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Poésie contemporaine
LioText : Marcher sur les pieds
 Publié le 22/08/19  -  6 commentaires  -  844 caractères  -  160 lectures    Autres textes du même auteur

Et si seulement cela avait été un pléonasme...


Marcher sur les pieds



J’en suis arrivé là, vieux primate que je suis.
À vouloir marcher sur mes pieds.
Et sur cette terre de gravats et de suie,
Je saigne abondamment de ma plante apprentie
Que je n’ai su éduquer.

Avec beaucoup d’efforts, peut-être,
Ils deviendraient aussi habiles que mes mains.
Aussi habiles et finiraient par connaître
Le confort de ces doux sentiers dallés,
La douleur de l’habitude.

Pas après pas, je découvre ce plaisir
De simplicité, ce goût pour l’aventure
Sans saveur, la fantaisie au nadir.
Pour moi, le dessus est devenu le dessous,
Le sourire la tristesse.

Malgré ce bien-être étranger,
Faire comme les autres est fatigant.
Mes mains ont l’habitude du plancher
Mes pieds celle de l’air frais,
C’est cela ma façon de marcher.


 
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   Anonyme   
28/7/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Un poème original, pour l'idée qu'il véhicule.
Pourquoi ce narrateur marche-t-il sur les mains ? Par obligation, par choix ? Qu'importe, le lecteur peut imaginer mille réponses.

Cependant au niveau de la forme, il me semble qu'il y aurait matière à retravailler. :
"Et sur cette terre de gravats et de suie," avec ces deux "et" est plutôt lourd.

"Ils deviendraient aussi habiles que mes mains.
Aussi habiles et finiront par connaitre" les verbes conjuguer pour le premier au conditionnel et le second au futur heurtent l'oreille.

"Sans saveur, la fantaisie au nadir", il semble que nadir est surtout là pour la rime, dommage.

"Pour moi, le dessus est devenu le dessous,", assez lourd aussi.

J'ai bien aimé :
"La douleur de l’habitude." pour tout ce que la phrase évoque.

Peut-être aussi trouver sur l'ensemble du poème des verbes un peu plus percutants, autre que faire, être, avoir.

Bonne continuation,
Éclaircie

   lucilius   
1/8/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Le sujet est plutôt original. J'ai néanmoins l'impression de marcher parfois sur la tête, notamment à la lecture de la deuxième strophe où pieds et mains semblent s'embrouiller.
Je comprends dans les deux premiers vers que les pieds (qui sont donc en hauteur) deviendraient aussi habiles que les mains et ensuite… ? Ce sont les mains qui deviendraient aussi habiles que les pieds sur les doux sentiers dallés ?
C'est un peu sans dessus dessous à comprendre.

   Robot   
22/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
je trouve intéressante la symbolique de ce texte.
Je lis dans ce poème une métaphore de la volonté de ne pas se plier systématiquement aux règles imposées par les visions politiquement correctes du monde et de la société.
Une sorte de résolution de faire son chemin sans forcément suivre le courant et de voir les choses d'une autre manière tout en soulignant la difficulté de ces choix différents.
C'est un peu dans la veine contestataire de "je ne fais pourtant de tort à personne en ne suivant pas le clairon qui sonne"

EDIT:
Je ne pense pas que "nadir" soit uniquement posé pour la rime. Si on prend le mot pour l'opposé de "zénith" (au plus haut), il en est le contraire et dans le vers signifie "la fantaisie au plus bas".
Je trouve qu'il est d'une précision excellente et son utilisation judicieuse.

   papipoete   
22/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour LioText
Mes ancêtres allaient, sur le sol courbés, pas à pas des 4 pattes ; puis l'évolution nous fit se redresser, ne plus le dos courber pour ne se déplacer au sol que sur nos pieds ! Pas facile pour eux de supporter tout le poids de notre corps, et nos coussinets en portent de rudes stigmates ! Aujourd'hui, je fais comme tout le monde, les pieds sur le plancher, les mains brassent l'air...
NB me voici en pays de connaissance, ayant fait parler notre frère le Bonobo, qui en plus de se tenir debout, a les mains libres pour enlacer une femelle et lui faire l'amour !
L'auteur nous dit qu'avoir évolué de vieux singe à " homo erectus " ne présenta guère d'attrait ( goût pour l'aventure sans saveur, la fantaisie au nadir )
On naît " les mains au plancher ", et l'âge avançant nos doigts montrent le ciel, et l'âge déclinant nous nous courbons à nouveau vers le sol, cela devient fatigant...
Un poème " point de vue " qui pourrait susciter débat !

   senglar   
22/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lio Text,


Il faut bien, quand on devient bipède, se faire à cette bipédie. Pas facile de faire des pieds des mains du dessous, la paume devenue plante en souffre, mais on finit par s'y faire.

"La douleur ce l'habitude"

Ceci pourtant peut être ennuyeux et triste d'où le sourire à rebours, et ne satisfait pas ce primate-ci.

"Faire comme les autres est fatigant"

... qui fera des cabrioles se souvenant des temps heureux où il avait quatre mains qui étaient quatre pieds, il avait quatre pieds qui étaient quatre mains et qui s'amusera à marcher tantôt sur les mains qui lui seront alors des pieds, tantôt sur les pieds qui lui étaient des mains, mélangeant pieds et mains et puis aussi mains et pieds.


Serrez m'en cinq Old Guy ! Je vous tends la main. Tendez-moi donc le pied.
Le pied !
... tant que l'on ne marche pas sur les rotules.

Lol


Senglar

   Vincente   
24/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai trouvé très inspirée "l'attitude" qui, d'un regard singulier, s'est lancée dans l'exploration qui a produit cette poésie. Inverser le point de vue et plus encore le "sens" de notre existence de primate. Cette remise en cause philosophico/psychique de la stature "normale" de l'homme, avec tout ce qu'elle aurait de considérations nouvelles, etc... donne un attrait tout particulier à ce texte. Ce que j'ai plutôt regretté, c'est que l'auteur ne soit pas allé plus loin dans le questionnement, un manque de développement de la richesse du sujet, comme si le traitement l'appauvrissait de sa modestie.
L'incise finale :
"Mes mains ont l’habitude du plancher
Mes pieds celle de l’air frais,
C’est cela ma façon de marcher.
"
est dans cette "démarche" excellente, mais elle est le final, pour moi, avant le poème était dans un préambule, une introduction, le sujet se lance après la fin... mais donc dans le vide !!! Dommage.


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