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Poésie contemporaine
MonsieurNon : Scène vécue dans le métro parisien
 Publié le 12/03/24  -  13 commentaires  -  754 caractères  -  203 lectures    Autres textes du même auteur

Sonnet en souvenir d'un lundi matin.


Scène vécue dans le métro parisien



Je dois me faufiler pour sortir de la rame.
Au loin, j'entends déjà la prochaine brailler.
Il semble, de nouveau, que ma journée s'entame
Dans un tunnel sordide où je vais louvoyer.

Il est… « Pardon, monsieur. » Il est une heure infâme
(Il est toujours trop tôt pour aller travailler).
Et pourtant, en retard… « Excusez-moi, madame. »
Je dois tout à la fois et courir et bâiller.

Je ralentis soudain au détour d'un virage,
Manquant de percuter une mère et son fils,
Qui lui dit, sur un ton bien trop las pour son âge,

Sans même remarquer que, d'un bond, je l'évite
(J'espère encore avoir mon train in extremis) :
« Je trouve que le temps passe beaucoup trop vite. »


 
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   Robot   
27/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La transcription de cette scène vécue nous propose une vision originale du métro parisien mais qui pourrait s'appliquer avec réalisme à d'autre lieux de transport, souterrains métropolitains, gare bondée, quais des bus et tramways en surchauffe.
Bien vu, écrit avec dynamisme dans une écriture particulière qui nous fait partager l'aventure du passager.

   Miguel   
28/2/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
On s'y voit, dans ce métro ; encore ne l'ai-je jamais pris que comme touriste, n'ayant pas travaillé à Paris. Mais j'ai vu les autres, les pauvres parigots. Ce monologue ponctué d'excuses aux gens qu'on heurte, cet enfant qui fait penser à ceux du poème "Melancholia" de Victor Hugo, cette hâte, cette crainte, cette fatigue, la première parenthèse, en forme de proverbe, et la seconde, qui sent tellement son vécu, tout y est à la fois réaliste et transfiguré par la dimension poétique de l'écriture.

   Gemini   
1/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
On est heureux de savoir que l’auteur prend le métro.

S'agit-il peut-être d'un nouveau genre que ce sonnet narratif (14 vers empilés), relatant un fait concret (mais pas façon naturaliste Zola) dans un nuage de « je » (8) et de « moi » (4) qui fleure l’estime de soi.
Le titre est sans finesse aucune (je pense qu'il y avait mieux), et le vocabulaire s’asperge de style familier : "brailler", "louvoyer".
Je doute de l’exactitude du premier "et" de : "Je dois tout à la fois et courir et bâiller".

Seul, à mon sens, le vers final (dit par un enfant dont on ne sait rien - âge, humeur ou condition), sauve ce texte un peu trop prosaïque (où est la poésie ?), et du coup, peu respectueux d’une forme ancienne. Un sonnet ne mérite-t-il pas un peu plus de tenue ?
Je dis, bon dernier vers, parce que ce n’est pas une pensée naturelle pour un enfant que de juger l’écoulement du temps. Surtout qu’ils n’en ont pas la même perception que les adultes. Mais on dit que la vérité sort de leur bouche : nous vivons sur un rythme d’enfer. Enfin, surtout, symboliquement, ceux qui prennent le métro. La précision du lundi de l’exergue amplifie la chose.

Je trouve sensée l'idée de faire intervenir ce point de vue innocent après avoir décrit tout au long du récit les pérégrinations de ce rythme infernal. Le dernier vers d'un sonnet doit se conduire ainsi.

   Ornicar   
7/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Elle court, elle court la banlieue.
Voilà un poème d'aujourd'hui, haletant, bien ancré dans notre époque (ne ressassant pas toujours les mêmes vieilles lunes). La scène est vivante et bien croquée. Tout y est dans un mélange bien speed : le bruit incessant des rames, le mouvement, la hâte, le rythme heurté des pas, des corps qui se cognent, les mots d'excuse en mode pilote automatique (les guillemets), la cavalcade pressée et le tumulte des pensées (les parenthèses). Le rythme cassé des vers bouscule le lecteur de sorte que la forme épouse le fond.
Seul le titre ne me plait pas : à la fois trop long et trop lent pour cette folle course d'obstacles, il ne "claque" pas assez. J'aurais mieux vu : "Lundi matin" ou "Métropolitain".
J'aime bien ces instantanés du quotidien.

   Marite   
12/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Amusant ce sonnet et bien qu'il ne soit pas présenté en catégorie classique ou néo-classique, la succession rapide des vers (ben oui l'envie de courir a traversé mes neurones endormis) me donne à penser que l'auteur doit penser en alexandrins sans en avoir conscience ...

   Mintaka   
12/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour MonsieurNon,
J'aime les poèmes narratifs qui racontent une tranche de vie. Car tout est poésie il suffit simplement d'adapter son langage, il en va pour preuve et pour exemple"le petit endroit" de Musset qui poétise sur un passage dans les WC.
Merci de nous le rappeler.
Au plaisir

   papipoete   
12/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour MonsieurNon
une façon de parler de " comment se dépêcher d'être en retard " au boulot alors que la vie frénétique citadine, oblige à bien des contorsions à louvoyer, valise ou sac pleins, pour ne pas heurter cette dame, ce monsieur qui hésite !
NB amusant de le dire en " sonnet de dodécasyllabes ", avec ce rythme qui n'a rien de classique, plutôt chevauchée fantastique !
je suis votre silhouette sur quelques mètres, et rend l'âme épuisé que vous me rendez ! et tout en restant poli avec ces gens à éviter !
le second quatrain a ma préférence... mais je suis éreinté...
techniquement, je vois des rimes discutables sur leur sonorité ( infâme et madame ) la première au A pointu, et la seconde au A appuyé... idem " virage et âge "
qui purent expliquer le pourquoi du " contemporain "

   Damy   
12/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Si le thème est contemporain, le genre, lui, me paraît tout à fait classique. C'est bien leur mélange qui donne au poème tout son charme : une scène de la vie quotidienne très finement décrite et la hauteur pas facile à franchir d'un sonnet.

Bravo et merci.

   Lebarde   
12/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
La scène est vivante comme peut l'être le métro parisien un lundi matin, pourtant j'ai du mal à retrouver l'ambiance animée et fébrile des lieux que le choix des mots retenus n'arrive pas à décrire avec suffisamment de conviction
Il y a bien: "faufiler", "louvoyer", "courir", "d'un bond", mais associés à:"Il semble, de nouveau, que ma journée s'entame"(un peu maladroit) ou "Il est une heure infâme" ou encore "Je ralentis soudain au détour d'un virage," (qui m'évoque plus la route que le rail ou le souterrain)...rendent l'ensemble du propos quelque peu incertain et éloigné de la poésie; en tous cas c'est mon ressenti de lecteur déçu.

Voilà une petite histoire simplette proposée dans un sonnet aux alexandrins presque parfaits, sans faute de prosodie majeure (journée/s'entame!) qui pourtant a du mal à me séduire par la banalité du propos.

Désolé.
Lebarde

   Provencao   
13/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour MonsieurNon,


Toute la magie de l'art du charme en vos mots.
Et votre poésie pour le dire.

Mon passage préféré:
"Je ralentis soudain au détour d'un virage,
Manquant de percuter une mère et son fils,
Qui lui dit, sur un ton bien trop las pour son âge,"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Graoully   
13/3/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonjour,

Je suis désolé de dissoner au milieu de ce concert sans fausses notes, mais ce sonnet ne satisfait pas mes goûts de lecteur : si cette tranche de vie contemporaine, dans laquelle chacun peut se retrouver, donne la matière d'un texte amusant, la forme, en revanche, ne me semble pas appropriée ; du moins je ne saisis guère la plus-value que devrait apporter la rigoureuse et très codée forme du sonnet.

L'ensemble m'apparait récité d'une manière très linéaire, sans réelle poésie - où sont, par exemple, les métaphores, outils qui doivent figurer dans la panoplie de tout poète, à mon avis ? - ; en somme trouvé-je ces vers très prosaïques.
Ce caractère prosaïque interpellerait moins dans une suite de quatrains.
Je ne retrouve pas l'ossature traditionnelle du sonnet ici : l'accident inaugurant les tercets me semble trop faible pour marquer une véritable rupture entre quatrains et tercets, comme il se doit. La chute ne me convainc pas non plus.
Voilà pourquoi le choix du sonnet me parait incommode.

Je suis d'autant plus surpris que je viens de lire le précédent sonnet de l'auteur, plus abouti à tous points de vue, et qui me satisfait bien davantage.

Mon opinion n'est pas grand chose, et ceci est écrit sans volonté de blesser l'auteur, que je salue.

G.

   jfmoods   
14/3/2024
L'élément central du poème est son aspect éminemment comique.

Le choix du sonnet pour évoquer le thème des transports en commun fait évidemment penser aux "Exercices de style" de Queneau, à son inépuisable vivier de variantes d'une même histoire. 🚊

Le prosaïsme vient percuter une forme qui exige le grandiose. Eh bien non ! On ne montrera pas patte blanche cette fois-ci, nom de dieu ! 😡

Aggloméré à la masse de ses congénères, ses sens malmenés ("brailler", "sordide"), notre usager (usagé ?) lambda du métro n'en mène pas large. ☹️ On ne manquera pas de sourire en imaginant ses mille contorsions pour parvenir à ses fins ("me faufiler", "louvoyer").

Mais, dans cette première partie, c'est surtout la litote qui est savoureuse. "Il semble... que..." C'est loin d'être une simple impression ! La galère, on est bien dedans, comme tous les lundis matins ! 🤣

Au fil du second quatrain, le discours direct interrompt avec fracas les réflexions du locuteur. On n'échappe pas à la trivialité du quotidien. 😩 Comme un aparté sous forme d'adage, le vers 6 renvoie immanquablement à Henri Salvador et à sa chanson au titre tellement trompeur ("Le travail, c'est la santé."). 😂 L'antithèse ("trop tôt"/"en retard") pointe l'absurdité de notre condition de petite fourmi industrieuse. 🥵 La prouesse réalisée ("et courir et bâiller") devrait être imposée au plus tôt comme nouvelle discipline des jeux olympiques. 😉

Le champ lexical utilisé dans les deux tercets ("ralentis", "virage", "percuter", "d'un bond") pique un peu les yeux. Le poète a-t-il pété les plombs ? 🤔 N'est pas Usain Bolt qui veut ! Mais il est vrai que dans un lieu un peu confiné, on rêve des grands espaces...

En conclusion, le lecteur est en droit de se demander ce que pensera l'enfant quand il atteindra l'âge du poète... 🤔

Au fait... Le suspens est insoutenable... 🤪 On n'est pas arrivé en retard, j'espère ? Ce serait ballot. 😏

Merci pour ce partage !

   Cox   
15/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J’ai bien aimé ! C’est sympa de voir un truc qui change un peu dans la forme. Le côté très haché est vraiment efficace pour apporter du rythme et rendre l’impression de chaos de cette foule qui se bouscule. Les parenthèses, l’aspect déconstruit et « fouillis » du propos, pareil, ça me plait.
J’aime bien ce vers en particulier dont le begaiement arrive á mettre l’accent sur cette rime qui me plait (l’heure infâme, je trouve l’hyperbole rigolote) :
Il est… « Pardon, monsieur. » Il est une heure infâme

Ça a son petit côté de répliques de théâtre en alexandrins, mais en mode « bats les couilles, j’te mets ça en sonnet et si ça te plait pas tu m’en vois flatté ». En plus c’est bien vu parce que ça permet de gérer les rimes et les contraintes de formes beaucoup plus facilement que quand on doit faire des phrases normales et naturelles. Du coup, les contraintes prosodiques se sentent peu, c’est astucieux !

Deux trois-trucs qui m’ont moins convaincu :
- Le « braillement » du métro, je ne trouve pas l’image très juste.
- « dans un tunnel sordide ou je vais louvoyer ». Bof le choix du mot louvoyer, bof ce vers qui n’apporte pas grand-chose. Du remplissage pour satisfaire la structure ?
- La dernière phrase très longue en enjambement sur les deux tercets manque de clarté et s’essouffle un peu (dommage pour la chute, mal mise en valeur)

Allez, pour finir sur une note positive, j’aime bien celui-ci, qui coule joliment et qui est très visuel, avec un bon contraste entre la léthargie du perso et la course frénétique á laquelle il est forcé :
Je dois tout à la fois et courir et bâiller.

Un poeme réjouissant par son dynamisme !


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