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Poésie contemporaine
Arielle : La nuit des anoures
 Publié le 18/04/14  -  21 commentaires  -  551 caractères  -  400 lectures    Autres textes du même auteur

Leur concert animent les nuits de printemps autour de la moindre mare…


La nuit des anoures



Un frisson passe sur l’étang
où la lune vient de noyer
son œuf poché en l’émiettant
au pied des saules éplorés

La poêle ronde de la nuit
est plus criblée qu’une écumoire
et jusqu’à l’aube qui s’ensuit
grésillera incantatoire
le grelot fervent des grenouilles
célébrant leurs noces grégaires
parmi les joncs filant quenouille
indifférents à ce concert

Froides étreintes en dérive
frénétiques humidités
sur cette liturgie lascive
coule un filet de voie lactée


 
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   Anonyme   
5/4/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifique ! Je ne connaissais pas le mot "anoure" et ai de prime abord cru que l'auteur avait commis une faute de frappe...

Quelles belles images sur un sujet aussi "convenu" que la lune, la nuit, l'aube et l'eau.

Le frisson pour ne pas dire le reflet.
La lune, oeuf poché; plus criblée qu'une écumoire... et bien d'autres.

Vraiment superbe. Juste... juste, le dernier quatrain n'aurait-il pas mérité de la ponctuation pour plus de lisibilité ? Choix de l'auteur.

   Anonyme   
5/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup le dernier quatrain.

D'une manière générale, j'ai trouvé le poème agréable, plutôt expressif, avec des expressions heureuses (le grelot fervent, la lune qui noie son œuf poché)... mais, même sur un texte aussi court, je me suis un poil ennuyée. Selon moi, l'ensemble manque de relief. Peut-être est-ce à cause du rythme régulier.

D'un autre côté, je me sens injuste, parce que vraiment, en relisant, je me dis que ce poème est bien ficelé, soigné, inventif (pas toujours : les saules éplorés sont cliché, à mon avis)... mais non, je ne suis pas emportée, je reste à l'extérieur du tableau. Peut-être ne suis-je tout simplement pas d'humeur.

   Anonyme   
18/4/2014
Bonjour Arielle

En forme d'a-peu-près (anoures/amours) le titre est une trouvaille

Ce joli poème bucolique est en effet consacré aux noces des grenouilles. Noces ô combien bruyantes (ou musicales selon les sensibilités)
L'image du premier quatrain met en appétit. Musset en avait trouvé pas mal pour la lune, du grand faucheux bien gras au point sur un i.
Mais je ne me rappelle pas qu'il ait songé à un œuf poché (ce qui sous entend qu'en l'occurrence l'astre est voilé)

Restant dans le culinaire, tu compares le concert des anoures au chant de la friture et la voûte étoilée à... une écumoire.

Pour piger le filet de voie lactée, il faut avoir observé la liturgie lascive de ces sympathiques batraciens.

Dans une autre vie je me suis passionné pour "le petit peuple des ruisseaux" de Marcel Piponnier et je ne puis qu'applaudir à la pertinence de l'image.

Merci Arielle et bravo pour cet instant de poésie inventive et naturaliste.

   Anonyme   
18/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Deux images magnifiques dans ce petit texte sur les amours
des amphibiens :

La poêle ronde de la nuit
est plus criblée qu’une écumoire

sur cette liturgie lascive
coule un filet de voie lactée

Me rappelle un écrit : La lune est l'âme de l'étang.

Bien à vous.

Hananké

   senglar   
18/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Arielle,


D'une haute sensualité réfrigérante, bestial et répulsif entre appel et viol. L'image de la lune comme oeuf poché je ne l'avais encore rencontrée, quant au filet de voie lactée comme coulée spermatique il est évidemment très efficace pour imager la multiplication de l'oeuf en myriades de grappes, liturgie oblige :)

Les saules prouvent une fois de plus qu'ils ont des larmes c'est-à-dire du coeur au spectacle de l'enlèvement des Sabines. Mais hou les pleureurs ! Pas sûr que les joncs soient indifférents... Doivent être tout remués à filer les fraises et les barboteuses en guise de parures dans cette mare qui clapote et grésille.

Manque le logo "Interdit aux moins de 18 ans". Que fait le CSA ?

!!!

lol

brabant

   Raoul   
18/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Joli renouvellement d'une image que maint et maint poètes ont déjà versifié…
J'aime beaucoup le répertoire de votre petite cuisine, - grésiller, c'est tout à fait ça… - même si (je plaisante) j'aurais goûté une recette de grenouilles aux cuisses fuselées.
Moins sensible au dernier quatrain que je trouve trop en décalage, c'est un autre poème dont la juxtaposition avec le précédent est, pour moi, trop abrupte.
Bravo pour l'originalité de la focale.
;-)

   Anonyme   
18/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime bien ce tableau bucolique empreint d'humour.
Au bal des grenouilles, la poêle n'est jamais loin. ^^
Dorénavant je porterai un autre regard sur la lune et son oeuf poché.


Merci Arielle

   Anonyme   
18/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Arielle. Bien aimé ces amours vespérales... parmi les joncs filant quenouille, indifférents à ce concert... Une "patte" que je reconnaitrais entre mille autres pour sa simplicité et ses jolies métaphores... Rien à redire, c'est bucolique à souhait...
Je n'en demande pas plus ! Merci pour ce moment de pure poésie...

   pieralun   
19/4/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
" De la musique avant toutes choses ... et le reste est littérature " ......ou quelque chose de ce goût là.
Réussite presque totale dans ce poème "verlainien". Presque car la rime, bien que fort bridée, est tout de même suivie et l'on s'attend à un son différent de celui de " concert " en réponse à " grégaire "; le sens du mot, lui, n'est bien sur pas en cause.
Voilà pour la musique.
L'évocation est splendide tant au niveau visuel que sonore.
De la grande poésie , C'est délicieusement beau!
Arielle tu n'est plus sur la bonne voie, tu as trouvé; pour le moins dans ce poème.

   Anonyme   
19/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un très beau texte, tout en fluidité. Certain mots à connotations inquiétantes, "frisson, froides", créés une ambiance presque glaciale de légèreté. Les faits sont énoncés, il est fait en sorte qu'on ne puisse aucunement les contester.
La dernière strophe est, selon moi, la plus belle, et clôt la poésie de façon douce, sur une superbe image "un filet de voie lactée".

   Lulu   
19/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai d'abord été rebutée par "l'oeuf poché" dont l'image m'a semblé peu poétique, de même que de par la sonorité du "ch" dans "poché". Cependant, le reste est très beau. Les images, de même que les sons sont bien rendus.

   Anonyme   
19/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour.
Mon avis est que les première et dernière strophes sont magnifiques.
Mais je n'ai pas du tout aimé:
" La poêle ronde de la nuit
Est plus criblée qu'une écumoire"
Même si j'ai bien compris que vous étiez partie dans la continuité de l'oeuf poché.
Je ne sais pas, criblée de quoi ? L'image ne me parle pas.
C'est une cassure qui m'a vraiment gênée.

   Louis   
19/4/2014
La nuit est le temps de la grande fête.
Tout l'univers dans un caquelon.
La terre ronde comme un poêlon.
Pour un festin d'amour.


« Un frisson passe sur l'étang 
où la lune vient de noyer
son œuf poché en l'émiettant
au pied des saules éplorés»

Un frémissement sur l'étang, comme celui d'une eau que l'on chauffe pour une cuisson. Et dans cette eau qui frémit, frissonne pour une fricassée, la lune est plongée comme un œuf.

Flocons de lune dispersés sur l'eau, blancs enrobés de jaunes, lumière pochée sur l'étang.

« Œuf » offre sa sonorité voisine avec « œil ».
œil poché de la lune, de blanc fardé, jette son regard sur l'étang.

Au bord de l'étang,
les saules ne sont pas des soles, filets de sole à la Mirbeau, mais pleurent comme s'entend ce qui rissole.
Sur l'étang, étendue d'eau dans une grande casserole, se font dorer les reflets, blondir des beignets.

La scène est lunaire, et culinaire.

Caquelon et poêlon : la nuit est une poêle, sous le feu des étoiles.

« la poêle ronde de la nuit
est plus criblée qu'une écumoire »

Dans la nuit trouée par des pointes de lumière, dans le fond de la nuit, un tintamarre où tinte le

« grelot fervent des grenouilles »

Grésil d'un sauté d'anoures « célébrant leurs noces grégaires ».
Anoure, amour : «Grenouille-Grenouillette, m’amour mes amourettes » répétait le jeune fils du roi dans un conte de Grimm, et les  grenouilles étaient des princesses, et les grenouillettes des amourettes.

« sur cette liturgie lascive
coule un filet de voie lactée »

Sur cette rissolée croustillante d'amour, un filet de sauce étoilée, une crème pour tout enrober, et donner un goût supplémentaire, plus d'onctuosité et de velouté au repas vivant qui fricote dans le poêlon nocturne.
Un repas d'amour, raffiné ; l'amour comme une cuisson...

Une jolie nuit, Arielle, sensuelle, gustative, aux images originales.

   leni   
20/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle
Images de modernité associées à la recherche de sonorités Un style que je reconnais aisément Le premier quatrain est une diapo innovante Le ton est donné Les saules sont éplorés Et le diaporama
continue J'aime beaucoup:"le grelot fervent des grenouilles" Je l'ai entendu en Camargue..... Superbe:coule un filet de voie lactée
Merci à toi Arielle
Leni

   Anonyme   
25/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime bien ce poème mais je le trouve un peu "patchwork".
Il y a un langage de cuistot dans la première partie du poème : "oeuf poché" - "écumoire" - "poêle" que je trouvais assez original pour évoquer un clair de lune sur l'étang.
Langage abandonné pour dériver vers des vers plus classiques et natures (sans être mauvais).
La dernière strophe quant à elle part sur une autre approche plutôt axée sexe.

Finalement je ne vois pas comment mêler tout ça.

   Miguel   
28/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De belles images qui constituent une puissante évocation de ces ébats dans la nature, une leçon de "svt" comme on dit maintenant, pleine de charme et de fantaisie : ce qui manque souvent à la rigueur scientifique. Mais ... quand un est l'auditeur immédiat de ces nuits d'extase batracienne, on aimerait bien pouvoir être, comme les ajoncs, "indifférents à ce concert".

   Arielle   
29/4/2014

   Ioledane   
29/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je ne connaissais pas du tout les anoures. Elles prennent joliment vie dans cet écrit riche en évocations visuelles et sensorielles. La métaphore culinaire ne manque pas d’originalité, bien qu’elle s’entremêle à mon sens de manière un peu maladroite avec d’autres images multiples dans le deuxième paragraphe (noces, quenouille, concert).

J’ai bien aimé les « saules éplorés », le « grelot fervent », la « liturgie lascive », le « filet de voie lactée ». Et l’élégance de l’ensemble. (Malgré une erreur de conjugaison dans l’incipit ;-))

   Lotier   
1/5/2014
Bonsoir Arielle,

« La poêle ronde de la nuit
est plus criblée qu’une écumoire » : la danse des grenouilles bat son plein !
Images et sons intimement mêlés, votre poème me fait dériver vers les berges d'un étang de ma connaissances où quatorze grenouilles se produisent chaque nuit, dans une polyphonie exacerbée.
Associer la voie lactée, cette semence du ciel étoilé, aux batraciennes étreintes est une bien jolie trouvaille !
Qui douterait, après vous avoir lu, que les grenouilles sautent ?
J'attends avec impatience une suite qui réhabiliterait la sexualité non moins lascive des urodèles !
À vous lire,
Lotier

   chVlu   
1/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte bien léché comme l'assiette du quistre haut gourmet, fin amateur de bonne chair. Le menu est complet, les plats sont riches, les draps de soie, les voyeurs contemplateurs ont la larme à l’œil : quelle soirée libertine !!!
Mais, il faut bien un mais, j'ai quand même un regret celui de ne pas avoir couché par moi même l'ébat batracien sur la drapé blanc de l'écran.

   luciole   
6/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des images originales et la musique de la rime, c'est tout ce que j'aime.
Merci.


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