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Poésie libre
Lariviere : Quand ça vient
 Publié le 22/09/07  -  14 commentaires  -  2988 caractères  -  166 lectures    Autres textes du même auteur

Quand ça vient.


Quand ça vient



Quand ça vient
Mais qu’on ne voit rien,
Venir
Mis à part,
Des flashs
Des idées,
Éculées
Des rythmes,
Cassés
Des phrases,
Trébuchantes de clichés
Des souvenirs,
De papier glacé
Des phonétiques,
Ressassées
Avec toutes ces rimes,
De commis épicier
Ça énerve
Bien sûr
Alors on se dit
Que faire
Pour se faire,
Remarquer
Alors,
Ne pas hésiter
À se débarrasser
De tous ces vers
Et des béates répétitions
De sons
Ouvrir à fond
Les vannes de la fantaisie
Et
Se peindre des couleurs de l’arlequin
Reptile, batracien dangereux
Du mauve, du rouge, du bleu
Et de petits pois jaunes
Se jeter dans les airs
Avec un haut parleur
Et des tonnes de confettis
Pleurer des spaghettis
Chanter à la télé
En se tranchant la gorge
Entouré de pompiers
Et de lampions de bal
Rester allongé nu
Sur un muret en or
En crachant vers le ciel
Sous une pluie de bombes
Se tatouer les yeux
Nager dans un bain d’encre
En larguant les amarres
Élever des chenilles
Dans des chenils d'argent
Leur apprendre à écrire
Et à bouffer des steaks
Se couper les sourcils
Les mettre dans du miel
Ramasser ses godasses
Et sourire bêtement
Acheter un chameau
Et le remplir de sable
Nourrir une famille
De pauvres malheureux
Alimenter un feu
Dans un endroit humide
Mourir pour un idéal
Le jour d’un carnaval
S’enticher d’une fleur
Que l’on ne trouve pas
Qui meurt si on la trouve
Car elle aurait trop froid
Liquéfier du solide
Solidifier du liquide
Gazéifier des sentiments
Et leur donner un parfum
De pétales de roses
Détester la musique
Et jouer du violon
Souffler dans une flûte
Dans un platane creux
Qui monte jusqu'aux cieux
Envahis de frelons
Dériver sur un fleuve
Où des hyènes mouillées
Appelleraient leurs mères
Pédaler sans fin
Pour faire de la lumière
Dans un monde d’aveugle
Jongler avec des enclumes
En courant sur un lac
Où l’eau aurait gelé
Boire du champagne
Pour vomir du cognac
Et reboire du champagne
Dans des draps de satin
Fleurir des monticules
De bras sanguinolents
Et d’appareils photos
Enlacer une carrière
De gypse et d’aiguilleur
Se laisser pousser les dents
Pour limer les copains
Porter des montres en or
Qui brillent à la lune
Et qui résistent au gel
Se pendre à petits feux
Avec 365 cravates
Se laver les cheveux
Au shampoing de la gloire
Regarder les étoiles
Dans des larmes de sang
Peindre des soubresauts
Sur un miroir qui rampe
S’immoler sur un banc
En appelant à l’aide
Et puis rester de glace
En se brûlant les doigts…


 
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   Anonyme   
22/9/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
On peut aussi
Rester couché
Au fond de son lit
Attendre résigné
Que la fièvre baisse
Que la mer se retire
Que le mur s'affaisse
Que le temps s'étire
Comme un nuage gris
Que l'évier [se] débouche
Vers le vers ami
Au bord de la bouche
Trop ouverte. Dégout
Des mots catastrophes
Défaire ses goûts
En faire une strophe
Laisser la rivière
Sereine couler
Comme une prière
Doucement roucouler.

   Ama   
22/9/2007
Génial Larivière : D Surtout au moment où c'est l'énoncé des choses qu'on fait. Au début, le défaut serait à mon avis d'aller trop souvent à la ligne. Que ça soit moins coupé et puis qu'on soit embarqué ensuite dans le rythme de la deuxième partie.

   Pat   
22/9/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
J'aime beaucoup ce poème : son rythme surprenant au début qui met un arrêt là où on s'y attend le moins... qui nous balade finalement... Et on se laisse entraîner avec plaisir... dans ces images souvent belles, étonnantes qui font naître en nous des émotions contradictoires... J'ai l'impression de me laisser embarquer dans ta fantaisie, dans ton univers.. sans avoir à y faire quelque chose... Et c'est bien agréable... Merci pour la promenade...

   jensairien   
19/10/2007
j'aime bien ce genre de poème dont les mots et les idées
dégringolent jusqu'à la chute finale
particulièrement apprécié les deux vers
"Acheter un chameau
Et le remplir de sable"
une bien belle image

   daphlanote   
20/12/2007
"Rester allongé nu
Sur un muret en or
En crachant vers le ciel
Sous une pluie de bombes
Se tatouer les yeux
Nager dans un bain d’encre
En larguant les amarres



Ramasser ses godasses
Et sourire bêtement



Jongler avec des enclumes
En courant sur un lac
Où l’eau aurait gelé



Se pendre à petits feux"

-Une gradation dans la lecture, agréable, entraînant. Entre irritation un peu dérision et nostalgie momentanée. (Enfin, juste mes impressions.)

J'ai aimé.

   clementine   
9/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comment ai-je pu passer à coté?
J'adore cette suite de vers très ( très,très) courts, percutants, fous ( mais qu' un peu).
Un instant, j'ai cru entendre Brel nous "cracher" à la tête ses révoltes, ses vérités, sa fougue, son talent, ses tripes.

   Togna   
9/1/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Merci à Clémentine d'avoir remonté cette merveille à la surface.

   Anonyme   
11/1/2008
Très bon! J'aime beaucoup: "Avec toutes ces rime de commis épicier", "Elever des chenilles dans un chenil d'argent", "Acheter un chameau et le remplir de sable", "Se pendre à petits feux avec 365 cravates"... Non sérieux c'est du très bon. Bravo!

   strega   
7/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Et bien... Voilà un poème qui le détours, le long détours, un peu trop long peut-être... Mais bon... Détail.

Expliquer la fantaisie c'est dur quand même. En voilà un magnifique exemple, simple, direct et percutant.

Bravo et encore merci.

   Anonyme   
24/2/2009
Un harlequin. J'entends la clochette du Fou du Roi.
Une danse, des pirouettes, un cri pour la Vie.
Aimer Vivre. Etre fou. Et jouir de cette folie.
Merci

   Anonyme   
17/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quand ça vient pas trop le sommeil, on tombe parfois sur de petites merveilles qui rendent les nuits belles...

Magique petit grain de folie, de fantaisie. Un texte très ludique, j'adore ce surréalisme là, plus beau que toutes les réalités...

A ce prix, je veux bien ne pas dormir encore quelques fois...

   Anonyme   
9/4/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Et bien difficile pour moi d'adhèrer encore une fois à quelque chose que je trouve trop facile.

Un texte de plus sur la peur de la page blanche? Pourquoi pas. Traité par l'humour fantaisiste version Champagne d'Higelin pourquoi pas non plus. Ou alors proche de Fantaise Militaire ou d'une quelconque oeuvre proche d'un cadavre exquis.

Mais c'est justement le défaut majeur de ce texte, avoir voulu trop jouer sur le registre de l'absurde, futile, drôle. Ca aurait pu être bien meilleur avec un brin de désespoir que je ne ressens qu'à peine dans les deux derniers vers, avec toujours cette oxymore trop classique du chaud et du froid.

C'est dommage d'avoir une plume comme celle là et de ne pas se compliquer un peu plus la vie.
Bon sang! C'est terrible la page blanche, comme un sourire de clown, et j'aurai aimé trouver dans ce texte ce souci du sourire de clown, à la fois grotesque et effrayant.

   Anonyme   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme tu me connais un peu et que tu sais ce que ça peut vouloir dire...:
J'avais envie de rhinocéros, et je me suis retrouvée à peindre mes propres Dalis... les lignes se sont dessinnées d'elles-mêmes et j'ai pu ouvrir les tirroirs des giraffes.

Et puis cette sensation un peu fugace au début mais qui s'intensifie de : Je l'ai sur le bout de la langue...
oui.

J'aime les mots et les images... comme toujours serais-je tentée de dire... et j'aime avoir eu de si jolies correspondances.

Merci
Es

   Anonyme   
27/7/2014
6 commentaires anonymes sur 13, allant du plus positif au moins enthousiaste.
Texte réjouissant ou ulcérant. Les deux à la fois. Audacieux et intelligent souvent, ado et impertinent. A lire ?

Pourquoi ne pas ouvrir un forum sur le "catalogue" d'Oniris ? Avec ses nouveaux lecteurs appréciant des auteurs "dont certains disparus" (pas celui-ci!) ou des beaux textes "oubliés" ?


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