Oh ! Quel dommage cette "problématique" ! que je me dis. Comme c'est lourd, comme le mot a en plus un côté passe-partout, technocratique, que fabrique-t-il dans le quatrain final ? Est-il appelé par l'encre sympathique dont se servent les jalons manquants pour souligner notre histoire ?
"les jalons manquants de la problématique" ? Plaît-il que ? Je pardon ?

Vous l'aurez compris, je trouve le dernier quatrain confus, lourd ; je n'en dégage pas bien l'idée. Et c'est dommage, re, parce qu'à mon avis le dernier vers il a la classe. Simplement, je récuse l'idée que les jalons manquants de la problématique soient les trucs qui gravent les lignes de nos mains parce que je ne la saisis pas.

Auparavant, j'ai cru relever des bonheurs d'expression pour ce sujet angoissant, par exemple
le vin bu sans soif n’apporte plus l’ivresse.
ou les trois premiers vers qui disent selon moi les choses simplement, avec élégance.
Vraiment je pense que votre poème gagnerait à une refonte totale du dernier quatrain.

Le thème de la mémoire et des souvenirs donne un poème de bonne facture et développé de manière intéressante.
Cependant je trouve quelques approximations dans la construction.
Je ressens la négation incomplète du vers 10 comme une manière de tenir la métrique alexandrine.
Vers 11 "l'envie en sa tendre..." ne sonne pas très agréablement.
Le mot problématique est d'une langue un peu trop soutenue et d'essence philosophique pour ne pas être trop apparent dans l'ensemble du texte.

J'ai bien apprécié entre autres expressions "les sourires pénitents" "Le vin bu sans soif n'apporte plus l'ivresse" et les deux vers de fin.

J’ai trouvé ce poème fort sympathique dans le fond et dans la forme ; à la lecture, il coule agréablement sous les neurones, ne coupe pas les cheveux en mille-vingt-quatre et expose son message de manière imagée et non analytique. Ce n’est pas chose aisé que de rester au niveau de la poésie quand on veut faire passer un message réfléchi et dans le cas présent je trouve que l’ambition est respectée et la forme réussie. Que demander de plus ?

Bonjour Myo,

J’ai lu et relu votre poème.
Il m’est difficile d’en faire un commentaire objectif.
J’ai trouvé, par exemple, les 3 derniers vers extrêmement beaux, mais celui qui les précède avec sa « problématique » qui est trop prosaïque à mon goût.
Pour le reste, le rythme et la musique fonctionnent joliment, mais on dirait que vous exprimez les méandres de votre réflexion tels que vous les ressentez au moment de les écrire.
C’est une bonne chose, mais le travail qui suit devrait vous amener à simplifier votre propos en vous mettant à la place du lecteur.
Oui, vos capacités poétiques sont présentes , mais simplifiez simplifiez le propos: des mots plus simples, des métaphores moins alambiquées….ce n’est évidemment que mon goût, mais je suis certain que vous laisseriez une grande place à votre force poétique qui, je crois est indéniable.

La poésie qui s'exprime dans ces vers ferait presque oublier le désarroi qui peut soudain nous saisir lorsque la mémoire commence à nous faire des infidélités. Les deux premiers tercets ont ma préférence sauf le "bleu mer" du regard suivant les cahots des songes ... Le dernier quatrain me donne l'impression d'avoir été composé avec lassitude, enfin c'est surtout son premier vers qui dénote et nous fait décrocher de l'atmosphère générale du poème.

Bonjour

Dommage que ce poème ne continue pas comme il commence,
c'est-à-dire en terza-rima.

Autrement, un bon texte sur la mémoire et sa problématique :
on semble se souvenir mais en réalité c'est souvent le cerveau
qui nous joue des tours et c'est bien exprimé.
Quelques beaux vers :
Soumise aux aléas des vertiges du temps,
Et le vin bu sans soif n’apporte plus l’ivresse.
Ils gravent à jamais les lignes de nos mains.
Et le vin bu sans soif n’apporte plus l’ivresse.

Entre autres.

J'aime moins les songes cahotants et le perdent de.

Un bon texte qu'on lit avec plaisir.

bonjour Myo
je sais ce que j'ai fait il y a si longtemps, quand j'étais jeune-fille et puis jusqu'à hier, c'est si flou dans ma tête !
Même les couleurs de mes tendres élans sont pâles, je voudrais les repeindre, mais ma palette... où ai-je mis ma palette ?
NB chaque jour, on oublie un peu plus qu'hier, mais moins que demain ; ainsi va pour certains la destinée d'oublier ce qui fut, ce qu'on aima, ceux qu'on aima, et peu à peu la gangue de l'oubli nous engloutit...
l'avant-dernière strophe est celle que je préfère !
Dans la dernière, il fallait faire rimer avec " sympathique ", mais " problématique " me semble trop " mécanique " dans ce beau poème !
dans la 3e, " perdent/de " put être plus doux à l'oreille ?
je ne connais pas cette forme poétique ?

Bonjour Myo,

Pourrieź-vous m'éclairer sur la forme employée?
Dommage que ce "perdent de " ne soit pas agréable à l'oreille.
Mais, ormis ceci, c'est une bien jolie poésie classique, (à forme inconnue),sur "les vestiges du temps" et l'une de ses conséquences inéluctables : Ici mémoire qui peu à peu chancelle.

J'ai une préférence pour ces deux tercets:

Quand s’efface l’envie en sa tendre promesse,
Rien ne peut arrêter le courant établi
Et le vin bu sans soif n’apporte plus l’ivresse.

Chaque flamme vacille en un souffle affaibli,
Les échos de nos pleurs et du plaisir ludique
S’en vont alors trembler aux frimas de l’oubli.

Une belle lecture.

Merci Myo pour ce poème qui vous correspond si bien. Toujours une technique impeccable. Un style enjoué et des images fortes. Maintenant, il faudra que vous me disiez de quelle mémoire et surtout de quel processus vous parlez. Mais on ne va pas rentrer dans un débat technique qui n'a sans doute pas sa place ici.

Bien à vous

j'ai bien aimé ce thème de la mémoire et je salue le travail de composition qui donne du rythme à ces réflexions teintées de belles images poétiques.

le mot problématique a posé problème ! à certains dont je fais partie, car il détonne trop avec le reste.
Dans encre sympathique malgré cette sonorité en "ique" qui n'est pas facile, la lectrice que je suis a surtout eu l'image de ce qui s'efface et la mise en opposition avec "les lignes de nos mains " me semble très puissante.

Cela pour dire qu'il parait bien difficile de trouver un équilibre entre sonorité et sens!

Merci pour ce partage

" Chaque flamme vacille en un souffle affaibli,
Les échos de nos pleurs et du plaisir ludique
S’en vont alors trembler aux frimas de l’oubli."

J'ai bien aimé cette flamme qui devient précision du temps comme un accord de la mémoire qui, délaissée dans sa grandeur devient impuissante, mais ces vers font oeuvre dans les échos des pleurs.

Belle encre sympathique où se produit l'absence du temps et de l'espace, avec cette amorce de l'égard de l'estime et de l'histoire humaine en sa cohésion et autarcie.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

Merci.
http://www.oniris.be/forum/a-l-encre-sympathique-merci-t29730s0.html#forumpost413152

Bonjour Myo,

Déjà quatre jours passés depuis la publication mais je pense qu'il n'est pas trop tard pour venir déposer un commentaire...

Une bien jolie métaphore que ce titre "À l'encre sympathique" pour évoquer la mémoire devenue invisible que le cerveau peut, selon son vouloir et/ou ses possibilités, réactiver ou non.

J'aime beaucoup l'application de l'auteure quant à la forme qui m'est un plaisir absolu de lecture ainsi qu'au travail des vers confirmant une belle qualité d'écriture, écriture qui souligne, au fil des publications, un talent certain.

Je passe sur ce qui a déjà été relevé, rien de bien grave, je suis sûre que vous trouverez une solution pour ce vers "problématique" ^^
Les tercets 2-3-4 ont ma préférence pour l'essence et la force poétique mais l'ensemble original est vraiment plaisant.

Bravo pour le jeu de rimes, pas évident sur cette forme particulière, je dirais même que cela n'a pas dû être facile, alors re-bravo et je plussoie ma notation !

Au plaisir de vous relire,
Cristale