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Poésie néo-classique
Lebarde : Pensées bourdonnantes
 Publié le 06/06/20  -  16 commentaires  -  1043 caractères  -  341 lectures    Autres textes du même auteur

Effets de la saison et du confinement
Ou simplement humeurs de ma génération.


Pensées bourdonnantes



Un passé ressassé chaque jour chaque nuit,
Dans mes rêves profonds à jamais me poursuit,
Avec ses vieux schémas que mon présent déplore,
Plaçant les lendemains derrière un horizon
Obscur et sans relief où rien ne peut éclore,
Ni projet ni espoir pour tromper la raison.

En songe mes souliers s’enivrent de voyages,
Mais le jour du départ, adhèrent aux dallages,
N’osant plus affronter maintenant les chemins
Dont les mètres d’avant sont devenus des lieues.
Ils conduisent, c’est écrit sur les parchemins,
En tunnel, vers la mort ou ses proches banlieues.

Ce matin des sillons écorchent le miroir,
On m’offre dans le bus la place pour m’asseoir.
Mon regard est fixé sur le temps qui défile…
Voyez ces cheveux blancs, ce visage amaigri.
Que peut-on espérer de ce corps rabougri ?
Je n’ai rien vu venir, en vieux croulant débile !

Dans mon esprit brumeux, les bourdons sont entrés
Et ma vie doucement s’éloigne à pas feutrés.


 
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   Anje   
19/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Classique

Quel dommage ! Ce poème touche à la catégorie classique mais quelques détails prosodiques devront être corrigés.
Au vers 6, "nI Espoir" fait hiatus.
Au vers 11, la césure ne se trouve pas à l'hémistiche mais à la première syllabe de "é-crit", soit la septième du vers. Il ne s'agit donc plus d'un alexandrin.
Au dernier vers, le e de"vie" n'est pas élidé. Par conséquent, il compte pour une syllabe et le vers en mesure treize.

Que l'auteur ne s'en veuille pas, ce ne sont que des petites choses sur lesqelles tout le monde accroche. A côté de la prosodie exigeante, voire rebutante pour certains, il y a les images, il y a la musique, il y a l'émotion. Dans ces sizains, on mesure bien le sentiment du "vieux croulant débile" devant son miroir que ses propres rides écorchent. J'ai tendance à préférer les histoires plus gaies mais je trouve qu'ici les choses sont dites avec sensibilité (aucune allusion d'ailleurs aux performances sexuelles !...) et j'ai pris plaisir à découvrir cette complainte en forme de ballade avec son envoi.

Anje en EL

   poldutor   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Lebarde
Que de pessimisme, il est vrai que la vieillesse, pour ceux qui la vivent est très pénible, invalidante. Ceux qui vous diront : la vieillesse est aussi expérience, sagesse sont sûrement des jeunes qui :

n'ont pas encore vécu
les douleurs au réveil,

la place cédée dans les transports
"On m’offre dans le bus la place pour m’asseoir."

les forces qui déclinent,
"Dont les mètres d’avant sont devenus des lieues."

et le manque de volonté pour mener à bien des projets...
"En songe mes souliers s’enivrent de voyages,
Mais le jour du départ, adhèrent aux dallages,"

Jeunes, soyez indulgents pour les anciens qui se lamentent...

mais comme dit le sage : pour vieillir, , il faut vivre longtemps!
Bienvenue au club.
Si elle est pessimiste cette poésie est empreinte d'humanité, il est vrai que le matin devant sa glace on est pas enclin à l'optimisme.
Merci pour les anciens.
Bravo
au plaisir de vous relire.
Cordialement.
poldutor

   Ascar   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je ne ferai pas de commentaire sur les règles de versification que je ne maîtrise pas suffisamment.
L'idée forte que je retiens de votre texte, c'est la dichotomie grandissante entre le "pouvoir" d'un corps que le temps use et le "vouloir" d'un esprit que cette usure finit par contraindre.
Vous faites un constat sombre de cet état ce qui vous amène à ces bourdonnements.
Vos mots sont justes et vos images, judicieuses.La contemporanéité de votre langage rend vos pensées encore plus prégnantes, plus pénétrantes.
Je n'ai qu'une seule hâte, c'est de sauter dans une flaque d'eau pour m'en libérer et gagner du temps ;)

Je n'ai pas de préférence pour tel ou tel sizain. Je trouve l'ensemble bien équilibré et homogène.

Merci pour ce temps de lecture délectable.

   Pouet   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut,

j'ai bien aimé la simplicité, le constat et la sincérité qui se dégagent de ce poème, l'expression de cette "humeur noire".
Poème plutôt explicatif et prosaïque, sans trop de métaphores ni d'effets poétiques particuliers, c'est un parti pris. Je relève toutefois les vers 7 et 13 par exemple qui jouent plus sur les images.

Concernant le fond, je ne saurais réellement me prononcer achevant bientôt pour ma part ma troisième décennie. Je ne sais si j'attendrais l'âge respectable dont il est question ici. Après, les regrets ne sont pas forcément l'apanage de la grande maturité, le sentiment d'exclusion et de découragement non plus. Certainement qu'à chaque âge son fardeau... Et sa lumière plus ou moins vacillante. Peut-être aussi est-ce très personnel, pas forcément générationnel et que tous les anciens ne ressassent pas le passé et vivent leur vieillesse différemment, sans sentiment de "naufrage", je ne sais. Le présent n'existant plus le temps de l'écrire...

Une lecture fluide.

   ANIMAL   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Très attachant poème sur le manque de volonté et l'acceptation du sort. Ici il s'agit de la vieillesse.

Dommage que cette personne n'ait pas envie de se battre car (hors maladie invalidante qui n'apparaît pas ici) il y a des moyens de reculer la venue des problèmes liés à l'âge (sport, mode de vie, activités...). Mais justement le propos est l'absence de volonté et une mentalité tournée vers le passé qui, par définition, ne reviendra plus.

Mon passage préféré (c'est si vrai) :

"En songe mes souliers s’enivrent de voyages,
Mais le jour du départ, adhèrent aux dallages,
N’osant plus affronter maintenant les chemins
Dont les mètres d’avant sont devenus des lieues."

Alors que le texte coule sans heurt, comme une danse nostalgique, il y a juste deux expressions que je ne trouve pas en harmonie avec l'ensemble : "schémas" et "vieux croulant débile". Mais ce n'est que mon ressenti.

Un joli voyage au coeur de l'humain.

   Donaldo75   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lebarde,

J'ai bien aimé l'exergue; elle ouvre la voie à des interprétations différentes selon son humeur, sa génération ou la position des étoiles dans le ciel de juin. Bon, j'arrête la digression à ce stade, avant que la cosmogonie modératrice ne me rattrape. Je sais, cette phrase ne veut rien dire mais on est en poésie, non ?

Pour ce qui est du poème, il possède une tonalité intéressante - je ne le dis pas à l'anglaise, du genre "interesting" pour faire semblant d'écouter l'autre - car elle s'habille de nostalgie et conserve des oripeaux de réflexion sur le temps qui passe, le vieillissement (d'ailleurs, à ce sujet, j'écoute "l'aigle noir" de Barbara et je prends vingt ans d'un coup) - le tout dans une forme réussie.

"Que peut-on espérer de ce corps rabougri ?
Je n’ai rien vu venir, en vieux croulant débile !"

Je trouve ces deux vers pas très beaux - j'emploie volontiers l'euphémisme en ce moment - car ils jurent avec le ton général du poème, un peu comme un logo de Carrefour sur une fresque de Street Art.

"Dans mon esprit brumeux, les bourdons sont entrés
Et ma vie doucement s’éloigne à pas feutrés."

Heureusement, ces deux vers concluent l'ensemble et me remettent dans une impression très positive.

Bravo !

   Anonyme   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Lebarde,

L'idée-force m'est familière puisque la vieillesse commençante a blanchi ma parure & creusé mes joues. J'esquive souvent le regard des jeunes personnes trop promptes à se lever pour accorder miséricorde à mon corps vieillissant. Elle est à moi cette vieillesse, c'est ma victoire, je veux la fêter seul & ne souhaite nulle commisération.

J'aime beaucoup ton texte bien qu'il ne corresponde que peu à ce que je ressens de la vieillesse.
La pente douce qui nous conduit sans faillir là où tous vont me convient très bien et je ne ressasse jamais d'autres paroles que celles d'Epicure lorsqu'il dit : la mort ne nous est rien !

Aussi les bourdons ne sont-ils que les compagnons dansants des fleurs de mon balcon & n'entrent-ils chez moi que pour s'assurer qu'un suc nourricier ne se cache en ma bibliothèque. (Je ne sais pourquoi chaque bourdon qui entre chez moi se dirige immanquablement vers mes étagères de livres..)

Je te souhaite de continuer longtemps cette heureuse pente où tu puises les mots pour enchanter l'instant qui fuit.

Beau travail ( je ne commente pas la prosodie, c'est un domaine qui m'est étranger à jamais, la poésie seule m'intéresse vraiment.)

Merci de ce partage.

   papipoete   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Lebarde
un texte sombre qui pourrait coller à la mélancolie du confinement, mais le soleil était de la partie... alors qu'aujourd'hui le ciel a passé son ciré, et inonde l'esprit de gris !
Le héros n'a pas la pêche, et ses chaussures guère plus, et le miroir en remet une couche, semblant dire " tu t'es vu ? "
Ce ne sont pas les rats qui sont entrés dans cet esprit, mais les bourdons, qui n'égaient pas cette ruche qui peu à peu, se vide et n'entend plus les cloches joyeuses, mais le glas, le bourdon...
NB un texte écrit à l'encre noire, dont les signes semblent pleurer, faire de gros pâtés sur le papier et se mélanger aux larmes de désespoir !
L'image du miroir est aussi fort désespérante, alors qu'elle renvoie à ce vieux monsieur, le même message que sous bien des toits, quand l'âge vide inexorablement la clepsydre !
La 3e strophe est ainsi la plus triste, de ce poème à ne point lire à un résident d'ehpad... ni même à chacun de nous alors que le ciel est chagrin !
dans la seconde strophe, " dont les mètres d'avant sont devenus des lieues " me fait sourire, car j'en connais le sens ! Mais je suis toujours debout ! et dans la 3e " on m'offre dans le bus la place pour m'asseoir " ( je souris )
des dodécasyllabes sans faute néo-classique

   Corto   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème intimiste sur les forces qui ne sont plus ce qu'elles ont été.
Le présent a rejoint le futur au risque de laisser peu de place à celui-ci.

Le constat et les évocations sont limpides et j'ai particulièrement noté celle-ci: "En songe mes souliers s’enivrent de voyages,
Mais le jour du départ, adhèrent aux dallages".

S'agissant d'un émoi très personnel je ne suis pas enthousiaste devant l'utilisation de la forme classique (néo). Tant pis si j'apparais hérétique.

L'accablement du narrateur qui a tant vécu est très bien rendu.

Merci Lebarde.

   Anonyme   
6/6/2020
Modéré par moi-même.

   Castelmore   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien
« Plus ne suis ce que j’ai été,
Et plus ne saurais jamais l’être :
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre. »

Clément Marot qui avait pour surnom « La harpe » nous l’a joué sur un air un peu plus guilleret que « Le Barde » nous le conte aujourd’hui...
Le poids des ans et ses conséquences me semblent peser d’un poids trop lourd ... pour le narrateur... et dans l’équilibre et la fluidité de ses vers...
et aucun souvenir joyeux ni d’espoir ne vient percer sous cette carapace ridée qui n’en finit pas de s’étioler...

Je salue et apprécie le travail de versification mais regrette le mélange de champs lexicaux anachroniques.

J’en finis avec les notes plus légères de La harpe ...qui conclut :

 « Amour, tu as été mon maître,
Je t’ai servi sur tous les Dieux :
Ah ! si je pouvais deux fois naître,
Comme je te servirais mieux ! »

Merci pour le partage

   Anonyme   
7/6/2020
Bonjour Lebarde,

Un poème sur la vieillesse, sur le déclin. (Assez convenu en poésie plutôt classique )
Ce poème se démarque du genre par une description "neutre" sans "lamentations" et j'applaudis, donc.
Donc, froidement, objectivement (est-ce possible ?), le narrateur expose tous les changements qui s'opèrent, l'âge venant.
Bien sûr le vocabulaire laisse entrevoir que ces changements ne sont pas pour un mieux, mais le texte n'invite pas le lecteur à l'apitoiement.
Concernant la catégorie, je ne connais pas suffisamment les règles, mais à la lecture rien ne vient heurter, je n'ai buté sur aucun vers.

Merci du partage, Éclaircie

   Anonyme   
7/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lebarde,

Bon, des pensées qui vous donnent le bourdon.
En dehors de l'écriture et de ses règles 'sélectives', j'ai trouvé une belle
universalité dans votre poème, un bel aveu, pas si simple à formuler, pas si simple à exposer. En dehors donc des commandements liés à la catégorie choisie votre sincérité me touche.
Merci.

   Myo   
7/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lebarde,

Une forme sans faille qui permet ce phrasé régulier, presque monotone, qui marque encore d'avantage la lourdeur du sujet.

Quelques termes choisis qui, à mon avis, ne sont pas des plus heureux.
"schémas" au 3e vers et le "débile" du vieux croulant ( je sais, la rime ... )

Pour le fond, j'aime beaucoup la 2e strophe , un peu moins le 3e,
mais sans jugement sur l'état d'esprit du personnage ( l'auteur ? ),
c'est son ressenti du moment et cette expression "crue" n'en est que plus sincère.

C'est cette sincérité qui fait la valeur de tout écrit, de tout partage.

Toutefois, je lui (vous?) souhaite de trouver dans cette étape de la vie, sa part de soleil, malgré tout... car elle existe :-)

Myo

   Cristale   
8/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quelques sorties de route mais l'avenue de la prosodie est tellement large et l'on y rencontre si peu de monde que cela n'affecte que peu la bienséante versification classique.

L'ensemble de ce poème est assez régulier et clair point de vue syntaxe pour que j'en apprécie la présentation ainsi que la teneur.
J'entends parfaitement le discours pessimiste et défaitiste du narrateur que je ne contredirai pas, toute vue de l'esprit mérite d'être respectée. Elle semble ici sans fard, sincère.

...Et puis il faut reconnaître que l'idée de l'approche de la mort n'est pas des plus réjouissantes lorsque l'on commence à ressentir la vieillesse.

Merci Lebarde.
Cristale

   Malitorne   
10/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Une poésie touchante qui exprime bien les regrets de la vie d’avant, quand la vieillesse n’empêchait pas encore de rêver. Il arrive un temps où il faut accepter son âge et savoir renoncer. C’est bien dit, joliment tourné hormis ces deux alexandrins que je trouve assez obscurs : « Ils conduisent, c’est écrit sur les parchemins, En tunnel, vers la mort ou ses proches banlieues. »
Pas grand-chose à dire de plus sur une poésie au vocabulaire simple mais qui rend l’essentiel.


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