Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
mistral : Les adieux à Cythère
 Publié le 26/02/21  -  7 commentaires  -  1293 caractères  -  196 lectures    Autres textes du même auteur

Tableau d'un dernier voyage en terre aimée, devenue infertile.


Les adieux à Cythère



L’émeraude poison qui dans mes veines
Lentement se déverse embrume mon esprit,
Alors que, dans le ciel, la lune pleine
Réveille de son chant des instincts endormis.

La déesse nocturne aux yeux d’onyx
Effleure tendrement les ombres immobiles ;
Et tout en s’enivrant du sang du Styx,
Elle inonde les flots d’une lueur fébrile.

Le reflet nébuleux de mes pensées
Épouse les astres, ébènes spumescentes ;
Un Charon chancelant, cape souillée,
Me guide vers ce lieu que dieux et démons hantent.

Assis contre un rocher, le berger Pan
Gémit sur l’écorce de sa belle Syrinx ;
Au loin, mille Thébains tremblent devant
L’énigme qu’une Muse a murmurée au Sphinx.

Sur la mousse vermeille et velouteuse,
Je m’allonge, rêveur, baigné par les effluves
De l’opium apaisé, de l’ébrieuse,
Du liquoreux nectar que l’apidé encuve.

Des satyres bêlant un air bachique
Coursent une nymphe, déesse opalescente ;
Ton âme chaste entonne un doux cantique,
Célébrant Apollon de ta lyre envoûtante.

Mais l’aurore poignant à l’horizon
Mon cœur saturnien doit cet Éden quitter ;
Tendre Antinoüs, dans tes oraisons
Couvre de ton oubli chacun de mes péchés.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   inconnu1   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
sur la technique, je n'ai pas vu d'élément rédhibitoire pour le néoclassique. On note beaucoup de pieds en e non élidés à la césure, ce qui est plutôt à éviter. Personnellement, je ne suis pas fan de l'alternance dodécasyllabes, décasyllabes car je trouve difficile de se laisser bercer par le rythme, mais c'est un goût personnel.

Sur le style et le fond. a moins qu'il y ait un second degré que je n'ai pas réussi à déceler, on a l'impression d'une scène onirique. Si l'auteur était réellement un athénien sous Périclès, j'aurais compris la référence à toute une mythologie de l'époque. Ici j'y vois quelque chose de décalé, voire de pompeux. les satyres qui coursent des nymphes, la célébration à la lyre d'Apollon ne m'inspirent malheureusement plus grand chose, même si on doit reconnaître une certaine dextérité et un choix lexical recherché.

NB 26 février: ce texte et maintenant édité et je vois que j'ai encore dit une bêtise en pensant qu'il n'y avait rien de rédhibitoire pour le néoclassique. Je vois qu'il a été classé finalement en contemporain. A bien y regarder, sans doute parce que le traitement des diérèses n'est pas homogène : opium et saturnien. En le relisant, je pense que le manque de rythme que je mettais sur le compte de l'alternance dodécasyllabes, décasyllabes vient surtout du nombre de vers avec des e non élidés à la césure qui perturbent la lecture

Bien à vous

   papipoete   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour mistral
D'une lecture premier jet, je vois un amoureux ayant fait un long voyage, grâce à la " fée verte " sur l'Eden de Cythère, rendez-vous galant que la réalité put ne pas lui fournir ?
En gros : maintenant que j'ai bien rêvé, il me faut revenir " sur Terre ! "
NB je suis en littérature plus ignare qu'une poule, aussi ne vais-je pas rechercher le sens de presque chaque mot de votre texte, et laisserai aux nombreux érudits que recèle Oniris, le soin de se régaler de votre immense savoir mystique !
ça ne plane pas pour moi, mais je verrais bien vos lignes déclamées sur fond de musique ( les Doors par exemple ), non point galoubet-tambourin de Provence... )
techniquement, je vois décasyllabes et dodécasyllabes aller et venir, au fil de vos vers ; je ne sais si cela fut délibéré ?
Ne décodant que la première strophe, j'ose dire qu'elle est ma préférée...et ne noterai que par rapport à celle-ci

   Angieblue   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Hello,

L'univers onirique et fantastique empreint de références mythologiques me plaît beaucoup.
J'aime quand la poésie se livre à ce genre de visions enivrantes et délirantes comme sous l'effet d'une drogue.

C'est très bien écrit.
La première strophe est vraiment superbe. ça emmène tout de suite ailleurs et c'est envoûtant.
"L'émeraude poison", j'adore!

"La déesse nocturne" de la deuxième strophe, je l'aurais plutôt vu s'enivrer des "âmes du styx" plutôt que du sang...

C'est vraiment fluide et limpide avec de belles images très imaginatives et empreintes de culture tout du long.

Il y a juste un petit détail qui m'a gênée dans les deux dernières strophes.
J'aurais trouvé plus fluide de dire:
"De sa lyre envoûtante"
et "couvre de son oubli"
Arf, pourquoi ce "ta" et ce "ton"?

Mais sinon, quel beau travail! et quel bel imaginaire! Top aussi ce rythme 10/12/10/12.
J'adore votre univers et je suis enchantée de vous découvrir.

Un grand bravo!

   Capry   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'adore votre style, ces mots sont en harmonie les uns aux autres. Les images célestes nous laissent découvrir un univers féerique.
Je ne maitrise pas votre langage, je vais apprendre grâce à votre poème, c'est intéressant. J'aime cette chute sans fin, comme un songe que l'on ne veut pas quitter, interrompu...

   Anonyme   
27/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je n'ai pas compris ce qu'était ce poison émeraude mais j'aime l'ouverture du poème ; réveil des instincts endormis, ce sont les entités mythologiques qui se réveillent, dès le deuxième quatrain. Mais on ne saura pas de quoi cette nuit torride aura été la métaphore. La rime onyx/Styx fait songer au fameux poème de Mallarmé. J'apprécie le vocabulaire recherché et qu'on me fasse ouvrir un dictionnaire : "Du liquoreux nectar que l’apidé encuve." Les actions sont en cours : on guide, on tremble... mais le geste n'est pas terminé. Les pronoms je et tu n'étaient pas nécessaires... seule vraie critique. Je me demande d'où le sphinx tire sa question idiote ; une Muse ,vraiment ? Et à la fin on met la poussière sous le tapis. Tout cela n'est pas catholique...

   Ewald   
28/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère qui se dégage de ce poème ! Une belle écriture, beaucoup d'érudition, un univers onirique, mystérieux et incertain, le genre d'ambiance qui me touche toujours. Bravo et merci pour ce voyage.

L'alternance alexandrins / décasyllabes donne de la personnalité au texte, même si ce n'est pas ce que je préfère. En revanche les -e non élidés à l'hémistiche sont toujours assez disgracieux (vers 10, 14, 22). L'emploi du verbe "courser" (vers 22) est un peu familier, et jure avec le reste du vocabulaire très recherché je trouve. Peut-être que quelques rimes auraient pu être améliorées (pensées-souillés - quitter/péchés) pour coller à l'esprit néo-classique de ce beau texte.

Merci pour la lecture !

   Edgard   
1/3/2021
J’ai été vraiment gêné au cours de ma première lecture, par l’alternance des décasyllabes et octosyllabes.
C’est personnel, mais il y a quelque chose qui ne va pas, pour moi, pour le rythme.
Donc, ce poème est classé en « contemporain »… faute de pouvoir aller ailleurs… ? je me pose des questions sur ce qui est considéré comme contemporain. La poésie contemporaine me semble marquée par une « attitude plus ou moins réservée quant aux ornements du langage, métaphores, enjolivures, bref tous ces effets spéciaux , parfois rejetés, sans doute dans l’idée qu’ils font davantage écran qu’ils ne donnent réellement accès à l’essentiel. Liberté pour ce qui est de la forme. »
La prise en compte du monde d’aujourd’hui dans les thèmes. Diversité innovation dans la forme.
Les spécialistes diront ce qu’il faudrait revoir pour qu’il entre en néo-classique…je ne suis pas assez savant dans ce domaine.
Voyage nocturne sous l’effet d’un produit hallucinogène, dans l’univers de la mythologie grecque ? L’idée me semble intéressante mais n’arrive pas à m’embarquer. Je crois savoir pourquoi : pour le narrateur voyageur, il n’y a pas de contact entre lui et les personnages mythologiques, c’est comme une suite de tableaux qui apparaissent, ce qui manque pour les sentiments, les sensations… il voit mais reste extérieur, spectateur.
« Courser » ne va guère avec le registre de langue plutôt recherché du reste du poème.
« Mon cœur saturnien doit cet Eden quitter » Pas terrible ce rejet…à mon sens.
Je ne sais pas évaluer.


Oniris Copyright © 2007-2023