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Poésie libre
Lariviere : Volière verte
 Publié le 18/11/09  -  13 commentaires  -  2489 caractères  -  606 lectures    Autres textes du même auteur

Volière.


Volière verte



Notre vie se suffit de sa poussière,

Volière verte

Remise des choses, grenier du lendemain

Parvis sans nom, le monde m’inonde

De ses pénitences et de ses étincelles

Notre vie est

La matité ailée de toute chose, l’envol farouche

Messe noire misère rouge

Affres de bleu et

L’effroi

Une volière, dedans

La vérité cette tête de perruche qui se greffe socle de pierre au firmament décapité, les cheveux d’algues aux frémissements de plomb, les chevaux ailés crépitements de blé, le feu de tes mèches se cognant étincelles dans une cage, les aciers rouges les affres de bleus, explosant en coup de becs rageurs, la vie, éparpillée, la vérité et ses prémices, multiples harpies où se sont brisées

À jamais

Les esquisses métisses de nos navigations…


Des ciseaux assassins, parce qu’il ne fallait pas, découpent et retiennent de leurs doigts, brûlants de pythies et d’algèbres


Une volière, et dedans,

Suspendu

Ton cœur son visage fendu

Où se réfléchissent, misérables sillons

Sur tes fossettes assombries,

Les couleurs pâles de la lune mordue sans cesse…

Le monde tourne pourtant

Purgé

De ses cris

Vidé

De ses peines

Débarrassé

Mon ventre

De ses cadavres

De ses pelotes de plumes et

De ses meutes de poux, mais

Mes heures se traînent, angoisse

Mes pleurs sur l’échafaud

Car autour de moi, les gens se referment… Moteur, action !... et


Toi, posture

Magie blanche

À mon âme assiégée

Tu brises les gonds de l’ennui et sur la nuit enfin désenvoûtée

Tout s’accélère

Nos deux vies

Deux verres vidés quelques croquis

Que tu sors, aux carrefours tranchés,

De nos respirations…

Alors

Grisés de ciel pastel les abysses comblés sont lavés de nos peines

Et dans le sel de tes doigts, nos deux vies équarries, gisent sur mes genoux

Nos deux vies

S’inscrivent, oui !

Et se crèvent aussitôt…


Sur les aiguilles égrainées, amères

Du cadran imparfait

Où se déchire la nuit…



Et son immaculée…


 
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   Anonyme   
18/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On reconnait ici du Larivière... Qui partage assez, je crois, mon goût de "l'énigmatique", des métaphores un brin tordues... moi, suis client.
Je vais retenir, "[...] multiples harpies où se sont brisées/à jamais/les esquisses métisses de nos navigations".
Petite remarque anodine, je préfère "Mes pleurs à l'échafaud" plutôt que "sur l'échafaud".
Joli aussi "aux carrefours tranchés de nos respirations".
Voilou, n'étant pas un champion de l'analyse et de l'interprétation, simplement un passage, dire que j'ai apprécié. Certains passages, un poil "hardcore", un poil "trop" n'emportent pas forcément mon adhésion mais dans l'ensemble je vote pour.

   Anonyme   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Aaah, enfin, la Volière que j’ai reconnue dans les Lézards. Un rien adaptée pour offrir à quelques images une personnalité adoucie… et un impact moins violent que la première version que j’ai eu le privilège de lire.

Notre vie se suffit de sa poussière,
Volière verte
Remise des choses, grenier du lendemain
Parvis sans nom, le monde m’inonde
De ses pénitences et de ses étincelles
=> j’aime beaucoup le début du poème… l’espoir, l’insouciance et en même temps un vieux résidu de judéo-christianisme dans le parvis et les pénitences. Le poète est le reflet de ses croix… et de celles de son espace temps…
J’aime l’image de la volière qui me parle d’enfermement esthétique ou surprotecteur. Dénaturer la nature profonde d’un animal libre en l’enfermant dans une cage.
J’aime les greniers du lendemain. La poussière opposée aux étincelles.

Notre vie est
La matité ailée de toute chose, l’envol farouche
Messe noire misère rouge
Affres de bleu et
L’effroi
=> ici j’adore la musicalité et le rythme, enrichi images qui me parlent telle la matité de toute chose, les affres de bleu.
J’aime le mot effroi. Rapport à la chouette je crois. Rapport aussi à la conscience que l’envol ne peut qu’être farouche, puisqu’il est captif…

Une volière, dedans
=> Pour moi, c’est là que le poème commence et prend un vrai tournant dans la construction. Une césure qui annonce la vérité qui suit.

La vérité cette tête de perruche qui se greffe socle de pierre au firmament décapité, les cheveux d’algues aux frémissements de plomb, les chevaux ailés crépitements de blé, le feu de tes mèches se cognant étincelles dans une cage, les aciers rouges les affres de bleus, explosant en coup de becs rageurs, la vie, éparpillée, la vérité et ses prémices, multiples harpies où se sont brisées
À jamais
Les esquisses métisses de nos navigations…
=> J’aime tout. Juste parce que les images utilisées me parlent, tout simplement… dommage pour le retour des affres de bleus et en même temps… les bleus… hum. J’aime les cheveux d’algues au frémissements de plomb. Les chevaux ailés… et cette image en hologramme d’un phœnix ou d’un pégase, d’un animal trop fabuleux pour pouvoir être mis en volière… mais elle est verte la volière… hein ?
J’aime les esquisses métisses de nos navigations.


Des ciseaux assassins, parce qu’il ne fallait pas, découpent et retiennent de leurs doigts, brûlants de pythies et d’algèbres
=> tu sais que j’aime beaucoup ce petit vers là… j’aime le choix de pythies (entre la pitié pour le phonétique et l’Oracle, tu avais tout prédit…) J’aime parce qu’il ne fallait pas. Résignation. Acceptation de la captivité et de la punition qui suit la tentative de sortie…

Une volière, et dedans,
=> je reviens pas dessus, si je le fais quand même. J’aime. Le et aurait pu rester sur le premier. Je pense vraiment que c’est une des clés du poème hein, je l’ai déjà dit…


Suspendu
Ton cœur son visage fendu
Où se réfléchissent, misérables sillons
Sur tes fossettes assombries,
Les couleurs pâles de la lune mordue sans cesse…
=> alors là on commence à rentrer dans le passage de Volière (verte, j’ai du mal à m’y faire) que je préfère. Les oppositions, les mots qui claquent, le rythme qui devient plus rapide dans la découpe et les respirations… J’aime particulièrement l’image du cœur son visage fendu, des misérables sillons sur tes fossettes assombries… et la lune mordue sans cesses, mouvement perpétuel qui peut faire penser à du masochisme, mais aussi au chien qui se mord la propre queue. J’aime beaucoup.

Le monde tourne pourtant
Purgé
De ses cris
Vidé
De ses peines
=> Un passage que je kiffe, pour sa Larivieritude. Le monde tourne pourtant. Relativisation. Par rapport à la dureté émotionnelle des vers précédents, ici on a la constatation externe, le choc entre les douleurs personnelles et le fait que ça n’a aucun impact sur ce qui gravite autour.
On a l’impression qu’il subit un lavement ou une saignée, le monde. Ça fait très résiduel Moliérien… j’aime assez, même si dans quelque chose de plus long j’aurais peut-être tiqué à l’inverse, là c’est juste bon.

Débarrassé
Mon ventre
De ses cadavres
De ses pelotes de plumes et
De ses meutes de poux, mais
=> oui un soulagement, sauf peut-être pour les pelotes de plumes que je trouve très jolies par rapport aux cadavres (qui somme toute pourraient l’être, jolis… aussi…) et les meutes de poux (// avec meutes de loups en phonétique, on ripe presque sur le mot tant l’envie de dire loups est forte), que j’associe immanquablement à des couvertures miteuses va comprendre, Charles…

Mes heures se traînent, angoisse
Mes pleurs sur l’échafaud
=> oui mais si y a soulagement, pourquoi ? Pourquoi le temps qui joue, pourquoi l’angoisse, pourquoi les pleurs sur l’échafaud si le ventre va mieux ? (j’aime bien le rythme et le fait que la phrase, en fonction de comment on la prononce peut prendre deux sens totalement différents)

Car autour de moi, les gens se referment… Moteur, action !... et
=> comme les huitres, le sable… comme si le fait de faire taire la douleur impliquait la fermeture des gens. C’est amusant. Et en même temps… Moteur… Action (réaction, silence, on tourne… en rond… lol)


Toi, posture
Magie blanche
À mon âme assiégée
Tu brises les gonds de l’ennui et sur la nuit enfin désenvoûtée
=> ça j’adore. Je l’ai collé dans mon répertoire des mots que j’aurais voulu qu’on écrive à mon intention… ou en tout cas de ceux que j’aurais aimé qu’on pense à mon égard… c’est très romantique, très éperdu comme strophe. Une forme de laisser aller total… un aveu de bien être ou de bienfait, je suis pas 100% d’accord avec moi-même encore, qui est rafraichissant, presque, et bien placé, juste avant les glaçons…

Tout s’accélère
Nos deux vies
Deux verres vidés quelques croquis
Que tu sors, aux carrefours tranchés,
De nos respirations…
=> L’auteur sait ce que je pense de ces mots là. J’ai développé, et plus encore… juste dire que c’est superbe, les carrefours tranchés de nos respirations.

Alors
Grisés de ciel pastel les abysses comblés sont lavés de nos peines
Et dans le sel de tes doigts, nos deux vies équarries, gisent sur mes genoux
=> et pouf ! C’était trop beau pour être vrai. Trop romantique pour ne pas redevenir triste… résigné… c’est très fort les vies équarries gisant sur tes genoux.

Nos deux vies
S’inscrivent, oui !
Et se crèvent aussitôt…
=> Moins fan du, oui !
Mais je le sens nécessaire à l’impact. Comme un aveu ici aussi, un aveu avant de frapper un grand coup sur la tête du fantasme ou de l’illusion de…
La reconnaissance d’une réalité mais son opposition à une autre, toute aussi réelle… oppositions bien senties, j’aime beaucoup, donc là aussi je suis fan.

Sur les aiguilles égrainées, amères
Du cadran imparfait
Où se déchire la nuit…
Et son immaculée…
=> Et là juste rien à ajouter.

Merci.
J’ai essayé de faire court comme tu avais déjà eu la chance incommensurable d’avoir un premier avis. Et puis en fait, je me suis rendue compte que malgré l’espacement et les changements entre mes deux lectures, l’esprit est resté. Moins trash. Plus… emprunt de choses et de remous qui me parlent plus sur un plan des correspondances, mais aussi plus universelle que la version Volière que j’avais lue.

C’est toujours un plaisir de te lire, clôture de la saga sentimentale alors ?
Un fragment pour la suite… ?

Quoi qu’il en soit, j’aime Volière. Mais ça tu le sais déjà. Pourquoi ?
Parce qu’elle est belle cette Volière. Pleine de drôles de perruches décapitées… de grands oiseaux… !
Merci !
Estelle

ps : le TB+ et pas l'Exceptionnel parce que comme je te l'ai dit, je préférais (malgré les algues et le cheval ailé) la première version... celle pas pour les nimportekis (tribu grecque bien connue chez les peuples de lamantins Sikhs...)...!

   Garance   
18/11/2009
Il y a de bonnes choses dans la première partie, pourtant, étrangement je ne lis ce poème qu'à partir de "Une volière, et dedans,..."
Je lis ce poème comme on tourne les pages d'un recueil qui ne livre qu'un court message à chaque page...

...le livre se referme et "crève" le mot FIN.

   Anonyme   
18/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbe!

Ce poème est le plus sonore que j'ai lu depuis bien longtemps.

Exemples:

"Messe noire misère rouge"
"Les esquisses métisses de nos navigations…"
"Les couleurs pâles de la lune mordue sans cesse…"
"
Grisés de ciel pastel les abysses comblés sont lavés de nos peines"

Merci à toi
Salut et Fraternité

   LeopoldPartisan   
19/11/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je suis complètement "fan", c'est une peinture de mots parfois en esquisse parfois complètement baroque. Il y a une très élégante distance de l'auteur face à lui même qui donne aux propos ce côté universel du regard du poète avec un "P" majuscule.
Il y a dans cette poésie actuelle cette perfection de langage que je ne retrouve de manière toujours constante en poésie classique que chez Verlaine (TOP OF THE TOP).

Bravo encore

   jaimme   
20/11/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Oui Larivière, la seule vérité c'est l'amour. Plus encore, la seule vie, c'est l'amour.
Oh, je ne vais pas relever ce qui m'a plu, je crois qu'il ne resterait pas grand chose!! lol
Alors je vais relever le top du top:
le titre (compris tout de suite avant de lire la suite, excellent)
"Notre vie se suffit de sa poussière"
"la vérité et ses prémices, multiples harpies où se sont brisées - À jamais - Les esquisses métisses de nos navigations…" !!! et la suite: "les ciseaux assassins, parce qu’il ne fallait pas, découpent et retiennent de leurs doigts, brûlants de pythies et d’algèbres"
"Tu brises les gonds de l’ennui et sur la nuit enfin désenvoûtée - Tout s’accélère"
"Et dans le sel de tes doigts, nos deux vies équarries, gisent sur mes genoux"

Eh, mais j'ai adoré!

jaimme

   Anonyme   
23/11/2009
Un poésie superbe, tu as du talent ça c'est sûr ! Je pense que comme ça parle d'amour, les rimes auraient été un excellent plus franchement ! Mais les mots que tu as choisis sont superbes ! J'adore !

Steven.

   David   
24/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Larivière,

Un très bon morceau, j'ai aimé : "La matité ailée de toute chose", le passage en prose, le côté - à bout de souffle - que je retrouve souvent au fil des vers, l'impression que ça dit bien quelque chose, sans imposer les mots, en dessinant leur courant. Sans que la question s'impose vraiment, je me dis que ça doit parler de liberté.

   irisdenuit   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Salut Lari,

Je suis là en face de mon écran, les doigts sur le clavier et je ne trouve rien d'intelligent à ajouter à ce qui a été dit précédement.

Sauf que je ressens ce souffle qui court dans ta poésie comme si c'était ton dernier écrit, je sais pas trop si je me fais comprendre. Cette passion intense qui marque chacun de tes poèmes.

Bon j'arrête ! jpense que je suis fan.

Bisous et amitiés,

Iris

   Anonyme   
22/12/2009
J'ai lu et relu sans rien comprendre.
Sans rien ressentir non plus.
J'ai l'impression de me trouver devant une œuvre d'art contemporain que tout le monde admire, mais qui laisse les béotiens perplexes.
Ce texte est forcément remarquable parce qu'il a remporté trois plumes et qu'il recueille des commentaires laudateurs.

Que faire ? Simuler l'admiration pour ne pas paraître trop nul ?
Où faire savoir à l'auteur qu'on est passé, qu'on s'est gratté le crâne, et qu'on s'est éclipsé sur la pointe des pieds.

   daphlanote   
2/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ow, ow. J’ai lu. Et les premiers vers me rappellent « A toi » et mon plaisir est grand ^^.

Ceci dit… eh bien, les manies daphiennes reprennent le dessus et, bien vite, j’ai envie de lire ce texte à voix haute, parce que je veux entendre le rythme des mots.

D’emblée, le contraste entre la longueur de premier vers et la petitesse du second me frappe.
J’oublie bien vite les considérations métrique au troisième vers, surtout parce qu’il me plait beaucoup.
Le quatrième vers est tout à fait plaisant mais j’ai le regret de ne pas voir une répétition de consonnes plus marquée.
Quant au cinquième vers, je l’aime beaucoup moins. Parce qu’il frôle le cliché et parce que je n’ai pas envie de m’envoler avec le texte qui… retombe, ventre à plat sur la théâtralité.
Mention pour ‘une volière, dedans’ (va savoir pourquoi j’ai toujours aimé ce genre de vers, là, comme une bouffée d’air, comme une virgule musicale, l’endroit où l’on reprend son souffle avant de replonger).

Et j’aime vraiment beaucoup le « paragraphe », posé là et les deux vers qui suivent (surtout le dernier, en fait). Je suis gênée par le « crépitement » (mais vrai que ça rentre parfaitement dans le champ sémantique du feu avec les « frémissement », les « étincelles », le « feu », « rouge » aussi, « brûlants » « explosant » même… en opposition avec les « navigations » qui sous-tendent l’aquatique ?) et par la répétition « d’étincelles », bien que la répétitions des « affres bleus » ne me gène pas, elle (peut-être à cause de la misère devenue acier, compagnons du rouge).

Quand j’ai vu « ciseaux », j’ai failli lire « oiseaux », sans doute à cause des harpies, de la perruche et des coups de becs (aussi, « ailée », « envol »).

De même, j’aime beaucoup le long vers qui suit (et les doigts brûlants de pythie et d’algèbres).

Ensuite, à mes yeux, vient le meilleur moment du texte.
« Une volière, et dedans,
Suspendu
Tout cœur son visage fendu
Où se réfléchissent, misérables sillons
Sur tes fossettes assombries,
Les couleurs pâles de la lune mordue sans cesse… »
J’aime la tendresse des fossettes, la violence du visage fendu, la poésie du troisième vers (est-ce le visage du cœur ? Est-ce son cœur et le visage d’un(e) autre ? Mais… est-ce si important de savoir ? Je n’en suis pas persuadée… parce que ce flottement me plait).
Après ça « Le monde tourne pourtant » me parait bien pauvre, c’est certain. Et les quatre vers qui suivent aussi. Mais j’apprécie les vers courts qui se succèdent et accentuent la violence du rythme… jusqu’à ce qu’il s’accélère encore, suivant l’allongement des vers jusqu’au « Car autour de moi…. » à la fin duquel on a envie de prendre une grande inspiration pour replonger ensuite, sans accalmie.
(J’aime moins « mes pleurs sur l’échafaud », alors que j’aime beaucoup les trois vers juste avant).
Aussi, j’ai pris « les gens se referment » et « Moteur, action ! » comme une sorte d’antithèse, cela m’a surpris. J’ai vu la théâtralité (non péjorative, cette fois), renforcée par la « posture » et même la « magie ».

Très beau vers ensuite qu’est « Tu brises les gonds de l’ennui et sur la nuit enfin désenvoûtée ». J’aime le désenvoutement et le dé-s-en-voûtée, comme si le poids de l’ennui ne voutait plus les épaule de celui qui le portant (et qui ne le porte plus, puisque les gonds de cette porte enfermante sont brisés).
Je regrette le « tout s’accélère » qui brise un peu le rythme et qui n’est, en soi, pas nécessaire (puisque le rythme à lui seul dit assez bien les choses), comme je regrette la platitude de « Nos deux vies ».
Et, directement après, j’aime « Deux verres vides quelques croquis » (la répétition des « v » est savoureuse, tout comme le contraste –qui n’est pas très marqué à cause de la catégorie des consonnes- avec les quatre gutturales qui suivent).
Aussi, je m’étais habituée à cette absence de virgule et les virgules du vers suivant me… contrarient.

Puis, encore une fois, cet « Alors » qui est là comme une respiration, même s’il sonne plus comme un conte, avec le mysticisme et l’atmosphère.
J’aime la suite, absolument. Le « Nos deux vies », ici, ne me gène pas (il passe inaperçu, presque, n’accroche pas).
Je suis encore frappée par le contraste où les vies se posent, s’inscrivent, et meurent aussitôt, comme si l’immobilité tuait.

Je regrette le « où se déchire la nuit », assez plat en comparaison du reste.

Mais vrai que, pour moi, ce texte « sonne », absolument. Je retrouve, comme pressenti au début du texte, ce que j’avais a-du-lé dans « A toi » et c’est mon cadeau pour les fêtes.

Et, c’est certain, je ne peux pas prétendre avoir tout compris, je n’ai pas encore cherché (qui sait si je le ferais un jour, parce qu’au final, ma lecture me suffit bien, même si je ne suis pas contre quelques éclaircissement) le sens global du texte non plus. Toutefois, quand je lis des textes comme le tient, je me dis que les mots restent comme en suspension dans l’air et que c’est assez : c’est un petit moment de rêve que tu nous offres, Lari, merci pour ça. (Parce que le rêve, peut importe qu’il soit beau, il reste cotonneux et dur à la fois, comme la plus belle matière, celle qu’on veut toucher au moins du bout des doigts).
(Peut importe, d’ailleurs, qu’il soit remarquable ou non ; ce texte, j’ai envie d’en garder le plaisir que j’en ai tiré, en lecteur égoïste).

   Anonyme   
25/9/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Larivière,

Il y a des poèmes dont je me sens incapable de dire pourquoi je les ais aimé. C'est le cas avec le votre. Un défilement de vers qui me font l'effet d'un art mi abstrait, mi concret dont je ne peux que savourer et me contenter de mes battements:

"Notre vie se suffit de sa poussière,

Volière verte"

Honnêtement à la lecture de ces vers mon cœur se met à battre et je ne peux que succomber. Je lis et relis votre poème et je suis incapable d'intellectualiser je ne peux que rester dans le ressenti et me laisser submerger par l'émotion que votre poème me procure.
Et si je suis touchée ce n'est pas juste par la beauté des vers car cela ne m'aurait pas suffit pour m'émouvoir, mais parce que l'émotion est là et que...il y a du souffle, une fêlure, amour écorché...et je ne sais pas quoi, mais ce n'est pas hermétique au contraire c'est vivant, envoûtant, ça vient du ventre et pour moi c'est ce qui compte. Je suis époustouflée. Heureuse d'avoir eu à lire ce magnifique poème.

bon juste pour chipoter je regrette un peu:

"Mes heures se traînent, angoisse"

L'ajout de "angoisse" n'était pas nécessaire, car "mes heures se traînent" c'est l'angoisse, cette petite phrase EST une ambiance de l'angoisse.

ainsi que la répétition assez rapprochée de "affres de bleu(s)" se remarque très vite.

Je relève une merveille parmi d'autres:

"les cheveux d’algues aux frémissements de plomb"

   placebo   
11/8/2017
10/8:

Ça fait longtemps que j'ai envie de lire Larivière. J'avais fait quelques essais sur des fragments et sur d'autres poésies mais sans trop de résultats. Je le vois comme une initiation : que écouter, que lire ? Le rythme, la sonorité des vers, le cœur ? Comment arriver au sens, quel qu'il soit ? J'ai l'impression que comprendre un texte, du moins comprendre une grille de lecture, pourrait me débloquer pour d'autres.

Ici, j'aime beaucoup de choses dans le début, je goute certains vers et cette volière. Puis le texte dure, arrive une "elle", mais je ne suis pas entré dans le texte et ce que je perçois comme une montée de l'émotion ne me touche pas.

À déguster en plusieurs fois, sans doute. Je me laisse plusieurs relectures avant de donner une évaluation.

Écris-tu toujours ?
Bonne continuation,
placebo


11/8 :

J'aime beaucoup lire le texte à haute voix, ça "coule" sans aucun doute.
Cette fois-ci je vois plus le texte comme une épreuve traversée par un couple, une épreuve de vérité, et bizarrement j'y ai lu une fausse couche.


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