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Poésie classique
Lebarde : Détails d’éternité [concours]
 Publié le 04/04/23  -  13 commentaires  -  1692 caractères  -  338 lectures    Autres textes du même auteur

Il suffit d’un peu d’Ombre et de Lumière pour que le temps s’arrête et que le désert s’anime.


Détails d’éternité [concours]



Ce texte est une participation au concours n°33 : L'ombre et la lumière
(informations sur ce concours).





C’est l’heure où le chacal, fuyant devant l’aurore,
Regagne sa tanière et faiblement glapit.
Son ombre se dissout, lors d’un dernier répit,
Dans le gris de la nuit avant qu’il se colore.

Vers l’est le ciel blondit, prémices d’étouffoir.
Le rouge d’un bubon gonfle en haut de la dune,
Son éclat vif éteint les oripeaux de lune
Et plonge un bref instant les ubacs dans le noir.

Mes yeux encor gonflés d’un souvenir d’étoile
Découvrent sur le sable autour de nos grabats
Mille traces témoins de nocturnes ébats
Que l’air frais du matin estompe sous un voile.

La dune blanchissant sous le soleil brûlant
Présente sa courbure aux caresses d’Éole
Qui rémoule son fil et son ventre cajole,
Lève une brume d’or pour polir le versant.

Animé par le vent un brin d’herbe retrace,
Tel un compas, des arcs sur le sable doré,
Qu’un bousier obstiné, ce Sisyphe abhorré,
En roulant son repas sur le chemin efface.

Le dernier feu du jour se consume au ponant,
Les ombres s’allongeant sur le sol vieil ivoire
D’un désert qui s’endort, comme le dit l’histoire,
Dans un chaud crépuscule au silence prenant.

C’est l’heure où le chacal délaisse sa tanière
En quête d’un festin… Vides sont ses greniers,
Fantôme cheminant sur un fond de palmiers
Que peint dans le décor une pâle lumière.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   fanny   
23/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Que ceux qui ont déjà bivouaqué dans le désert se lèvent, (et peut-être les autres aussi), pour ce poème naturaliste dont le regard attentif est adaptable à d'autres contextes, transposable en montagne dans un paysage enneigé par exemple ; mais là aussi, le décor commence à se teinter d'une pâle lumière.

24 heures d'éternité, d'ombre et de lumière pour ressentir, regarder, analyser la petite faune qui s'agite dans l'infime végétal, le règne du minéral, la densité de l'atmosphère, l'emprise du sidéral.

En attendant, le désert avance, ses parties inhospitalières aussi, restent la grande beauté et la poésie profonde de certains instantanés.

   Vincente   
23/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La quiétude séculaire, bien relative pourtant, transparait agréablement dans la coulée souple des vers, l'atmosphère poétique est ainsi bien accueillie.
Chaque saynète semble se blottir au creux de chaque strophe, un équilibre narratif en ressort sage et paisible. On pourrait regretter que la chronologie de l'avancée du jour, celle qu'emprunte la progression narrative, ne se lise que peu dans la dramaturgie du poème, laissant paraître une impression de linéarité peu attentive à quelques moments forts et soudain, normaux ici et là. Même la sensation d'étouffement sous la chaleur lourde, pourtant annoncée dans "prémices d'étouffoir", ne se sent que peu.

Mais chacune y dévoile une jolie occurrence non dénuée d'originalité dans son regard ("Le rouge d'un bubon gonfle en haut de la dune") ou dans son écriture (" La dune blanchissant sous le soleil brûlant / Présente sa courbure aux caresses d’Eole / Qui rémoule son fil et son ventre cajole, / Lève une brume d’or pour polir le versant.").

Ma préférée réunissant les deux registres est celle-ci :

"Animé par le vent un brin d’herbe retrace,
Tel un compas, des arcs sur le sable doré,
Qu’un bousier obstiné, ce Sisyphe abhorré,
En roulant son repas sur le chemin efface.
"

Les deux plus faibles dans cet angle dual d'appréciation étant celles qui suivent ma préférée : "Le dernier feu…etc…" puis la dernière, "C'est l'heure où le chacal…". Le jour se ferme avec le chacal qui ressort en miroir de son entrée rentrée des premiers vers.

L'opposition ombre/lumière y est toutefois bien rendue.

   papipoete   
25/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
classique
malgré une nuit déjantée, où de chauds ébats lui firent oublier l'endroit, le héros contemple le jour accomplir son tour, du matin jusqu'au soir. Et toute vie, animale ou végétale, déroule son emploi du temps sous le soleil, bercée par les arpèges du vent.
NB un arc-en-ciel de couleurs, qu'un peintre céleste pose ici et là, et puis le soleil s'en va ; à la lune maintenant, d'entrer en piste !
L'ombre et la lumière sont ici évoquées de belle manière, à tel point qu'on pourrait sentir l'odeur du désert, tandis que le bousier inlassablement, pousse son repas...
de fort beaux rêves comme ceux de la 4e strophe ( ...qui rémoule son fil... )
techniquement, des alexandrins classiques sans faute ( c'est quand-même chouette ces 12 pieds, pour évoquer pareils moments ! )
et aucunement désuet ! l'auteur doit avoir quelque expérience en la matière...
papipoète

   Miguel   
4/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quelques vers ou constructions un peu moins heureux que les autres, mis l'ensemble est superbe, avec des alexandrins souvent mélodieux, bien frappés, bien rythmés, de belles et fortes images. Cette poésie de la nature et du bestiaire sauvage est la digne héritière d'un Leconte de Lisle. Je décerne la palme de l'humour (car dans cette belle poésie déclamatoire et solennelle, il y a une pointe d'humour qui ne nuit pas) au bousier Sisyphe.

   Robot   
4/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
La traversée d'une journée au désert emplie d'images singulières. Sans avoir jamais fréquenté de tels lieux les images proposées dans le poème se visualisent bien. Un tableau lumineux qui offre au lecteur que je suis un voyage dans une région que je ne connais pas mais que le texte élégant me fait découvrir.
Bien dans le thème du concours.

   Geigei   
4/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Un chacal pour donner l’heure.
Un groupe de touristes et un bousier sont d’autres personnages.
Les guides ne sont pas mentionnés.
Des dunes ventées sont le décor. Du sable partout, donc. Une chaleur étouffante. Une situation peu confortable mais le confort n’est pas dans le thème. On y parle des ubacs : nous sommes au nord du Tropique du Cancer.

Le 3e quatrain m’est apparu aussi boursoufflé que son bubon, autorisant le narrateur à parler de lui sans que cela n’apporte rien, sinon que cette nuit-là, de nombreuses traces apparaissent. 1000 exactement, à cause de 1000 ébats… Il ne s’agit quand même pas des ébats du narrateur. 1000 ! On peut donner 1000 assauts à 1000 personnes, mais pas...
Pour qui sont ces ébats qui sifflent sur le sable ? Serpents ? Scorpion ?

J’ai lu "d’or" et "doré" espacés de deux vers… c’est proche. D’autant que la dune "blanchit" au début du quatrième quatrain, sous le soleil brûlant. Je n’ai pas choisi entre le blanc et le doré. Et les 4 noms communs à la rime, dans la dernière strophe, sans variation du nombre de syllabes, m'apparaissent comme une facilité. Là et ailleurs dans le poème.
C’est plutôt bien écrit. Le thème est respecté.

   Anonyme   
4/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Beaucoup d'allure et d'élégance pour ce poème classique je trouve ; vous parvenez à écrire des vers expressifs en respectant toutes les contraites formelles, n'abusez pas me semble-t-il des adjectifs dont la tentation rôde toujours dans l'alexandrin, soignez vos rimes qui m'apparaissent solides sans extravagance ni banalité : elles "viennent" bien. Une réserve toutefois pour étoile/voile, beaucoup lue.

Mes quatrains préférés sont sans conteste le deuxième et celui avec le bousier : c'est là à mon sens, dans la description réaliste, voire terre-à-terre, que vous parvenez à l'élévation poétique. A mesure que j'avance en expérience de lectrice de poésie, les grands gros mots enflés me paraissent de plus en plus préjudiciables à un tel essor.

Une réserve sur l'avant-dernier quatrain avec son facile dernier feu du jour et l'irruption du ponant sur un humble coin de sable qui n'en demandait pas tant, et sur les inversions "nocturnes ébats", "son ventre cajole", "sur le chemin efface", "vides sont ses greniers". Des scories (pour moi) sans doute difficilement évitables au vu de toutes les contraintes formelles avec lesquelles vous avez dû jongler !
Ah oui, et puis les greniers du chacal, il faudra m'expliquer. La métaphore est ratée ici selon moi.

En tout cas, un poème abouti à mes yeux, dont (le poème, pas mes yeux) j'apprécie la fluidité d'expression presque partout égale. Chapeau pour le soleil en bubon rouge !

   troupi   
5/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Si je n'ai aucune compétence pour juger du classique j'ai assez souvent assisté aux scènes décrites ici et c'est avec plaisir que j'ai pu apprécier les descriptions empreintes de poésie tout au long de ce texte.
C'est d'ailleurs plus la poésie des métaphores que l'exactitude des scènes qui m'a fait aimer ce poème.
Le titre est bien choisi, détails me renvoie à la multiplicité des minuscules vies du désert, éternité peut être l'idée que l'on se fait de ces lieux en les imaginant immuables ce qui est faux bien sûr mais c'est souvent l'impression ressentie.

   Marite   
6/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Cette superbe description m'a transportée dans ce lieu si particulier qu'est le désert. Les "détails d'éternité" évoqués sont si précis que les images s'offrent à nous sans difficulté. Mes préférés :
" La dune blanchissant sous le soleil brûlant
Présente sa courbure aux caresses d’Éole
Qui rémoule son fil ..."
et ...
" Animé par le vent un brin d’herbe retrace,
Tel un compas, des arcs sur le sable doré,"

   Donaldo75   
6/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Rien à dire, c'est un poème très réussi. Vu qu'on approche du vote, je vais essayer d'en lire un maximum et j'ai de la chance sur ce coup car je commence ma journée avec celui-ci. Il parait long mais en le relisant, je me dis que sa longueur présumée passe toute seule tellement il est empreint d'une tonalité presque musicale ou picturale. J'aime en particulier le premier vers et sa reprise dans le dernier quatrain. L'image a marqué ma lecture et je n'arrive pas à expliquer précisément pourquoi. Toujours est-il que cette tonalité transparait dans le reste du poème et que je le lis comme je regarderais un tableau.

   Errances   
9/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Jolie peinture que cette journée en désert. L'aube des mots jusqu'à l'heure crépuscule, dérive dans ce sable mouvant de couleurs jusqu'à cette herbe directionnelle qui nous indique le Ponant.
La justesse du propos. Le dépaysement du temps qui passe en reg hostile. C'est peut-être un détail pour vous.
Bravo.

   pieralun   
9/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un beau poème.
Du souffle, du rythme, une évocation forte.

Lecture après lecture on ressent l’émotion du poète au travers de mots très forts, peut-être un peu trop: chacal, étouffoir, bubon, ubac, grabats, arcs, abhorré….ce sont des sons qui «gravillonnent » l’oreille.

Deux ou trois quatrains plus doux permettent au désert de trouver sa respiration

J’aurais peut-être aimé un peu plus de simplicité, mais c’est tout de même un beau candidat pour le concours.

   Myo   
11/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Un paysage décrit avec le sens du détail et qui nous plonge dans ce clair obscur allant de l'aube au crépuscule.
Une grande maîtrise de la prosodie, des rimes recherchées, de très belles images.

Le désert dans tout son mystère et sa majesté.

Merci du partage

Myo


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