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Poésie libre
MartinHer : Le sentier des douaniers
 Publié le 29/05/22  -  6 commentaires  -  2238 caractères  -  79 lectures    Autres textes du même auteur

Retour au réel.


Le sentier des douaniers



Exaltation fractale
Sous les pins maritimes
De la côte bretonne
Soazig marche et chantonne
Un Colargol l'anime
Elle s'est fait porter pâle

Adieu sombre open space
Où l'on serre les fesses
À l'ombre de Windows
Adieu captifs moroses
À l'échine courbée
Face aux épouvantails
L'ergonomie branchée
Entretient la flicaille
Au pays des projets
On joue au N+1
Tout le monde est suspect
Et tout sourire est feint
Adieu chère pyramide
Ton air conditionné
Délétère est vicié
Et ton apex fétide

Soazig compte ses pas
Mesure sa liberté
Que peut-il advenir
Lorsqu'on a tout laissé ?
Son passé, ce menhir
Fissure aux vibrations
Plaisir d'être acrobate
Sur le GR34
Les écailles de Mica
Embrasant le granite
Sont des constellations
Son anxiété s'effrite

Elle sait ce que l'on quitte
Tant d'ennui avorté
Les vies de ses aînés
De leurs aveux font pschitt

Soazig ainsi s'arrache
Des cerveaux disponibles
Zombies tristes et honteux
Aux enfants irascibles
Nourris de lumière bleue
L'idiocratie en marche

Bercée par les Oscines
Et le lointain ressac
Soazig naît en son corps
Sous ses pieds, quelques flaques
D'où monte la géosmine
Mêlée au pétrichor

Soazig chantonne et marche
Ses hanches forment une arche

Sous ses semelles de vent
Le temps des géologues
Les vieilles synagogues
Et l'enfer des croyants

Avec force elle piétine
Elle écrase les œufs
Se griffe à l'aubépine
Et contemple ses bleus

Là, un zodiaque mouille
Dans la crique sauvage
Un garçon de son âge
La tentation est vile

Elle poursuit son exil
Mais sourit en pensant
Que ce prince charmant
Fut un homme-grenouille

Au large, la frontière
Ciel et mer vacillent
La fin, le début
Tout autour, la bruyère
Quelques ajoncs scintillent
Comme le manteau perdu
D'une licorne-femme
Le sentier des douaniers
C'est à l'heure dorée
Que s'éveille son âme


 
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   Vilmon   
12/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,
Il y a du bon travail pour les rimes. Leur agencement n’est pas toujours évident, mais il y a une structure, un certain patron. L’idée, si j’ai bien compris, est une éloge de la rando en réel, dans la nature, en comparaison avec le travail et les loisirs abrutissants sur des portables et ordi. Il y a des relations intéressantes, parfois je dirais audacieuses, pour comparer les deux. Cependant, je crois qu’il serait possible de choisir les plus importants parmi eux pour raccourcir. Le message passe, mais il y a peut-être trop de facettes présentées. Choisir quelques-unes permettrait de concentrer et renforcer le message qu’on veut transmettre. Le petit interlude du jeune en pneumatique dans la crique est de trop, selon moi. C’est une partie qui s’amalgame mal au reste du message du poème. Il pourrait s’agir du témoignage d’un fait réel et vécu, mais il faut se concentrer sur un message plutôt que de tenter de raconter un récit.
Il y a du bon, il faut épurer un peu pour raccourcir et allez un peu plus à l’essentiel. Encore un peu de travail à faire sur le texte, selon moi.
Vilmon

   Donaldo75   
13/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est un poème qui s'avère un peu long, certes, mais qui donne du rythme, développe des images et imprime une tonalité à la lecture. J'ai été surpris par le choix de rimer par rapport à la catégorie proposée mais finalement le tout passe bien tout en gardant une forme assez contemporaine. Bien que peu fan du thème, j'applaudis le résultat, la forme poétique emmenée dans ce texte qui cependant pourrait gagner en puissance s'il était moins délayé.

   Cyrill   
13/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Apex, Oscines, géosmine, pétrichor, mon dico a travaillé ! Mais ma méconnaissance de ces termes ne m’ont pas empêché d’apprécier ma lecture. Au contraire même, un certain mystère permet le rêve, permet d’imaginer sans limite la sauvagerie de ce sentier des douaniers, en opposition avec l’autre sauvagerie qu’est celle de son open space.
C’est une belle évasion, on suit Soazig dans sa marche vagabonde et on est content pour elle.
Un poème un peu long peut-être mais je dois reconnaître que par ses vers courts il représente le sentier de façon tout à fait adéquate.

   papipoete   
29/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
bonjour Martinher
D'entrée, je vois un texte long aussi long que ce GR 34 qui sillonne le granite de la côte.
Elle " est libre Soazig , y'en a même qui l'ont vu voler ! " put dire une chanson ; loin des " open space et des windows ", le fille respire et rien ne peut l'arrêter !
NB trop de termes savants dans cette déambulation côtière, où je suis l'héroïne à pas mesurés, craignant que mes " guiboles ne m'entraînent dans une chute... "
J'aimerais plus de concision, et quelques airs pour accompagner cette demoiselle !

   Pouet   
29/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

je trouve une belle modernité à l'écriture. Les deux premiers vers sont une réussite et savent accrocher le lecteur.

Le texte m'évoque un peu: l'évasion, la liberté vs la prison du présent.. La "décontrainte" à l'honneur, de l'ultra-quotidien sur fond da fantasmagorie, du palpable évanescent. On va toujours loin quand on se cherche, jusqu'au coin de la rue. Ce qui ne nous perd pas nous trouve. Faut fureter en farfadet, dématérialiser pour traquer la substance, le vide s'étreint aussi. Partir en capitalisation de l'instant. La possibilité est aussi une réalisation.

   plumette   
31/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour MartinHer
Et bienvenue en Onirie!

j'ai trouvé du rythme à cette histoire de Soizig qui marche vers sa liberté.
deux univers: celui de l'open space et des ses anglicismes qui évoque un travail virtuel derrière l'écran et celui de cette côte bretonne ( que j'aime ) le long de laquelle soizig déambule en nous faisant partager ses pensées.
et puis des trouvailles au bout de la plume, et aussi des mots bizarres mais qui bizarrement ne m'ont pas paru savants : apex, Oscines, géosmine, pétrichor.

un bon plaisir de lecture!


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