Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
luciole : Crépuscule
 Publié le 28/12/16  -  27 commentaires  -  717 caractères  -  562 lectures    Autres textes du même auteur

Paysage urbain, paysage intérieur.


Crépuscule



À pas comptés, le soir, austère et digne prêtre,
Dans sa noire chasuble à l’horizon descend.
Les tours joignent leurs mains de rouille et de salpêtre
Pour recevoir l’hostie à la couleur de sang

Du soleil. Au lointain, se découpe, glaçant,
Le squelette rongé d’ombre d’un gazomètre.
Les trottoirs ont un air lugubre et menaçant :
Le faubourg déserté sécrète son mal-être.

Le long du vieux canal sinistrement muet,
Un réverbère borgne, ouvrant son œil inquiet,
Regarde sommeiller de paresseuses barges

Tandis que – lourd dragon de métal cuirassé –
Une pelle hydraulique, aux mandibules larges,
Rumine obstinément le silence angoissé.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
17/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne suis d'ordinaire guère friande des poèmes "paysagers", mais je trouve celui-ci puissant, dessiné d'un trait sûr, appuyé. J'ai presque l'impression de voir un tableau expressionniste !

Je trouve que le poème s'affirme à mesure qu'il se déroule. Le premier quatrain est à mes yeux moins fort que le reste, avec son "digne prêtre / Dans sa noire chasuble" il convoie une image, me semble-t-il, assez convenue, trop digne justement, en "understatement". La rouille et le salpêtre commencent à me parler, et le rejet du soleil au deuxième quatrain me plaît franchement. Ensuite, tout du long l'ambiance reste obstinément sinistre, pour moi c'est très réussi ; le dernier vers clôt en apothéose comme il se doit. Ce que j'appelle de la belle ouvrage.

   HadrienM   
18/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un air de Rimbaud, notamment dans le jeu intéressant des lumières.

Le poème est bon, et laisse le lecteur sur une impression angoissée. La modernité est en marche, et les poètes ne savent se taire près du paysage urbain.

Quelques mots, plutôt brillants, près de la berge.

Compliments.

   Michel64   
19/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
On est pas dans une petite ville pimpante et animée.
L'ambiance urbaine, sombre et empreinte de mélancolie, à l'heure du crépuscule, est bien rendue.
L'incipit parle aussi d'un paysage intérieur qui influe forcément la perception des choses (ou le contraire).
Le premier quatrain aurait pu finir par un point en laissant deviner au lecteur que la métaphore de l'hostie parlait bien du soleil. Ce renvoi au quatrain suivant n'est pas très heureux, je trouve, et difficile à dire en lisant à haute voix.
Je ne comprend pas bien la ponctuation, ":" après menaçant ainsi que les tirets à la place de virgules.

Au plaisir de vous relire

   papipoete   
19/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
néo-classique
la nuit tombe sur le carreau de l'usine, sur le faubourg où ne bat plus la vie .
Même le canal dort avec ses barges immobiles, et une grue rouillée dresse son squelette inquiétant à l'horizon qui rougit, puis s'éteint .
NB ce n'est peut-être qu'une nuit comme tant d'autres, mais le tableau évoque une image figée sur un chantier endormi à jamais .
Le 4e vers avec cette " hostie à la couleur de sang " est beau, mais je regrette qu'il se lise " enjambé sur le 5e vers !
mais l'ensemble glaçant, se lit agréablement
papipoète

   MissNeko   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poeme particulièrement inspiré !

La première strophe est juste magnifique. J aime l idée de comparer la nuit à un prêtre en chasuble sombre. L hostie représente alors la lune rougie par la présence encore du soleil. Vraiment une belle image. Et puis lentement la nuit dessine une ville lugubre voire angoissante : mains de rouille, salpêtre, squelette,lugubre,mal'etre, borgne, sinistrement, inquiet. Le champ lexical est riche !

Les objets prennent vie : ainsi la pelle de chantier devient un dragon.

On ressent de la solitude dans cette ville. La nuit ne serait-elle pas ici la représentation de la mort de toute humanité ?
Vraiment un beau moment de lecture.

Juste une idée comme ça : continuer l idée du prêtre avec sa chasuble représentant la nuit dans les autres strophes ( en faire une métaphore filée pourquoi pas ?)

Bien à toi

   Marite   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Inattendue et perspicace description d'un crépuscule sur un milieu urbain industrialisé désaffecté.
Seul bémol pour moi : l'obligation de lier le second quatrain au dernier vers du premier par ces seuls mots "Du soleil." Ce chevauchement m'a aussi gênée à la lecture.

   Anonyme   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour luciole ! J'ai beaucoup aimé l'atmosphère que dégage ce poème, une certaine sinistrose qui colle parfaitement au sujet.
Bien aimé également la double métaphore du premier quatrain...
ainsi que l'hostie couleur de sang...
Je ne crois pas que ça soit vraiment nécessaire de rajouter le soleil d'autant que ce chevauchement d'un quatrain l'autre n'est pas très élégant.

Quelques très jolis vers comme...
Le faubourg déserté sécrète son mal-être.
Rumine obstinément le silence angoissé.

ont toute ma faveur.

Bémol, l'inversion certes nécessaire à la rime... "aux mandibules larges," semble toutefois un peu forcée.

La perfection n'est pas de ce monde et votre poème reste de très bonne facture...

Bravo et merci !

   LenineBosquet   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour !
J'avais reconnu votre style en espace lecture (et m'étais donc abstenu de commenter), d'autant plus que j'ai relu récemment tous vos poèmes publiés ici sur Oniris.
C'est un très beau texte, lugubre à souhait, et vivant aussi malgré ce qu'il raconte, vivant parce qu'on voit les objets s'animer sous nos yeux, comme on voit la pelle se transformer en dragon.
Pour tout vous dire j'ai était un peu gêné à ma première lecture, j'avais l'impression d'avoir déjà lu ce poème, un poème de vous d'ailleurs qui s'appelle "Croquis nocturne". On y retrouve certains éléments ("bec de gaz frileux"/"gazomètre", "remorqueur"/"barge"), une même ambiance à une heure proche etc... Je n'ai pas été longtemps gêné, au contraire, j'ai fini par y voir la marque d'un style.
J'admire votre travail, merci à vous.

   Robot   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Luciole,
Votre texte est superbement écrit. Les métaphores de la description de cette obscurité nocturne très visuelles sont expressives. On'est introduit dans ce paysage.
Un bémol pour moi. Si j'ai bien vu le paysage urbain, le paysage intérieur annoncé en incipit ne transparaît guère. Tout juste suggéré par quelques mots qui humanisent les objets. Avec cette introduction découverte après une première lecture du poème je m'attendais à quelque chose de plus introspectif, de plus intime, "du ressenti de l'âme" en relation humaine avec cette description paysagère très matérielle. C'est le pourquoi de ma flèche descendante.

   archibald   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est un poème d'une facture classique (pour toi). Encore une toile aux teintes grises dont on ne sait si elle est impressionniste ou symboliste ; Orsay pourrait en tout cas te consacrer une salle.
Comment peindre un tableau avec sa plume sans abuser des adjectifs (j'en ai compté dix-huit, c'est beaucoup pour un sonnet) ? Décrire littérairement sans utiliser d'adjectif, ce serait un exercice techniquement intéressant, je trouve.

   Francis   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Comme une rencontre brutale entre le mysticisme et le matérialisme. Les couleurs du coucher de soleil (hostie couleur de sang) surlignent les silhouettes de bitume ou d'acier et le silence qu'une pelle hydraulique "rumine". L'ensemble offre une toile en rouge et noir, un tableau impressionniste que j'ai apprécié.

   Noran   
29/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup ce texte, très bien écrit qui nous offre un paysage commun et connus de tous, et pourtant singulier dans son traitement, une belle réussite !

Merci !

   Anonyme   
29/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Je suis un inconditionnel des images toujours sublimes de l'auteur
qui ne déroge pas ici à sa règle.

Le premier quatrain est un enchantement en renouvellant
énormément le genre, car pour écrire quelque chose de nouveau
sur le crépuscule, il faut êre fort imaginatif.

Je trouve le second quatrain un brin en-dessous, ne comprenant
pas bien ce gazomètre.

Bravo pour le réverbère du premier tercet et la pelle aux mandibules du second...Et c'est déjà fini !!

   funambule   
29/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
...ou les ténèbres charismatiques décrites avec une habileté chirurgicale... au scalpel donc. Une poésie qui, au-delà de ses images prenantes renvoie l'animal à ses peurs antédiluviennes. Un texte dense, élégant qui a toute mon admiration.

   Anonyme   
30/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'apprécie toujours autant votre univers poétique.
Il y a ici une ambiance presque gothique dans l'évocation de cette espèce de zone suburbaine où il semble peser comme une menace à chaque strophe.
On est jamais loin du coupe-gorge.
J'aime beaucoup cette "hostie à la couleur de sang" qui apporte une touche satanique au poème, surtout si l'on fait le parallèle avec cette image de "... prêtre, Dans sa noire chasuble..." Bien vu le rejet du soleil sur la deuxième strophe.
La dernière strophe est vraiment réussie.

   TheDreamer   
31/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Vous lisant je songe à un poète de l'urbanité : Émile Verhaeren qui a dit la noirceur, la crasse, la froideur métallique des villes. Votre style est assez similaire et l'atmosphère qui se dégage de vos vers est franchement proche. Sans doute l'avez-vous lu...

"Le soir, austère et digne prêtre
Dans sa noire chasuble..." toute cette image respire sa poésie.

Votre premier vers est très clairement dans son style et je pourrais partagez ici plus d'un vers écrit par lui qui collent aux vôtres.

Ce sonnet est visuel et ne fait appel, si ce n'est à partir du dernier tercet à aucun autre sens que la vue. C'est quelque peu dommageable.

   lucilius   
3/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce texte démarre un peu comme un roman noir, avec une introduction angoissante, mais qui ne va pas crescendo. J'ai parfois du mal à suivre la ponctuation : "A pas comptés, le soir, austère et digne prêtre, dans sa noire chasuble..." qui peut interférer sur l'interprétation réelle du texte.
"Les trottoirs ont un air lugubre et menaçant : le faubourg déserté sécrète son mal-être.". Pourquoi deux points et non un point virgule ?

   David   
3/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Luciole,

Le poème m'a beaucoup plu, il fait une belle transformation d'un titre et d'un vocabulaire sombres, en quelque chose de lumineux dans son expression. Il dit "austère" mais il est luxuriant d'images, il dit "squelette" mais il est très charnu. Le soir, le soleil couchant, le réverbère et une pelle hydraulique dessinent un sonnet vraiment singulier.

   Anonyme   
4/1/2017
Lugubre à souhait ! C'est très réussi et j'apprécie l'humanité derrière le paysage. Je ne sais quoi dire car il n'y a rien à redire. Bravo ! Au plaisir de vous relire.

   Yavanna   
8/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ah oui !
Habituellement peu friande de classicisme (neo ou non), je suis néanmoins assez admirative de ce texte-ci.

J'aime beaucoup "l'austère et digne prêtre" dans sa "noire chasuble", ainsi que les "mains de rouille et de salpêtre" des tours. Ce quatrain est très beau... sauf le rejet porté au second quatrain qui, pour original qu'il soit, me gâche vraiment le rythme.

Ensuite, du faubourg qui "secrète son mal-être" à la pelle hydraulique qui "rumine obstinément le silence angoissé", je suis à nouveau vraiment fan. L'ambiance est parfaitement rendue et la poésie présente à chaque image. Très joli travail à mon goût.

   Ioledane   
9/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'arrive un peu tard, mais je ne voudrais pas laisser cet excellent poème quitter la une sans l'avoir commenté.
Révéler la poésie d'un gazomètre ou d'une pelle hydraulique, il fallait savoir le faire !

Le tableau dressé est à la fois terriblement ordinaire et saisissant. La métaphore religieuse, tout d'abord, est bien trouvée, et j'aime particulièrement le vers "Les tours joignent leurs mains de rouille et de salpêtre". Cependant, ce registre disparaît brutalement au profit de la mort et de la désolation.
L'image finale est particulièrement forte, avec un dernier tercet que je trouve excellent.

A la relecture, je m'interroge sur l'enjambement "Du soleil". Etait-il nécessaire ? Pour le sens, d'évidence non, et je ne m'attendais pas à ce que la phrase se poursuive au-delà du premier quatrain. Peut-être pour rendre encore plus "glaçant" le contraste entre le soleil et les sombres descriptions qui suivent ? Pourquoi pas.

Bravo pour cet excellent 'sonnet' !

   Anonyme   
10/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
un vocabulaire que j'aime beaucoup MAIS une structure un peu trop rigide pour moi.

   silvieta   
10/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'avais jamais autant éprouvé la fantasmagorie sinistre des villes avant de lire ce poème qui me semble très réussi.

   Anonyme   
12/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'ensemble n'est pas vilain mais en revanche je m'interroge sur les ruptures que vous opérez parfois.
Je regrette par exemple que vous affaiblissiez le premier quatrain en commençant le quatrain suivant par "Du soleil" alors que l'image va de soi avec le dernier vers précédent. C'est une redondance inutile.

Autant j'aime le squelette rongé d'ombre d'un gazomètre, autant je trouve faibles les deux vers suivants. Ils sont directement descriptifs alors que je m'attendais à quelque chose de plus impressioniste surtout après les tours qui joignent leurs mains de rouille du premier quatrain. C'est un peu comme une promesse non tenue.
L'oeil inquiet me semble faible et mérite mleux, du moins c'est ainsi que je le ressens.
En revanche la puissance du dernier tercet est affirmée et clôt le texte avec bonheur.
Il y a dans cette écriture beaucoup de promesses mais il faut les tenir.
Après re-lecture je passe de "bien" à "beaucoup" je me suis trouvé un peu trop sévère dans ma première notation ;)

   Annick   
15/1/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Tout ce "petit" monde géant et métallique prend vie grâce à des personnifications très réussies. Le rythme du poème, alangui, ensommeillé convient au soir "dans sa chasuble noire à l'horizon descend".
Dire que j'ai failli rater ce très beau poème : cette période de fêtes, au moment où ce texte a été publié, m'a bien absorbée.
A vous relire avec impatience.

   Anonyme   
16/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

On pense aux vers de Jacques Reda, qui sait si bien poétiser l'urbain.

Un plaisir certain à lire ce tableau à la technique ferme, et très évocateur.

Léger bémol : on trouve l' assimilation d'un astre (la lune cette fois) à une hostie chez V. Hugo : "Courbe toi, car voici l'élévation" : j'ai oublié le titre du poème.

A.

   jfmoods   
17/7/2017
Ce sonnet en alexandrins est à rimes croisées et suivies, riches, suffisantes et pauvres, majoritairement masculines.

Secondé par une métaphore assortie d'un rejet ("l'hostie à la couleur de sang / Du soleil") et par une animalisation ("lourd dragon de métal cuirassé / Une pelle hydraulique, aux mandibules larges"), un jeu filé de personnifications structure l'évocation de la tombée du jour en différents points d'un tableau métaphorique figurant la ville, parant le moment décrit d'une tonalité morbide, le plongeant dans une ambiance oppressante.

Merci pour ce partage !


Oniris Copyright © 2007-2023