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Poésie en prose
leomjean : Voyage
 Publié le 30/01/17  -  13 commentaires  -  2751 caractères  -  104 lectures    Autres textes du même auteur

Ce texte est en réalité une énumération d'expériences, d'images, vécues ou fantasmées, propre au voyage qui est le nôtre.


Voyage



Puis il y eut la route, les déserts et les visions hallucinées de l’Ouest sacré. Il y eut les feux, le soir, lorsque le crépuscule peignait dans le ciel ses agencements de rose et de fauve, faiblissant vers la nuit aux présages sans fin. Il y eut les ombres qui dansent sur la terre et l’herbe jaunie, les successions des soleils et des lunes. Il y eut le regard d’argile d’une femme, mais elle ne faisait que passer. Il y eut les cités sans l’âme, les avenues d’asphalte, les clochards au milieu du froid des nuits de mercure, parmi les rats qui se livraient à d’effroyables festins. Il y eut les jours de tristesse, dans le brouillard des plaines, empêchant le regard de se poser sur le spectacle tragique de l’horizon. Il y eut aussi la côte, où le continent se meurt avec grâce dans l’écume agitée de l’océan de paix, et alors j’oubliai un instant, béni soit-il, qu’indignement l’on tirait de l’autre côté de ces frontières de flots et de vagues. Il y eut la visite étrange des ancêtres des routes, puis les prières, encore, toujours, et l’espoir, qui ne tarda pas à s’en aller par les nuits sans étoiles. Et les étoiles revinrent, parfois, lorsque j’étais couché et que je n’attendais rien que le chant des oiseaux, hymne à la simplicité. Puis il y eut les soirs, perdu dans le mouvement absurde, cherchant la vérité dans l’ivresse bancale, parlant avec d’autres de ces hommes, mais ils n’avaient pas l’oreille pour m’entendre et sacrées soient leurs paroles emportées par le vent. Et il y eut la fatigue aussi, qui vous tiraille et vous mène vers un monde où corps et poussière se mêlent pour ne former qu’un tas de chair informe et nue, et vous n’avez plus d’armes pour vous défendre contre les rayons assassins du soleil de l’été naissant. Il y eut le repos et la rivière qui clapote, se frayant un difficile chemin parmi les arbres de la forêt millénaire. Douce est la nuit lorsque le murmure du vent vous berce enfin. Douce est la nuit lorsque ces pensées de béton vous laissent, le temps d’un sommeil sans rêve. Mais les pluies acides vous réveillent soudain, et ne vous quittent plus, car il ne faut point oublier, pas même un instant, le monde qui vous a vu naître. Et il y eut encore la tendresse d’autres femmes aux charmes troubles dans la moiteur d’un jour sans fin. Il y eut parfois la compassion dans le regard des anciens pour le vagabond, puis ils s’en allèrent, eux aussi, voyager sur les routes d’autres mondes. Il y eut les apogées, dans l’or des feuillages d’automne, parmi les herbes qui fébrilement frétillaient à la force subtile d’un souffle. Puis les chutes, soudaines, douloureuses, dans le grondement des villes et le cri des sirènes s’envolant dans l’air brûlant et le hurlement des fous que l’on attache furieusement.


 
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   dom1   
15/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte que j'aurais aimé écrire. La dernière phrase commence par '' puis ''. Je pense qu'il aurait fallu garder le terme '' il y eut ''.

domi

   silvieta   
19/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une poésie en prose impose-t-elle une absence de paragraphes? Je crois au contraire que les paragraphes sont la respiration d'un texte.

Des images belles et très évocatrices sur les trois premières lignes. La suite est plus inégale et très fatras.

La mention à la fin "des fous que l'on attache furieusement " me paraît invraisemblable. Les asiles ferment les uns après les autres et l'on n'attache plus les fous depuis bien des années. "Vol au dessus d'un nid de coucous" c'est du passé.

Quelques faiblesses de style ici: " le crépuscule peignait ses agencements de rose..." ( agencement est un mot bien trop prosaïque pour une description qui se veut enchanteresse) "les cités sans l'âme" (j'aurais dit "sans âme") "il ne faut point oublier le monde qui vous a vu naître" (bien mais quel rapport avec "les pluies acides"?)

   troupi   
20/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour.

La seule chose de ce texte qui me dérange c'est le côté "pavé" sans aucun retours à la ligne, aucun espace qui puisse permettre au lecteur de reprendre son souffle.
Tout le reste est bon à lire, à entendre car ce texte se prête bien à l'oralité.
" il y eut" : 14 fois si j'ai bien compté. Loin de me déranger cette répétition scande le texte et apporte un plus.
Le regard d'argile m'a fait songer aux femmes Himbas de Namibie.
j'ai bien aimé ce voyage avec vous.

   papipoete   
30/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour leomjean,
Un long voyage qui n'en finit pas, et tant d'images à peine captées, qu'il faut déjà passer à la suivante !
Cette carte postale aurait mérité d'être découpée en petites vignettes, sur lesquelles s'étendre le temps de les découvrir .
Dommage aussi que la présentation, la mise en page du texte ne fut pas agencée en strophes, découpant le paysage en sites, en curiosités, en détours !
J'aime bien l'avant dernière-phrase " ... l'or des feuillages d'automne ... " ; mais le vers final est si étrange que je ne sais plus quand et où se déroule la scène ?

   MissNeko   
30/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour

Quel dommage ce pavé ! Visuellement déjà il ne donne pas envie. Pourquoi ne pas l'avoir "aèré" un peu ?
Quelques retours à la ligne auraient été les bienvenus.
La répétition " il y eut" est un peu laçante. Je sais que c est pour scander " ce voyage" mais je ne suis pas convaincu par l'effet poétique qu il apporte.
Le fond me plait beaucoup : vous utilisez des images intéressantes.
C est la forme qui ne me plait guère

   Anonyme   
30/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
A mon sens ce texte est tès pénalisé par sa mise en forme ( inexistante d'ailleurs). On n'a guère le loisir de s'attarder sur un tableau , hop ! on passe à autre chose. C'est un peu dommage car li comporte de belles images. Cette répétition de " il y eut ", tout au long, m'a gêné.

   Anonyme   
30/1/2017
J'aime en poésie les cassis et les dos d'âne. Étagés avec peu de différence et de style, plusieurs thèmes reviennent sous vos mots et alourdissent cette prose. Il manque à mon sens des coupures, de la légèreté poétique, pour fendre ce monolithe d'écriture.
A vous lire.

   Anonyme   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Curieux texte.

Je ne déteste pas les catalogues tels celui-ci et j'aime assez l'idée d'une déambulation assortie de pensées hétéroclites.
Walt Whitman s'y prêta avec talent et nous eûmes de belles pages poétiques sur l'errance américaine du Poète.
Il serait inconvenant pour autant de vouloir mesurer le talent de ce texte à l'aune de ce phare de la poésie et je ne crois pas d'ailleurs que l'auteur ait convoqué Whitman à sa table pour composer cette livraison copieuse.
Ce pourraient être les pages arrachées à un carnet de voyage. Il y a bien quelques faiblesses ici ou là mais elles sont intéressantes ( si toutefois comme je le crois nous sommes dans le cas d'une errance ) pour attester de la fatigue de l'écrivain à certains moments de sa déambulation.
J'ai connu l'errance et la déambulation volontaire et je peux facilement comprendre ce genre de faiblesses.
Je fais l'impasse sur le reproche du "pavé". Ce serait un peu comme se contenter de relever les erreurs typographiques au lieu de lire l'intention de l'auteur.
Je n'ai pas trouvé d'autre texte de cet auteur mais je pense que j'aimerais assez lire d'autres pages de cette mouture ( avec peut-être une relecture plus affinée pour reprendre les quelques faiblesses ici et là )

   Pouet   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bjr,

J'ai bien aimé ce texte dans l'ensemble.

La toute fin surtout: "Puis les chutes, soudaines, douloureuses, dans le grondement des villes et le cri des sirènes s’envolant dans l’air brûlant et le hurlement des fous que l’on attache furieusement." est particulièrement réussie je trouve.

Ou encore au début: "Il y eut les feux, le soir, lorsque le crépuscule peignait dans le ciel ses agencements de rose et de fauve, faiblissant vers la nuit aux présages sans fin."

Bref, une jolie écriture au service d'images appropriées.

Je suis moins sensible à quelques emplois comme "douce est la nuit", "jour sans fin", "le monde qui vous a vu naître", "rayons assassins du soleil", "murmure du vent" etc... Cela me semble un peu ressassé. J'ai regretté un certain manque de folie, d'originalité, par endroit.

Mais bon j'ai tout de même bien aimé cette lecture. Allégorie de la vie, d'une vie.

Cordialement.

   Marite   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'aspect compact de ce texte en prose poétique dégage, au premier abord, une lourdeur visuelle qu'il faut vaincre avant d'y pénétrer. Je m'y suis reprise deux fois pour le lire. La première, à peine deux lignes et j'ai décroché. La seconde j'ai décidé de le lire à haute voix et là ... superbe découverte ! La ponctuation est impeccable et respecte le souffle de la diction. Ainsi j'ai pu aussi voyager ...
" Il y eut les jours de tristesse, dans le brouillard des plaines, empêchant le regard de se poser sur le spectacle tragique de l’horizon."
C'est l'une des phrases qui m'ont séduite, mais pas la seule ...
L'ensemble m'a réconciliée avec la poésie en prose que j'aborde généralement avec appréhension car souvent, trop peut-être, je n'arrive pas à être captivée.

   Lulu   
1/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour leomjean, et bienvenue !

J'ai trouvé un peu rebutant de "devoir" lire un texte aussi compact dans sa présentation. Je toutefois lu par curiosité, mais ce ne fut pas sans gêne. Comme d'autres, j'aurais aimé un peu d'aérations dans ce texte qui en comportent et qui ne demandent qu'à être plus visibles. En tout cas, c'est mon sentiment à la première lecture...

J'ai bien aimé les images évoquées au long de ce voyage. Le côté énumération présente un intérêt certain, ici. Les images défilent ainsi en regard d'une expérience.

Cependant, j'ai été perturbée par les temps employés. Je n'ai pas trouvé de logique ou de pertinence - pas toujours - dans le recours au présent. "Ce fut" appelle l'imparfait essentiellement.

Personnellement, j'aurais détaché du texte cette phrase et ce qui la suit : "Douce est la nuit lorsque le murmure du vent vous berce enfin." Le présent, ici, prend un sens de "vérité générale" que j'aime bien. C'est un ressenti, certes, mais ce dernier méritait peut-être d'être valorisé dans une strophe à part entière.

Je comprends votre parti pris d'avoir tout présenté de la sorte. Cela traduit le fait qu'il y avait beaucoup de choses à dire de ce voyage, mais je ne suis pas sûre que vous ayez choisie la présentation - ce côté compact du texte - la plus pertinente.

Bonne continuation.

   Anonyme   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonsoir,

Bien que je reconnaisse une certaine qualité littéraire à cette tentative de poème en prose, je n'ai pas du tout accroché avec le contenu. Je n'ai pas été emporté par cet enchaînement d'images au but imprécis (selon mon propre ressenti).

Un texte qui ne me parle pas, désolé.

Wall-E

   FABIO   
25/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour
Je suis très friand des poèmes sur le voyage et le votre possède un tas d'images qui me parlent et votre écriture soigne chaque couleurs de ces images.
Les trois quart du poème sont pour moi une réussite avec ces énumérations qui donnent le ton d'une valise pleine de souvenirs,de joi ,de peines, d'émotions, d'images fugaces.
Quelle déception par contre pour la fin qui se cherche et qui ne conclue pas ce qui aurait pu être une magnificence poétique.
Merci


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