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Poésie libre
Luz : Rencontres éphémères
 Publié le 05/01/22  -  11 commentaires  -  2790 caractères  -  123 lectures    Autres textes du même auteur

Et les passantes passèrent sans presque s’arrêter…


Rencontres éphémères



On roulait
une nuit limpide lavée
par l’averse vous somnoliez
contre mon épaule avez dit
les arbres ressemblent à des
fées décoiffées
vos cheveux respiraient
le soleil de juillet les aiguilles de pin.

On dansait
un tango africain que
vous aviez inventé une savane
de frissons aux étranges orages
on est rentré à pied sur les brisures
de la fête le vent du vin claquait
dans nos têtes chacun suivait ses
propres reflets de lune
les tam-tams des regrets résonnaient dans mon ventre.

La cité
la fenêtre repoussait les ombres
carrées des tours votre chevelure
ample comme un feu
d’ambre rouge s’inclinait sur une
équation sans espoir
deux roses bleues séchaient au bord de la lumière.

Nuit d’été
le thé noyait la menthe le sucre
votre bras nu noir luisait sous
l’ampoule floue l’humide
flamme de vos yeux ruisselait
sur vos joues je suis parti me perdre
aux ocres des venelles
l’air qui frôlait les murs avait un goût de cendre.

Bal masqué
costumé dans la montagne
vous étiez lune triste je marchais
encore sous les étoiles
d’un désert j’ai dit on se ressemble allons
nager dans la neige alors un type
à la voix écorchée
a touché votre main et vous l’avez suivi.

On pêchait
des petites vieilles entre les rochers avec
des bigorneaux les soleils suspendus aux fils
de l’air avaient le goût du sel comme
ce baiser sans retour posé
sur votre épaule rose
envie de se cacher parmi les poissons-rouille.

Vert d’été
un parc sans fleurs vous tricotiez
un œil sur votre enfant l’autre
sur moi mon livre votre visage tendu
de lames blasées nous étions
égarés solitaires
naufragés dans le creux d’une clairière d’ombres.

Yeux fermés
devant la vitre voyageuse
vous dormiez en sourire entre le ciel
et le métal du train
à votre réveil des éclats de larmes
brillaient sur vos cils la gare
de brume a effacé peu à peu votre silhouette
comme au matin parfois
s’estompe la beauté irréelle d’un rêve.

Je saignais
de l’arcade sourcilière étendu
sur la toile bleue
vous restiez debout à me regarder l’air
amusé étonné à travers la lumière
des cordes dans les cris je ne voyais
que l’étrange de vous
en poussières d’éclair un dur voile tremblait.

Les fumées
s’élevaient en volutes ardoisées coulaient
entre les néons du bar
à bières de la longue avenue
danse lente
déshabillée votre sourire faux
rouge asservi s’offrait
démasqué par vos yeux glacés d’enfance morte.


 
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   Anonyme   
20/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je suis soufflée. Par petites touches vous m'embarquez dans une histoire indéfinie et infinie. Je salue l'attention au rythme, les retours à la ligne brutaux qui m'évoquent un narrateur à l'ego déchiqueté, les associations insolites qui foisonnent, la beauté des alexandrins closant chaque strophe.

Je suis revenue au titre après lecture pour comprendre que votre narrateur parle de plusieurs femmes, non de l'évolution d'une relation malheureuse. Plusieurs, à
chaque fois ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre
comme disait Popaul.

Un poème superbe pour moi, délicat et d'une grande force, sur un sujet qui tend à m'indifférer.

   Marite   
21/12/2021
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Impossible de lire la totalité du poème. Les phrases hachées m'en ont empêchée mais peut-être est-ce une nouvelle forme d'écriture poétique ?
Obligée de recomposer les deux premières strophes pour y saisir pleinement l'esprit c'était bien trop long pour poursuivre. Dommage.
A modifier je crois :
vos cheveux "respiraient"
le mot embaumaient ou diffusaient serait plus approprié ...

   Eskisse   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très beau poème, rythmé et inspiré. Chaque rencontre est rendue très visuelle. Une kyrielle de formules poétiques comme par exemple :
" Yeux fermés
devant la vitre voyageuse
vous dormiez en sourire entre le ciel
et le métal du train"
J'ai bien aimé aussi la façon dont les vers sont découpés sur des segments inattendus un peu à l'image de ces rencontres...

EDIT: Je hausse ma note : plus je le relis, ce poème, plus je l'aime.

   papipoete   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Pas
bonjour Luz
Je viens toujours sous vos vers libres, mais ici ils ont pris la clé des champs, et passent sous mes yeux plus vite que le T.G.V., je n'arrive pas à en saisir un au vol ! houp, encore un, loupé !
NB pour des rencontres éphémères, elles le sont comme libellule entre deux fleurs !
Je ne crois pas avoir lu de Vous, ce genre de trainées de météorites, que l'on voudrait capturer du regard, et hop les voilà enfuies !
je me doute que vous ne ré-écrirez pas une version nouvelle, pour ce papipoète qui fait son difficile... mais façon Luz habituel, il y a matière à composer au moins trois ou quatre " luzinets " que j'aimerais savourer !
désolé pour cette fois !

   Vincente   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé lire ces "rencontres éphémères" retracées comme revécues dans une reconstruction par bribes des évocations, comme elles sont "visiblement" réapparues au narrateur. Du coup le côté doucement saccadé de la scansion, par les enjambements suspensifs, par les enchaînements intempestifs, enfin tout ce qui rappelle les discontinuités mémorielles dont seuls les moments les plus marquants font saillies, et perdurent même hors d'une contextualisation plus contenue ou achevée, est à chaque fois le bienvenu.
L'ensemble proposé est ainsi très "réjouissant"… et original.

Ma strophe préférée est sans conteste celle-ci :

"Je saignais
de l’arcade sourcilière étendu
sur la toile bleue
vous restiez debout à me regarder l’air
amusé étonné à travers la lumière
des cordes dans les cris je ne voyais
que l’étrange de vous
en poussières d’éclair un dur voile tremblait.
"

   hersen   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
En ce qui me concerne, c'est le rythme très travaillé, très atypique qui me séduit complètement dans ce poème. Bien sûr, je n'en oublie pas la teneur, les images toutes très parlantes. Mais c'est vraiment le rythme qui est la charpente. Il instille le sentiment que les mots disent, il met le lecteur dans un état.
Bravo pour ça, luz, moi qui suis fan de libre, là, tu as fait fort !

   Donaldo75   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Luz,

Ce long poème résonne comme une histoire racontée en chanson ; il y a plus que de la forme libre dans ce texte, c’est également une forme de récit poétique qui s’insinue à la lecture, avec un découpage libéré des contraintes de la narration. Le rythme est musical et c’est la raison pour laquelle j’évoque la chanson avec des strophes qui pourraient suivre la découpe d’une musique en mouvements sauf que là le lecteur peut revenir en arrière pour apprécier des passages, revenir sur sa première impression, dérouler le film comme il l’entend. Les images complètent le tableau et le rendent remarquable, permettant au passage d’absorber la longueur de l’ensemble.

Bravo !

Don

   Lariviere   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Luz,

J'ai totalement été charmé par ce poème. Les images sont fortes et ce rythme singulier mais très réussi du à la découpe atypique colle parfaitement au fond de ce texte...

Merci beaucoup pour cette lecture et bonne continuation !

   Anonyme   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Des rencontres d'une veine bien inspirée où la poésie bât pleinement la mesure. De belles images à foison qui tiennent la route du début à la fin.

J'adore le rythme particulier qui imprime sa marque, donnant à chaque ambiance son propre parfum... Ah, il faudra me dire ce qu'est le tango africain !...

Merci Luz, pour ce long, très long et très beau poème, où le point final arrive trop tôt tant j'aurais aimé poursuivre encore un peu ce bûtinage, en roulant et dansant dans la cité d'une nuit d'été de ces rencontres éphémères...


Cat

   Pouet   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut,

l'auteur change un peu de format me semble-t-il, ici il fait plus long et ça lui réussit (vraiment) bien je trouve. J'aime quand un auteur propose un peu autre chose et sort de sa zone de confort. Encore un peu plus long et il nous peignait une fresque. Une épopée poétique tout en images, impressions, ressentis.
C'est un sacré morceau, sacrément "poétépique."
Ce ne sont pas des rencontres avortées ou des rendez-vous manqués avec le sentiment, ce sont des "éphémères", des papillons de l'instant dans tout ce que cela comporte d'éternité.

PS: un texte à scander, pas saccadé mais une cascade !

Bravo.

   Lulu   
12/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Luz,

Et bien, tu connais ma franchise... J'adore toujours ce que tu écris, mais là je n'ai pas su être touchée.

Bien sûr, il y a les souvenirs, mais ce ne sont pas eux qui posent soucis. Au contraire, je les ai sentis sincères, sachant que tu t'inspires souvent du vécu, même si tu peux broder aussi...

En fait, ce qui m'a gênée, c'est le rythme choisi. Je n'ai pas du tout aimé le découpage des vers tels qu'ils sont présentés ici.

Je sais que cette forme est parfois à la mode chez certains auteurs, mais elle ne me touche pas du tout. Elle tend plutôt à me faire abandonner une lecture en cours pour ne malheureusement pas tout lire.

Ainsi, par exemple, dès la première strophe, je me suis demandé pourquoi ce vers qui ne fait pas sens "les arbres ressemblent à des".
Le suspens ne prend pas... Je crois que le vers libre a cet chance de trouver du sens, indépendamment d'une strophe et trouve dommage, ici, de le trouver dépourvu des "fées décoiffées". C'est vraiment dommage.

Je n'ai pas non plus été touchée par le choix du pronom "On". Le "nous m'aurait semblé plus poétique.

Même remarque pour "un tango africain que". Le rythme me semble complètement décousu...

Personnellement, je ne trouve pas que chaque strophe puisse représenter un poème en soi, du fait même des remarques énoncées. Avis tout personnel.

J'espère te lire de nouveau dans ta simplicité qui porte tes mots dans un rythme qui souvent te va bien.


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