Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
CoDi : Poisson
 Publié le 06/06/20  -  5 commentaires  -  1738 caractères  -  106 lectures    Autres textes du même auteur

Il existe beaucoup de mots pour parler d'un enfant, pas (encore) né.
Et quitte à parler d'un "pas né", m'est venue l'idée du poisson (drôle et facile...).
Une métaphore, pour un sujet divisé, juste une petite et simple histoire...


Poisson



J'avais un grand ami qui s'en est allé loin.
Il avait en son cœur maints rêves, maintes envies.
Comme cadeau il m'a fait, sans que j'aie demandé,
Un tout petit poisson et puis, s'en est allé.

Sortie marcher un peu, je regardais en l'air.
Sur les sentiers, dansant, je vivais l'éphémère.
Je sentais le vent froid, et sous mes pieds la boue,
Je ressentais l’effroi, mais l’approche des beaux jours.



Rentrant à la maison, ce qu'on appelle chez soi,
Vous savez, cet endroit, celui où l'on est roi,
J'ai trouvé une lettre, un petit mot gentil,
Souvenir d'un ami qui, en celle-ci, m'a dit :

« À toi qui restes enfant, même quand tu grandis,
À toi, à qui du temps, j'ai offert sans répit,
Tu ne m'as laissé guère de choix que te donner
En souvenir de moi, un animal blessé. »

J'ai fouillé, j'ai cherché. « Un animal, dit-il ? »
Voilà que le poisson s'est révélé à moi.
Petit être sensible ? Il dépendait de moi.
Si petit qu'il était, son poids m'affaiblissait.

Il avait ce pouvoir de transformer ma vie,
De me faire devenir autre, oui, de me faire changer.
Dans son bocal léger, là, il m'accompagnait
Et je le ressentais tel un poids, un secret.

J'avais un grand ami, qui s'en est allé loin,
Par un cadeau maudit, il me voulait du bien.
Avait-il deviné, conséquences de son acte ?
Qu'un homme au cœur brisé ne peut laisser telle trace ?

Alors son doux cadeau, petit poisson fragile,
J'en ai fait mon fléau, j'en ai fait mon abîme,
Et je l'ai retiré, doucement du bocal,
Et je l'ai fait voler, voler, vers d'autres âmes.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
20/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Très original poème. pas vraiment "libre" car plutôt composé d'alexandrin blancs présentés en quatrains réguliers.

L'exergue est déconcertante !: ce "poisson pas né" m'a laissé supposer que le poème serait sur le ton de l'humour et du jeu de mots.
Et pas du tout, ni humour, ni jeu de mots, mais un délicat texte sur un sujet difficile à aborder (comme à vivre, sûrement).

Alors bien sûr, je peux dire que les vers ne sont pas tous assez fluides ni réguliers comme :
"Il avait en son cœur maints rêves, maintes envies."
"tu ne m'as laissé guère de choix que te donner"
"De me faire devenir autre, oui, de me faire changer."
et qu'avec quelques retouches ce poème serait encore plus percutant et harmonieux.

J'ai aimé le double sauté de ligne entre la présentation de la situation, les deux premiers quatrains et la suite récit de "l'action".

Le final est ce "poisson volant" est délicate ( dans tous les sens du terme) et pudique, j'ai aimé.

Merci du partage,
Éclaircie

   papipoete   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour CoDi
J'avais un grand ami qui, avant de disparaître de ma vie, me laissa un cadeau qui telle une fleur germerait, et parmi les vivants naîtrait !
Violette Nozière n'est plus et les " faiseuses d'ange " ne hantent pas une chambre sordide munies d'aiguilles à tricoter ; mais l'héroïne et son petit poisson qu'elle porte, ne saura aimer ce petit d'un homme au coeur brisé... petit poisson ne grandira pas...
NB pardonnez-moi si je m'écarte de votre thème, mais c'est l'interprétation que j'en fais. Comme " l'aigle noir " de Barbara que j'entendis si longtemps, sans avoir compris de quoi il parlait.
si je vois dans vos lignes ce que je vous écris, c'est que " un petit poisson " tel le vôtre put ne pas voir le jour ( tout près de moi, et finalement naquit, et me combla de bonheur )
J'espère être dans le vrai... et je trouve votre poème si délicatement écrit;
La dernière strophe, dans sa grande simplicité n'est pas loin d'inonder mes paupières !
techniquement, je vois plutôt un texte " contemporain " non rimé, où point n'est besoin de commencer une ligne par une majuscule.

   Corto   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour CoDi,

Ce poème raffiné est émouvant.

La métaphore du poisson permet d'aborder un sujet délicat. En première strophe elle étonne puis devient captivante.

La progression amène à chaque strophe un approfondissement de la situation et de l'émotion.
Le texte est fort bien construit par petites touches, de celles qui auraient pu devenir plus appuyées mais qui savent rester légères et graves.

A titre de souvenir je veux garder ce passage préféré:
"Il avait ce pouvoir de transformer ma vie,
De me faire devenir autre, oui, de me faire changer.
Dans son bocal léger, là, il m'accompagnait
Et je le ressentais tel un poids, un secret."

Grand bravo pour ce partage et pour la forme choisie particulièrement adaptée.

PS: "une petite et simple histoire" dit l'exergue. Mais sûrement une grande histoire pour le personnage.

   Davide   
6/6/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour CoDi,

"Rentrant à la maison, ce qu'on appelle chez soi,
Vous savez, cet endroit, celui où l'on est roi"
(oui, oui, figurez-vous que je vois très bien ce que c'est ! :P)

L'exergue est-il indispensable ? Ce "pas né" (jeu de mots très enfantin !) m'a rebuté plus qu'autre chose ! Selon moi, un titre tel que "Avorté" (par exemple, si j'ai bien compris l'histoire...) aurait plus subtilement guidé le lecteur vers ce double-sens. A voir !

Beaucoup de remplissage, des formulations maladroites ("À toi, à qui du temps, j'ai offert sans répit" ???), une écriture légère aux traits souvent prosaïques et qui détonne d'avec le tragique de la situation, mais... il s'avère que la sincérité l'emporte, aidée en cela par la métaphore filée de ce "mal-heureux événement" ! J'ai aimé, un peu. Merci du partage.

   ANIMAL   
7/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un texte très pudique pour évoquer le thème de l'avortement.

Ce poème traite de la responsabilité de chaque protagoniste avec une vraie délicatesse. L'analogie avec le poisson, enfermé dans son bocal et qui meurt si on l'en extrait, est très parlante.

Ce poids était trop lourd à porter et le poisson s'en est allé vers d'autres cieux, reste peut-être une culpabilité. Mais il n'y a aucun jugement et c'est bien ainsi.

Un texte tout en finesse.


Oniris Copyright © 2007-2023