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Poésie classique
LEO-P : Le train
 Publié le 09/12/15  -  12 commentaires  -  1861 caractères  -  242 lectures    Autres textes du même auteur

"Le Temps nous égare
Le Temps nous étreint
Le Temps nous est gare
Le Temps nous est train"
Jacques Prévert


Le train



Il fend l’épaisse nuit comme une lame orange
Et son chant mécanique envoûte les tunnels
Qui percent le flanc brun des volcans éternels.
Il a le cœur du diable et la beauté de l’ange.

Il parcourt l’univers sans rien voir au-dehors
Que les éclairs confus de l’atmosphère trouble.
Quand le soleil s’éteint, la lune se dédouble
Pour éclairer le train de ses feux les plus forts.

Comme un dragon d’acier, il trace dans la brume
Un fuseau bleuté d'or entre monts et lagons.
Le serpent argenté promène ses wagons,
Massif comme le roc, léger comme la plume.

Il ignore le froid, la tempête, la peur.
À trop vouloir la fuir, il retourne à la source…
L’avenir se consume en passé dans sa course,
Noyé dans un tombeau de vent et de vapeur.

La mousseline rouge orne l’œil des fenêtres
Où vacille le feu triste du chandelier.
Sous l’armure de fer, un moteur cavalier
Rugit pour échapper au poids des kilomètres.

Et la locomotive, ivre de sa fureur,
Traîne chaque voiture ainsi qu’une vertèbre
Dansante, au rythme noir d’un défilé funèbre.
Et le corps prisonnier suit l’esprit de terreur.

Le train voit l’infini fumer devant son phare,
Occultant les beautés qui fleurissent tout près.
La vie est le voyage et rien n’arrive après,
Personne ne l’attend sur le quai de sa gare.

Vers quel monde cours-tu ? La lumière est en toi.
Même ancré sur ces rails figés et parallèles,
La vitesse est un choix qui t’accroche des ailes.
Enlève-toi du temps et ris-toi de sa loi.

Insensible machine, ô comète infidèle !
Tu rappelles ces fous, sans crainte et sans remords,
Qui jettent leur élan vers l’abîme des morts
Et qui, les yeux fermés, soufflent sur la chandelle.


 
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   Anonyme   
21/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

J'aime bien ce beau poème classique sur le train. On a eu tendance
à louer en poésie les petits tortillards de campagne mais là
c'est le train qui fonce.
Beaucoup de jolis vers et pas facile d'en sortir quelques uns
sans prendre trop de place.Mais quand même :

Et son chant mécanique envoûte les tunnels
Traîne chaque voiture ainsi qu’une vertèbre

entre autres vraiment.

Quelques facilités tout de même :

et la beauté de l’ange. J'ai du mal à associer le train et l'ange.

léger comme la plume. J'ai du mal aussi avec la légèreté de train.
l’esprit de terreur. Là non plus je ne comprends pas bien.

Malgré ses quelques broutilles, ce poème reste beau
et donne envie de le prendre...le train.

   Miguel   
22/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah, oui ! Un souffle épique, des images d'une grande force ("Traîne chaque wagon ainsi qu'une vertèbre", entre autres) une vigueur et une légèreté qui relèvent de l'harmonie imitative, exercice souvent périlleux mais ici admirablement maîtrisé, un symbolisme lumineux, et des vers fluides et harmonieux. Ce poème est un chant, une incantation, et atteint, à travers une évocation de la technique et de la modernité, à une véritable dimension mystique.

   daphlanote   
23/11/2015
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Hum. Ca commençait bien.
Et puis on se dit que le problème, c'est que souvent,on en fait des caisses quand on fait du classiques.
Le premier vers me plait bien. Le second promet de belles choses. Le quatrième met tout par terre. Enfin, comme à chaque fois que je lis une phrase de ce type. (Et ça arrive... trop souvent !)
Bon, forcément, parcourir l'univers, tout ça, moi lecteur, je suis àl'étage « Capitaine Flamme ». On a connu pluspoétique.

Pour la suite, ça se lit.
A la troisième strophe, je culpabiliserais presque, parce que ça devient franchement meilleur, intéressant. Enfin, quatrième vers mis à part. Ces comparaisons vues et revues sont terriblement lourdes. (Et promener ses wagons, suis pas sûre d'adhérer)

La quatrième strophe...Bah. Je crois que j'ai loupé un truc, hein. Ca doit être ça.
Parce que j'avais pas vu la conscience qu'on a greffée au train. Du coup,il ignore la peur mais il veut fuir? Hum.

Pour la suite, c'est propre. A la huitième strophe, j'ai une autre petite crise. « La lumière esten toi », c'est le retour des Cités d'or... Bon. J'adorais ce truc, gamine ! Mais quand même...

Bref. C'est descriptif, popre. Par moment, on a sursaut d'espoir...
Mais très sincèrement, je ne suis ni émue ni convaincue.
Je passe mon tour.

   Vincent   
24/11/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Et la locomotive, ivre de sa fureur,
Traîne chaque voiture ainsi qu’une vertèbre
Dansante, au rythme noir d’un défilé funèbre.
Et le corps prisonnier suit l’esprit de terreur.

Le train voit l’infini fumer devant son phare,
Occultant les beautés qui fleurissent tout près.
La vie est le voyage et rien n’arrive après,
Personne ne l’attend sur le quai de sa gare.

entre autres

bonjour

le train

est synonyme de rêves pour moi

vous m'avez emmené dans votre texte

vers de magnifiques images

cette puissante mécanique qui nous calme

ces départs vers des horizons si légers

votre écriture ma bercé

j'ai adoré

   cervantes   
9/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Contrairement à ce qui vient d'être écrit, j'ai plutôt tendance à penser que le classique par ses contraintes empêche le poète de dériver vers l'hermétisme et le n'importe quoi ( à moins que le n'importe quoi en particulier syntaxique soir déjà de la poésie...)
Votre poème de nature classique m'a bercé de loin en loin par sa versification et son rythme. De très belles images déjà évoquées m'ont réellement plu.
En revanche, quelques facilités et certains passages obscurs cassent pour moi la magie de ce voyage.

Il ignore le froid, la tempête, la peur.
À trop vouloir la fuir, il retourne à la source…
L’avenir se consume en passé dans sa course,
Noyé dans un tombeau de vent et de vapeur.


La mousseline rouge orne l’œil des fenêtres
Où vacille le feu triste du chandelier.
Sous l’armure de fer, un moteur cavalier
Rugit pour échapper au poids des kilomètres.

Bref contrairement à vos derniers poèmes magnifiques (sonnets aquatiques) je suis plus mitigé.

   Anonyme   
9/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir LEO-P. D'une écriture classique sans faille, j'ai lu cette suite de quatrains de deux manières différentes... Je m'explique :

Tout d'abord dans sa totalité puis en supprimant les 4 et 5, trop emphatiques à mon goût, avec ses " tombeaux de vent et de vapeur" pour le 4, et le 5 dans son intégralité avec sa mousseline rouge sur l'œil des fenêtres, le chandelier, l'armure de fer, le moteur cavalier (ce cavalier sentant par ailleurs la rime forcée ) et pour finir le poids des kilomètres.
Je sais qu'il est de bon ton de rechercher la métaphore mais ici il me semble qu'on a voulu trop en faire.
Comme, dans "ma" version épurée il y a continuité entre le 3 et le 6, ça n'enlève rien au souffle du poème tout en l'allégeant...
Opinion toute personnelle et sincère, n'en prenez pas ombrage !
Autre point qui me pose question, c'est la comète infidèle...
A comparer un train et une comète, la fidélité serait plutôt du côté train que l'on peut maitriser tandis que la comète...
Bon , j'arrête là sinon je vais vous fâcher, ce qui bien entendu n'est pas le but de ce commentaire !
Du bon et du moins bon, tel est notre cruel destin LEO, le vôtre comme le mien !
A une prochaine fois...

Edit : Des différents points ci-dessus évoqués, on pourra peut-être discuter plus tard car je n'ai pas la "science infuse" et vous avez certainement vos arguments...

   Anonyme   
9/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce train m'a fait penser à "Blaine le Mono" dans "Terres perdues", le 3è volet de "La tour sombre", écrit par Stephen King. Blaine est un train qui possède une âme plutôt dérangée. Il file à toute allure à travers les terres, sur le Sentier du Rayon... Bref, voilà pour la similitude, mais j'aurai pu aussi bien penser à "La bête humaine", célèbre roman d'Emile Zola publié en 1890... etc.

De belles strophes pour de belles descriptions. On sent le train fendre la nuit, épaisse, comme une lame orange, pour reprendre vos propres termes. La furie et la beauté sont prégnantes ("il a le coeur du diable et la beauté de l'ange"), sans parler des éclairs (confus), du Soleil (éteint) et de la Lune, etc.

Un grand bravo !

Wall-E

   Francis   
9/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le voyage m'a plu. Les strophes défilent comme des paysages variés qui disparaissent au passage du "dragon d'acier". J'ai aimé les couleurs : lame orange, fuseau bleuté, mousseline rouge, serpent argenté... La puissante mécanique, à la fois diable et ange fonce dans l'espace et le temps à tombeau ouvert. Les sensations de puissance, de vitesse sont bien suggérées par le registre lexical. Merci pour ce partage.

   Anonyme   
10/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Quelques (rares) passages obscurs : 4ème quatrain ; "le feu triste du chandelier"...

Une apparente contradiction : "bleuté d'or"

Un poil de grandiloquence à l'avant-dernier quatrain...

Mais aussi et surtout :

Cette pièce de vers ne manque ni d'un beau souffle de poésie, ni de beaux vers : les 2 premiers quatrains, ainsi que :

"Et la locomotive, ivre de sa fureur,
Traîne chaque voiture ainsi qu’une vertèbre
Dansante, au rythme noir d’un défilé funèbre."

Des quatrains rigoureux, où l'auteur joue sur les féminines et masculines, et conserve l'ordre qu'il s'est fixé, tout le long du poème.

Et une ouverture à dimension philosophique, en guise de conclusion.

Ce poème est tout sauf une banale rimaillerie ; cette petite épopée sur rails est un morceau de bravoure qu'il faut saluer.

A.

   Ramana   
10/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Toutes ces strophes sont accrochées les unes aux autres comme des wagons qui défilent devant notre imaginaire. Au fond, c'est bien vrai que plus va, plus le temps file entre nos doigts à un vrai train d'enfer, et ce train là semble complètement étranger à notre nature profonde, nous qui en sommes les passagers otages.
Mais il nous faut en descendre avant notre heure, nous arrêter, le laisser partir, et voir enfin les beauté du monde que seule l'immobilité ou la lenteur nous permet de contempler vraiment.
Et rien à dire question prosodie, c'est tip-top.

   Louisa   
12/12/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'avais déjà été enchantée par les sonnets aquatiques que vous aviez proposés il y a quelques semaines et une fois encore, j'admire la qualité de votre plume classique.

Tous les vers sont élégants et profonds. Si je devais émettre une petite réserve, ce serait sur le dernier de la strophe 1 et de la strophe 3 que je trouve un peu simples pour un poète tel que vous.

En-dehors de ces détails, j'admire la puissance de train qui fend la nuit, la pétulance et la violence même qui se dégagent de cette scène poignante. Le message philosophique couronne cette sublime pièce avec beaucoup d'esprit.

Encore une fois, bravo LEO-P !

   Anonyme   
19/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Peu à peu, les mots m'entrainent, description de caractère, je me suis laissée bercer par le roulis des mots, et le voyage commence, il est loin d'être désagréable, au bout d'un moment, le train prend vit, et l'émotion vibre sous chacun de ces mouvements, il devient fascinant, les trains m'ont toujours attirés, peut-être parce qu"avec le dépaysement, la rencontre, l'attente, sont presque toujours au rendez-vous.


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