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Poésie classique
Myo : Ma douce
 Publié le 11/02/23  -  16 commentaires  -  844 caractères  -  378 lectures    Autres textes du même auteur

Une fois de plus, elle m’accompagne…


Ma douce



Approche-toi ma belle, aujourd’hui c’est dimanche,
Écoute l’heure chante et le ciel est clément.
Tu peux sortir de l’ombre, oublier ton tourment.
Reviens vers moi ma douce assouvir ta revanche.

En suivant le chemin qui conduit à l’espoir,
Pour apaiser ta faim après la longue trêve,
Picore mon étoile, effeuille chaque rêve.
Je t’ouvre grand les bras puisqu’il faut te revoir.

Malgré mes trahisons, tu demeures fervente
Et des baisers volés, tu ne me tiens rigueur.
Sans faillir tu bannis, de mon esprit fugueur,
L’intime extravagance où mon bonheur s’invente.

Mon regard s’est voilé des reflets gris et flous
Du charme de tes pleurs, ma tendre solitude.
Comme sonne le temps de l’âpre servitude,
Viens, plante dans mon cœur le plus long de tes clous.


 
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   Lebarde   
3/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Joli poème classique dont le ton et le phrasé ne manquent pas de poésie..
Pourtant je n’ai pas réussi à entrer dans le sujet qui me laisse indifférent et perplexe
J’aime l’originalité du dernier vers.
En EL
Lebarde

   Anonyme   
11/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Le ton de votre poème me rappelle le
Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille
de Baudelaire, désespoir, résignation, retrouvailles avec une adversaire coutumière, sauf qu'ici j'entends une certaine âpreté : la solitude qui rejoint le narrateur ou la narratrice après une parenthèse que j'imagine amoureuse n'hésitera pas à se « venger » d'avoir été délaissée et à faire cruellement souffrir celui ou celle qui avait cru lui échapper.

Je trouve ici la forme classique maîtrisée, les vers fluides, équilibrés, les rimes soignées, bref de la belle ouvrage sensible et expressive. Je ne suis pas entièrement conquise parce que la manière m'apparaît, justement, un peu trop maîtrisée et réfléchie, entravant l'émotion. Mais beaucoup d'allure et d'élégance à mon avis !

   Cyrill   
11/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Myo,

Un poème sensible qui m’a paru bien hermétique, mais je crois deviner, avant que ce soit confirmé en fin de lecture, qu’il s’agit là de solitude, que la narratrice appelle ma douce, ma belle, comme pour l’apprivoiser à nouveau après un interlude. Me trompé-je ? Non, ce que je suis rusé tout de même !
J’ai bien aimé ce flou entretenu, et qui oblige à reprendre sa lecture au début avec en plus la connaissance de ce dont il est question. J’ai aimé la personnification de cet état, elle est réussie selon moi. La lecture est fluide, le champ lexical à portée mais jamais banal.
La douceur, ici, est omniprésente. Merci pour le partage.

   Ramana   
11/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Pour le plaisir de citer Moustaki :
"Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude.
Par elle, j'ai autant appris que j'ai versé de larmes.
Si parfois je la répudie, jamais elle ne désarme.
Et, si je préfère l'amour d'une autre courtisane,
Elle sera à mon dernier jour, ma dernière compagne."
Et le plaisir est le même de vous lire, tant pour votre maîtrise de la prosodie que pour le brio avec lequel vous traitez ce thème.

   papipoete   
11/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Myo
J'ai failli à mon destin cette semaine, ayant consenti à quelques baisers, de sourires rendus à qui m'en offrirent ; mais c'est aujourd'hui dimanche, ton jour où tu me rejoins, m'accordant ta présence, toi ma peine ma compagne fidèle, ma solitude...
NB qui n'est pas passé par là, put dire " mais, faut t'bouger ! allez, remues-toi ! c'est quand-même pas compliqué de s'pousser un peu... "
Et l'on a presque honte de s'être accordé un brin de joie, s'être surpris à chanter ; pardon, je ne recommencerai pas !
" Mais c'est oublié, je suis toute à toi ma tendre solitude ; tu vas pouvoir te rattraper ; viens, flagelle-moi... "
La 3e strophe, avec cette " amie ", qui ne s'éloigne jamais malgré les écarts, de son " agneau ", est si vraie... pour qui connut ce film.
Notre auteure au classique parfait, est aujourd'hui à la hauteur, et je m'en réjouis ; elle y est arrivée !

   Tomoe   
11/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
je vais parler du personnage du texte , pas de l ' auteur ni les assimiler l'un à l'autre.
La solitude semble être son mode de fonctionnement, il s'en échappe par séquences mais n'a de cesse d'y revenir . Il la trompe mais revient à elle , plus fort que lui .

Je t'ouvre grand les bras puisqu'il faut te revoir , il se ment à lui -même . Il déguise le "je veux " te revoir par un "faut" fataliste qui le dédouane . Mais en vain puisqu'il lui dit "revient " l'implore de revenir .
Un rapport classique sado maso dans la tête =reviens ma maitresse solitude et punit moi puisque je t'ai manqué .Dans le sens de se manquer dans le milieu du banditisme, faire une faute d'honneur .

--- Je t'ai manqué = mes trahisons, mes baisers volés, mes fugues, mes extravagances,mes inventions.
--- Je t'ai fait souffrir = tenu dans l'ombre,tourmenté, donné faim .( de moi évidemment )
--- C'est ma faute , ma très grande faute mais je t' en grandis puisque = tu ne m 'en tiens pas rigueur = reste douce, tendre, fervente , charmante
--- tes punitions à venir sont donc par moi justifiées = assouvir ta revanche, picorer mon étoile , effeuiller mes rêves.
--- je me fais ton esclave =mon temps d'âpre servitude .
--- fait moi mal , très mal maitresse solitude= plante moi dans le coeur le plus long de tes clous . C''est hard .

Fin du cheminement du personnage dans l 'exposé qu'en fait le poète .

Une addiction à la solitude mais qui ne se fume pas donc sans intérêt .

Pour la qualité d'écriture , juste que
diman...che
dément
tourment
revan... che
mon oreille chipoteuse tique un peu pour la forme
Autrement c'est super .

   inconnu1   
11/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Eh bien, je n'ai qu'un mot : SUPERBE. J'aime tout, le style et la technique bien entendu, ce faux détachement, cette fausse résignation qui rendent encore plus forte la présence de la solitude. J'aime, comme le faisait si bien Baudelaire, la succession des épithètes au sens différent: "des reflets gris et flous". J'aime la précision apporté par l'adjectif : "le plus long de tes clous". Il y a du Baudelaire dans le style

Il y a effectivement aussi du Baudelaire dans l'inspiration, mais j'ai aimé le suspens qui ne prend fin qu'à la dernière strophe. Je pensais que tu parlais, comme c'est fréquent, de l'inspiration, de la muse... Je ne suis pas fan de ce thème qui, en fait, renvoie à une certaine auto-satisfaction du poète. Mais lorsque j'ai vu qu'il s'agissait de la solitude, j'ai définitivement basculé.

Pour moi, sans contestation possible, ton meilleur poème, le plus abouti.

Amicalement, un inconnu conquis

   Miguel   
12/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
Je ne discuterai pas la qualité de cette écriture : la prosodie est parfaite, l'expression très soignée ; ce qui me gêne, c'est cet hermétisme qui n'est pas ma tasse de thé; à qui s'adressent ces mots ? J'ai pensé à une chatte, à une amante, à la solitude, mais l'incipit m'a fait supprimer cette éventualité, car pourquoi et comment la solitude se serait-elle éloignée ? Et en quoi le fait que ce soit dimanche serait-il plus propice à ce mystérieux rapprochement ? Le vers 12, pour être musical, n'en est pas moins obscur. Le sens de ce poème m'échappe ; heureusement qu'il reste sa musique.

   Anonyme   
12/2/2023
Bonjour

J'ai du attendre quelques commentateurs + affutés que moi pour
comprendre ce joli texte.
Mais il est vrai que l'hémistiche du vers 14 nous éclaire beaucoup.
Car je la connais bien cette tendre solitude.
Je pense que l'auteur raconte un épisode après une éventuelle
séparation.
C'est bien écrit même si je regrette un peu le : oublier ton tourment
qui fait un peu passe-partout et le fait que la tendre solitude
plante dans mon coeur le plus long de tes clous.

Un beaucoup comme appréciation.

PS : avec les nouvelles appréciations, on voit que les plumes
recouvrent allègrement les textes de leur duvet.

   EtienneNorvins   
12/2/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
J'ai quelque peu buté sur les premiers vers - tout particulièrement les 2è ("Ecout-e l'heur-e chante", quand 'ecoute chanter l'heure et vois le ciel clément' ?...) et 3è (pourquoi 'ton tourment', quand c'est plutôt celui de la narratrice (?) qui va ensuite être avivé ?) - d'où le "perfectible" un peu sec ci-dessous (pardon de faire la fine gueule comme un enfant gâté...)

Mais il y a

- le mystère de cette 'belle' - (défunte) amante ? intime blessure ? poésie même ? ... jusqu'au dévoilement dans le dernier quatrain : la solitude

- l'ambiguïté qui file de vers en vers, de cette intense et sensuelle complicité, qui touche au masochisme - et m'évoque davantage L’Héautontimorouménos que le Recueillement cité par Socque...

- le magnifique 12ème vers, où se mêlent le profond de l'intime et le dérisoire de l'extravagance, en quelque chose de suppliciant qui annonce l'acceptation ? - abandon ? - résignation ? du 16ème vers, mi-amor fati, mi-delectatio morosa, aux échos mi-christiques mi-phallliques...

Et partout, mon admiration renouvelée devant cette capacité à faire ressentir autant entre les lignes...

Merci -

   Louis   
15/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La dernière strophe nous apprend à qui le poème s’adresse : la solitude.
Celle-ci, personnifiée, est considérée comme une ‘compagne’.
« Elle m’accompagne » : dit l’exergue ; ainsi est-elle : ‘ma compagne’.

L’ensemble du poème présuppose qu’elle a été, quelque temps, délaissée, le contexte est celui des retrouvailles avec elle.
Le premier alexandrin l’interpelle dans une invitation amicale :

Approche-toi ma belle

Ainsi n’est-elle pas considérée comme celle qui s’impose, mais l’amie, ou plutôt une vieille connaissance, presque timide, que l’on convie à ses côtés.
Lointaine encore, il lui est demandé de s’approcher, non de s’éloigner, pour en sentir toute la présence, pour l’accepter en toute lucidité, elle, dame solitude, dame de compagnie, et lui montrer qu’elle n’est ni rejetée ni repoussée ni répudiée.
Une invite à se mettre en pleine lumière : « tu peux sortir de l’ombre », sans la laisser dans l’obscurité, inaperçue ; sans la cacher à ses propres ‘yeux’.

« aujourd’hui c’est dimanche » : annonce la locutrice, ou le locuteur, dans le deuxième hémistiche du premier vers.
Dimanche ne se définit pas par sa place dans le calendrier de la semaine, il se définit comme jour de repos, et peu importe le nom qu’on lui donne, tant qu’il se ramène au jour d’absence de travail, temps de ‘loisir’ peut-être, mais sans divertissement au sens pascalien, propice donc à ‘l’ennui’, quand on se retrouve avec soi-même, soi avec soi, soi avec sa solitude, d’autant plus s’il manque un entourage familial. On comprend donc que l’invite soit liée à cette annonce.

« l’heure chante et le ciel est clément » : est-il ajouté, le jour n’est pas à la déprime ; ne brille pas le soleil noir de la mélancolie.
Le moment est jugé favorable pour se retrouver soi et sa solitude. Pour l’affronter, pour tenter de l’apprivoiser, et de l’amadouer ; pour se concilier l’indulgence de la ‘dame’.
La locutrice se sent, en effet, disposée à subir la « revanche » de dame solitude un temps abandonnée :

Reviens vers moi ma douce assouvir ta revanche

Ainsi est-il permis à la "douce" de triompher à nouveau, de nouveau s’imposer comme seule et unique compagne.
« Douce » compagne : il en est appelé à sa « douceur », ce qui suppose que la relation à autrui, et plus particulièrement à un autre ( ou une autre), élu, privilégié, s’est avérée difficile, rugueuse, décevante, humiliante et blessante, sans douceur le plus souvent, sans calme et sans sérénité.
Cette solitude avait été abandonnée, la locutrice lui a été infidèle. Elle l’aurait délaissée en trouvant compagnie dans un être aimé, rompant avec sa familière solitude ; l’aurait « trahie » lors « des baisers volés », auxquels il sera fait mention dans la troisième strophe.
La locutrice en appelle donc à cette douceur de la solitude, acceptée et sereine, calme et apaisée, non à celle tourmentée : « tu peux… oublier ton tourment », de la solitude contrainte, non acceptée, douloureuse et importune.

Le poème commence donc, avec cette première strophe, dans une tonalité calme et douce, mais une tension naît déjà dans l’idée de « revanche », tension qui ne cessera de croître tout au long des strophes suivantes, jusqu’à exploser dans le vers final.

Après avoir convié compagne solitude à s’approcher, à sortir de l’ombre, la deuxième strophe lui propose un repas, une collation, et même un véritable festin de solitude.
Ce qui nourrit une telle convive est constitué de ce qui l’entretient et la renforce. Son repas est une négation, une réduction à néant de ce qui n’est pas elle, de ce qui s’oppose à elle ; elle se repaît de ce qu’elle assimile, en le niant, en le ramenant à du vide.
Ainsi ce qui est accordé à sa voracité, c’est une « étoile » : « Picore mon étoile »
Solitude dévoreuse d’étoiles. Solitude : grignoteuse du ciel.
L'étoile figure l’idéal en mesure de rompre la solitude, symbolise cet ‘autre’, pour la locutrice, brillant dans son ciel, cet autre attendu qui luit au bout du « chemin qui conduit à l’espoir » : un tel astre pourra donc remplir le ventre creux de la solitude.
Est offert encore à son appétit si grand les songes pour festin :
« effeuille chaque rêve »
Ces rêves si pleins des rencontres émerveillées, des amours splendides, des unions solides et durables, bien plus désirables que la solitude.
Ne lui est pas reconnue pourtant une voracité gloutonne : elle grappille ( « picore » ), elle « effeuille ». Comme on effeuille un légume, en ôtant les feuilles une à une, jusqu’ à en dévorer le cœur. Effeuille les songes comme illusions à perdre l’une après l’autre, progressivement.
Par sa lente et obstinée dévoration, la solitude, jalouse, élimine ses concurrents, et toute velléité d’une nouvelle infidélité.
On sent le dépit poindre à l’égard de la solitude. Oui, il faut l’apprivoiser, restaurer une amitié, mais ce n’est pas de gaieté de cœur.
« Je t’ouvre grand les bras puisqu’il faut te revoir » : est-il finalement déclaré.
Une nécessité est invoquée : « il faut ». Et puisqu’elle est là, Dame solitude, qu’elle soit clairement là, afin de pouvoir la dominer, pour en être aux deux sens du terme sa « maîtresse ».

Après ces agapes propres à nourrir une solitude affamée, suivent dans la troisième strophe des déclarations faites à la Dame, qui reconnaissent sa fidélité, sa ténacité, sa ‘passion’, si opposées à son comportement à elle, à lui, la locutrice ou le locuteur :

Malgré mes trahisons, tu demeures fervente

Elle est une amie passionnée, qui ne s’est pas détournée malgré les « trahisons » subies : « tu ne me tiens rigueur ». Toujours restée fidèle au lien qui les unit.
Et sans elle et son amitié, que resterai-t-il quand il n’y a plus auprès de soi un autre, élu, privilégié, aimé ? Le malheur. Le pur chagrin. Une affliction, une peine insupportable.
Un amour difficile avec la Dame, dans ce rapport solitaire de soi à soi, mais sans elle règnent la tristesse et la mélancolie. Qui ne sont pas des amies. Plutôt des ennemies.
Difficile de vivre avec elles. Il est plus facile et plus heureux de vivre avec la solitude, une fois acceptée, une fois apprivoisée.

Par une reprise de l’idée de la strophe précédente, se poursuit une déclaration qui fait encore la louange de Dame solitude :

Sans faillir tu bannis, de mon esprit fugueur,
L’intime extravagance où mon bonheur s’invente.

Solitude est une amie malgré tout, parce que si elle écarte, « bannit », ce qui est joie, elle affranchit aussi de la douleur, celle de la perte, celle de la déception du rapport à ‘l’autre’.
Dame solitude voit dans ses « fugues », - et la locutrice semble prête à accepter ce point de vue, une « intime extravagance » : une fantaisie, une illusion de rencontre durable, le mirage d’un amour perpétuel, qui retiendrait la locutrice définitivement loin de sa chère compagne.
Non, ce ne serait pas sérieux : pure folie.
Un tel bonheur ne lui semble pas permis. Trop opposé à la réalité. Tellement illusoire. Inaccessible.
La tension est montée dans cette strophe, ave la difficile acceptation d’un bonheur considéré comme illusoire.

Elle atteint son acmé dans le quatrième et dernier quatrain.
La « tendre solitude » en vient à rimer avec « l’âpre servitude ».
La locutrice voulait dompter la solitude, mais c’est cette dernière en fin de compte qui l’emporte, qui la soumet, l’asservit, non par violence apparemment, mais par de « tendres » moyens.
Douceur et tendresse laissent place à l’âpreté d’une soumission, dans un fort contraste, par lequel transparaît toute l’ambivalence du rapport à la solitude, à la fois aimée et détestée, à la fois jugée douce, tendre, et cruelle.
La supplique du dernier vers semble la faire pencher du côté d’une violence cruelle :

« plante dans mon cœur le plus long de tes clous »

Peut-être l’expression revêt-elle un tour emphatique, mais l’auteur ne fait pas de la rhétorique, et s’exprime ici un sentiment fort et authentique.
Le clou évidemment n’est pas assimilable à la flèche de Cupidon.
Il ne semble pas non plus renvoyer directement à la passion christique.
Il semble le symbole de ce qui rive, attache le cœur de la locutrice à sa compagne de solitude.
Il semble encore une reprise, plus forte et plus imagée, de l’expression prosaïque « enfoncer le clou », dans l’idée d’insistance, d’un rajout supplémentaire quant à l’état de « servitude » à l’égard de sa compagne la solitude.
L’image du clou planté paraît aussi se rattacher à la très ancienne coutume des clous votifs ( plantés sur des murs, dans des arbres ou des statues), expression d’un vœu, celui ici d’une fidélité à sa compagne.
Peut-être alors le clou planté dans le cœur peut-il prendre, par la douleur qui l’accompagne, une valeur rédemptrice pour les « trahisons » commises ; ou celle du sacrifice des désirs pour un autre et lui appartenir totalement, au fond n’appartenir qu’à soi et à nul autre, puisque la solitude est dans cet intime et exclusif rapport à soi.

Un beau poème, mais qui demande à ce que l’on médite ce qu’écrivait Paul Valéry :
« Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie »

   Edgard   
3/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Myo,
J'aime beaucoup l'art qui consiste à masquer la clé jusqu'à la fin. C'est malin et ça oblige à relire avec un regard nouveau. Les indices, semés çà et là, sont juste dosés avec ce qu'il faut de maîtrise. Il éveillent la curiosité, voire le doute, et l'éclairage final vient tout remettre en ordre. Chaque mot est important.
Quand cela est ciselé avec art, ça ajoute encore au plaisir.
"L'intime extravagance où mon bonheur s'invente" c'est à dire la trahison, la petite entorse délicate à Maîtresse solitude, comme c'est dit avec élégance! "Effeuille chaque rêve" est du même tonneau: succulent.
Il y a une profondeur dans ce poème, quelque chose qui touche à l'universel, et, ayant commencé par ce qui aurait pu passer pour une vague histoire de nostalgie, ou de rupture, c'est un joli saut de l'ange.
Continuez à faire danser les mots.

   Geigei   
4/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
En classique, il faut éviter de faire rimer...
- un nom avec un nom
- un verbe avec un verbe
- un adjectif avec un adjectif.
Ou alors, s'arranger pour que les deux mots de même nature ne possèdent pas le même nombre de syllabes.

trêve/rêve, solitude/servitude appauvrissent le poème. Un peu.

"Picore mon étoile". Il y a plus d'étoiles sur ce forum que dans l'Univers. C'est pour moi un cliché, une banalité. Trop vue.

Il s'agit donc de la douce solitude, espérée, à laquelle la narratrice/teur demande de bien vouloir planter un clou dans le cœur.
Le poème manque d’originalité.

   leni   
14/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
cetexte me plait beaucoup ce peut être ce que vit chacun d'entre nous
mais ce qui m'épate c'est la sonorité des vers
et effeuille chaque rêve
etl'extrème ultravagance superbement dit
le charme de tes pleurs....
parfois le poète grandiloque mais avec quel talent
BRAVISSIMO

   leni   
14/4/2023
je retrouve LOUISquiest toujoursaussi
somptueux dans ses analyses qui vont
gratter le fin fond des âmes
merci
pour myo
leni

   leni   
9/6/2023
A l'aisei sur ton talent


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