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Récit poétique
Mokhtar : Coup de torchon
 Publié le 07/09/23  -  13 commentaires  -  5096 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur


Coup de torchon



C’en est fini… Le film s’achève…

Du haut de mon promontoire, j’observe, dans le désert glabre, la longue file du vivant décadent qui chemine vers la mer qui l’éradiquera. Qu’il s’abîme et gise au plus profond des abysses dont on ne revient pas.

Car j’ai prononcé la fin de cette engeance de saccageurs frénétiques qui s’avance tel un fleuve maudit vers le néant éternel.

Qu’ont-ils fait de ma jolie planète, de mon joyau, de ce fragment de la plus belle de mes étoiles ? Que je m’étais évertué à préserver du feu par une enveloppe fertile ombrée d’un filtre protecteur ?

J’avais pourtant inventé des bleus merveilleux pour iriser cette perle unique qu’ils reçurent en offrande.

Et puis je leur avais fait le don exclusif et miraculeux de la vie. Après les animaux, leurs frères de sang, me vint l’envie de parachever. Constituer comme une élite, recélant quelque chose de moi… une âme … un peu à mon image. Ensuite, j’eus le tort de me reposer, plutôt que douter et me méfier ?

Par leurs ambitions effrénées et insatiables, ils ont profané l’Éden, se condamnant à cette infernale condition métastasée qui commençait à les exterminer.

Ils disposaient à satiété de l’eau vitale. Ils en ont fait une rareté. Et mes flaques d’onde pure ne sont désormais qu’égouts et cloaques.
Ils ont extirpé du fin fond de la croûte le noir inflammable qui corrompt l’atmosphère, génère les convoitises belliqueuses et attribue les pouvoirs. Leur glèbe nourricière est devenue stérile, bâchée d’huile durcie. Ils ont masqué leurs horizons en agglomérant leurs gîtes de pierre et de mortier, verrues prétentieuses pointées vers le ciel comme pour me défier.
Ils ont rogné jusqu’à la pénurie l’espace de la graine, étouffée, et de sa pluie, rejetée.

Mais c’est quand ils ont été vaincus par le feu qui anéantit les arbres, conservateurs des équilibres, que j’ai compris que le point de non-retour était atteint.

***


Du sommet de la colline, je contemple la théorie des condamnés qui s’acheminent vers leur fin.

En tête, les plus fous, physiciens et chimistes, décortiqueurs indiscrets de la matière, apprentis sorciers juchant les vies sur le fil du rasoir. Coupables d’avoir cueilli le feu et le poison sur l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Puis viennent ces fanatiques, décérébrés absolutistes et déviants, tuant et asservissant en mon nom, alors que je ne suis qu’amour…

Suivent ces princes, idoles mégalomanes, maîtres du langage immatériel qui plongent leurs tentacules insidieux violant les humains au plus intime pour en faire commerce. Et qui les réduisent à l’état de prospects assujettis, automates errants, zombies apathiques recroquevillés sur leurs aliénantes plaquettes de plastique sonores. Bourreaux du créatif dont les machines stockent la « Grande Mémoire » qui rassemble tout ce qui fut pensé pour ratiociner avec du réchauffé.

Apparaissent ensuite ces accapareurs en chapeau haut de forme, cumulards morbides de richesses incongrues ; se repaissant des fruits de la manigance ou de l’exploitation, sans partage, de la peine et de la sueur d’humbles à la vie précaire. Pourvoyeurs industrieux tant en quête de besoins qu’ils en créent de factices qui dégradent et submergent le monde.

S’avance enfin le reste de l’humanité, la cohorte des vainqueurs et des vaincus, des maîtres et des opprimés, des pensants et des frustes, des nantis et des gueux, des aimés et des délaissés…
La horde animale leur emboîte le pas, de l’éléphant au vermisseau, et le monde vivant finit par se fondre dans le néant jusqu’aux plus petits des micro-organismes, petites lettres en fin de générique.

Qui aurais-je pu sauver ? les artistes, en quête du beau et de l’immortalité ?
Les poètes peut-être : ces drôles de types aux délires lucides, aux émerveillements innocents, chez qui parfois je sentais comme de la reconnaissance…

***


Ma belle planète bleue est redevenue pure et fraîche.

Ce fut rapide, à peine quelques centaines de leurs millénaires.
Les cimes ont recouvré leur couronne de blancheur immaculée, sans arche ni drapeau. Les plaines et les coteaux sont baignés d’une lumière dosée qui caresse la graine et le cep. La sève irrigue les ramures pour dispenser l’ombre et purifier l’air.

Et maintenant que faire ? j’arrête là ou je recommence ?

Les choses me seraient aisées. Quelques molécules jetées au hasard pour ensemencer la mer, dés pointés d’ADN voués aux évolutions en d’infinies combinaisons…
Ou bien, en quelques jours, créer un jardin merveilleux. Un peu de poussière, une côte prélevée, un arbre tabou, un petit règlement…
Facile, très facile.

Je crois que Je vais me laisser tenter.
J’ai envie qu’on ait besoin de Moi
Car sans eux, que serais-Je ?

Serais-Je ?


 
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   Eki   
23/8/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Vous sonnez le glas ?

A l'introduction du récit, j'imaginais une entité cosmique vêtue d'un collant genre Superman sur un pont d'autoroute observant la file interminable de voitures prenant la voie des vacances...

Comme vous parlez de film au début du récit, je me disais que c'était peut-être une partie d'un film que vous avez voulu résumer...

Mais je pense tout de même que ce récit est sorti tout droit de votre imagination fertile.

Inventif, sens du détail et réalité parallèle.

J'avancerais avec prudence que "toute ressemblance avec des personnes et situations existantes serait purement fortuite"

Le grand apocalypse, le châtiment suprême, signaux allumés, alarmes enclenchées...
Tout le monde est passé en revue (méchants, bons, profiteurs, opportunistes...(liste non exhaustive).
On y trouve même des accapareurs en chapeau haut de forme...ça remonte !!!

Belle description d'un monde agonisant.

Ratiociner : merci pour ce mot dont j'ai appris le sens...

Vous avez épargné les poètes. J'aime bien leurs émerveillements innocents...

L'espoir revient, la planète retrouve son rose aux joues...On est sauf, le péril s'éloigne...

L'empathie pour la planète cependant n'était qu'un leurre...quelqu'un en haut tire les ficelles, souffle le chaud et le froid, n'est pas prêt pour les miracles.
Il semble que Superman cosmique a des souhaits de paix après avoir exercé son effroyable pouvoir...mais n'est-il pas tous les hommes à la fois ?
Et comme tous les hommes, il se pose des questions existentielles...Serais-je ?

J'ai aimé ce tourbillon, cette valse de mots.

Eki emballée par le jardin merveilleux

   Ornicar   
27/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'ai failli passé à coté de cette prose inspirée, découragé à l'avance par sa longueur. Mais la présentation aérée aura facilité les choses. Les trois ou quatre premières lignes passées, j'ai accroché à ce récit à la croisée des chemins entre récit biblique et fable écologique, fiction et réalité, poétique et politique.
"Qu’ont-ils fait de ma jolie planète, de mon joyau, de ce fragment de la plus belle de mes étoiles ?". C'est à cet endroit précis que je suis vraiment entré dans cette histoire.

Ce texte en trois parties débute par la fin. La fin de notre monde, de notre espèce, et de toutes les autres ("et le monde vivant finit par se fondre dans le néant jusqu’aux plus petits des micro-organismes, petites lettres en fin de générique"). Et elle finit par le début de notre histoire, celle de la création, la cote d'Adam, l'arbre de la connaissance, le serpent ("Un peu de poussière, une côte prélevée, un arbre tabou, un petit règlement…"). Le narrateur,"je", n'est autre, excussez du peu !-que notre père à tous : Dieu en personne.

Ce point de vue original, décentré de nos préoccupations mesquines et nombrilistes, permet de bâtir un récit inventif et expressif. L'homme, qu'il soit puissant ou faible, y est peu reluisant, victime de ses excès, son orgueil, sa démesure, cet "hubris" déjà connu des Anciens.

J'ai aimé la force de cette écriture, qui manie avec un certain talent la formule ("décortiqueurs indiscrets de la matière" - "fruits de la manigance" pour les fruits de la croissance), l'ironie mordante et rageuse, la périphrase ("noir inflammable, aliénantes plaquettes de plastique sonore"), l'oxymore ("délires lucides"des poètes), bref tous ces leviers qui en appellent à l'intelligence, à l'imagination, aux émotions.

Certaines phrases pouvaient être mieux formulées, notamment au tout début de votre texte : "la longue file du vivant décadent qui chemine vers la mer qui l’éradiquera" - Pas terrible les deux relatifs à suivre... Ce n'est qu'un exemple, mais vu la longueur du texte, je ne rentre pas dans le détail et me montre naturellement moins tatillon que pour un sonnet.
Sans doute, ce texte, un peu long, gagnerait à être plus ramassé, plus condensé. Mais je ne vais sûrement pas bouder mon plaisir à cette évocation furieusement jubilatoire et tragique.

"Coup de torchon" ! Très bon titre pour un excellent film. Celui-ci et l'autre, le cinématographique.

   Cristale   
7/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
"Qu’ont-ils fait de ma jolie planète, de mon joyau, de ce fragment de la plus belle de mes étoiles ? Que je m’étais évertué à préserver du feu par une enveloppe fertile ombrée d’un filtre protecteur ?"

La question est posée dont on connaît la réponse. Et ça fait mal.

"J’avais pourtant inventé des bleus merveilleux pour iriser cette perle unique qu’ils reçurent en offrande."

Voilà une phrase qui, pour moi, est pure poésie, précédée de celle-ci :
"Qu’ont-ils fait de ma jolie planète, de mon joyau, de ce fragment de la plus belle de mes étoiles ?", j'opte, j'adopte le texte en son intégralité à cause/grâce à ces quelques mots, une préciosité qui donne un supplément d'âme à la pensée, et que j'aime retrouver.

"Et maintenant que faire ? j’arrête là ou je recommence ?"
Avis tout personnel : non, je ne pense pas que ce soit la peine de recommencer un projet voué au fiasco, ou alors oubliez d'y intégrer les humains.

   fanny   
7/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Comment ? Pas d'alexandrins, pas de mots du temps jadis, pas de rimes savantes, vous nous avez bluffés avec ce texte en prose, qui néanmoins recèle de très jolis passages, dont le développement me convient parfaitement et qui retient toute mon attention.

Un état des lieux de la terre, des travers de l'homme et de la dégradation de la planète bleue, où à peu près tout le monde en prend pour son grade, à part les poètes (Yes !), y compris dieu, ce narrateur dépité, créateur à la confiance empreinte d'une légére paresse, plein d'amour mais un brin égoïste et dont le narcissisme n'a d'égal que celui de ses créatures décevantes.

J'aime ce type de version ouverte de la genèse et ces façons d'aborder la vie et la nature humaine en traitant avec désespoir de l'évolution du monde tout en gardant entières les questions existentielles.

Lequel des deux est calqué sur l'autre ? Passé le premier échec, dieu hésite, tel un humain, sans vraiment tirer de leçon : va-t-il tout balancer dans la marmite pour faire une soupe originelle à l'arôme surprise ou se relaisser tenter par un plat de côte ? A priori, il salive à l'idée de la seconde option, lui aussi il voudrait bien exister grâce à une bonne côtelette et entre autres, cela lui permettrait de se mesurer aux têtes d'affiche dans les textes récriminatoires et de partager les responsabilités.

Enfin bon, j'espère au moins que la prochaine fois il lira des recettes de cuisine au lieu de tout balancer en vrac dans la marmite ou de tripatouiller dans un torax puis de prier pour que cela donne un truc potable.

Vous avez balancé également pas mal de choses dans la marmite mais sélectionné les ingrédients avec soin et touillé l'ensemble avec attention (et dynamisme...si certains tendent l'autre joue, ça ne va pas trainer).

Merci Mokhtar de nous avoir proposé à la lecture ce texte travaillé, bien construit, agrémenté de formulations et de réflexions judicieuses, une façon pas vieillotte d'aborder les nombreuses problématiques actuelles, le paradoxe de l'oeuf et de la poule dans le cadre religieux ainsi que des interrogations sur les cycles planétaires.
C'est un plaisir.

   Pouet   
7/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

La cohorte d'humains en file indienne cheminant vers la mer non pour quelque baptême ou purification céleste, mais bien pour un ultime voyage aque sur fond d'extrême onction est assez saisissante. On visualise parfaitement ce défilé. Comme une arche de Noe sans arche.
Ici qui parle? On peut se tourner facilement vers un démiurge ou tout autre dénomination de ce genre ou bien alors une conscience hors-sol ce qui revient un peu au même. Ou encore un résident d'une maison de repos forcé

Il me sembe que nous parlons ici de la destruction de la beauté. Hegel disait je crois et en substance "Sans l'art parlerait-on de beauté ? La beauté et l'art sont des concepts subjectifs et éminemment humain, du coup je me suis demandé ce qu'un "Dieu" (sans doute le plus grand des artistes) pouvait bien penser de l'art et de la beauté. Si c'est lui qui a créé la beauté sur quelles bases s'est-il appuyé. Je m'interroge sur ce que peut mettre un Dieu derrière le mot beauté donc. J'ai bien saisi aussi que Dieu pouvait ( devait être pris au sens de Dame Nature, sa fiancée)

À moins que ce ne soit Dieu qui aura été créé à l'image de l'homme.
Le démiurge dont il est question ici ne manque ni de veerve ni de piquant (en faisant passer les physiciens en premier pour aller se noyer dans la mer Rouge)

En tout cas un très beau texte métaphysico-écologique à l'écriture fluide qui se lit facilement. J'ai trouvé le ton très juste, presque pince-sans-rire.

Et la fin nous dit que tout ce qu'on vient de lire était une grosse blague...mais le monde est une grosse blague.

PS : si ce sont les arbres qui brûlent qui annoncent le débu de la fin, faut commencer à construire nos bunkers anti-demiurge.

Au plaisir

   Robot   
7/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Cela commence par une vision apocalyptique du paradis perdu. Une version détruite en partie par une mauvaise utilisation des éléments de la connaissance: Le mal l'ayant emporté sur le bien.
"le monde vivant finit par se fondre dans le néant"

Mais tout n'est pas perdu.
"Ma belle planète bleue est redevenue pure et fraîche."

Le démiurge s'interroge:
"j’arrête là ou je recommence ?"

Mais Dieu a besoin des hommes:
"Je crois que Je vais me laisser tenter.
J’ai envie qu’on ait besoin de Moi
Car sans eux, que serais-Je ?"

Un retour à la genèse en somme.

Il y a finalement un fol optimisme dans ce récit. Mais les nouveaux terriens seront-ils plus sages ?

Un récit d'une belle écriture dont j'ai trouvé la philosophie certes simpliste mais réjouissante par son optimisme.

   papipoete   
7/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Mokhtar
Un récit poétique ; je croyais trouver cela fort ennuyeux... eh ben non ! et quelle aventure que celle narrée par notre Terre-Mère !
Tout y passe, comme ces catastrophes qui furent naturelles, il fut un temps ; mais depuis quelques siècles, l'homme mit les bouchées-doubles comme si le cycle naturel était trop lent !
Bientôt, notre planète retrouvant son immaculée robe de jeune-fille, se dira
- recréai-je à nouveau ce qui fut ?
NB un récit passionnant qui évoque la folie des rois, tsars ogres, milliardaires jamais repus... mais aussi le simple terrien qui souille, qui d'un barbecue près d'une pinède enflamme la forêt, ce chercheur d'or au mercure assassin, ce dépôt d'ordure en pleine nature.
J'aime particulièrement ce cas de conscience pour la Terre
- qui aurais-je pu sauver ? des artistes, tels ces poètes qui rêvaient...
Un jour viendra hélas bien vite, quand feue l'on parlera de notre planète ; la végétation envahira béton et goudron ; des arbres sortiront du bitume en pleine autoroute du soleil ; les constructions en béton se disloqueront ; le fer de notre Tour Eiffel agonisant s'écroulera ; les derniers hommes partis, il faudra moins de cent ans, pour que pareille à l'origine, la Planète Bleue se retrouve seule maîtresse absolue... de plus rien qui bouge.
Fort belle écriture avec ce pouvoir des mots, des images, du spectaculaire sans hémoglobine pourtant...

   jeanphi   
7/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
Bonjour Mokhtar,
Habituellement je ne commente plus de poésie mais bien presque toutes les nouvelles. Puisque votre poème prend des airs de nouvelles, je me sens zone de confort.
Je dois dire que malgré une très bonne écriture au rythme fluide et agréable je suis déçu par le sujet et son traitement. Il me paraît évident que derrière son apparence terrestre, votre narrateur épouse la forme d'un dieu. Personnifier un dieu, voici un choix qui me paraît davantage s'apparenter au polythéisme, les testaments traduisants davantage les volontés du seigneur que ses questionnement/pérégrinations qui s'y trouvent toujours à la troisième personne.
Le pessimisme dont fait preuve votre démiurge me paraît inapproprié, comment et pourquoi ne pas croire que l'humanité n'en est qu'à l'aube de son histoire ? Cela me paraît culpabilisateur et assez éloigné des hypothèses réalistes et des projections seculières (ce malgré que les grandes prédictions mayas, nostradamusiennes, et même newtoniennes aient toutes fixé la fin de monde aux alentours de la période 2019-2024). La végétation en reprise sur une terre brûlée fait plus que de compenser par sa captation carbone les émissions dûes à son incendie, par exemple. L'oxygène étant majoritairement produit par les océans aucune perspective d'extinction en vue. Pourquoi ne pas dès lors croire en la capacité de résilience du vivant auquel appartient notre jeune espèce ?..
Enfin, la démarche d'attribuer à un dieu omnipotent cette capacité à la tergiversation, à une époque où la science, pragmatique entre toute, est précisément la responsable de notre péril relatif, me paraît trop fantaisiste pour admettre en son sein une quelquonque démarche moralisatrice. Pour l'homme moderne (celui décrit par votre récit) le divin est une représentation archaïque à laquelle se substituent la présence d'un univers fait de matière, l'incapacité à définir le néant, ainsi que les questions irrésolues de la sciences quant à l'apparition de cellules vivantes, la philosophie. Encore y aurait-il un ressort de l'expression de la conscience de l'auteur que je m'epargnerais ce commentaire, désolé, c'est que l'idée me choque de laisser passer de la sommatisation pour de la poésie, surtout lorsqu'elle empreinte une plume aussi virtuose que celle-ci.

   Provencao   
7/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Mokhtar,


"Apparaissent ensuite ces accapareurs en chapeau haut de forme, cumulards morbides de richesses incongrues ; se repaissant des fruits de la manigance ou de l’exploitation, sans partage, de la peine et de la sueur d’humbles à la vie précaire. Pourvoyeurs industrieux tant en quête de besoins qu’ils en créent de factices qui dégradent et submergent le monde."

Parfois le son d'un vocable, la force d'une lettre ouvre ou fixe la
pensée profonde du mot. J'ai lu dans votre belle poésie: " accapareurs en chapeau...richesses incongrues ..pourvoyeurs industrieux..."

Belle émotion en votre poésie.
Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Malitorne   
8/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
On est loin du Coup de torchon de Bertrand Tavernier, ô combien acide et irrévérencieux. Vous nous servez à la place Mokhtar, avec tout mon respect, une diatribe proprement imbuvable sur les travers de l’espèce humaine. Des poncifs et encore des poncifs, qui plus est de la bouche de leur plus illustre création : Dieu, comme s’il pouvait s’extraire de cette boue alors qu’il en est la quintessence. Passons sur les incohérences qui omettent de préciser qu’il a fait l’homme à son image (même si vous en touchez un mot), qu’il ne serait pas sans lui alors qu’il est censé s’en distinguer. Bref, le débat n’est pas là.
Ce qui me gêne, beaucoup, c’est que vous prenez comme postulat de départ que la Terre est une planète merveilleuse et parfaite. Ah bon ? Faut-il vous rappeler le fonctionnement du vivant ? Sa base fondamentale reste la mort et la prédation : on se dévore, se parasite, se détruit, que ce soit au sein du règne animal ou végétal. La nature n’a aucune pitié et malheur au plus faible ! Jolie planète en effet qui entretient pareille souffrance.
Il est possible qu’ailleurs, loin dans le cosmos, une planète soit régie par des règles différentes. Pas de compétition entre espèces mais de l’autosubsistance, chacun se nourrissant d’éléments à imaginer (carbone, hydrogène, silicium, photons, que sais-je ?). Pas de crocs ni de griffes, pas de bactéries ni de cancers…
Cette si belle Terre sur laquelle vous pleurez Mokhtar, assurément abrite des paysages somptueux, mais hélas demeure codée par la violence. Aujourd’hui elle meurt de ce qu’elle a semé.

Rien à dire sur un style qui porte son sujet.

   Curwwod   
8/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Enfin, Dieu prend la mesure d'une catastrophe annoncée pour adopter les mesures qui s'imposent. Pas un déluge, non, une noyade abyssale de l'engeance humaine. A sa place j'aurais épargné, outre les végétaux, une faune qui n'a rien demandé à personne. Ce récit bien mené, écrit dans une langue hyper maitrisée n'est pas sans rappeler en plus grave, plus désabusé la nouvelle de Buzzati "La création du monde" où l'éternel créait l'humanité en pressentant à juste titre que cette imprudence lui causerait une multitude d'ennuis. Votre récit que l'époque contemporaine après mainte autre malédiction due à l'avidité, la bêtise, la cruauté de l'espèce humaine, souffle un sentiment désabusé de quasi désespoir face à une engeance uniquement capable de saccager ce que la nature lui offre de plus beau. Soyez patient, ces moutons enragés finiront bien par y parvenir. Vivement la Planète des singes.
Qu'on soit créationniste ou Darwinien, on ne peut que déplorer l'évolution conduite par quelques tyrans sanguinaires, ou magnats avides même si les règles du jeu dans la nature ne sont pas angéliques, loin de là. Dieu avait besoin de cette humanité pour exister, aujourd'hui, il s'en fout.

Merci pour ce très beau texte.

   Mokhtar   
18/9/2023

   Pouet   
18/9/2023
Doublon


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