Au revers de mes souvenirs estampillés
Sur ces moments chairs à nos envies chevillées
Certains clairs de nuit se rappellent à ma mémoire
En fleurs de pluie fine sous un manteau de nuit noire

Dans les éclats d’un miroir se découpent les corps
Éclairs d’ivoire, de peaux qui lentement s’explorent
Dans les souffles qui s’exhalent en grisantes pâmoisons
Respirent les désirs, en lierre grimpant de frissons

Bouche entrouverte sur les profonds soupirs voilés
Quand elle happe les doigts, avide et dévergondée
S’égare seule, dans ces lieux riches en gémissements
S’enivre des sels, dans le bain bouillonnant des sangs

Clore les yeux pour un voyage des sens hors décence
Humer les parfums d’Éros que nos êtres encensent
Apprivoiser par touches, l’intimité des creux
Pour imprimer le rythme à la musique des vœux

Baisers de soie s’ouvrent à l’envie voluptueuse
Qui chavire le plaisir sur des marées houleuses
Et chaloupent nos peaux dans un intime velouté
De caresses en tatouages pourpres sublimés

Filtrer le temps pour savourer l’ultime moment
Où les sens au zénith font crier les amants
Et tirer en langueur la cueillette des corps
Dans la chute d’apesanteur : moi je dis – encore !