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Poésie classique
Mona79 : Quand le rêve meurt
 Publié le 08/10/13  -  19 commentaires  -  721 caractères  -  517 lectures    Autres textes du même auteur

Un sonnet romantique où il est question d'un amour défunt.


Quand le rêve meurt



Le lac à mon regard offre un miroir hostile
Où l’image se noie ; au bord je viens m’asseoir,
L’épaule abandonnée à l’écharpe du soir,
Pour distraire un chagrin que le tourment distille.

Le cygne sur l’eau glisse et, d’un geste futile,
Agite son long col, orgueilleux encensoir ;
Il plonge : le remous dessine un ostensoir
Où le couchant vermeil se reflète et rutile.

Dispersés, les éclats de mon rêve détruit
Semblent des diamants égrenés, sans un bruit,
D’une chaîne de pleurs que l’ombre décompose.

La brise, évanescente, estompe le passé,
Tisse un manteau de brume au regret qui se pose
Comme un linceul d’oubli sur le songe glacé.


 
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   Robot   
15/9/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce sonnet me semble répondre aux règles classiques du genre. J'ai apprécié tous les vers. Le second quatrain avec la description du cygne et le remous qui dessine un ostensoir compose une superbe image. J'aurais préféré une conclusion plus réconfortante au second tercet mais là réside votre choix d'auteur que je n'ai pas à remettre en cause. En tout cas voilà une très belle poésie.

   Anonyme   
16/9/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'expression est élégante je trouve, triste et aux images discrètes (l'écharpe du soir, le tourment qui distille le chagrin, les diamants égrenés) ; j'aime le dernier tercet même si, au total, je n'apprécie guère cette ambiance glaciale de désolation. Mais je dois reconnaître qu'elle est efficacement évoquée...

... Sauf en ce qui concerne le deuxième quatrain qui pour moi est franchement maladroit. Déjà, on a cette rime ostentatoire "encensoir"/"ostensoir" sortie tout droit de "Harmonie du soir", de Baudelaire, à mon sens le clin d'œil n'a rien à faire ici vu le sujet. Mais surtout, pour moi, l'image est incongrue : un cygne qui plonge, c'est comme un énorme canard, je ne l'imagine pas autrement que restant le cul en l'air ; le corps des cygnes est trop flottant pour disparaître facilement dans l'eau, à mon avis, d'autant que c'est très long, un cygne : quelle profondeur, ce lac ? Un cygne ne se nourrirait-il pas plutôt dans des hauts-fonds qu'il peut atteindre avec son cou ?
Alors, c'est sans doute bête, mais cette image d'une personne qui se recueille devant un croupion de cygne perpendiculaire à la surface d'un lac, pour moi ça le fait pas du tout. Si ce spectacle faisait ressentir au narrateur ou à la narratrice le dérisoire de ses tourments, encore, ou le côté baroque de la nature qui juxtapose le sublime et le grotesque, je ne dis pas, la réflexion m'intéresserait, mais pas du tout : après cet intermède burlesque, on reste dans la chaîne de pleurs décomposés par l'ombre et le linceul d'oubli...

C'est vraiment dommage pour moi, l'expression est aisée à mon avis, les rimes en général solides et bien venues, mais le deuxième quatrain vient casser l'ensemble sans rémission. À mes yeux.

   Anonyme   
16/9/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Comment ne pas penser à l'un de nos illustres prédécesseurs,
évidemment ?

Très beau sonnet classique sur un rêve qui s'évapore.

L'image du cygne plongeant en détruisant le songe est
magnifique.
Juste un léger bémol sur l'adjectif évanescente que l'on trouve
souvent.

   Ioledane   
16/9/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Le thème n'est guère novateur, les rimes non plus, mais la plume est de qualité et la plupart des images bien trouvées : le miroir hostile où l'image se noie, l'épaule abandonnée à l'écharpe du soir, la chaîne de pleurs que l'ombre décompose ...

Un peu plus convenus me semblent le long col du cygne, la brise évanescente, le manteau de brume.

Au global, une lecture appréciée.

   Anonyme   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je reviens sur ce texte qui m'avait beaucoup plu en GL. Tout est lumineux dans ce poème, où la lumière est distillée avec beaucoup de finesse : miroir, regard, soir, couchant vermeil, reflète, rutile, éclats, diamants, ombre, évanescente,, estompe. Tout se passe sans bruit, si ce n'est la trajectoire du cygne qu'on oublie presque.

   senglar   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour Mona,


C'est très beau, cela mérite qu'un peintre type Waterhouse passe par là (J'ai sous les yeux "The Lady of Shalott") ou à l'occasion un autre solide Pre-raphaelite ressuscité... Ce magnifique sonnet leur offre tout : le cadre et le thème.

Pour ma part je distinguerais dans cet ensemble remarquable :
"L'épaule abandonnée à l'écharpe du soir/
D'une chaîne de pleurs que l'ombre décompose/
Tisse un manteau de brume au regret qui se pose"

Peut-être faut-il cependant se méfier de l'excès de métaphores et le "linceul d'oubli" du dernier vers est-il trop hiératique (après l'encensoir et l'ostensoir peut-être eux-aussi trop marqués XIXè S.) ?


Le tableau "Ophelia" de John Everett Millais n'a cessé de me hanter pendant toute ma lecture :)

Senglar-Brabant

   Anonyme   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" L'amour défunt" évoqué ici avec des images superbes au bord de ce lac le soir.
Je trouve qu'il se dégage de ce sonnet une sorte de sérénité mêlée aux regrets d'un passé que vient couvrir ce " linceul d'oubli ".
" L'épaule abandonnée à l'écharpe du soir " : une image aussi juste qu'élégante...
J'aime beaucoup .

   Anonyme   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Mona,

Ce n’est pas d’instinct la poésie vers laquelle je me précipiterais aujourd’hui. Elle me dispense toutefois d’aller me replonger dans celle de Lamartine, de Musset ou d’Hugo. Et en souvenir de mes périodes romantiques, c’est toujours avec un grand plaisir que je te lis.
Car il y a toujours chez toi cette recherche de la perfection formelle qui donne le sens au poème. Ton cygne n’est pas le même que celui qu’aperçoit un pêcheur, ni celui à qui les gamins jettent des cailloux. L’encensoir et l’ostensoir sont là pour clarifier ta pensée. Il n’y a pas de « nature » sans la perception de la nature. Personne ne voit la même chose dans la nature, et le travail de la poésie c’est de la transcender, de la transgresser. Ce que tu sais faire à merveille.

On retrouve dans ton poème tous les thèmes revendiqués par le romantisme : la nature, l’amour, la mort.
Dans la 2e strophe le souvenir est emprunt de mysticisme, de cérémonial. Ce cygne qui comme un démiurge viendrait rompre l’harmonie de la nature en même temps que celle du souvenir. On est en plein romantisme, cette idée que l’homme est bercé et troublé par la nature.

J'ai toujours un peu de mal avec certaines métaphores (le manteau de brume). J’ai souvent du mal aussi à enfiler les bottes d’un romantisme plan-plan. Mais Le tien sous-tend toujours une certaine dramaturgie (« Où l’image se noie - Les éclats de mon rêve détruit – que l’ombre décompose), et ce superbe dernier vers : « Comme un linceul d’oubli sur le songe glacé », véritable concentré de romantisme.
La messe est dite.

Cordialement
Ludi

   Anonyme   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hello Mona ! Superbe sonnet teinté de nostalgie et finement ciselé comme tu sais si bien le faire. Le lac, le cygne, les éclats du rêve détruit puis le linceul d'oubli, chronologie sans faille qui mène au tercet final d'une grande beauté... On imagine sans peine le tableau que laisse deviner ce poème. Bravo l'artiste !

   KIE   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Mona fait du Mona. Jusque là, tout est clair. Quand Baudelaire me soûle, je ne reproche pas à Baudelaire de faire du Baudelaire, je vais lire autre chose.
Attendez ! Mona, avant de vous réjouir de cette comparaison flatteuse pour notre poète « viricapillaire ». Je n’ai pas fini.
La qualité de votre texte n’offre pas beaucoup de prise à une critique objective, mais j’y trouve à redire.
Cette foutue habitude qu’ont les « classiques » de colloquer des lettres d’appui à toutes leur rimes me météorise (grec meteorizein : gonfler). Une rime suffisante se satisfait de deux phonèmes, compris en classique (chez Boileau, je trouve : -ports/-cords, -dars/-parts et même, hé ! hé ! Chats/rats, effroi/moi, Roy/toi. Il s’agit de sons « forts », notons-le). Donc, -oir aurait convenu dans vos quatrains (d’autant que le son est, en lui-même, assez prégnant). Vouloir mettre -soir absolument vous a probablement entravé l’inspiration. C’est dommage.
La rime riche ne convient qu’aux vers longs, encore faut-il qu’ils soient alternés ou disposés de part et d’autre d’un système de rimes embrassées (je ne détaille pas, car les qualités sonores doivent être prises en compte, par exemple, la rime en -té, dans certains cas, est une hérésie, selon moi).
Sur deux vers contigus, elle rend à l’écoute quelque chose de guindé (une rime riche peut masquer de pauvres idées). Autant danser le « lac des cygnes » en armure (on peut aimer ça). Votre écriture est assez belle pour pouvoir s’en passer, alors passez-vous en et laissez donc ce genre de gymnastique à ceux qui balbutient leurs vers.
Dans « Harmonie du soir », on note que Baudelaire se garde de rapprocher « encensoir » et « ostensoir » (deux vers les séparent), la rime léonine « -ensoir » étant désastreusement lourde. Il fait d’ailleurs rimer son second « ostensoir » avec « noir ».
J’ai retrouvé, dans votre beau cygne éthéré, celui de Mallarmé.
Techniquement, ce texte est (presque) parfait. Mais il se trouve que je n’avais pas envie de vous le dire.
Cet avis que j’expose, je le partage avec Maurice Grammont, si ma mémoire est bonne (excusez du peu).
Ceci écrit, vous n’êtes pas d’accord. Je le sais. Mais l’objectif (réussi) était de vous piquer.
Après tout, si je n’aime pas Mona, je n’ai qu’à m’en aller lire autre chose.

   leni   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Mona
C'est une manière un tour de plume superbe Admiratil devant autant de finesse pour décrire un amour défunt Et tout est en image..L'épaule abandonnée...chaîne de pleurs ...manteau de brume...ET l'image se noie..Merci ici tout est ordre et beauté
Salut cordial Leni

   Marite   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dès le premier quatrain, une superbe image nous est offerte : le miroir ... l'écharpe du soir ... et le second quatrain complète le tableau. Alors que je me sentais déjà comblée au niveau poétique voici que les tercets m'apportent, encore et encore : ... les éclats du rêve ... diamants égrenés ... la chaîne de pleurs ... le manteau de brume ... le linceul d'oubli ...
Aucune de ces images n'est superflue, chacune renforce simplement et merveilleusement la description du rêve évanoui.

   aldenor   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’admire le style délicat et maitrisé.
L’eau qui transforme l’image originelle, donne au poème un fil directeur. Mais en premier lieu l’image se noie dans le lac, et après le passage du cygne elle se désintègre. Ce n’est pas cohérent me semble-t-il.
« ...au bord je viens m’asseoir » : je sens l’inversion un peu lourde
Enfin, je n’aime pas trop le rapprochement « ...un manteau [] ... comme un linceul » de vêtement à vêtement.

   Anonyme   
8/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai de ce poème deux approches opposées et je dois confesser que cette dualité m’embarrasse. Pourquoi ? eh bien, pour des motifs bien personnels. Je dois souvent me défendre de ma propre fascination du classique et de cette envie de balancer à qui veut me lire ou m'entendre de l'alexandrin formaté au pied à coulisse et recuisibné aux oignons blancs. Attendez, pas seulement sur le registre de la prosodie, mais aussi sur celui des images parnassiennes, baudelairiennes et autres tralalas romantiques. Et pourtant, quel plaisir d'avoir sculpté une statue de quatorze vers au canif, de l'avoir toiletter au coton-tige, puis de la breloquer à coups d’encensoirs et d’ostensoirs. Mais bon Dieu, me souffle mon ange gardien, HELLIAN de mes deux - Oui, il est comme ça mon ange gardien, un peu vulgaire et plein de nostalgie - on est en 2013, bordel ! Tu vas quand même pas nous foutre du cygne et du lac à tous les repas ! Résiiiste ! Lamartine, élimine ! Baudelaire, fous le en l'air ! Quant à Musset c'est a assez !
Mona, ma chère Mona, je vais vous l'envoyer mon ange gardien, vous verrez, il est un peu ordurier, mais sympa. Il vous dira des trucs tout comme à moi, genre : "ouauis, euh, trop beau là, ta récitation, ça l' fait grave, le lac, le cygne et la brume qui rutile dans son manteau d' pétasse, là " Ouais, si j'te calcule bien, tu taille la zone, là, Mona ! Allez, faut pas pleurer comme ça ! " Je vous avais prévenue, il est fort mal élevé. Tout comme moi, d'ailleurs, qui ne fais que parler de ma personne et de mes problèmes d'inspiration. Ben oui, c'est vrai qu'il est super bien gaulé votre poème, mais trop, trop guindé, trop typé, à la limite du pastiche. Mais saperlipopette, Mona, j'ai lu de vous des choses autrement plus vibrantes et chaudes. Vraiment, Mona, je vous préfère dévergondée.

   emilia   
9/10/2013
Le mot " bijou" prend tout son sens quand le sonnet parfaitement maîtrisé devient une oeuvre d'art, comme un tableau devenu palpable, grâce à vos mots judicieusement choisis et qui soulignent un grand talent ne pouvant que susciter notre admiration onirienne...
Les correspondances entre les mots sont multiples, même si la contrainte de la rime les accouple un peu systématiquement, les attirant comme des aimants pour certains, pour vous comme des diamants, nous obligeant parfois à les réemprunter, car il n'est pas donné à tous d'en inventer de nouveaux... Puissent vos sonnets inciter certains à réviser leur jugement sur " l'obsolescence" de cette forme classique jusqu'à l'envisager comme un patrimoine culturel à pérenniser, dans une fraternelle cohabitation...

   pieralun   
9/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Certes un peu Lamartinien à mon goût, mais comme il s'agirait d'un beau poème de Lamartine, que pourrais-je reprocher à Mona.
Un esthétisme qui frise la perfection, tant au niveau du rythme que des sonorités, un fond qui me semble parfaitement clair.
J'ai l'impression d'être en présence d'un Rubens, et même si je préfère un art pus simplifié, je ne peux nier la beauté emphatique de ce poème, et c'est ce qui en fait sa poésie.

   TheKid   
10/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Avant même de comprendre le sens de tes mots je me suis laissé porter par leur musicalité...c'est un sans faute harmonique

A la deuxième lecture le tableau que tu nous offres prend vraiment corps, il s'anime avec grâce (cygne oblige), et les teintes contrastent à mesure que ton rêve ne meurt enfin

bref, j'ai adoré

   Miguel   
10/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, oui ! L' "orgueilleux encensoir, et cette sullime chute ! Des vers très doux et mélodieux, une atmosphère, un ailleurs poétique où je me laisse volontiers emporter. Beau travail.

   Mona79   
11/10/2013


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