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Poésie classique
Myo : Les embruns de poussières
 Publié le 15/03/21  -  19 commentaires  -  1027 caractères  -  288 lectures    Autres textes du même auteur

La forêt qui m’entoure est un océan où mes pensées naviguent.


Les embruns de poussières



Ils ouvrent grand, au vent, la voile de leurs branches
Et rêvent d’horizon, vieux vaisseaux oubliés
Sur une mer de mousse où les voilà liés
À la terre d’un lieu par des racines blanches.

Témoins silencieux du voyage du temps,
Leur écorce connaît les embruns de poussières
Venus rider leur peau de griffures grossières
Et durcir, à jamais, leur bois de combattants.

Amarrés à ce port de verdure fertile,
Gorgés de ces regrets d’impossible départ,
Ils se disent tout bas ce dont l’écho fait part,
Dénigrant leur destin de géant immobile.

Quand je pose ma main sur leur tronc buriné,
J’entends l’appel du large et l’amertume intime
D’être pareillement, caravelle anonyme,
La cale vide, sèche et le cœur confiné.

Mais si quelques rayons, la chaleur d’une trêve,
Se posent sur mon front dans un souffle plus doux,
Quand la cime du charme étreint l’érable roux,
Je sens battre la vie en des larmes de sève.


 
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   Anonyme   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, oui. J'aime beaucoup cette évocation de départ, de voyages, de lointains à partir des êtres qui y ont le moins accès : les grands arbres. Jolis, ces embruns de poussière qui donnent le titre ! Le vent bruissant fort dans les feuillus m'a toujours fait penser à une rumeur marine...

Mes quatrains préférés sont le premier et le troisième, je leur trouve une ampleur particulière, une belle allure voiles au vent. La voile des branches, la mer de mousse et surtout l'écho qui dénigre les géants immobiles me parlent. Mais, à mes yeux, l'ensemble du poème est de qualité constante, le rythme est assuré, fluide, les rimes solides ; pas très inventives selon moi.

De la belle ouvrage sur un thème qui me botte !

   Anonyme   
3/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Très beau poème classique sur les arbres en général. On sent
que l'auteur aime à se fondre au milieu d'une forêt.
Le dernier vers est magnifique.
Il n'est juste que ce : géant immobile au singulier pour respecter
la prosodie de la catégorie, mais c'est peu de choses aux regards
de l'ensemble.

   Lebarde   
8/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hommage bucolique à des arbres vénérables liés par leurs "racines blanches", "Témoins silencieux du voyage du temps", rêvant à une autre destinée peut être plus glorieuse (mais mortelle) qui les aurait unis dans la construction de "vieux vaisseaux".

Ce rapprochement de la forêt et de la mer avec le choix de mots ambigus à double sens est bien vu: "horizon", "mer de mousse", "voyage de temps", "embruns de poussière", "port de verdure", "caravelle anonyme, La cale vide", "l'appel du large".
Beau texte sans emphase à la poésie certaine et aux images originales.
J'aime bien par la simplicité douce et reposante qui s'en dégage.

Sur la forme un classique qui tient bien la route et mérite sa catégorie .

En EL

Lebarde

   Donaldo75   
9/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai beaucoup aimé ce poème ; il y a dans ces vers une forcé évocatrice qui rend bien hommage au thème – j’avoue qu’il fait partie de ceux que je préfère – et projette le lecteur dans cet univers. Le champ lexical déployé dépasse même le monde végétal et nous donne l’impression de voyager ailleurs, différemment. Les vers développent ces images sans jamais tomber dans la redondance ou la molle répétition. L’usage de la première personne du singulier rend l’ensemble plus incarné, plus personnel, sans pour autant exclure le lecteur mais au contraire en lui faisant partager cette expérience, ce sentiment, cette presque communion.

Bravo !

   papipoete   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Myo
Avec ce vent qui gonfle leur ramure, les arbres de la forêt ont accompli un long voyage, sans jamais lever l'ancre ! Mais, si vous prenez le temps de les écouter, posant votre oreille contre leur tronc, ils vous feront le récit de ces innombrables embarquements... passez votre main le long de leurs rides, et vous sentirez battre leur coeur quand " le charme étreint l'érable roux. "
NB ce port aux grandes nefs amarrées par leurs racines blanches, semble ne pas bouger, mais l'auteure qui sait tendre l'oreille, être à l'écoute d'humains souffrant, montre son amour de la nature de si belle façon !
Elle parle aux grands arbres, ils lui répondent...
L'avant-dernière strophe nous fait prendre la mer, dans cet océan de mousse ; nous ne craignons pas le naufrage.
Un poème dont je partage la substance, ayant moi-même parlé à ces créatures : quand j'eus l'obligation d'arracher la vigne-vierge qui ceignait ma maison, en même temps que je tranchais son tronc, je lui demandais pardon ! Durant des semaines, son " sang " coula de cette plaie ; j'étais si contrit !
Votre dernier vers... si beau !
Des alexandrins au classique sans faute, coulent si limpides et paraissent si simples à écrire et pourtant...

   apierre   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle idée ,un beau poème.Fluidité et musicalité au rendez vous.
Bel hommage à ces arbres géants mais qui ne peuvent s'élever jusqu'au ciel.
Une très belle lecture ,merci beaucoup !

   Miguel   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel beau chant ! Je me suis laissé bercer par ces rythmes et ces sonorités, et j'ai rêvé à ces belles images. Un souffle lyrique qui vient de la force tellurique de la forêt, sans doute, et une mélancolie qui ne rend pas triste mais songeur. De la poésie comme je la préfère.

   Anonyme   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un beau poème classique, une évocation originale et émouvante. La personnification de tous ces arbres est habile et bien rendue, ainsi que la métaphore forêt/océan.
Magnifique vers final !

Je citerai, par exemple :
"Quand je pose ma main sur leur tronc buriné,
J’entends l’appel du large et l’amertume intime
D’être pareillement, caravelle anonyme,
La cale vide, sèche et le cœur confiné."

PS Je mettrais une virgule après "sèche"

   Cristale   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un très joli poème Myo !

Un plaisir pour moi et sans doute les très nombreux qui adorent les arbres.

"Quand je pose ma main sur leur tronc buriné,
J’entends l’appel du large et l’amertume intime
D’être pareillement, caravelle anonyme,
La cale vide, sèche et le cœur confiné."

Attention à la redondance des "leur-leurs"


"Je sens battre la vie en des larmes de sève."
Une belle image, est tellement vraie.

Merci pour cette paisible ambiance.
Cristale

   Ligs   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir,
Un beau poème, apaisant, et qui valorise la Vie. On est emporté par sa cadence assez lente, les images de voyages, l'intériorité du poète.
J'adore le dernier vers pour ces mêmes raisons.

   Capry   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'adore le thème, rien qu'en lisant les trois premiers quatrains je me suis sentie auprès d'eux. Vos vers m'ont fait voyager. Les trois premiers quatrains sont mes préférés. J'ai un peu décroché au quatrième. Je pense qu'il aurait fallu continuer avec du descriptif. Le Je me ramène dans une autre réalité qui n'est plus mienne. On est pris d'amour pour ces arbres qui représentent l'ancrage.
Ces vers
"vieux vaisseaux oubliés
Sur une mer de mousse" sont émouvants et parlants.

L'analogie avec un port est parfaite et colle parfaitement dans votre poème.

Bravo pour ce travail d'orfèvre !

   dream   
16/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Encore une belle personnification de l’arbre.

« Mais si quelques rayons, la chaleur d’une trêve,
Se posent sur mon front dans un souffle plus doux,
Quand la cime du charme étreint l’érable doux,
Je sens battre la vie en des larmes de sève ».

Dès l’éveil du jour, les arbres sont le symbole vivant de l’espoir. Et leurs étreintes sont comme des caresses, aussi nécessaires à la vie que leur feuillage. « Parfois, un arbre humanise mieux un paysage que ne le ferait un homme. »

Comme tout est pureté et beauté dans ce poème !
Merci ! pour toute cette douceur mélancolique.
dream

   inconnu1   
16/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beau poème classique et romantique, l'appel du large, l'éloge de la nature avec un côté mélancolique. Techniquement c'est parfait et de belles formules. J'aime particulièrement la première strophe

Bien a vous

   Hiraeth   
16/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Oh, c'est beau !

Le plaisir de la métaphore, de la métamorphose, se fait pleinement sentir dans ce poème qui voyage immobile. Nous nous prenons littéralement de compassion (= "souffrir avec") pour ces arbres qui, tout comme nous en ces temps moroses, voudraient prendre le large. La cale vide de la quatrième strophe me fait penser à Baudelaire, à son "mauvais moine" et à sa "cloche fêlée". Mais la dernière strophe vient apporter un rayon de vie malgré tout, au plus profond de la mélancolie.

La vision poétique est dense et touffue, et l'image qui donne au texte son titre est fort belle. Une vraie réussite.

PS : j'aurais peut-être utilisé un autre terme que "dénigrant" dans la troisième strophe. "Maudissant" par exemple me semble meilleur.

   domi   
18/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quelle chute magnifique, merveilleuse : ."je sens battre la vie en des larmes de sève" !

Un hommage sensible aux arbres, et les images de combattant, et de vaisseau immobile, auxquelles l'auteure(e) se compare, sont très émouvantes..

Et encore merci pour cette fin dans la douceur, après la pudique allusion au confinement actuel :)

   Quidonc   
18/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne ferai qu'ajouter le souffle d'une vague dans l'écume des branches aux embruns de poussières.
Un texte très agréable à lire, apaisant et tout en finesse. j'aime beaucoup les derniers quatrains et notamment
"Quand je pose ma main sur leur tronc buriné,
J’entends l’appel du large et l’amertume intime
...
Je sens battre la vie en des larmes de sève."

Merci pour ce partage

   Myo   
19/3/2021

   Malitorne   
20/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Coïncidence, je me promenais avec ma fille il y a peu de temps dans une forêt de ma région, et nous nous sommes arrêtés devant un hêtre imposant au fût interminable et bien droit. Je lui faisais alors remarquer qu’il aurait fait un joli mât de bateau, si tant est que cette espèce fut utilisée pour cette fonction. Ceci pour dire que je suis réceptif à votre poésie, où seul «Leur écorce connaît les embruns de poussières » me chagrine, dans la mesure où vous évoquez un milieu en général humide. Un détail, l’ensemble reste joliment décrit et respire la puissance de ces forêts défiant le temps. Je ne me prononce pas sur la prosodie étant donné que je n’y connais quasiment rien mais je ne doute pas de sa solidité.

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20/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime l'idée générale qui ressort de ce poème qui mêle deux mondes que tout semble opposer. Forestier et marin.
L'ensemble est très bien écrit avec des vers parfois superbes.
Ceci étant, si ces arbres n'ont certes pas accès aux horizons marins, ils ont au moins cette consolation de pouvoir se rapprocher du ciel.


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