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Poésie en prose
micka : Madone
 Publié le 25/07/14  -  9 commentaires  -  2876 caractères  -  103 lectures    Autres textes du même auteur


Madone



Je regardais la pluie tomber dans le jardin
c’était une pluie lourde une pluie qui s’assumait comme
une belle pluie d’avril
de ces jours d’avril où l’on n’hésite pas à
porter un chandail dans la maison
à rallumer un peu le chauffage
pour prévenir l’humidité
pour rien au monde je n’aurais mis
un pied dehors aucune envie d’être trempé aucune envie
tout court je regardais tomber la pluie spectacle au temps présent
infiniment

suffisant
pour racheter la solitude d’un homme
un jour de rien

il faut dire
que je n’étais pas si seul
à côté de moi sur la table à
manger du dehors
la table blanche en plastique
protégée par l’auvent
se tenait un papillon
qui comme moi
regardait tomber la pluie
et c’est peut-être pour cela
grâce à cela grâce à lui à cette
association improbable
que je ne désirais rien me
tenais là tranquillement
l’âme apaisée par la présence de cette
petite chose fortifiée par le
discret partage d’un moment peu commun entre un
insecte et un homme

ailleurs à un autre moment
j’aurais pu être assis sur un banc
sur une promenade touristique devant une mer
bleu azur
par une journée oisive un jour
comme aujourd’hui
et j’aurais pu
partager ce moment
avec une vieille dame
une très vieille dame
qui se serait assise à l’autre bout du banc
que je n’aurais à aucun moment
pas vraiment regardée
juste assez pour
savoir qu’elle était vieille habillée comme
une vieille très vieille dame
et quand je me serais levé pour m’en aller
j’aurais dit « au revoir madame »
trois mots appuyés par un sourire
profond la regardant enfin comme si
dans le silence qui nous avait réunis
nous avions conversé échangé
un long moment
et bien sûr j’aurais eu droit à un
« bonne journée monsieur »
appuyé par un sourire ancestral et un
hochement de tête

quand la pluie a cessé
qu’est lentement revenue la lumière
puis le soleil
le papillon était toujours là

gentiment je lui ai
soufflé dessus
pour le tirer de sa rêverie pour qu’il reprenne
le cours de sa journée – il en avait une
lui

mais au lieu de s’envoler –
ce à quoi je m’attendais –
il a basculé sur son aile droite
pour se retrouver de côté
comme un papillon en papier qui
ne tient pas droit

il était sec
raide mort

depuis
je suis hanté par cette image effrayante qui pourtant
n’existe pas
moi
sur un banc devant la mer par une journée magnifique
assis à côté d’une très vieille dame

je me tourne
je la regarde

elle est morte


 
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   Anonyme   
25/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Je me demande pourquoi l'auteur à classé ce poème en "poésie libre".
Sans doute, pensait-il que les retours à la ligne devaient suffire. Je ne trouve pas que cela soit le cas. Ils compliquent inutilement la lecture. Le choix de poème en prose avec une mise en page plus simple n'aurait en rien amoindri son propos.

Ceci dit, le texte est cohérent dans le sens où il se cantonne à exploiter dans une forme de narration deux images et seulement deux. Peu de rapport entre elles mais, soit, c'est un choix. La vieille dame sur le banc est sans doute la madone, le papillon sur la table... je ne le sais pas, mais cela me parle. L'auteur ?
Au-delà de certains passages que je trouve un peu "alambiqués" non seulement au niveau ce ces retours à la ligne qui n'apportent que de la complexité de lecture mais aussi par le choix des mots (fortifiée : ?) et la longueur de la phrase :
("et c’est peut-être pour cela
grâce à cela grâce à lui à cette
association improbable
que je ne désirais rien me
tenais là tranquillement
l’âme apaisée par la présence de cette
petite chose fortifiée par le
discret partage d’un moment peu commun entre un
insecte et un homme").
Idem pour "sourire ancestral" : choix approximatif d'adjectif détourné du sens que l'auteur veut donner pour qualifier le sourire de la vielle dame.

Enfin, au niveau de l'ambiance générale qui se dégage du texte, je ressens, derrière la simplicité des termes et de la narration, non pas une émotion intense mais contenue. L'ambiance étant bien décrite > cette appréciation.

   Robot   
25/7/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Vous avez opté pour une forme de prose redécoupée sans ponctuation. C'est un choix mais c'est justement au niveau du redécoupage que j'ai du mal à vous suivre. Les renvois devraient être des respirations, mais par exemple pourquoi prendre une respiration après "comme" au second vers, après "à" au 4ème, après "mis" au 8ème etc...
Tour cela paraît un peu artificiel et personnellement, il m'a fallu reconstruire vos vers pour arriver à déclamer votre texte. Car je crois que vous avez négligé cet aspect si important de la poésie: Elle est orale aussi bien qu'écrite.
Donc, C'est seulement après avoir procédé à une relecture à ma manière que j'ai pu apprécier le fond de votre texte, et cette rencontre peu ordinaire et quelque peu psychotique faite par votre narrateur sur ce banc de véranda.
Ce passage m'a plu plus que les autres:
"mais au lieu de s’envoler –
ce à quoi je m’attendais –
il a basculé sur son aile droite
pour se retrouver de côté
comme un papillon en papier qui
ne tient pas droit"

   ikran   
25/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salutations,

votre découpage m'a semblé briller plus par sa pénibilité que par son ingéniosité. Disons qu'il eût eu plus de force amené dans un texte différent, où les rimes sont perceptibles peut-être, entre les lignes ? Je ne sais, mais ça m'a un peu gêné.

Pourtant ça a donné quelques effets intéressants parfois, comme :
"... table à
manger du dehors" ==> l'effet "manger du dehors" je suis peut-être le seul à l'avoir ressenti mais ça m'a marqué, ça m'a même fait rire, j'ai trouvé ça aussi beau qu'inattendu.

Du reste, j'ai trouvé la chose bien écrite. Je n'ai pas vraiment été transporté mais l'histoire du papillon m'a plu.

La fin avec la vieille dame qui meurt, beaucoup moins.

   Lulu   
25/7/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Il pleut, et il pleut même beaucoup... On trouve quatre fois le mot "pluie" sur les trois premiers vers. C'est un peu beaucoup. De fait, on s'arrête un moment sur ces vers avant de poursuivre. Fort heureusement, le reste de poème, comme le début, par ailleurs, est très fluide, simple à comprendre.

Vous avez mis ce texte dans la catégorie "poésie en prose", mais il s'agit de vers libres, puisque vous faites des retours à la ligne. En prose, par définition, on constitue des phrases ponctuées sans retour à la ligne.

Je n'ai pas compris (ou aimé) certains découpages, comme celui-ci après le "à". Je pense qu'on pouvait écrire ce passage autrement.
"il faut dire
que je n’étais pas si seul
à côté de moi sur la table à
manger du dehors"

Indépendamment de ces remarques, j'ai aimé l'histoire dont l'atmosphère est agréable.
J'ai aimé, par exemple, le cadre :
"sur un banc devant la mer par une journée magnifique"
Vous ne développez pas beaucoup, mais cela suffit. L'essentiel est ailleurs.

Au plaisir de vous lire une autre fois.

   Anonyme   
25/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour micka,

Quel étrange poème.
La chute m'a surprise, modifier la réalité pour la rendre plus acceptable, mais non, ça ne marche pas, la mort du papillon hante le narrateur car ce papillon est la très vieille dame.
Joli symbole, le papillon et la très vieille dame sont tous les 2 si fragiles.
Le fond est superbe, il y a la forme à retravailler.
La forme n'est pas à négliger, il faut être appliqué, ces retours à la ligne aléatoire n'apportent aucune âme à votre poème, mais je ne vais pas répéter ce que vous ont déjà dit les commentateurs plus haut sur ce point.

Un beau poème malgré tout dont j'ai aimé l’atmosphère et le décor.

   wancyrs   
25/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salut Micka !

La fin de votre texte m'apporte une sensation de mise en abime qui aurait bien marché si le découpage de votre histoire ne serait pas si haché. Dommage !
Selon moi le découpage d'un texte doit respecter une certaine logique ; le plus souvent c'est le nombre de syllabes qui le régis, mais moi, je range mes vers par images que je veux générer, ou par bribes d'images qui mises ensemble donnent l'image que je veux créer. Au cas où ça peut vous aider...


À une prochaine ?

Wan !

   David   
26/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Micka,

Il y a quelque chose d'hypnotique dans le découpage des vers, qui place des intonations ou des suspensions à des moments incongrus. Ça donne un air de guingois, un peu comme le personnage peut-être, complétement désœuvré et pourtant avec les pensées fusant sur ce quotidien-là. La crainte un peu superstitieuse de la fin, je l'ai assez bien partagée, elle était assez inattendue, c'est une angoisse qui se dessinait au fil des mots, mais une angoisse sans véritablement d'objet, ou alors le désœuvrement, l'ennui accepté, peut-être, alors même si ça semble complétement absurde, la peur de mourir sans que quiconque ne s'en rende compte, que ressent le personnage, il y a un effet libérateur de l'imaginer, de l'imaginaire contre du fantomatique en quelque sorte, ou plutôt de la conscience puisque la mort du papillon n'est pas imaginaire.

Le titre m'étonne un peu mais ça pourrait être une exclamation comme dans les pays du sud pour préparer la chute sur un air de "Sainte Mère... mais il est mort !", ou encore un jeu de mot pour "ma donne" comme en tombant ses cartes au poker.

C'est bon comme une histoire à faire peur à la veillée :)

   Anonyme   
26/7/2014
Bonjour Micka
Ce texte gagnerait beaucoup à être libéré de ses aller-à-la-ligne et à retrouver son statut de poème en prose.
Cette histoire de papillon sous la pluie est en effet très poétique. Le banc devant la mer et la vieille dame y ajoutent une bonne louche (de poésie)

Vous devriez essayer, et profiter de l'occasion pour affûter afin de donner un maximum de force à ce texte

Il le mérite

Merci micka pour cette poésie du quotidien (à mon goût la plus belle)

   Anonyme   
23/7/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Mais quel dommage de n'avoir pas mieux rédiger votre écrit.

Comme l'histoire est attendrissante, poétique, apportant
beaucoup de belles images.

Mais alors, votre texte n'est pas vraiment plaisant à lire, certains retours à la ligne, saccadent et saccagent la lecture. Vous n'allez pas à la ligne quand il le faut, et vous y allez quand il ne le faut pas.
Cela fait un peu fouillis, et parfois cela devient insupportable de poursuivre sa lecture, je suis allé jusqu'au bout plus par curiosité que par le fait que le phrasé m'y incitait.

Je dirais que vous vous êtes "sabordé", vous tenez là, un sujet très subtile et original, et vous finissez par en faire, quelque chose de brouillon, de maladroit, et surtout de désagréable.

C'est un véritable gâchis, et c'est la première fois qu'un écrit me fait ressentir un peu de "colère" face à son auteur.

Comme vous le comprendrez, je pénalise la rédaction qui m'a été présentée, elle est très en-dessous. Vous pouviez, je pense sans difficulté nous offrir à lire, un texte de meilleure facture.

C'est un écrit à retravailler, il en vaut la peine.


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