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Poésie contemporaine
Lucioles : Lettre à mon père
 Publié le 08/05/14  -  13 commentaires  -  2400 caractères  -  182 lectures    Autres textes du même auteur

Lettre personnelle.


Lettre à mon père



Mon père,


Cet être dont je suis le sang, la chair,

Ne me regarde plus derrière ses beaux yeux clairs


À mesure que le temps passe,

Notre amour s'envole sans laisser de traces


Tel un sablier se consume au fil des secondes,

Telle la vie défile, et les larmes m'inondent


Je tente d'exister à travers des souvenirs,

Ou encore d'être intéressante pour te faire rire


Je fais des efforts, encore et encore,

Pour que tu m'aimes un peu plus fort


Pour que tu sois fier de c'que j'suis devenue,

Malgré les aléas de la vie et ses déconvenues


Je cherche encore ma place dans ta vie,

Mais chaque jour, cette tristesse m'envahit


Tu ne m'aimeras toujours qu'à ta manière,

Préférant à ta fille, les femmes et leur douce chair


Tes qualités humaines n'y changeront rien,

Puisque ton sourire ne rencontre plus le mien


La distance a fait son bout de chemin,

Mais j'espère au fond de moi retrouver ce lien


Qui nous unissait lorsque j'étais haute comme trois pommes,

Et que j'te prenais encore pour le meilleur des hommes


Je cache sans cesse mes blessures derrière un fard,

En m'disant que t'as un train de retard


Et que tu viendras bientôt sonner à mon portail,

En remettant tes bonnes résolutions sur des rails


J'appréhende le jour où il ne nous restera en commun,

Que le bleu de nos yeux

Et je ressasse sans cesse ton indescriptible absence,

Pour ne pas dire ta transparence


Quoi de plus important dans ce monde parfois amer,

Que pouvoir compter sur l'amour de son père


Mais je t'aimerai toujours malgré tout,

Même si la vie fait des jaloux...


Vivre c'est faire des choix,

Et de toute évidence, tu n'as pas le bon mode d'emploi


Laissons alors les saisons passer, la vie nous emporter,

Toi et moi savons que tu ne peux changer

Laisse-moi panser mes plaies, et chasser mes regrets,

La clef pour être heureuse est de t'accepter tel que tu es


Ta fille.


 
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   David   
22/4/2014
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Je trouve qu'il y a plus de mots que de choses à dire, par exemple deux passages comme ceux là sont de sens très proches :

"Je cherche encore ma place dans ta vie,

Mais chaque jour, cette tristesse m'envahit"

"La distance a fait son bout de chemin,

Mais j'espère au fond de moi retrouver ce lien"

Ce passage-là me semble maladroit :

"Et je ressasse sans cesse ton indescriptible absence,

Pour ne pas dire ta transparence"

Quelqu'un de "transparent" serait là sans être là en quelque sorte, peu sensible à son entourage, mais "absent" serait plutôt une surenchère qu'une nuance plus faible de "transparent". je trouverai plus logique d'écrire :

Et je ressasse sans cesse ton indescriptible (transparence),

Pour ne pas dire (ton absence)


Si je peux permettre un conseil, il faut chercher à évoquer les sentiments en jeu à travers une fiction, la "sincérité" en littérature ou en poésie est plus souvent un art de la communication qu'un "discours du cœur" où les maladresses comme celle que j'ai cité sont monnaie courante, et surtout, c'est la sincérité éprouvé, "fantasmé", par le lecteur qui compte pour le texte, pas vraiment celle "réelle" de son auteur.

   Anonyme   
27/4/2014
 a aimé ce texte 
Pas
Oui c'est une lettre. Je n'y trouve pas de dimension poétique.
Je me pose également la question : pourquoi ces pronoms personnels avec apostrophes, nous ne sommes pas dans une chanson et je n'y vois aucune utilité, au contraire.

Je n'ai pas aimé donc lire cette lettre qui ne m'est pas adressée. J'ai trouvé beaucoup de beauté ici, si tout avait été de ce niveau... :
"J'appréhende le jour où il ne nous restera en commun,
Que le bleu de nos yeux
Et je ressasse sans cesse ton indescriptible absence,
Pour ne pas dire ta transparence"

   Eclisse   
8/5/2014
Bonjour Lucioles,

J'aurais pu vibrer à ce poème car mon père vit à un océan de moi et a, aussi, les yeux bleus :)

Mais je suis restée à côté de l'émotion pour les raisons déjà évoquées dans les commentaires précédents.

Je relève l'apparition du mot "chair" pour la rime de deux strophes différentes. Cette répétition était-elle voulue?

Merci d'avoir partagé ce texte. Bonne continuation.

   Lulu   
8/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Une lettre personnelle sous forme de poème, lequel se veut être manifestement sans prétentions. L'ensemble est correct. C'est ici la charge affective qui importe.

   Robot   
8/5/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Quand un texte s'inscrit au singulier du "je" indubitablement il apparait comme très personnel, il peut comporter alors une sorte de gêne surtout s'il n'est pas sublimé par des éléments, des images, des métaphores qui l'universalise pour le lecteur, s'il ne reste qu'à l'usage de celle qui l'a rédigé. Là, je ne ressens pas plus que ce que l'auteur a écrit. Elle ne m'emporte pas au delà de son texte. Son intimité ne parvient pas à devenir la mienne. Je ne suis pas indifférent, non, mais je n'arrive pas à communier.

   Anonyme   
9/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lucioles,
Quels que soient le contenu, la forme, la qualité du texte ou la recherche des mots, il est toujours émouvant à mes yeux et pour des raisons qui me sont propres et chères, de lire une succession de mots écrits et destinés à un parent à qui l'on veut beaucoup plus que du bien. C'est tellement difficile parfois de prononcer les mots justes entre 4 yeux qu'il est parfois préférable de les coucher sur du papier ou sur un écran, au risque de passer hélas, à côté d'une vraie et forte émotion. Un Artiste, un Vrai, redoute en règle générale l'affrontement. Voilà pourquoi il écrit, il compose, il peint, il crée...
Ces quelques vers m'ont bien évidemment touché, même si ils semblent de prime abord écrits avec une certaine naïveté et sans une vraie recherche d'esthétique et de poésie. C'est tout du moins mon avis.
Merci pour le partage !
Olivier

   irisdenuit   
8/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Lucioles,

Tout comme 19olivier72, ta lettre me touche pour des raisons très personnelles.

Il y a de belles émotions dans cette lettre :

"J'appréhende le jour où il ne nous restera en commun,

Que le bleu de nos yeux

Et je ressasse sans cesse ton indescriptible absence,

Pour ne pas dire ta transparence"



Je t'encourage à continuer.

Amitiés,

Iris

   Christine   
8/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Lucioles,
Comme vous l’avez précisé cette lettre est personnelle donc pleine de vos émotions, vos ressentis, vos doutes, votre douleur et votre impuissance face à ce père qui n’est plus celui que vous avez connu. C’est en cela que je la trouve vraie, très touchante car vous n’avez pas eu besoin de l’emploi de termes prétentieux ou d’écrire des vers alambiqués pour exprimer votre souffrance et vos espoirs.

   Anonyme   
8/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Lucioles,

L'écriture est bien souvent capable d'exorciser des blessures de la vie qu'il a été impossible d'exprimer autrement faute d'oreilles et de coeurs suffisamment attentifs pour les partager. Vous avez choisi de le faire ici, avec une sincérité, une simplicité qu'on vous reprochera sans doute. Vous n'avez pas cherché à faire oeuvre, par des procédés propres à l'art poétique. Vous l'atteignez parfois pourtant par le thème très personnel que vous traitez avec autant de douleur que de tendresse et par des éclairs poétiques qui traversent votre texte comme des éclairs. Vous avez bien fait et j'espère que vous continuerez à trouver ici des lecteurs capables de vous comprendre et de vous aider à perfectionner votre art d'écrire.

   wancyrs   
9/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Lucioles,

Pour votre prochain texte, pensez à émerveiller le lecteur, mais pour celui-ci, laissez-le tel quel. Il vous appartient cette souffrance, cette situation, et le lecteur s'il veut la vivre la vit avec vos yeux, avec votre ressenti. C'est simple, c'est beau. Je pense que les vraies émotions sont celles qui nous viennent tel quel, sans fioriture.

J'ai beaucoup aimé. Je me suis imaginé ma propre fille en train de m'écrire en ces termes...

   chVlu   
10/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
L'émotion transpire de ce texte et je n'ai pu m'empêcher de me substituer au narrateur et le pensant auteur. Sur ce point c'est touché coulé.....Les ambiguïtés, les petits arrangements avec soi vitaux et en même temps les reproches que l'on s'en fait, les fluctuations du ressenti, l'histoire qui se relit en miroir, les outrages qui nous gâchent et que l'on pardonne tout y est. Au delà de la situation singulière, ces états de l'âme joliment relatés ont une portée plus universelle.

Cependant l'hyper réalisme de fond qui vient dans la forme m'a bridé sur l’accès à la dimension poétique . Ne vous méprenez pas sur le dessein de cette information : elle me parle que du point de vue du récepteur que je suis et m'a pas d'ambition magistrale.

En résumé, pour ma part, une émotion bien présente, qui dans le cadre d'une correspondance est puissance, mais qui n'a pas réveillé mes neurones rêveurs qui aiment dans la poésie du suggéré folâtrer.

   Francis   
12/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Le lecteur est touché par la sincérité, la simplicité des mots qui sortent d'un cœur blessé. Nul besoin de subjonctif imparfait pour traiter le sujet !

   Anonyme   
14/4/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Je relève ces phrases qui semblent importantes :

" Tu ne m'aimeras toujours qu'à ta manière,"

"Vivre c'est faire des choix,
Et de toute évidence, tu n'as pas le bon mode d'emploi"

"Toi et moi savons que tu ne peux changer"

"La clef pour être heureuse est de t'accepter tel que tu es"

Je crois que ce poème pourrait se résumer en ces phrases citées, tout le reste n'est qu'un discours qui n'apporte pas grand chose, c'est un texte personnel, qui dit sans dire, en cela, ce n'est pas d'un grand intérêt.

Votre poème exprime une émotion, qui n'est pas mise en évidence, la forme lui donne un côté "figé", pas assez fluide. Je ne me suis pas senti touché par vos dires. Et puis il est bien difficile "d'entrer" dans la complexité de l'amour filial, tel que vous nous le présentez, au travers de ce texte.

Cependant il y a quelques réflexions intéressantes par ci par là.


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