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Poésie contemporaine
MartinHer : Le Suisse désorienté (1943)
 Publié le 10/10/22  -  9 commentaires  -  717 caractères  -  143 lectures    Autres textes du même auteur

Ce poème fait référence au trajet à vélo qu’effectua l’éminent chercheur suisse Albert Hofmann le 16 avril 1943, pour regagner son domicile, après s’être administré une dose de 250 microgrammes de diéthyllysergamide. En prise, malgré lui, avec l’autre côté du miroir…


Le Suisse désorienté (1943)



D’abord les visions, vibrant à l’unisson.
Les juments de la nuit hennissant au soleil,
Deux serpents enlacés, exilés du sommeil,
Qu’enfantent la fleur d’or et l’ardent horizon.

Puis le temps arrêté. Cerné par des spirales,
Un grand Suisse enivré bataille et déraisonne.
Le chaos prend son aise et nul tocsin ne sonne.
Perché sur son vélo, Hofmann perd les pédales.

Il peine à distinguer, au rythme des roues molles,
Les voies familières, les trottoirs, les rigoles,
Quand craque le vernis du vieux diorama.

Le présent infernal et désarticulé,
Que la glossolalie d’Hofmann peine à nommer,
Rompt en mille couleurs, dans un calme fracas.


 
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   Anonyme   
24/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve vraiment intéressant d'avoir choisi une forme rigoureuse aux règles bien établies et contraignantes pour évoquer ce moment de délire dans la vie d'un scientifique suisse, qu'on n'imagine doublement pas un rigolo débraillé (ben oui, les Suisses aussi sont victimes de préjugés de la part des non-Suisses !). C'est bien vu à mon avis, cette rigueur formelle peut correspondre à ce qu'on imagine de l'existence, jusqu'à l'incident relaté, qu'a menée Hofmann. Faut-il encore que le contraste soit sensible avec les visions hallucinées du héros de la science.
Et je trouve que oui. Quand on me parle de présent infernal et désarticulé ou de juments de la nuit qui hennissent au soleil, je prends ! J'apprécie aussi le cocasse de la scène, le gars perché sur son vélo aux roues molles comme des montres et qui doit avoir bien du mal à ne pas se fraiser dans le fossé… Un héros de la science, ça se confirme. Le deuxième tercet est idéal pour conclure à mon avis, avec son calme fracas, mais je crains que la rime désarticulé/nommer qu'il comporte soit incompatible avec la catégorie onirienne de « Poésie néo-classique » où vous présentez votre poème.

Une réussite selon moi, en tout cas.

   Gabrielle   
30/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sonnet divertissant qui suit Hofmam dans son périple.

Le temps est rythmé par les effets du produit administré.

Le recul pris dans la narration crée l'amusement.

La chute renvoie au présent et à un "calme fracas".


Un texte délicieux.

   Donaldo75   
2/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis allé consulter le dieu Google pour m’enquérir de ce qu’était de diéthyllysergamide ; eurêka, je me disais bien aussi qu’il s’agissait du LSD chanté par des poètes – et pas uniquement John Lennon ou Jimi Hendrix pour ne citer qu’eux – et popularisé par des succès de librairie dont le célèbre « l’herbe bleue ». Et là, le lecteur perçoit, à défaut de comprendre, ce qui arrive au cycliste pendant son périple. J’aime l’humour du dernier vers du second quatrain, il sonne « Alice au Pays des Merveilles » et j’imagine bien le Chapelier Fou sortir ce type de vanne. Les images restent dans la digne lignée de ce que notre inconscient collectif véhicule sur cette drogue en particulier ; c’est là aussi bien vu parce que personne ne peut demander au lecteur de téter un buvard juste pour comprendre un poème. Le format du sonnet passe bien dans le thème car il permet la progression, ici dans la montée d’acide, et donc l’intégration du lecteur à l’expérience.

   Anonyme   
10/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

J’ai eu du mal à comprendre de quoi parlait la poésie jusqu’à la fin de la deuxième strophe. Visiblement d’un coureur à vélo suisse des années 40. C’est drôlement spécialisé. Etant inculte en cyclisme, je n’ai évidemment pas capté les références aux serpents enlacés ni aux juments de la nuit. Je pense saisir qu’il y a une histoire de dopage mais je n’en suis pas sûre. J’ai appris le mot diorama et chassé l’épouvantable « glossolalie », je ne sortirai donc pas totalement éberluée de ma lecture et en remercie l’auteur pour m’avoir trimballée sur des chemins inconnus, même si je ne suis pas certaine d’avoir ralliée la ligne d’arrivée dans les temps, ainsi que pour la gratuité de ce qu’il propose.

Anna sur son tricycle

EDITH me dit dans l'oreillette, tu n'avais qu'à lire l'incipit en italique ! Beuh... n'empêche que j'avais bon pour le produit dopant !

   Anonyme   
10/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Il m'a fallu faire quelques recherches pour mieux comprendre
ce texte : Hofmann est un chimiste suisse qui découvrit le LSD.
Je saisis mieux certains formulations.
Les juments de la nuit hennissant au soleil, très beau.
Perché sur son vélo, Hofmann perd les pédales.

Voici 2 très beaux vers, le reste est plus banal tout comme le titre
qui aurait mérité une meilleure formulation.

Un texte qui se laisse lire.

   papipoete   
10/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour MartnHer
On n'est jamais mieux servi que soi-même, alors pour imaginer quel voyage on fait sous L.S.D., on enfourche une licorne ou comme ici un vélo, et l'on pédale jusqu'à les perdre, et voir un autre monde...
NB des mots savants qui ne disent rien, alors que L.S.D. saute aux méninges de tout lambin ! Et les " juments de la nuit hennissent au soleil," quand " la fleur d'or et l'ardent soleil enfantent des serpents enlacés... " ça commence à bien planer ! ( mais un beau vers ! )
Vient l'état vierge, quand la " substance " s'évapore, à travers un " calme fracas " oui, ça plane encore un peu...
Est-il vraiment nécessaire de goûter à cette merde pour savoir ses effets ? Je songe en disant cela, à un herpétologiste célèbre qui s'injecta le venin d'un terrible serpent, afin de savoir combien de temps il resterait vivant... avant de s'inoculer l'anti-poison !
Un poème à sourire, car je ne vois pas l'utilité d'une telle expérience ? se droguer tue, comme en auto se fracasser contre un platane...
je ne vois pas ce qui place le texte en " contemporain ? "

   Miguel   
10/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Au fond,c 'est un hommage à tous ces savants qui testent courageusement, par passion, leur découverte sur eux-mêmes. Et comme apparemment il n'y eut pas d'autres conséquences pour Hoffman que ce conte fantastique (ahah, moi aussi je sais faire de l'humour), le ton décalé qui est ici à l'oeuvre convient parfaitement.
La forme du sonnet rappelle la rigueur scientifique ; les irrégularités de celui-ci sont à l'unisson avec les délires du personnage.
Une belle réussite.

   Lotier   
11/10/2022
Pas facile de lire un poème quand il faut défaire l'emballage avant…
L'ambiance hallucinogène oblige rapidement à virer Dame logique du salon. Mais l'idée de prendre du LSD en faisant du vélo, outre le côté poétique évident montre deux choses : en tant que scientifique, il a toutes les chances d'aller droit dans le mur et en tant que sportif, c'est un mauvais choix, les amphétamines, c'est beaucoup mieux (voir es pilotes de la RAF de 1943).
J'eusse préféré l'apologie d'Alain Bombard ou du premier mycologue qui mangea en public de l'amanite citrine…
Bien sûr, on peut y voir une fable sur l'illusion de la réalité (et réciproquement).

   Mintaka   
12/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour MartinHer,
Le Suisse Désorienté pour LSD dans le titre c'est pas mal vu!
L'idée et le thème sont originaux et la forme en sonnet passe fort bien.
C'est un poème "désorientant" mais bien écrit notamment le premier quatrain admirablement poétique.
Merci pour le trip!


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