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Chansons et Slams
Leera : Slam François
 Publié le 08/12/15  -  7 commentaires  -  2940 caractères  -  74 lectures    Autres textes du même auteur

J'ai écrit ce texte comme une chanson d'amour pour une ville où j'ai vécu, Saint-François, en Guadeloupe.


Slam François



Hé François, t’es pas un saint mais pour toi mes mots claquent bien,
Hé François, j’taime bien et j’veux le dire à tous les chiens, même ceux qui ne demandent rien.
T’es ma ville partie de rien, t’es ma ville de sable et d’écume, t’es ma ville que j’écume.

Je connais toutes tes rues, tes places et tes avenues, t’es ma ville toute nue.
Quand je te parcours de golf en golfes, je cours et j’accours au moindre de tes détours.
Quand j’ai trop marché autour du marché, rond comme un ballon, c’est au port que je me repose
Que je me pose, que je prose et les pêcheurs remaillent pour gagner la maille pour leur marmaille.
Petites maisons alignées face à la mer, petites maisons bâties par le père
Tombes au levant, raisins clairs de ma colère et Macal ancré comme un paquebot de savoir
Naufrage de l’enfance, tremplin de l’adolescence, sur ta colline inaccessible.
Quand le vent souffle on se pointe aux châteaux, on hume l’embrun,
On te désire oh Désirade, caillou perdu sur l’océan, vigie de mon île.
Quand j’ai couru, parcouru et accouru dans toutes rues alors je me rue
Plus rapide que l’alizé, plus aisé, plus osé, je me rue dans le parfum de cette cuisine
Où stagnent les relents du colombo et les effluves du court-bouillon
Et là, coincé entre être et paraître, j’abandonne, je m’abandonne et la mère me donne
Les délices, les épices, les saveurs, les odeurs, et les yeux fermés, je communie
Je prends des forces pour gravir tes mornes à cayes,
Et tous les autres dont je ne sais plus les noms, perdus dans les méandres de ma mémoire d’enfant.
Ils planent, volent, survolent, fleurs rouges, jaunes et bleues au-dessus du champ vert des possibles,
Et moi, Terrien sans rien, je les regarde tomber doucement, se poser délicatement,
À côté des avions aux ailes coupées, pauvres oiseaux esseulés, sans plumes ni becs
Alors mes pas m’entraînent vers les voiliers aux ailes repliées,
Marcheurs de la mer, coureurs des vagues, endormis au creux de ma ville, de marina.
Ça pue l’eau qui dort, l’eau qui meurt, l’eau croupie, accroupie au pied des plaisanciers,
Des beaux bateaux, de ceux qui ne pêchent pas, de ceux qui ne rouillent pas,
De ceux qui promènent la flegme et le flegme de l’étranger en mal de mer.
Le méridien a disparu au milieu de rien, sans lendemain ; il n’y a plus rien, que du sable fin.
Ils vont construire, reconstruire, bâtir, envahir, menhirs de béton.
Alors je tourne le dos et je retourne vers mes certitudes
Ma ville toute de sable et d’écume, ma ville à moi, ma ville cent toits.

Hé François, t’es pas un saint mais pour toi mes mots claquent bien,
Hé François, j’taime bien et j’veux le dire à tous les chiens, même ceux qui ne demandent rien.
T’es ma ville partie de rien, t’es ma ville de sable et d’écume, t’es ma ville que j’écume.


 
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   Condremon   
8/12/2015
J'ai lu et je viens le dire, parce que j'ai bien aimé.
C'est authentique, en rythme, c'est vrai que ça claque .
En fait ça sautille aussi, au rythme d'un enfant qui sauterait sur les flaques d'eau. Et ça s'envole, jamais pesant.
De la poésie sans fard, enfin il me semble

   Anonyme   
8/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien ce texte. Une écriture spontanée, de belles images, une certaine sérénité qui en émane.
Effectivement des mots aux syllabes qui claquent, et qui augurent un bon slam si un compo veut bien s'y pencher.

   hersen   
8/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup.

C'est très spontané et le vocabulaire choisi à la fois claque bien mais est aussi très expressif.
Les images, les odeurs, les bruits sont là.

"T'es ma ville que j'écume."

A la fois une grande connaissance de cette ville, mais aussi une intimité avec elle.
Moi qui suis plus campagne que ville, j'adore découvrir chez les autres l'amour du lieu où ils habitent, surtout quand ces lieux sont différents du mien.

Merci pour ce beau et bon voyage.

A vous relire.

   Lulu   
9/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Leera,

et bienvenue si vous êtes nouvelle (nouveau ?) sur le site... Je ne crois pas vous avoir déjà lu(e).

J'ai bien aimé ce texte au rythme plein d'entrain. Il réveille et nous met dans l'ambiance d'une âme qui aime, semble-t-il, tout simplement vivre.

J'ai bien aimé découvrir cette ville, d'autant qu'elle est tout près de la mer que j'affectionne particulièrement. J'ai vu vos couleurs, au travers de vos mots, et aimé entendre le bruit qui court par là-bas au rythme de votre musicalité.

C'est frais, léger, comme ces "voiliers aux ailes repliées", ou ces bons airs d'embrun...

Si votre ville est "partie de rien", vous avez su en faire quelque chose en lui donnant consistance au travers d'un bel hommage. On sent, en effet, derrière, toute la vie qui y fourmille (présence du marché) et l'on s'y sent bien.

Merci pour ce texte encourageant, et bonne continuation.

   madawaza   
9/12/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour LEERA
J'ai vraiment beaucoup aimé cette prose pleine de poésie.
Ces mots qui voguent au gré des vagues, qui fracassent et viennent caresser la grève...
Merci pour cette escale.

   Anonyme   
9/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

je me suis laissé emmené au gré de vos mots, une bien belle balade qui donne envie d'aller voir de plus près cette ville tout là-bas, et si un jour je cesse d'être casanier pourquoi pas.
Bravo.
Une question : qui sont tous les chiens ? Des chiens errants ?

C.

   Anonyme   
22/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une présentation de cette ville, sans concession, il se côtoie le beau comme le moins beau, tout nous est montré, dans les moindres détails, j'ai l'impression que vous la prenez dans vos bras, pour mieux la sentir vibrer, cœur contre cœur, pour mieux la sentir battre, après lecture l'envie de la connaître apparait, pressante, fouler le sable, marcher dans l'écume.


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