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Poésie en prose
Lariviere : Fragment du crépuscule (morceau 31)
 Publié le 13/10/07  -  14 commentaires  -  2430 caractères  -  124 lectures    Autres textes du même auteur

Fragment


Fragment du crépuscule (morceau 31)



C’est une foudre passagère qui a rendu les hommes tristes.
Elle n’était pas prévue. Elle ne s’est pas présentée. Le téléphone de notre palpitant a sonné, des lèvres transies ont tressailli en répondant « allo », des flux de courant ont traversé les airs, des rails, des fils de cuivres, des continents, des oreillettes, des poumons ont sifflé des mélodies et des refrains légers et ce que l’on retient c’est une étincelle violine sur des ocres qui paraît-il, en appelaient déjà à la notion d’éternité.
Besoin irréel de tailler des conquêtes sur un miroir de souffre.
Contagieux influx des enveloppes. Un souffle. Un soupir. Une attente comblée.
Amour, métaphysique ventouse du poulpe… Échappatoire finalement possible, les deux bras chétifs retombent, des tentacules soupirent, soulevant une énième fois l’immensité nuageuse du pourquoi pas.
L’espace d’un cillement. L’entrebâillement d’une porte qui donnerait sur du beau. Possible oui finalement…
Des lampes. Une petite pièce. Du chaud. Température acceptable. Accoucher la création. Et sentir venir l’esquisse d’une unité devenue réalisable, soufflant sur la trinité, canalisant les multiples dans un seul tracé, avec des relents agréables saturés d’infini.

Envie étrange. Existence. Se combler. Être. Pitreries et gribouillage.
Planté là où on ne s’y attend pas. Trouver le saint graal dans une valise aux morceaux de chairs bigarrés. Dedans, deux cœurs qui battent.
L’équation astigmate déroule sa diplopie et l’énoncé est posé en ces termes : Erreur d’aiguillage. Maldonne. Posture de l’imparfait. Trouver dans les entrelacements de doigts et les cœurs fiévreux, le trésor caché au pied de l’arc-en-ciel.

Posture et socle d’argonautes maudits soumis à la tectonique des sentiments. Rêve puéril et berceuse d’enfant… Refus du carré de linge blanc étendu aux carreaux.

Se lover de nouveau dans les marches à gravir. Rentrer dans la peau plus modeste des incompréhensions, déglutir ses envies, avaler sa salive au goût d’argent sur des aspirations trop grandes pour ses mâchoires, devant le temps de l’horloge carnassière poursuivant ses meurtriers desseins.
Car c’est bien connu, les aiguilles viciées du temps humain peuvent parfois étirer les pourpres mélopées du cœur avec insistance, cela n’empêche…
Sans équivoque, la masturbation rend, à coup sûr, impitoyablement sourd…


 
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   Anonyme   
13/10/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément
"Posture et socle d’argonautes maudits soumis à la tectonique des sentiments."
...

Larivière sur son trente et un.

Elégance du style. Noblesse de coeur. Finesse de l'esprit.

Brèves ou longues, les phrases roulent vers la mer, pour la remplir.

Qui doutait que la montagne donnerait encore de l'eau limpide comme le diamant..

Et la rivière devient fleuve, le fleuve océan.

Bravo!
Merci!
Oui merci aussi à Oniris de permettre cette générosité.

   Anonyme   
13/10/2007
aller !, j'ose un commentaire négatif, préparez moi tous une place sur le bûcher à côté de Cinnamon !,
voilà pour moi ce texte est un alignement un peu "prétentieux" de mots (aîe aîe aîe, je sens déjà les flammes !) on perd le sens, ou plutôt on ne le trouve pas ! (pourtant on si est mis à plusieurs pour chercher !!, et des bacs + 8 si si !!)
Mon humble avis, majesté Larivière dont j'ose entamer la vénération sur ce site, est que les mots ne peuvent pas être empilés comme des objets, pêles-mêles, mêmes s'ils sont rutilants et ronflants de complexité ... Ce n'est pas parce que l'on construit en marbre que l'on fait de l'Architecture...

   Bidis   
13/10/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Mais enfin, Ecleti, ne sens-tu pas ce qu’il y a de beau dans des phrases comme (je choisis au hasard, pour moi tout le texte est superbe) : « L’entrebâillement d’une porte qui donnerait sur du beau. » ou « Trouver dans les entrelacements de doigts et les cœurs fiévreux, le trésor caché au pied de l’arc-en-ciel. »
Peu importe le sens – et l’on sent bien que, même dans ses passages les plus obscurs, ce texte en est pétri – comprendre n’est pas important en poésie.
En poésie véritable, l’écriture est signe et rien que signe.
Hélas pour moi que souvent il dédaigne, je crois que c’est le signe qui choisit et non nous-mêmes.
C’est très dommage que tu ne sentes pas cela…
Je vais vite rallumer la télé pour le match de rugby que j'avais arrêté pour lire le poème.

   bernalot   
14/10/2007
Je suis prise entre deux feux : comme Bidis, je suis sensible à la sonorité des mots et tes mots sont particulièrement bien choisis, mais comme Eclecti, il me faut comprendre pour éprouver des sentiments à la lecture, et là, je suis frustrée; l'esthétisme ne me suffit pas. Désolée !

   Anonyme   
14/10/2007
Que trouve t-on dans ces « fragments de crépuscule » ? Une suite de mots posés les uns à côtés des autres, un texte abscond, une atmosphère, une description, une phrase et bien d’autres choses. La vigueur des commentateurs montre que ce texte ne laisse pas indifférent. La pensée unique ici n’a pas droit de cité. C’est bien. Lors de la lecture d’un précédent morceau, je suis passé par toutes les couleurs de cet arc-en-ciel cité plus haut. J’ai même été à la limite de l’entorse cérébrale. Suite de mots sans queue ni tête, ce fut l’ébauche d’un commentaire prêt à poster. Mais connaissant les nouvelles de Larivière je me suis dit que je faisais peut-être fausse route. J’ai qualifié son texte de dodécaphonique pensant bien sûr à Alban Berg. C’est l’image que j’ai de ses poésies. L’erreur, il me semble que je faisais, était de chercher ce que je souhaitais trouver alors que Larivière demande de quitter les rails des habitudes sur les quelles je circule. Exercice difficile sans un certain entraînement que je n’ai pas. Personnellement toujours à la recherche d’une image, d’une expression, d’une atmosphère, je viens sans vergogne me servir dans ses fragments, pour nourrir mon imaginaire. C’est ce que je demande à une poésie.

   framboise   
15/10/2007
alors, je vous le dis de suite, je suis nouvelle venue car j'aime bien lire des nouvelles ici et là, et ne connaissant personne , j'ai donc pris au hasard un nom qui sonnait à mon oreille !

et bien pour une première , ce n'est pas un coup de maître, je crois que je suis mal tombée, ou bien , il me manque quelques neurones pour tout comprendre ! Aligner des mots, c'est bien, encore faut-il que le lecteur (que je suis! je n'écris pas !) puisse comprendre ! et là, à mon avis , il n'y a même rien à comprendre, ce texte fait juste pompeux ! celui qui y comprend quelque chose doit etre aussi barge que celui qui l'a écrit !
désolée, j'ai l'habitude de dire ce que je pense !

   daphlanote   
17/10/2007
‘Elle n’était pas prévue. Elle ne s’est pas présentée.’
=> Bémol, j’aime pas la tournure… (affect^^)

‘une étincelle violine sur des ocres’
=> Zoli.

‘Accoucher la création. Et sentir venir l’esquisse d’une unité devenue réalisable,[…] avec des relents agréables saturés d’infini.’
=> J’aime.

‘Envie étrange. Existence. Se combler. Être. Pitreries et gribouillage.’
=> Adoré. Naïveté, nostalgie. Douceur. Le sursaut dans « Existence. Etre. ».

‘Erreur d’aiguillage. Maldonne. Posture de l’imparfait.’
=> Surtout la dernière partie. La maldonne en liaison. Enfin Madone, posture et statue…

‘Rêve puéril et berceuse d’enfant… Refus du carré de linge blanc étendu aux carreaux.’
=> « R » à foison. Joli. La dernière phrase est un joli jeu…

‘Se lover de nouveau dans les marches à gravir.’
=> Sans conteste. Ma devise à présent ;).

‘Rentrer dans la peau plus modeste des incompréhensions, déglutir ses envies, avaler sa salive au goût d’argent sur des aspirations trop grandes pour ses mâchoires, devant le temps de l’horloge carnassière poursuivant ses meurtriers desseins.’
=> J’aime le teneur. Les mots. Mais pas la « formulation ». Certains déterminant me gênent.

Sinon. Vrai que de ne pas se confronter aux autres on en devient sourds car perdu et trop conscient de soi. [Enfin, ‘vais pas développer… sinon, on est partit pour un bouqin. Et je ne suis pas satisfaite de ma formulation non plus ! -_-‘.]

P.S. : Enfin. Ceci dit. J'aime pas mal des fragments (pour le peu que j'en ai lu). Mais c'est sans doute celui-ci quej'aime le moins... Allez savoir pourquoi. Peut-être suis-je une adepte du "Beau sans comprendre".

   Anonyme   
23/10/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je suis partagé... mais en deux bonnes intentions !

J'aime le style et la recherche du vocabulaire me fait pâlir !
Mais cette virtuosité devrait se servir d'une contrainte qui l'amènerait sur le chemin d'une syntaxe plus fluide... et cela deviendrait du génie tout simplement.

C'est quand même pas donné à tout le monde d'écrire en marbre :-)

   nico84   
24/10/2007
Je remercie ARGOS2 (desole pour l'orthographe si ya une faute) qui a commenté et donc qui m'a permis grace a ma curiosité de voir ce "texte" :)

Je ne commenterais pas ce poéme sauf si ce n'est de la jalousie et une certiane incompréhension, parfois (probléme de vocabulaire)

Mais Lariviere, je pense que TOUS les commentaires t'ont fait plaisir car seule l'indifférence nuit au poéte.

Susciter l'attention, l'admiration ET déranger fait bien ressortir la qualité du texte car tout texte qui fait réagir a forcément un fond complexe et original en sa maniére.

Et lui l'a bravo !

   Pat   
19/12/2007

   Anonyme   
14/1/2008
Un simple alignement de mots? Nan je ne crois pas... Et quand bien même, les mots il faut savoir les aligner... Je trouve un de tes alignements particulièrement bien aligné:"Besoin irréel de tailler des conquêtes sur un miroir de souffre (volontairement deux "f" à soufre je suppose, larivière?...). La poésie est un alignement de sentiments, d'espoirs et de regrets, de reculs et de conviction... Alors alignement NON talent OUI
Alignement, alignement vous avez dit alignement? Aline me ment.

   jaimme   
21/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Alors cette fois on parle d'amour.
En des mots d'espoir, de douleur, de vie.
En des mots de sentiments, de ceux qui n'ont pas trouvé de mots pour les encercler.
Tout ne m'a pas touché avec la même force mais la poésie était bien là, de celle qui me touche.
Un bel exemple de touché/coulé: "Trouver le saint graal dans une valise aux morceaux de chairs bigarrés. Dedans, deux cœurs qui battent. "

Prendre le temps d'écouter, avec Larivière.

   Anonyme   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
9/7/2009


Oh...

Non ce n'est pas un alignement. c'est surement dans une lignée mais pas un alignement.

Je vais t'avouer que ce fragment m'a particulièrement remuée (allez savoir Charles, pas comme d'autres parmi d'autres, relativiser ses foudres et les voir déjà être tombées à coté... pas loin)...

Je retiendrai :

- Envie étrange. Existence. Se combler. Être. Pitreries et gribouillage.
Planté là où on ne s’y attend pas. Trouver le saint graal dans une valise aux morceaux de chairs bigarrés. Dedans, deux cœurs qui battent.
L’équation astigmate déroule sa diplopie et l’énoncé est posé en ces termes : Erreur d’aiguillage. Maldonne. Posture de l’imparfait. Trouver dans les entrelacements de doigts et les cœurs fiévreux, le trésor caché au pied de l’arc-en-ciel.
=> y a rien au pied des arcs-en-ciel, je le sais je les chasse ces trésors ...

Parfois on lit des choses qui remettent une partie de ce que l'on est en question... voilà, ça c'est fait...

sur le remuage interne et les questionnements, sur les ventouses du poulpe et les coeurs dans le graal au fond de la valise...

Es

   jfmoods   
17/12/2021
Le poème met en exergue les écueils de la quête amoureuse 2.0.

Avec l'avènement des nouvelles technologies, l'internaute lambda est devenu un obsédé de la séduction virtuelle ("Besoin irréel de tailler des conquêtes sur un miroir de souffre"), cherchant l'âme soeur à l'échelle planétaire ("des rails, des fils de cuivres, des continents, des oreillettes, des poumons ont sifflé des mélodies et des refrains légers").

La découverte du grand amour ("notion d'éternité", "une unité devenue réalisable", "des relents agréables saturés d'infini") lui semble à portée de clic ("l'immensité nuageuse du pourquoi pas").

Cependant, emprisonné par le temps (personnification : "l'horloge carnassière poursuivant ses meurtriers desseins") et la hantise de passer à côté de la rencontre exceptionnelle ("des aspirations trop grandes pour ses mâchoires", "Se combler. Être. Pitreries et gribouillage."), l'individu, insatisfait de sa conquête présente ("Erreur d'aiguillage. Maldonne. Postulat de l'imparfait.", "Posture et socle d'argonautes maudits soumis à tectonique des sentiments. Rêve puéril et berceuse d'enfant", "Refus du carré de linge blanc étendu aux carreaux."), repart sans cesse à l'assaut de l'eldorado amoureux ("Se lover à nouveau dans les marches à gravir."), se condamnant ainsi à l'éternelle solitude des frustrés ("la masturbation rend, à coup sûr, impitoyablement sourd...").

Merci pour ce partage !


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