Les soirs ont toujours cette teinte des floraisons,
Et les cœurs s’entremêlent sous les réverbères.
Les lueurs dans le ciel parfument les saisons,
Et les anges dans le vide peignent des mystères.

Les nuits sont encore douces, froides et agréables,
Légères et parfumées à l’arome des recueils.
Sur les pages, je calque mes vierges inoubliables,
Mes amours ont terni, le vent en porte le deuil.

Les vins sont en solde à la fin du dernier mois.
Viens ma tendre amie, buvons aux adieux,
À vos visages effleurés qui ne sont qu’à moi,
À moi, à mes rêves et au regard du levant.

Tous ces vins bons marchés font perdre la raison.
S’y miroite le soleil de vos grands yeux marron.
Je tourne en rond tel les villes et les violons
Seul, je m’en irai comme les villes s’en vont.

Mes mains tremblent-elles ? Je ne perçois que du noir.
Pourtant je suis sobre, je bois peu, je crois.
Et comme toujours, ce soir, je m’écrie avec émoi :
L’un de nous a tous les droits et l’autre tous les devoirs.