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Chansons et Slams
LopoZo : Les gens changent
 Publié le 17/04/14  -  9 commentaires  -  3397 caractères  -  121 lectures    Autres textes du même auteur

Un petit texte sur l'évolution d'un p'tit con.


Les gens changent



C'est vrai qu't'étais pas à la mode,
Avec ta face de digicode,
Avec ce sourire un peu louche,
Où l'TGV passe dans ta bouche.
T'avais pour seuls compagnons
Des Pépito et tes boutons.
À l'école j'te jetais des cailloux.
Ouais, mais t'étais grosse comme un gnou.
Victime soumise à mes moqueries,
Je t'appelais la Vache qui rit.
Quand tu m'as dit que j'te plaisais,
J'ai seulement dit que j'm'en foutais.

Là j'suis en train d'halluciner.
Oui, sur Facebook je t'ai r'trouvée.
Ce n'est plus le souvenir d'enfance,
Sur les photos de tes vacances.
J'vois une beauté décomplexée,
Dans un p'tit bikini rayé.
Avec le sourire d'un ange,
J'ai une vision qui me dérange.
Sur ton p'tit cul y a imprimé :
"Regarde blaireau c'que t'as loupé."

C'est vrai qu't'étais pas à la mode,
Avec ton look aux antipodes
Des jeunes mecs branchés,
Les stars des cours de récré.
T'avais pour seuls compagnons
Tes pellicules et tes lorgnons.
À l'école j'te jetais des pierres,
Et du chewing-gum dans ta crinière.
Victime soumise à ma colère,
Tu t'réfugiais dans le dictionnaire.
Et puis un jour, je t'ai plus revu,
T'as eu le bac que j'ai pas eu.

Mais là, j'suis en train de chialer,
T'es le médecin qui va m'opérer.
Tu as gardé tes grosses lunettes,
Et, j'espère du plomb dans la tête.
J'veux simplement qu'y ait pas de rancunes,
Pas de rancœurs inopportunes.
Tu sais dans le fond j't'aimais bien.
On était pas meilleurs copains ?
Mais dans ton regard y a imprimé :
"C'est pas demain qu'tu vas r'marcher."

C'est vrai qu't'avais pas trop la classe,
Dans ton vieux jogging dégueulasse.
Toujours une bouteille à la main
Et une bouteille dans l'autre main.
T'avais pour seuls compagnons
Ton vieux clébard et tes chansons.
Dans la rue j'te r'gardais pas,
Dans mon pays t'existais pas.
Victime soumise à l'ignorance,
Dans la spirale de l'indigence.
Pour moi tu n'étais qu'un clodo,
T'avais qu'à chercher un boulot.

Mais là j'me r'trouve le cul par terre,
Tout prêt à mordre la poussière.
T'avais pas eu la main tendue,
Que moi chanceux, j'avais reçue.
T'avais pas l'choix d'être tout seul,
Personne voulait sauver ta gueule.
Maintenant, j'fais p't'être pas au mieux,
Mais j'te r'garde au fond des yeux.
Et dans tes yeux y a imprimé :
"Moi je n'rends pas la monnaie."

C'est vrai qu't'étais pas dans la norme
Avec ton visage rond, difforme.
Mongolito la morve au nez
Et le futal toujours baissé.
T'avais pour seuls compagnons
Ton jeu de cartes et tes chaussons.
Dans la rue, on t'faisait peur,
Mais toi t'étais pas bagarreur.
Victime soumise aux méchancetés,
On t'appelait le demeuré.
Un jour t'es mort sans au revoir,
J'avais perdu mon défouloir.

Mais là, j'connais la souffrance,
Due au dédain de l'innocence.
Depuis qu'ma femme a accouché
D'un p'tit gars pas équipé,
Contre la connerie enfantée,
Par le gosse que j'ai été.
Tu sais quand j'le prends dans mes bras,
Il y a un p'tit morceau de toi.
Sur son visage y a imprimé :
"Tu peux toujours te rattraper."


 
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   Robot   
7/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien apprécié ce slam des repentances sans hypocrisie puisqu'il apparaît encore égoïstement centré sur le p'tit con et ses regrets. Amertume des conséquences pour lui plus que pour ses "victimes". Il n'a pas du avoir beaucoup d'amis votre personnage et c'est surement lui aussi un blessé de l'enfance.
Le texte est bouillonnant et c'est ce qui me plait dans cette composition empreinte de la nostalgie de ce qui aurait du être et qu'il n'est pas vraiment possible de réparer. Je ne trouve pas vraiment d’adéquation entre le titre et le poème.

   troupi   
10/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Après plusieurs lectures il me semble déceler dans ce texte des accents que n'aurait pas reniés Renaud. Je veux dire qu'il me fait l'impression de sortir tout droit des années 80. C'est ce qui me le rend attachant pour la forme. Pour le fond il est conforme à ce qu'annonce le chapeau.
J'essaie de le fredonner avec quelques airs que j'ai en tête et ça marche plutôt bien.
Je suis pour.

   senglar   
17/4/2014
Bonjour LopoZo,


Euh... J'ai pas trop compris... Y'a pas que le "p'tit con" qu'a évolué là ?

1, 2, 3, 4 C'est elle
5 C'est lui
6 C'est re-elle (en partie)
7 C'est re-lui (en partie)
8 Pige pas... s'rait p'têt' pas si con que ça le gars qui voudrait se racheter au travers de son fils...

ça s'rait l'évolution des familles dans le sens du mieux avec les générations ?


Meuh non c'est pas moi le con du texte... D'ailleurs je n'évalue pas. Comment ça c'est con ! :)

brabant

   LeopoldPartisan   
17/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
personnellement j'aime assez ce genre d'écriture décomplexé qui tire sur tout ce qui bouge, même si cela s'éparpille un peu à force de trop vouloir nous démontrer que le pire peut malgré tout changer.

Une certaine expérience me fera dire que c'est vraiment rare de passer de méga gros con à plus con du tout, mais faut garder l'espoir et se dire why not.

Y des passages plus réussi que d'autres et hélas pour le "héros", c'est quand il était vraiment con qu'il était le plus crédible.

cela change d'une certaine poésie parfois trop policée et donc ne boudons pas notre plaisir de dire du mal...

   Anonyme   
18/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il y a des histoires, il y a tout pour y coller de la musique et donner à cette sorte de poésie sa dimension sonore : des contenus, des "aveux", des peurs, des remords, de l'égoisme, de l'humour, du détail bien observé.

Du rythme bien géré, des mots d'aujourd'hui et pas trop de complaisance.

Et une chose importante que l'auteur rappelle : il y a peut-etre aussi une "pénitence" ici... pas besoin d'attendre le jugement dernier.....moraliste ? Pourquoi pas de cette façon ?

Je trouve juste l'incipit un peu facile et même décalé, il aurait pu avoir une petite touche de noblesse ou d'humour. Les situations décrites sont tellement humaines, on a tous au moins une fois été l'auteur de l'une de ces "conneries", l'est-on pour autant ?

   funambule   
23/4/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un peu long et insuffisamment synthétisé. La "décomplexion" ne justifie pas tout! Il faut simplement déclencher l’intérêt... pas au rendez-vous selon... ma propre perception. Je n'irais pas plus loin, simplement je conseillerais à l'auteur de condenser... en gardant un doute.

   iboubirago   
3/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Lopozo!

J'ai aimé...beaucoup apprécié le naturel du verbe,mis à nu dans un style brodé d'humour et d'auto-dérision!
Il flotte comme un parfum de "vécu",en survolant ce texte....j'espére franchement me gourrer,car sinon,avec ton "petit gars équipé"...lol!
Bref,n'etant guére critique d'art,je ne saurai m'épancher sur la forme.
J'ai trouvé juste un peu long....etant donné le caractère humoristique de ce texte,le sourire prolongé sur nos lévres devient un agréable supplice,mais supplice quand même!lol!
La fin laisse deviner une suite,entretenue par une note d'espoir....
Je la guette,la suite et m'en delecte d'avance!
Bravo encore une fois et bonne continuation!

   chVlu   
3/6/2014
Les 4 premières strophes je me suis régalé.

Le fond avec l’ironie du destin, la bassesse de l'être qui réécrit l'histoire pour pas assumer, le tel est pris qui se croyait phoenix..

La forme avec cette petite mélodie qui s'installe, les petites perfides en métaphore, le ton léger et virevoltant

et arrivé au 5éme étage, patatras,
je perd la compréhension,
je ne sais plus qui parle, de quoi, de qui ?

et le château de sable s'effondre.


je remonte, .......
je redescend,...........
je saute d'une strophe à l'autre .......,
un vers sur deux.....
Je furète les mots, les reniflent en quête de genre.......

putain je suis comme le chien au bord de l'autoroute abandonné par mon auteur.........

GrrRRrrRrrr

Dommage j'étais tellement content de partir pour de belles vacances avec vous et le début de voyage fleurait bon !

   Anonyme   
26/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un peu long, c'est dommage, parce que cela ne manque pas d'intérêt et reflète bien une certaine réalité, cette méchanceté gratuite que possède certain à vouloir se défouler sur les "défauts" des autres, il leur faut des souffres douleurs, en apparence ça valorise, j'aime bien comment vient le retour de bâtons, parce qu'il paraît, en effet, que dans la vie tout se paye.

Mon attention a été retenue par les deux dernières strophes, qui a mon avis sont les deux meilleures.


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