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Poésie néo-classique
Mona79 : Vanité [Sélection GL]
 Publié le 30/08/15  -  14 commentaires  -  1871 caractères  -  165 lectures    Autres textes du même auteur

Fable.


Vanité [Sélection GL]



Contre le mur croulant d’une maison très vieille,
Un lierre se hissait aux côtés d’une treille.
Un lierre se hiLa maison se plaignait
Un lierre se hi Et même s’indignait :

« Assurément, vous deux avez bien de la chance
Que je sois très solide afin de supporter
Un lierre se hiUne telle insolence !
Sur moi vous vous vautrez avec une impudence
Un lierre se hiQui me fait souhaiter
Vous voir un jour à terre et vos branches coupées
Elles se sont à l’aise un peu trop échappées… »

Si la vigne en silence entreprit humblement
D’arracher à la pierre un tortueux sarment,
Un lierre se hiLe lierre répondit :

« Voyez cette orgueilleuse aujourd’hui qui maudit
Sans aucun à-propos que je grimpe après elle !
Si je ne le faisais, la pauvre "citadelle "
Ne serait plus que ruine et poussière et gravats ;
Je sers à l’habiller, à cacher ses dégâts,
Mes feuilles sont bijoux et comblent sa crevasse,
Elle peut, grâce à moi, ne pas perdre la face :
Un lierre se hiJe ne fais, après tout,
Un lierre se hiQue me casser le cou
Un lierre se hiPour la tenir debout ! »

ggggggggggggggggggg*

Ainsi pensent, parfois, tous ceux dont la présence
N’est utile, souvent, qu’à leurs yeux seulement :
Près des autres chacun se cherche et s’indispense,
Un lierre se hiC’est vanité, certainement !

ggggggggggggggggggg*


 
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   Robot   
9/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une version de "la mouche du coche" qui se croyait indispensable mais n'était qu'insolente.
Les deux acolytes lierre et treille sont bien campés. J'ai apprécié ce texte, cette fable qui ne déparerait pas parmi celles d'auteurs d'autrefois. L'écriture et fluide et directe, sans chercher à tenir absolument la rime (c'est une excellente manière de procéder en ce cas) et sans broderie inutile.

   Miguel   
11/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une petite fable d'esprit classique (et de forme globalement), pleine d'esprit et de légèreté. Des vers gracieux, un rythme entraînant comme une chanson, et une morale digne d'être méditée. Un texte très agréable. La vigne cependant n'y est pas, à mon sens, indispensable.

   papipoete   
12/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
une maison, qu'un lierre et une treille habillent, cachant ainsi la misère de ses failles, rides et crevasses, vient à faire sa mijaurée. Elle reproche aux envahisseurs d'en prendre à leur aise, pour s'étaler du sol au faîte de ses murs; elle rêve même de les voir, gisant par terre!
Les 2 grimpeurs offusqués se demandent l'allure qu'aurait l'altière demeure sans qu'ils s'accrochèrent jadis à elle!
La treille se fit une raison, mais le lierre rancunier s'estimant indispensable comme certains terriens, en prit définitivement ombrage.
Votre fable est plaisante et bien tournée, mais je ne pense pas que son écriture entre dans la catégorie " néo-classique ".

   Anonyme   
30/8/2015
Bonjour Mona

Cette fable, à la manière de La Fontaine, dans le ton comme dans la métrique est à ce point réussie qu'on pourrait l'attribuer à l'auteur de "La mouche du coche".

Merci Mona

   Pimpette   
30/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Impeccable!
J'ai beaucoup d'admiration pour votre talent...
La forme classique est tellement adaptée au sujet sans aucune lourdeur que moi, un peu fantaisiste en général j'ai eu un grand plaisir à lire...

Et puis,dans la maison délabrée du début de notre mariage, je me suis souvenue d'un énorme lierre qui a caché pendant des années une véranda
qui se serait effondrée sans lui

   Anonyme   
30/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Mona, bonjour ! C'est un plaisir de commencer ce dimanche par la lecture de cette fable que Maitre Jean n'aurait pas reniée...
Le mixage de la métrique était aussi un des artifices que La Fontaine employait fréquemment.
Un bémol, la chute ! J'aurais bien vu terminer ce texte par :

Ainsi pensent, parfois, tous ceux dont la présence
N’est utile, souvent, qu’à leurs yeux seulement !

Reste alors que le mot vanité passait à la trappe...

N'en parlons plus ! La présente version est sans doute plus complète et plus explicite sous cette forme...
Une lecture très agréable ! Merci et bon dimanche...

   David   
30/8/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Mona79,

Sur le fond, il y a une profonde différence de nature entre un mur, d'une part, et un lierre et une treille de l'autre. Le premier est artificiel, qu'il soit jeune ou vieux mur, c'est l’œuvre des hommes, alors que le lierre et la treille sont naturels.

N'y a t'il alors qu'une vanité des autres (lierre et treille) qui poussent où le vent les a fait choir, sans calcul, et aucune du coté de ce mur qui jouit par les hommes d'une sorte de rente de situation, les humains ont brisé les pierres et battus la terre pour le construire, ils ont colonisé la nature de la treille et du lierre, et maintenant, ce seraient eux les intrus ?

La métaphore non plus n'est pas nette, on pourrait penser aussi que "tous les ingrats se sont fait tout seuls" parce qu'ils nient ce qu'ils ont pu tenir d'autrui.

Le lierre et la treille ont plutôt de l'hospitalité, dans la nature ayant repris ses droits, pour ce vieux mur "impérial" oublié par son Pygmalion.

De même, des gens peuvent s'entourer pour parvenir à leurs fins, et bouder le lendemain ceux envers qui ils débordaient d'attention la veille, parce que leurs plans ont changé, sans considération pour les personnes croisées en chemin.

Il y a parfois des poèmes aussi sur ce genre de faux amis qui vous boudent subitement après vous avoir accueilli chaleureusement.

Comme c'est dit, ça ne me plait guère donc, un tel costard pour des plantes innocentes, c'est injuste, un procès bien trop à charge, pour un mur dont le charme doit sans doute beaucoup à ces envahisseurs.

   Anonyme   
31/8/2015
Bonjour Mona 79

Je ne partage pas l’avis de David, le lierre ne grimpe pas que le long des murs. Si l’on n’y prend pas garde, il fait mourir les arbres, les cultures.

Une petite fable pour rire des « parasites », il en existe tant ! Il est dit qu’au poète toute licence est permise, je crois voir le néologisme « indispenser « sous cette forme.

La chute me chagrine un peu.
J’aurais peut-être vu : « chacun glisse, en sa bienveillance, la vanité, certainement » pour corser l’ironie.

Mis à part ce petit bémol, à mon goût, j’ai adoré ce poème rondement mené.


Cordialement

   Anonyme   
30/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une fable de belle facture, à l'écriture élégante. J'ai pourtant apprécié au passage l'usage du verbe vautrer qui marque bien l'indignation exprimée par la vieille maison.

   Anonyme   
30/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime bien les fables, et celle-ci sort du lot.

Je vous dit bravo Mona79 pour avoir réalisé un aussi bel écrit.

Drôle, sérieux, impertinent, intelligent, subtil, moralisateur : tout y est !

Wall-E

   Francis   
31/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une petite fable bien écrite (rythme des vers, registre lexical simple, construction du texte). Le lierre accroché aux vieilles pierres symbolise parfaitement " ces êtres parasites " qui se pensent indispensables. La vigne semble moins vaniteuse que le lierre !

   Anonyme   
31/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Une fable bien écrite, ma foi.

Mais je ne vois pas très bien le rapport de l'histoire et de sa morale :
La vanité, mon Dieu, pourquoi la vanité ?

Personnellement, mais je peux me tromper, il y avait mieux à dire
avec vos trois protagonistes.
Belle idée de départ mais je me répète, l'auteur me semble passer
à coté de la fin.

PS : j'ai lu après coup le commentaire d'Alexandre et je suis d'accord avec lui pour supprimer le mot vanité laissant
ainsi le lecteur choisir sa morale avec les éléments dont il dispose.

   jfmoods   
6/9/2015
Le questionnement de David sur la pertinence des "personnages" de cette fable est intéressant car il autorise à mettre en perspective l'intertextualité avec "Le coche et la mouche" de La Fontaine. Le coche est représentatif du vaisseau de l'État que l'on fait avancer, la mouche figurant le courtisan toujours avide d'obtenir une reconnaissance du souverain du fait d'un conseil qu'il lui aurait judicieusement donné. Cette vanité-là est d'ordre social. Cependant, en choisissant la maison, Mona79 se situe sur un autre plan : celui de l'intime. Elle entend parler, ici, du lien de subordination, de soumission à l'autre qui rend caduque toute véritable amitié. Le choix de la treille est riche de sens car il induit la production de fruits, la dispensation d'un minimum de nourriture affective. Le lierre, lui, ne connaît pas le partage. Il envahit unilatéralement toutes les interstices disponibles, étouffant son support jusqu'à l'asphyxie. Cette fable m'apparaît donc très pertinente par les enjeux qu'elle soulève.

Un certain nombre de procédés concourent à sa réussite...

- l'alternance efficace des rythmes (alexandrins et hexasyllabes)
- la gestion des temps (présent, imparfait, passé simple)
- le passage régulier du récit au discours
- le "si" adversatif, qui marque la ligne de fracture entre la treille et le lierre
- l'exacerbation du moi dans la longue prise de parole finale (pronoms personnels et compléments : "Je" x 4, "moi", "me", adjectif possessif : "Mes feuilles")
- la visée généralisante de la fable (pronoms : "tous", "chacun") qui relativise le propos, rappelant, d'une certaine manière, la morale de "La besace"...

"Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous..."

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
25/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est une jolie fable, plutôt bien écrite, et originale.

Un bémol : il y avait peut-être moyen de faire mieux pour la chute finale, du moins dans l'expression... et le verbe indispenser existe-t'il ?

Je n'aime pas trop le vers
"Sans aucun à-propos que je grimpe après elle"
mais c'est histoire de critiquer un peu...


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