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Chansons et Slams
Luniknat : Il y a des silences qui parlent trop fort
 Publié le 18/06/07  -  3 commentaires  -  4751 caractères  -  55 lectures    Autres textes du même auteur

Un écrit de haine, puis de soulagement...


Il y a des silences qui parlent trop fort



Il y a des silences tuants presque frustrants
Il y a des moments de doutes trop violents
Il y a des instants que l’on aimerait oublier
Il y a pourtant des souvenirs que jamais on arrivera à effacer…

Toi, tu étais enfant
Tout ce qu’il y a de plus innocent
Tu te sentais protégée par les plus grands
Tu ne craignais rien de ton environnement.

Enfant rieuse toujours armée de bonheur
Jolie petite fille débordante de bonne humeur
Tes cheveux blonds rendaient jalouses tes soeurs
Et tes yeux bleus n’en parlons pas… ils faisaient fureur !

Enfant tendre et pleine d’affection
Tu étais la chouchou de ton cher tonton
Lui adolescent en pleine recherche personnelle
Et, inséparables tu te sentais pousser des ailes.

Lui discret et trop gentil pour que ce soit honnête
Fils unique et des principes plein la tête
Il était ce petit fils à maman
Surprotégé et limite arrogant.

Il t’emmenait partout où il allait
Il t’écrivait tout le temps de jolis courriers
Il voulait toujours être assis à côté de toi à table
Vous étiez tous les deux indécollables.

Lui en vacances chez toi l’été
Toi il te tardait cette saison pour retrouver ton tonton adoré
Lui cultivait entre tes frères et sœurs la jalousie
Toi tu avais confiance en lui.

Et de jour en jour, son comportement a changé
Il faisait presque des caprices pour sa préférée
Il voulait dormir avec toi
Mais tes sœurs aussi voulaient ce privilège-là.

Puis il a franchi la limite
Il a passé la ligne interdite
Il y a eu les films et les photos sous la douche
Puis les petits jeux, style… touche-touche.

Tes frères et sœurs ont tout balancé
C’était un après midi ou peut-être en début de soirée
Ils ont dressé le rapport en une seule et même voix
Tes parents ont entendu et ont fait ce que de droit.

Bien sûr il a nié en bloc
Tout le monde était sous le choc
De douloureuses paroles ont été prononcées
Mais jamais un seul mot de regret.

Le temps a fait son boulot
Les compteurs ont été comme remis à zéro
Tu as bien grandi et tu es devenue une jolie femme
Mais au fond de toi tu portes encore les marques de ce drame.

Lui personne n’a cherché à avoir de ses nouvelles
Toi tu tentes de faire ta vie même si tu as encore des séquelles
Lui tu as appris qu’il était marié et qu’il avait une petite fille…
Toi tu enchaînes les désillusions et tente d’arracher de ton cœur cette aiguille.

La distance et le temps ne t’ont pas permis d’oublier
Ils t’ont tout simplement préservée
A qui la faute dans cette histoire ?
Qui aurait pu imaginer un roman aussi noir ?

Tu avais 7 ans lui 18 ou 19 je sais plus exactement
Il a abusé de ton innocence et de ton sourire attendrissant
Personne n’avait fait attention à ses agissements
Parce qu’on pense toujours que ça n’arrive que chez les autres évidemment…

Moi j’avais 10 ans
Ce que je voyais, je le comprenais plus que toi, forcément
Tout ça me dégoûtait, mais je l’avais enterré au fond de moi
Aujourd’hui ça me ronge et la douleur me foudroie.

Le blocage que tu as, je l’ai aussi
Ce que tu ressens tout comme toi, je le vis
L’amour nous dépasse toutes les deux
On en comprendra jamais les règles du jeu.

L’amour a perdu toute sa magie et sa beauté
Et tout ça, à cause d’un putain d’en**** !!!!

Il t’a volé ta vie, mais dort sur ses deux oreilles
Il a envahi mes nuits, mais pour lui, c’est pas pareil
Tu étais ses travaux pratiques et moi aux premiers rangs
Je suivais ses cours de théorie consternants.

Pas de plaintes, pas de poursuites, pas de règlements physiques
Simplement le silence et une vie platonique
Pas de psy, pas de suivis, pas de questions usantes,
Rien qu’un vieux souvenir et des images restantes.

J’avais 10 ans à l’époque
Je suis ta grande sœur et j’ai pas su lui remonter son froc
Les années passent peut-être sur ce drame
Mais il m’arrive encore de verser quelques larmes.

Je me sens coupable de ne pas avoir agi
Je me sens responsable de ne pas l’avoir trahi
Toute cette histoire m’empêche aujourd’hui
De vivre une histoire d’amour convenable… j’en suis punie.

Il a eu une petite fille d’après ce qu’on m’a dit
J’espère qu’elle ne saura jamais rien de tout ça
Nous sommes déjà deux à souffrir de la tragédie
Il faudrait que ça en reste là… ce serait aussi bien comme ça.


 
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   roxyleen   
18/6/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
emouvant, très touchant, très beau!

   Apho_Goth   
22/6/2007
Ce poème est vraiment beau mais tellement triste. C'est vraiment horrible ce genre de chose. Quelle honte. En tout cas félicitation.

   Anonyme   
7/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bien sûr je pourrais avec des mots pour commenter cet écrit, mais je vais les laisser là où ils sont, je pense que les vôtres sont bien plus importants. Ils parlent vrai, Ils disent tellement ...

Et puis il faudrait rentrer dans un bien trop long débat, car vous soulevez plusieurs points importants dans ce "tragique" récit.
Par contre, j'ai complètement occulté la forme poétique, bien trop accaparée par la puissance de l'écrit, il a fait naître en moi une multitude de sentiments au fil de ma lecture.

Deux phrases me semblent importantes :

- A qui la faute dans cette histoire
- Parce qu’on pense toujours que ça n’arrive que chez les autres évidemment…

C'est un texte qui est à lire et à relire avec beaucoup d'attention.


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