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Poésie classique
Lapsus : Venu de Hollande
 Publié le 23/10/25  -  8 commentaires  -  1475 caractères  -  78 lectures    Autres textes du même auteur

À propos de Jongkind, peintre hollandais en Dauphiné.


Venu de Hollande



Tout se passe dans son œil, dans sa main. Il voit un paysage d’un coup, dans la réalité de son ensemble, et le traduit à sa façon, en en conservant la vérité, et en lui communiquant l’émotion profonde qu’il a ressentie.
C’est ce qui fait que ses paysages vivent sur la toile, non plus seulement comme ils vivent dans la nature, mais comme ils ont vécu pendant quelques heures dans une personnalité rare et exquise.
[...]
Un artiste qui peint de la sorte est un maître, non pas un maître aux allures superbes et colossales, mais un maître intime qui pénètre avec une rare souplesse dans la vie multiple de la nature.
(Émile Zola – à propos de Jongkind – Journal La Cloche - 24/01/1872)


---


Regarde paysan ! Là, c'est Jongkind qui va,
Un pliant sous le bras comme on porte crécelle,
Deux godillots usés, trois planches d'aquarelle,
Des yeux bleus éblouis du jour qui se leva.

Se sentir hollandais sans penser à Java,
Aux îles d'Insulinde aux parfums de cannelle,
Dieu que la plaine est vaste et que la route est belle
Pour un marin de terre à laquelle il rêva !

Caresser tout chemin, aimer tout paysage,
S'imprégner de la vie au terme du voyage,
S'émouvoir de la neige ou d'un sol calciné.

Foin de Delft ou Paris, la lumière est intime
À qui sait cheminer pour célébrer l'infime
En posant ses pinceaux au cœur du Dauphiné.


 
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   Lebarde   
13/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une façon bien plaisante de rappeler que Jongkind, peintre Hollandais impressionniste a trouvé l'inspiration dans les paysages de Flandres ...et d'ailleurs, qu'il savait à merveille animer de scènes de la vie et de la nature, avant, (c'est vous qui le dites) de poser "ses pinceaux au cœur du Dauphiné."

J'aime bien ce sonnet classique sans ambition et emphase excessive mais de belle facture.
Merci à vous et bravo.

En EL

   Cyrill   
23/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bjr Lapsus.
Ce poème a de la classe. Ça tient à l’injonction de départ, quand je me sens le paysan apostrophé, ça tient aussi au passé simple à la rime : leva, rêva. J’imagine ce peintre bohème poser son chevalet sur le quai à Grenoble qui porte maintenant son nom, j’y suis. Voyage aux quatre coins de la planète aussi bien qu’hommage, en un portrait détaillé par touches impressionnistes.
De l’élégance dans le verbe, presque déconcertant de simplicité. Ça vient probablement des godillots.
Bravo !

   Provencao   
23/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lapsus,

Véritablement sous le charme de votre poésie.

"Foin de Delft ou Paris, la lumière est intime
À qui sait cheminer pour célébrer l'infime
En posant ses pinceaux au cœur du Dauphiné."

Ce maître intime dont vous parlez savait sentir, goûter, ressentir et peindre ce que la contemplation et l'extase lui renvoyaient comme divine particularité. C'est justement cette particularité qui séduit cette belle émotion, au-delà des émotions artistiquement appréciées, se lit une belle émotion poétique.

J'ai beaucoup aimé ce médium des arts.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Laurent-Paul   
23/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
j'ai doublement apprécié ce poème : pour sa simplicité où le travail et la technique ne servent pas à l'esbrouffe mais à faire naître l'émotion ("célébrer l'infime" : que dire de mieux ?), but de la poésie me semble-t'il ; j'aime aussi votre poème car je ne connaissais pas ce peintre et je crois que je vais passer une intéressante journée de découverte grâce à vous !
Par ailleurs, vous avez même réussi à me faire aimer des strophes remplies de verbes à l'infinitif, chose qui d'habitude arrête aussitôt ma lecture !
Bravo !

   Marceau   
23/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lapsus,

très séduit par la belle musicalité de votre poème. J'avoue ne pas avoir bien saisi le sens de "Pour un marin de terre à laquelle il rêva !", mais cette pointe de mystère est un plus, impressionniste, en somme.
Au plaisir de vous lire à nouveau.

   papipoete   
23/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lapsus
Oyé braves gens, oyé qui devant moi s'avance ! Je m'en vais vous dessiner les images d'un pays lointain, que votre beau pays m'inspire au coeur de votre Dauphiné.
Vous pouvez vous asseoir là, près de moi autour de mon chevalet...
NB pourquoi faire compliqué, lorsque des couleurs, des pinceaux en main nous peignent une aquarelle bien délicate ?
Quelques mots savants par ci par là, dont on devine aisément le sens ;
" vous voulez voyager loin d'ici ? fermez les yeux, et lorsque j'ai fini mon tableau, à mon signe ouvrez-les ! nous serons de l'autre côté de la Terre ! "
Nous voyons très bien ce peintre, chaussé de godillots usés, son pliant sous le bras...
Nous ne lisons pas un chef-d'oeuvre, mais un sonnet fort humble, mais dont les vers nous attendrissent ; le 8e vers me fait penser au Facteur Cheval, qui voyagea sur tous les continents, sans jamais sortir de sa Drôme !
le premier quatrain sans hésitation, est mon passage préféré.
les alexandrins au classique sans faute, sont bien musicaux à la parade.

   Robot   
23/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un beau sonnet classique trés visuel, tout en paysages animés par la présence du peintre.

   Stuart   
23/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
On pense, en vous lisant, au très beau tableau reproduisant, en aval de la vieille ville de Grenoble, le bord de l'Isère aujourd'hui nommé "quai Jongkind". (Avec en arrière plan, le Moucherotte, citadelle du Vercors.)
Jongkind fréquenta le château de Pupetière, où Lamartine visitait son ami De Virieu, habita La Côte-Saint- André, (où naquit Berlioz), avant que de mourir à Saint Egrève, au pied de la Chartreuse...
" En posant ses pinceaux au cœur du Dauphiné." Le dernier vers de ce poème vient émouvoir agréablement mon âme de vieux dauphinois d'adoption, tout en évoquant une vie entièrement tournée vers la part de rêve que renferme la réalité. Un bien beau sonnet ma foi !!!


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