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Poésie contemporaine
newman : Claudie
 Publié le 11/04/14  -  5 commentaires  -  3015 caractères  -  88 lectures    Autres textes du même auteur

Un souvenir passé.


Claudie



Claudie tu danses dans le noir
Au son d'une musique abstraite
C'est ce reflet dans le miroir
Qui me fait tant tourner la tête
Tu rentres tard jusqu'à midi
Dans la blancheur de mon écume
Qui se délave au paradis
Sur un nuage où je m'enfume


Claudie tu plonges dans mon sang
Tous ces mélanges de parfums
Ces odeurs âpres d'océan
Et de lis dans tes cheveux bruns
J'entends cette voix de la mer
Qui se répand au fond des vagues
Et se gorge de bouffées d'air
Quand ça s'écrase sur la rade


Claudie tu ris dans ton émail
Étincelant dans le bleu nuit
Roulée autour de ton chandail
Sur le fauteuil en bois verni
J'écoute un silence aquatique
Comme un murmure dans la baie
Et les remous de l'Atlantique
Éclabousser un trait de craie


Claudie tu sens le poivre sel
Sur les gerçures de tes lèvres
Et le sucré d'un pot de miel
Quand d'un degré grimpe ta fièvre
Sur cette plage couleur d'or
Trop de lumière nous rayonne
Pour inonder dans le vieux port
Les hauts mâts que le vent bâillonne


Claudie tu fermes les persiennes
Et somnoles dans la pénombre
Quand une averse diluvienne
Nous cache tous ses embruns sombres
J'ai les mains vertes des cascades
Aux flots perdus de mon adresse
Où seul un numéro parade
Le chiffre doux de nos caresses


Claudie tu vois des horizons
Bouchés de brume et de nuages
Tu te roules dans les saisons
Après le dernier abordage
Je te contemple comme un pieu
Les deux pieds au creux d'un salant
La demi-lune au fond des yeux
Mes deux mains maigres sur tes flancs


Claudie tu cours après ce rien
Qui fait rêver les soirs de traîne
Qui fait vider ce temps de chien
Des sceaux de larmes si lointaines
Je te ressens comme une aubaine
Sous mes longs doigts de magicien
Sur le grain de ta peau ébène
Je rougis le bourgeon d'un sein


Claudie dans tes cheveux ficelle
J'attache une pointe d'étoile
Elle s'envole à tire-d'aile
Au loin sur un bateau à voile
Je bourlingue comme un tue tête
Le long des rives et des lames
Je brûle les ans et je m'entête
À ne pas déposer les armes


Claudie dessine dans l'azur
Des fresques bleues et nébuleuses
Et bois comme un goulot d'air pur
Jusqu'à plus soif comme une gueuse
Qui descend au profond de l'eau
Tout son poids de masse incolore
Jusqu'aux abysses du cerveau
Et jetons-nous par-dessus bord


Claudie rallume cette flamme
Consumée au ciel anthracite
Écris la rime qui m'enflamme
Avant que le roc ne s'effrite


Ma boussole qui fend la bise
Va parer aux soirs monotones
Fermons déjà le brise-bise
Devant les pas de notre automne


À Claudie


 
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   Robot   
21/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Passion quand tu nous tiens. Ma foi, que c'est joliment exprimé. Mais je sens plus ce poème comme une poésie libre qu'un texte contemporain.
Peut-être le texte aurait il bénéficié d'être plus ramassé, car entre de beaux passages se sont glissés quelques lourdeurs comme ces "abysses du cerveau" ou "ce nuage où je m'enfume" pas très poétiques et tout le 6ème verset assez pesant à mon goût.
Dommage que tout cela se termine sur un doute qui jette un peu le discrédit sur la solidité de la flamme de l'amoureux.

   Damy   
25/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est magnifique ! Je sais qu'il faut étayer son commentaire sur Oniris, mais là je suis totalement sous le charme de cette ode aquatique. Je ne veux pas disséquer, je veux rester baigné dans une émotion de beauté, de plénitude et de nostalgie.
Merci.

   Anonyme   
11/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour.
J'ai tout d'abord survolé l'ensemble de votre poème et j'ai vu toutes ces strophes commençant pas Claudie. Je me suis dit::" Oulala, il va falloir que l'auteur ait assuré pour ne pas lasser le lecteur! "
Vous êtes insatiable et chaque strophe m'a donné envie de me délecter encore et encore en vous lisant nous parlant d'elle.
Un petit bémol sur ce vers:
"Quand ça s'écrase sur la rade"
Je trouve qu'il manque de finesse.
Et bourlinguer aussi , je ne trouve pas ce mot bien joli pour votre poème.
Merci à vous....et à Claudie d'avoir été.
;-)


"

   Myndie   
11/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Newman,

C'est vraiment magnifique ! Ah! que faut-il donc faire pour qu'un si bel hommage nous soit rendu ? :-D
Sans doute le feu de cet amour est-il aujourd'hui éteint, mais elle a de la chance, Claudie, d'être l'objet d'une telle passion et d'un tel désir...
J'ai été sous le charme du début...mais pas jusqu'à la fin car les deux dernières strophes me parlent moins.
J'aime le rythme de ce poème, son tangage vivifiant, j'aime la fulgurance de ses belles images qui vous jettent à la face du ciel et de l'écume, de l'amour et de la sensualité.
Je trouve qu'il ferait une belle chanson, une de celles qui siéent au répertoire de Bernard Lavilliers.

   troupi   
11/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ça fait trois fois que je lis ce poème. c'est en lisant le dernier commentaire qui dit qu'il le verrait bien chanté par Lavilliers que je me suis amusé à le relire avec en tête une musique de ce chanteur avec ses intonations, sa diction, et je trouve que ça va très bien.
C'est indéniablement un plus pour ce poème qui n'en avait pourtant pas besoin car il se suffit largement à lui-même. Bravo.


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