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Poésie en prose
Lariviere : Fragment du crépuscule (morceau 51)
 Publié le 21/03/09  -  12 commentaires  -  1149 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Fragment.


Fragment du crépuscule (morceau 51)



Ne marche pas sur les viscères de ce visage

Marianne a les pieds froids.

Sa face est taciturne la lune comme une feuille trempée le vent ne tremble plus.

Printemps aux sèves marchandes ; merveilleuse tronquée…

Rythme funèbre. Triste tropisme. Corbillard du temps marquant l'arythmie au pas alourdi de sophisme, acquiesçant vulgairement, cous cassés aux multiples têtes des financiers…

L’espoir est sur ce dock aux ailes d’aigles, grèves gluantes de torpeurs, caillouteuses de présages écartelés buses de sang miroirs déchus jadis les chairs nourricières chas des soupirs puits noirs drapeau cahotant crevé dans le foyer de ce cœur à venir, le crabe vert de la nausée articule ses pinces, pousse ses désillusions sans fin, déglutit son trop plein de vase de figures écœurement des monceaux de solitudes poussent en épi hérissé sur le portail d’airain le monde trop lourd ses sémaphores le désenchantement.

Qui donc viendra actionner la faux aux mille sortilèges pour moissonner l’avenir et libérer érosion de nos croûtes, le feu courbe et concentré de cette poitrine glacée ?...


 
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   Anonyme   
21/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pas facile de lire Larivière, encore moins de le comprendre...

Parfois il nous égare, en "oubliant" des mots ou des ponctuation, et nous force alors à y mettre notre lecture... C'est effrayant d'efficacité et terriblement déroutant...

J'avais déjà éprouvé ça en lisant le magnifique 24 mondes au-dessus de ma tête, qui pelait la terre en quartier de temps d'une orange sanguine...

Ici je pense qu'on visite la société, la mondialisation, les conflits sociaux d'une France qui a froid...

Enfin je pense... je ne suis pas certain.

Ne marche pas sur les viscères de ce visage : magnifique

D'autres images suivent ensuite, parfois trois phrases en une petite ligne, comme ici:
Sa face est taciturne la lune comme une feuille trempée le vent ne tremble plus. J'aime

dock aux ailes d’aigles, ...buses de sang miroirs déchus jadis les chairs nourricières
J'aime la rapacité aigle et buse (je suppose qu'elle est liée au monde de la finance), et l'absence de virgule entre sang et miroirs pousse à la relecture et à la réflexion...

La dernière phrase de par sa ponctuation permet beaucoup de lecture...

Pas facile et déconcertant, mais j'ai passé un bon moment...

   Anonyme   
21/3/2009
Le monde imagé est sans frontières mais on y circule mal d'où la beauté énigmatique de cette prose poétisée!

   xuanvincent   
21/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Ce texte m'a paru bien sombre et d'un abord pas facile, mais les images originales et l'ensemble du texte intéressant.

Lu par titefee, j'imagine qu'il pourrait prendre une couleur intéressante.

   clementine   
22/3/2009
Enfin un fragment qui me "parle" d'emblée dès la première lecture.
Aucune citation possible, tout est magnifiquement et tragiquement
puissant.
Larivière distille quelques pépites avec parcimonie.
Merci.

   Safwa   
22/3/2009
Une écriture brisée, fragmentée… une écriture de la douleur, de la solitude, du vide et du froid glacial qui va jusqu'aux os et qui ressemble en quelque sorte aux Névralgies de Léon Gontran Damas…
Merci larivière pour la belle lecture

   Anonyme   
25/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Marianne en prend pour son grade...
J'ai trouvé quelques squames de Senghor dans cette lie de rivière... De la poésie engagée.
Parfois, la ouate de l'image adoucit la fureur.

   David   
26/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Larivière,

Serré, sans sure, se lit comme un prend un café.

   FredericBruls   
9/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un fragment plus limpide qu'il n'y paraît à première vue. Avec un fil de Marianne pour ne pas se perdre dans la pensée labyrinthique de ce cher Larivière.
Visiblement, l'actualité t'a inspiré :

Marianne a les pieds froids

Sa face est taciturne la lune comme une feuille trempée le vent ne tremble plus.

Printemps aux sèves marchandes ; merveilleuse tronquée…

Rythme funèbre. Triste tropisme. Corbillard du temps marquant l'arythmie au pas alourdi de sophisme, acquiesçant vulgairement, cous cassés aux multiples têtes des financiers…

L'horreur économique, chère à Rimbaud, exprimée ici avec talent et véhémence.

Qui donc viendra actionner la faux aux mille sortilèges pour moissonner l’avenir et libérer érosion de nos croûtes, le feu courbe et concentré de cette poitrine glacée ?...

Qui ? Cela ne dépend que de nous...

   Pat   
24/5/2009

   Anonyme   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
24/5/2009

Qui a dit que je ne m'arrêtais pas sur les textes contextuels? Hum?
Bon...

J'aime :

- Ne marche pas sur les viscères de ce visage
=> comme conseillé à un enfant quand on part chasser en forêt et qu'on tombe sur une carcasse de... mouton? (j'ai jamais été à la chasse pardon)... ça ouvre avec force, avec dégout, avec... ça ouvre fort!

- Rythme funèbre. Triste tropisme. Corbillard du temps marquant l'arythmie au pas alourdi de sophisme, …
=> cette première partie de phrase m'a interpellée. Elle parle de rythme et le rythme se ressent très fort... elle parle d'arythmie et le rythme change. Voilà, j'aime bien...

*en fait j'aime tout... dur de choisir les morceaux "à retenir"...

- L’espoir est sur ce dock aux ailes d’aigles, grèves gluantes de torpeurs, caillouteuses de présages écartelés buses de sang miroirs déchus jadis les chairs nourricières
=> je coupe en morceaux, désolée, tu m'en veux pas? Plus facile pour l'analyse 2Liène... tu sais que j'aime quand tu pratiques l'aponctuation... vraiment... les mots qui ne sont arrêtés par rien... aucune limite... j'aime les présages écartelés... les miroirs déchus. Les grèves gluantes de torpeurs.


- chas des soupirs puits noirs drapeau cahotant crevé dans le foyer de ce cœur à venir, le crabe vert de la nausée articule ses pinces, pousse ses désillusions sans fin, déglutit son trop plein de vase de figures écœurement des monceaux de solitudes poussent en épi hérissé sur le portail d’airain le monde trop lourd ses sémaphores le désenchantement.
=> j'adore tout simplement Chas des soupirs, crabe vert de la nausée articule ses pinces, écoeurement des monceaux de solitudes... sémaphores de désenchantement.
J'aime la sonorité ici, j'aime le choc des images...

- Qui donc viendra actionner la faux aux mille sortilèges pour moissonner l’avenir et libérer érosion de nos croûtes, le feu courbe et concentré de cette poitrine glacée ?...
=> retour à Mariane... question pertinente avec tout ce qu'il faut de ... alors je sens de la désillusion... de l'incrédulité... un au secours ou juste le constat d'une question hypothétique... en laquelle on a du mal à croire...

J'ai apprécié cette vision Larivièrienne de ... la France et ses lymbes... révolte... pas désespérée mais réaliste... bref, bref, merci.
Beaucoup.
Encore.
Estelle

   Anonyme   
29/8/2022
Modéré : Commentaire hors-charte (se référer au paragraphe 6 de la charte) ; faisant partie d'une série de six très négatifs, sur des textes anciens et nouveaux, dont le caractère vengeur nous nous apparaît caractérisé.

   Anonyme   
29/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Rebonjour Larivière,

Un constant en instance de la France à la Marianne aux pieds glacés. J’aime bien l’image du « Printemps aux sèves marchandes » (ce qui ne m’empêchera pas d’acheter des fringues pour l’été haha) Triste tropisme jeu de mots bien trouvé qui renvoie à Levi-Strauss, tout y passe des traders à la solitude des grandes villes. C’est un texte à multiples métaphores (un peu trop d’ailleurs) qui ne laisse pas indifférente.

Anna


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