà, ce qui me paraît important dans ce poème soufflé, c'est cet équilibre.

Il manquerait parfois un peu de limpidité, comme pour ce singulier conjugué au multiple, poétique mais un peu incompréhensible :)

   Buldo   
16/5/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

beaucoup de dualités, ici, d'oppositions, pour finir par une réflexion logique, un peu trop logique pour moi, en fait ! Je respecte tout à fait le message ici (je le partage même), mais il y a quelque franchise dans ce dernier paragraphe qui me gêne... (On voit déjà cette affirmation ailleurs que ce soit dans les propositions ou dans la structure et le choix de la ponctuation, mais c'est bien ici que je lui trouve une prétention perturbante.)

Pour autant, toutes ces oppositions, ces affirmations sont plutôt jolies, même si par ailleurs il y a quelques passages que je ne comprends pas :
- "Un morceau de ma vie, façonnée dans plan (...)"
- ou encore "Dis-leur que je suis le fruit et l’esclave le passé."

Merci du partage !

   Anonyme   
24/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je vous préfère nettement dans ce registre. Votre plume est bien plus fluide et parlante. Vous énoncez un ressenti touchant, ce qu'engendre, ce qui nous façonne jour après jour, par ce titre d'une grande justesse "Le futur du passé", les tenants et les aboutissements.

J'ai pris à lire votre écrit, un grand plaisir, celui-ci mérite beaucoup d'attention, un petit reproche cependant après la répétition de "Dis, dis-leur", ce n'est pas nécessaire d'insister de cette manière, vous savez fort bien exprimer ce qui nous fait et nous défait tout au long de notre vie, et le questionnement que cela implique.

J'en retiendrai cette dernière phrase :

" Un chemin qui ne soit pas le fruit amer de l’extrême mais de la douceur du juste milieu, un positionnement adéquat comme la distance à la braise entre la brûlure et le froid. "

Persistez dans cette manière d'écrit, vous excellez.


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