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Poésie libre
Luz : Le feu noir de la faux
 Publié le 18/07/25  -  6 commentaires  -  1024 caractères  -  62 lectures    Autres textes du même auteur

Tout a une fin…


Le feu noir de la faux



j’avais rien fait

je marchais tranquille dans le printemps du marais
elle me suivait de loin au matin
vers midi elle s’est rapprochée
cette grande décharnée
du feu de Dieu dans ses mains
dans ses yeux

j’avais rien fait de mal

j’ai pris à droite à gauche
elle suivait mes galoches
j’ai tenté de biais la tangente du crabe
elle me collait au râble
ses pieds brûlaient la poussière
j’ai accéléré boule au ventre à terre

j’avais rien fait de bien

la panique m’a pris mes jambes à mon cou
d’escampette en poudre
elle pouvait me faire le coup de foudre
le coup du lapin chassé façon désossé
me jeter dans le fossé
de la fin de mon temps dilettante

j’avais rien fait du tout

elle était à deux pas
du dos de mon sac à dos
tous ses os cliquetaient au bord des eaux
elle rigolait pas
j’ai sauté la rigole
m’a fauché en plein vol au feu noir de sa faux


 
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   Ornicar   
13/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Joli !
Course-poursuite haletante. C'est à la fois imagé et rythmé. Le rythme de la narration s'accélère notablement au fil des strophes jusqu'à l'issue fatale du derniers vers. Quoique l'on ait fait, ou pas fait d'ailleurs, quand la dernière heure est venue, on n'échappe pas à son destin, ni à la grande faucheuse.
Les jeux de mots sur les sonorités fonctionnent et donnent un côté comique, façon "cartoon", à un sujet qui ne l'est pourtant guère. Un poème sans prétention mais réussi dans son genre.

   Ramana   
18/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
On avait prédit au poète Eschyle qu'il mourra à cause d'une maison qui lui tombera sur la tête. Alors, on a dit qu'il n'entrait jamais dans aucun bâtiment, croyant éviter ce sort funeste. Puis un jour, un aigle lâcha une tortue qui tomba sur son crâne chauve, et il mourut effectivement à cause de la chute d'une maison sur sa tête. Ceci pour dire qu'il est vain de chercher à fuir son destin, et que l’heure de notre mort est fixée.
J’apprécie le choix de ce thème qui incite, sous un biais humoristique, à une réflexion profonde sur ce que nous sommes, et nous conduit à la modestie.
J’ai pris plaisir à lire ce texte, ce qui m’est rare en matière de poésie libre.

   papipoete   
18/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Luz
Bien sûr, je ne peux m'empêcher de fredonner ( sur vos lignes ) la chanson de Mouloudji
- j'ai pas tué, j'ai pas volé...
du " galérien "
Bien que le scénario de " le feu noir de la faux " n'évoque pas les galères, auxquelles le héros aura droit. Mais quoi qu'il en soit, la faucheuse l'attendra au bout de sa peine.
NB je pense à un déserteur, que pourchassent des chasseurs ; des retrouveurs de déserteurs en 14/18, que le sort condamnera sans jugement légal, au peloton d'exécution, " pour l'exemple " ( le feu noir de la faux )
on court après, avec ce fuyard, à perdre haleine et ses cris de défense, transpercent nos tympans, jusqu'à la toute fin de ce pauvre hère.
la dernière strophe est mon passage préféré.
PS bien entendu, ma réflexion n'est que l'objet de mon imagination !

   Provencao   
18/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Luz,

Très originale et extraordinairement humoristique cette poésie où la vérité de la faux a quelque chose d'isolé, d'enlevé et d'obscur où ne peut altérer un ' j'avais rien fait ..." indolent de son langage et qui s’imagine fort bien, qu’il a relevé le voile du " Je..."

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Damy   
18/7/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Tout a un début aussi, hélas il est passé. Impossible de recommencer pour faire tout, pour faire mal, pour faire bien, pour ne rien faire finalement quand on y songe.
« je marchais tranquille dans le printemps du marais » me rappelle les lagunes asséchées un beau printemps d’un certain Empire, ici. La phrase est très belle.
« j’ai pris à droite à gauche ». Pas d’accident, le centre n’est pas mieux.
« la tangente du crabe » du latin tangens. Tant de gens y passent.
« j’ai accéléré boule au ventre à terre ». Très subtil.
J’aime le rythme de l’avant-dernière strophe et les ou...ou...ou…
J’apprécie tous vos jeux de mots faisant la nique à la soyeuse.
Merci.

   Corto   
18/7/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
"Tout a une fin": OK pour cela on le sait tous.
Mais je n'adhère pas à la description de la vie ainsi résumée: "j'avais rien fait; "j'avais rien fait de mal"; "j'avais rien fait de bien"; "j'avais rien fait du tout". Il faudrait se donner bien du mal pour arriver à se dire de telles formules. Impossible en fait.
L'histoire n'en est pas moins originale, bien rythmée, avec de nombreux clins d'œil qu'on prend plaisir à poursuivre.

Merci


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