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Poésie libre
Meaban : Enclumes
 Publié le 21/01/11  -  8 commentaires  -  1046 caractères  -  217 lectures    Autres textes du même auteur

Le cœur des jeunes filles (Offenbach).


Enclumes



Ma femme écoute Hervé Vilar, j’épluche un dictionnaire.
En sorte de retraite, la table d’une cuisine aux longues éternités
La porte ouverte du jardin
Et la fenêtre étroite dévorée par les fleurs.

Une étroite quiétude sous le joug des années

De mes années de fer saturées de limaille, je revois la douceur.
Les rangées de placards aux gravures érotiques
La graisse des essieux, les palanquées de rouille
Le rangement du samedi, les canons de piquette.

De mes années de guerre saturées de mitraille, je revois la langueur
Chambrées de pauvres gars, histoires faméliques
La glaise sous le feu, les offrandes aux filles
Le retour au pays, le charbon des recettes.

De nos années amères saturées de marmailles, je revois la splendeur
Mes amours avortées, cette petite hercheuse
Formidables promesses au bois de Pourcheresse


Des années d’amertumes


Comme de lourdes enclumes.


 
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   ristretto   
10/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Buté sur ce « Hervé Vilar » un peu dissonant par rapport au reste du texte..
Par contre j’apprécie le « j’épluche » à contre courant et qui aurait pu être attribué à l’épouse ..belle image double.
Retours sur les années passées – celles du travail paradoxalement font ressentir la joie, l’amitié, le partage, la « vraie vie » de ce personnage. Je dis « paradoxalement » car de nos jours le travail est mis à l’index comme s’il n’apportait que souffrance…
La guerre bien sûr ..
Et cette strophe finale sur l’amour.. « que reste il de nos amours.. » et surtout ..Le « si, j’avais » en filigrane

J’ai beaucoup aimé :« La porte ouverte du jardin
Et la fenêtre étroite dévorée par les fleurs » … l’échappée de l’esprit, reste cette meurtrière par laquelle s’envoler..Juste dommage pour la répétition d’ »étroite » au vers suivant
Un poème pesant de regrets, d’amertume qui porte bien son titre.

   LEVENARD   
10/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Du côté de l'écriture, je ne vois rien à redire. Beau balancement, belles sonorités relancées en échos. Richesse et exactitude du vocabulaire toujours justement placé : aucun mot n'a joué des coudes pour trouver sa place.
Du côté de l'inspiration, je goûte ce doux-amer qui ressemble bien à la vie. Finalement des mêmes souvenirs, d'un même vécu on a le choix d'entreprendre la réhabilitation menteuse ou comme ici le bilan désabusé, ironique et provocateur.

Que l'auteur poursuive son sillon !

( je veux bien qu'à l'occasion l'auteur explicite son allusion au cœur de jeunes filles )

   Lechat   
13/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Beaucoup aimé cette vie déroulée en quelques lignes. Le cadre de départ est magnifiquement posé.
Trois souvenirs sont égrenés ensuite. Des souvenirs pesants qui expliquent le titre et le poids du présent du narrateur.

La recherche de la symétrie et des rimes dans les dernières strophes est plus pénalisante que bénéfique au texte car le style devient moins naturel. C'est la recherche de la rime qui prime plutôt que la justesse de l'image. Alors que pour une poésie libre, ce devrait être l'inverse.

Mais sinon, une bonne lecture.
Merci.

   Anonyme   
21/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Vraiment très beau ! Voilà un poème qui me donne le frisson. Je crois que j'en aime tout : la forme, le fond.
La construction est vraiment réussie. J'ai adoré la reprise : "De mes années..." ou "De nos années"
L'ensemble est très musical.
Des sentiments vrais, j'ai la gorge nouée.

joceline

   Anonyme   
21/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Meaban,

Retour sur une vie où ce n'était pas tous les jours facile... Evocation d'un monde disparu avec toujours chez vous la thématique du fer, de la rouille, de la tôle, limaille, essieux, mitraille,enclumes, l'avant-monde des matières plastiques... La T.S.F placée sur une étagère d'où l'on pouvait entendre Zappy Max et la famille Duraton, après avoir rempli la cuisinière de boulets de coke. Belle nostalgie...

   Anonyme   
21/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Meaban ! Ce dernier poème est dans la lignée des halliers dont tu nous as gratifiés volà peu, autant dire d'une excellente cuvée. Tu as su, par de belles images justement choisies, narrer la vie d'un homme du peuple, ouvrier après le passage obligé de "bidasse", mais aussi père de famille faisant, sur le tard, un retour sur sa vie passée, avec cette nostalgie... que ne peuvent comprendre les gens de vingt ans. Tout ceci est décliné sans emphase... avec la simplicité dont use le monde que tu décris. Comme tu l'as sans doute compris, je suis un inconditionnel de ce genre de poésie réaliste.
Merci et à une fois prochaine, je l'espère... Alex

   Anonyme   
30/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est bien, hormis cette référence malvenue à Hervé Vilar qui a failli arrêter net ma lecture.
Sinon la poésie est bien structurée. Les images sont parlantes et retracent avec finesse la vie d'un homme.

   Chene   
30/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonsoir Meaban

D'abord une critique portant sur le premier vers... Dommage de se tromper dans l'orthographe d'un patronyme. Confondre Vilar (Jean) le metteur en scène et directeur de théâtre (Le TNP), fondateur du Festival d'Avignon) et Vilard (Hervé) le chanteur en vogue des années soixante*, c'est une coquille qu'il était aisé d'éviter.

Ceci dit, ça n'enlève rien à la qualité de ton poème où je retrouve avec plaisir ton style "forgé" dans ces durs métiers nés de la révolution industrielle du 19ème siècle, cévenole pour cette fois-ci.

Ta plume est toujours très évocatrice ("La porte ouverte du jardin / Et la fenêtre étroite dévorée par les fleurs."), illustrée ("limailles", mitrailles", "hercheuse") et localisée géographiquement ("le bois de Pourcheresse", celui de Langeac, dans les Cévennes, je suppose avec sa tradition des coupeurs de fougères ?).

Amertume pesante avec une certaine mélancolie, c'est le ton du narrateur. Le titre est très bon.

J'aurais mis une évaluation très positive pour ce poème, mais avec l'étourderie du premier vers elle sera amoindrie.
Au plaisir d'une autre lecture

Chene


* Peut-on imaginer, comme il y a peu, que l'on puisse ouvrir un texte ou un poème sur Oniris sans tomber sur une coquille passée à la trappe de la correction ?


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